Quelques questions et infos sur le Japon...

[Monsieur Vilak]

MAis quand les italiens et Berlusconni se sont pointés et on acheté des kilomètres de série à partir de 79 ou 80, les studios ont bien du commencer à se dire qu'il y avait un truc?
Que artistiquement ils ne produisent que pour le marché local et la sensibilité japonaise, y a pas à y revenir, c'est clair et limpide.

Mais commercialement, quand t'as une œuvre déjà faite, déjà vendue en local et déjà amortie et que signore Macaroni ou Monsieur Dupont vient te voir pour la diffuser chez lui, tu lui déroules le tapis rouge.
Dans tout ce que je lis, on dirait qu'au contraire pendant longtemps ils l'ont fait du bout des doigts, presqu'avec dégout de laisser aux étrangers le privilège de voir leurs merveilleuses séries dont ils étaient si fiers.
Y a peut-être de l'image d'Epinal dans tout ça, mais je l'ai lu souvent.
Maintenant j'aimerai bien séparer le faux du vrai...

[LVD]

Oui mais c'etait cede a pas cher. La faute sans doute a Huchez, qui a explique qu'il avait negocie les prix des droits de Goldorak et autres a 20 fois MOINS le prix initial japonais, sous le pretexte qu'en 1975 il y avait 20 fois moins de postes de television en France qu'au Japon. C'est devenu une norme qui est restee valable au moins une quinzaine d'annees. Donc du coup, pour les Japonais l'Europe c'etait le Tiers-Monde, ils en avaient pas grand-chose a cirer. "Vous voulez nous acheter des anime? Bah allez-y, on vous en fait -presque -cadeau..." Ce que desirait le Japon a cette epoque c'etait de vendre du materiel manufacture (voitures, audio-video, etc), les produits culturels n'entraient pas dans leur logique commerciale. Je me rappelle qu'un responsable de la Toei a Paris, a la grande epoque du Club Dorothee aurait dit un jour "mais vous nous achetez trop d'anime! Vous ne pourrez jamais diffuser tout ca! Vous etes sur que vous en voulez autant?"

Et si les Europeenns en ont achete autant, c'etait uniquement parce que c'etait brade justement. Au prix "normal", on n'aurait surement eu jamais de DA japonais, aucune chaine n'aurait accepte d'investir la-dedans. Bref, c'etait un peu du "bonus" pour les boites nippones. Pas sur qu'elles se seraient enquiquinees d'ailleurs si en parallele on n'avait pratique un lourd embargo sur les produits "classiques".

[Monsieur Vilak]

Limpide !
Merci !

[Monsieur Vilak]

ô Lucius, tu pourrais s'il te plait me reformuler ce que tu as dit d'une façon à ce qu'on puisse l'insérer dans le Wikirak, tout au moins la partie concernant Huchez et les deux ou trois années qui ont suivi.
Merci d'avance.

[LVD]

Tu parles de quel passage? Les droits? Je reprends en partie un texte de Marco Pellitteri.

Huchez et Canestrier, sans vraiment songer aux conséquences de leurs tactiques de négociation, établirent une norme pour de nombreuses contractualisations ultérieures. Le coût par minute d’une série animée japonaise était à l’époque bien moins eleve que celui de n’importe quel dessin animé fait aux États-Unis ou en Europe. Huchez aurait proposé aux membres de Tôei d’acheter leurs séries à un prix vingt fois inférieur à celui fixé par le studio pour les chaînes de télévision japonaises, selon le principe que le nombre de postes de télévision par famille en France était, à cette époque, un vingtième de celui du Japon.
Il apparaît clairement que les deux hommes exploitèrent judicieusement les nombreuses « lacunes structurelles » qui maintenaient leurs interlocuteurs éloignés les uns des autres. Cette première entente exprime aussi un trait typique de l’industrie de l’animation japonaise, qui perdurera au moins jusqu'au debut des annees 2000, a savoir la forte tendance à se focaliser uniquement sur le marché intérieur et à donner un caractère marginal à l'etranger, sans volonte de s'y developper.

[Monsieur Vilak]

Oui voilà.
Merci!

[Monsieur Vilak]

C'est quand même dommage, du "comme à la TV" par les Five Stars ça aurait eu de la gueule!

[Monsieur Vilak]

Ô Lucius besoin de tes lumières ici s'il te plait!

Ce qu'il y a dans/sous les images n'a pas été traduit.

viewtopic.php?t=7364

[Monsieur Vilak]

C'est quand que le paiement à la séance, le Pay per View quoi, est apparu au Japon?

En faitj, je sais que la NJPW a proposé en PPV ses shows du 4 janvier au Tokyo Dome à partir de 2007 et je voudrais savoir depuis quand la télévision japonaise avait la technologie pour lui permettre le faire.

Je n'a pas besoin de la réponse de suite, ce n'est pas du tout urgent.
Merci d'avance ô Lucius.

[LVD]

Wikipedia me dit 1996 avec la chaine Perfect TV

[Monsieur Vilak]

Merci ô Lucius!!

[Monsieur Vilak]

La fermeture de l'organisation "Pride FC", en 2007, suite à la perte de son contrat avec la télévision, a tué le MMA au Japon.

Une explication :

L’organisation japonaise n’a pas disparu faute d’audience, mais pour des raisons
que nous aborderons dans le chapitre suivant. Le Pride disparu, des organisations
mineures drainent de nos jours moins de 5000 spectateurs par évènement. Nous
constatons avec étonnement une grande perte de ce public qui atteignait régulièrement
plus de 40 000 spectateurs. Ce public qui a délaissé les évènements de MMA représente
les « spectateurs lambdas », comme le souligne Akira Hattori :

« Ils ont découvert le Pride parce que c’était télévisé, ça passait en première partie de
soirée le samedi soir vers 21h. Une grande partie du public a découvert le MMA grâce à
ça. Il y a une grande partie qui n’a plus suivi le MMA à partir du moment où ça n’était
plus télévisé »

Il poursuit sur la baisse de la passion des japonais sur ce sport :

« La passion du MMA s'est estompée petit à petit. La demande n'a pas forcément été
faite. Les japonais sont très ‟téléinfluençables’’. Ce qu'ils voient à la télé, des trucs qui
passent à la télé, ils sont à fond dessus. Et quand il n'y en a plus, ils s'en détachent
complètement et passent à autres choses. C'est ce qui s'est passé avec le Pride et même
avec le K-1. Il y a une passion qui s'est créée un moment, de 2003 à 2005. Et par exemple
depuis quelques années la boxe anglaise revient au premier plan à la télévision, car de
nombreux champions japonais charismatiques ont fait leur apparition sur le circuit alors
qu’à une période le MMA et le kick-boxing prenaient le dessus sur tous les autres sports
de combat. Mais ceci n’est peut-être aussi qu’un effet de mode, bien que je vois
difficilement le MMA retrouver une popularité comme autrefois ».

Akira Hattori aborde ainsi un effet de mode constitué par une large partie du public
nippon, qui privilégiait le spectacle au sport. La disparition du Pride fit basculer une
minorité de passionnés de MMA vers les concurrents de l’UFC et des organisations
mineures. Les spectateurs qui regardaient cela comme un spectacle avant tout ne se
retrouvèrent plus dans le MMA sportivisé de l’UFC par exemple.

[Monsieur Vilak]

Ô Lucius, besoin de tes lumières!

Quand je regarde les statistiques sur les spectacles de catch ou de MMA au Japon, je vois souvent ça :
"20.000 spectateurs, 17.000 payants"

Comment les billets gratuits sont-ils donnés? On les distribue dans la rue? On organise des loteries dans les médias? On fait un discount du genre "deux billets acheté un gratuit"?

Merci pour tes recherches.

[LVD]

Le sport est un sujet tellement en dehors de mes preoccupations... C'est peut-etre comme pour les avant-premiere au cinema, il y a une loterie sur Internet.

[Monsieur Vilak]

Merci!