Les gardes surpris, n'ont pas le temps de réagir. Certes ils sont armés, mais j'ai la volonté intacte malgré mes blessures, Je n'ai qu'une seule chance, d'ailleurs l'alarme s'est déclenchée. Ils vont bientôt me cerner, je les laisse s'approcher. Alors qu'ils sont presque sur moi je saute de toutes les forces qui me restent. Je sens les tirs autour de moi, l'un me frôle au moment où j'atteins la tête de Goldorak. Il s'en est fallu de peu.La vitre du cockpit s'ouvre, je bondis à l'intérieur, je suis enfin en sécurité. Dans ce hangar, régnait un froid glacial. Ici, une atmosphère douce réchauffe mon corps meurtri.
Mais à présent, il faut sauver Goldorak. S'il reste ici, Véga pourra en faire sa machine du diable. Il ne le faut à aucun prix. Je dois profiter de la panique qui règne à présent pour m'échapper. Le robot qui était resté paralysé depuis que je l'avais intercepté, se ranime immédiatement, suivi par le Spazer qui se trouvait à proximité de lui. J'entends les cris des hommes de Véga, ils vont me poursuivre. Il faut que je retrouve l'air libre. Ils ne doivent pas me rattraper. Si cela devait arriver, je n'aurais plus qu'une seule chose à faire, me faire sauter avec mon robot. En attendant, je fonce de plus en plus vite, au risque de m'écraser contre la roche à chaque virage. Mais je n'ai pas le choix, j'entends déjà des appareils qui me poursuivent.
Je parviens enfin à la sortie du tunnel. J'exécute la délicate manoeuvre de l'arrimage avec le spazer. Le paysage qui s'offre à mes yeux me glace le sang. Ma planète est dévastée, tout n'est que ruines. Je le savais déjà, mais de la voir d'en haut est encore plus impressionnant. De plus, s'est levé comme un brouillard de couleur rouge. La végétation, jadis si luxuriante, est elle aussi anéantie. Ici et là, j'apercois des cadavres d'animaux certainement contaminés par la radioactivté. Quand ce ne sont pas des êtres humains...Les larmes me montent aux yeux, j'ai envie de crier ma honte de n''avoir pas pu les sauver ! .Mais il faut que je reste maitre de moi même, sinon je vais être de nouveau capturé. Déjà des navettes arrivent à ma hauteur. Elles m'encerclent. Je ne peux plus fuir, La seule chose à faire, c'est me de défendre. Je connais le maniement de Goldorak. Cependant, je n'ai jamais utlisé ses armes. Je frissonne rien que d'y penser. Face à moi, peut être s'agit ils d'hommes ou de femmes qui ont une famille, des amis..Malheureusement, c'est eux ou moi, je n'ai pas le choix...
- Mégavolt !
Lorsque les rayons sortant du spazer atteignent la navette, je ferme les yeux... Cette action me répugne, je n'ai jamais tué et je sais que je ne m'y habituerai jamais. Les autres navettes me harcèlent, il faut que je brise l'encerclement sinon elles finiront par m'avoir.
- Planitronks !
Deux scies circulaires viennent décapiter plusieurs soucoupes qui s'étaient approchées de trop près.
Afin d'aller plus vite et de terminer cette sinistre besogne, j'expulse le robot du spazer. Dans le cockpit se trouvant dans sa tête, j'ai la sensation de ressentir davantage les vibrations comme si j'étais en osmose totale avec lui. Quand il reçoit des coups, je les ressens également, quand il souffre, je souffre aussi mais je sais que l'alliage Gren dont il est composé nous protège.
- Fulguropoing !
Je sens l'onde de choc lorsque le poing se détache, j'en suis tout étourdi...Il faut que je me reprenne ! Je suis abasourdi par la puissance de la machine que j'ai entre les mains. Je comprends pourquoi le Grand Stratéguerre désire tant s'en emparer. Cependant, comme c'est la première fois que je les utilise, je n'ai pas encore les bons réflexes et je rate souvent mes cibles. Mais je n'ai pas vu arriver derrière moi un monstre. De sa gueule sortent d'immenses flammes verdâtres qui lèchent le dos de Goldorak. Il ressemble un peu à une tortue terrienne.Son corps est de couleurs violette et verte, d'où sortent d'immenses pattes. Surpris, je tente de me dégager. De ses yeux émane un rayon mauve qui frappe le cockpit. Je ressens une douleur intense. Ce rayon réveille mes blessures, je ne suis plus en état de lutter. J'ai tout de même la force d'ordonner à Goldorak de réintégrer son spazer. Pendant ces quelques secondes, je me souviens qu'il a la possibilité de voler à très grande vitesse, c'est ma seule chance de pouvoir leur échapper à présent...
-Goldorak mégamach !
Je suis à moitié assommé par l'onde de choc tandis que la vitesse s'accélère. La soucoupe devient incandescente. A ce moment là, elle a atteint la vitesse de la lumière. La flotte de Véga se lance à ma poursuite, mais elle ne peut plus me rattraper.
Je reviens à vitesse normale lorsque je me rends compte qu'il n'y a plus personne à mes trousses, Je ne sais même pas où je suis, perdu dans l'immensité de l'espace. Je ne sais même pas s'il y a des vivres à bord, et dans l'affirmative, pour combien de jours. Mais tout les événements que j'ai enduré ont raison de moi et la fatigue m'envahit. Je mets Goldorak en pilotage automatique. Je sais qu'il pourra m'avertir en cas de danger. Derrière le siège, se trouve une couchette, activée par un bouton. Elle peut aussi se transformer en siège d'appoint pour un éventuel passager. Je m'y étends et ferme les yeux. Je suis bercé par le ronronnement caractéristique de ma machine. En quelques secondes, je sombre dans un profond sommeil sans rêve. Deux âmes seules au monde filent dans l'espace infini.