Dans le coffret que vous montrez, il y a LA meilleure adaptation d'un roman de Jane Austen : Pride and Prejudice version BBC 1995 : des acteurs géniaux, une musique itou, un scénario que Jane Austen aurait presque pu écrire si on lui avait demandé un scénario pour une adaptation (même dans les scènes ajoutées), une mise en scène respectant parfaitement l'idée que j'ai (appuyée par ses textes et ce qu'elle affiche de ses goûts, tout de même) mais que je ne lis nulle part chez les "austenologues" de son goût pour la farce (en tant que genre théâtral, elle a écrit sa première farce à onze ans; autant la farce traditionnelle anglaise que l'opéra bouffe italien), de l'histoire de ce roman (d'abord un roman épistolaire) et de son souhait de mêler farce, comédie romantique, passages dramatiques et réflexions au second degré voire plus. Il y a des erreurs mais je la trouve "faultless in spite of all its faults" et j'ai dû la voir autant de fois que j'ai lu le livre. En v.o. du moins, parce qu'en v.f., elle ressemble au sketch Auteuil-Neuilly-Passy des Inconnus, ce n'est pas exactement ce qui convient.
Je n'ai vu que des extraits de la version BBC 1967 car elle n'est pas disponible en DVD, mais elle a l'air très bien aussi. La version 1980 présentant Mr Bennet comme un abominable tyran domestique, je ne l'ai pas vue en entier. Les autres (de Pride and Prejudice) sont "bonnes à jeter", je trouve (mais je n'ai pas vu Bride and Prejudice, la version Bollywood, et il paraît qu'il y deux autres versions asiatiques). Mais si vous avez aimé les costumes d'Autant en emporte le Vent, il vous faut au moins regarder un extrait de la version de 1940 avec Sir Laurence Oliver (qui n'arrive pas à sauver le film, le scénario est tellement mauvais) et Greer Garson, et le fonds de costumes d'Autant en emporte le Vent!!!
Le coffret contient aussi la meilleure version de Northanger Abbey (moins enthousiasmante toutefois) et l'une des moins mauvaises adaptations d'Emma (avec Clueless, une version "J.A.P. à Beverly Hills en 1994" hilarante et très bien faite) mais aucune ne rend justice à la personnalité des héros (sauf Clueless pour Emma, en fait), en particulier personne ne comprend celle de Mr Knightley, et là, on revient à la personnalité d'Actarus. Les deux (Mr Knightley et Actarus) ont le vrai type du mâle dominant : protecteur, pacifique et prêt à combattre et à se sacrifier pour ceux dont il a la charge (puisque vous êtes chrétienne, on peut aussi se référer à la parabole du Bon Pasteur); Jane Austen a d'ailleurs écrit Emma sur commande du Prince Régent, comme un portrait de ce qu'il aurait dû être mais n'était pas : elle ne manquait pas de courage. Aujourd'hui, on confond trop souvent dominant et dominateur, alors que le dominateur est celui qui cherche à prendre la place du dominant par tous les moyens et sans se préoccuper de ceux dont il aurait la charge.
Ce n'est pas la peine de lire les romans en français, j'ai lu cette comparaison fort juste ("apt" diraient les Anglais) : c'est comme écouter une symphonie de Mozart jouée sur un harmonica... Osez vous lancer dans la lecture en anglais : le vocabulaire n'est pas bien terrible, même s'il vaut mieux disposer d'un dictionnaire, et si vous avez l'esprit logique, la grammaire "rentrera" vite, et en plus vous pourrez découvrir que l'anglais est, mais oui mais oui, une langue à part entière.
Oui, pour les situations cornéliennes, je parle bien de Goldorak (je n'ai lu Le Cid que bien plus tard) : détruire l'Antérak dans lequel est "greffé" le cerveau de quelqu'un qu'il aime, par exemple. Et Actarus vient d'un royaume harmonieux qu'il cherche à reconstruire... Je suis "légitimiste" (bien que je n'aime pas les mots en "iste", qui désignent souvent les fanatiques d'idéologies) et j'apprécie cette définition de la monarchie française "autorité en haut, libertés en bas"; la notion de subsidiarité, à peu près le contraire de ce qu'on en fait aujourd'hui; la double notion de légitimité de personne et d'exercice, inconnue des régimes "absolutistes" - y-compris le régime actuel, etc. Mais on ne peut pas dire que la philosophie politique soit très approfondie dans Goldorak : elle est abordée, à mon avis selon ces notions.
Quant à la beauté d'Actarus, je suppose que chacun a "son type", et c'est aussi le mien.
Connaissez-vous l'ancien danseur Nikolaï Tsiskaridze? S'il avait eu le temps, il aurait été le seul capable d'incarner Actarus dans un film, à tous les points de vue (apparence physique, avec juste un peu de teinture, en particulier exactement la même forme de jambes; capacité d'incarner un tel personnage : personnalité et talent d'acteur; et les sauts!) mais comme en plus de danser, il était professeur à plein temps d'une "classe d'étoiles" et coach de plusieurs danseurs... Il y a pas mal de vidéos de lui sur Youtube.