SOTB, c’est 13 scrollings différentiels donnant de la profondeur, jusqu’à 128 couleurs à l’écran, de superbes musiques de David Whittaker… Le jeu avait tout de la démo technique pour l’Amiga. Et ce n’est d’ailleurs que ça, une démo, car le gameplay est lamentable. C’est bourrin, répétitif et hyper difficile. Une fois qu’on en a pris plein les yeux et les oreilles, on se rend compte que c’est vite chiant et sans intérêt.
Comme je l’ai déjà dit, SOTB est à l’Amiga ce que L’Arche Du Captain Blood fut au ST : une démo uniquement faite pour vendre des machines.
Cela reste une date tout de même pour l’Amiga et le jeu vidéo en général, du moins en Europe. Retour en vidéo :
Bien évidemment, une suite fut publiée en 1990 mais elle est bien en dessous du premier sur tous les plans, c’est un banal jeu de plateformes même pas beau en plus :
Enfin, en 1992 sortit Shadow Of The Beast III, histoire de tirer encore un peu sur la ficelle qui ne tenait plus que par quelques brins… J’ai ce jeu sur mon Amiga, ça m’a permis de le découvrir et j’ai beaucoup ri. Le personnage est un mix d’Indiana Jones et de Shinobi. N’importe quoi ! On reste dans le gameplay grotesque pour le reste.
Devant un tel succès, le premier SOTB fut porté sur la majorité des machines de l’époque. On va toutes les voir. Tout d’abord les ordinateurs 8 bits, avec pertes et fracas parfois. On commence avec la version Amstrad CPC :
La version C64 :
La version ZX-Spectrum :
Un bout de démo amateur pour Atari XL :
On sort du 8 bits pour voir l’impressionnante version FM Towns, ordinateur que personne n’avait et même encore maintenant :
Puis on passe aux consoles, avec la version Mega Drive :
La version Master System et sa musique qui casse les couilles…
La très bonne version Atari Lynx. Il est à noter que les jeux Lynx étaient développés sur… des Amiga !
La version TurboGrafx-CD, ça fait toujours bizarre de voir un jeu européen sur une machine 100% japonaise...
Le prototype pour la Super Nintendo, jamais sorti :
Un bout de démo pour l’Atari 2600 :
Et un autre pour l’Atari 7800 :
« Mais, et la version Atari ST ?? » me diront ceux qui ont eu le courage de scroller jusque là. Je n’en parle pas ? Etonnant !
Mais si, j’y viens.
Le ST et l’Amiga étaient rivaux et avec SOTB, l’Amiga avait pris une sacrée avance ! On attendait donc tous la version ST de ce jeu, qui n’en est pas un. Et le résultat fut ca-tas-tro-phi-que ! Admirez les couleurs laides ! Admirez les ralentissements à chaque arbre ou ennemi se pointant. Ah mon dieu ! Et vous savez quoi ? Ce fut le second jeu le plus vendu sur ST durant l’année 1990 en Angleterre !
On peut dire que SOTB fut une humiliation publique pour le ST. En fait, ce fut surtout le début de la fin pour lui. Dès 89, énormément de gens vendirent le leur pour se payer un Amiga. J’en ai connu et ce fut le temps des bonnes affaires pour les fidèles d’Atari, rachetant des tonnes de jeux et du matos à vil prix !
Après des années passées dans l'ombre du ST, l’Amiga connut enfin sa petite heure de gloire bien à lui avant de se faire bouffer par le PC dès 1992. A l’époque des Doom ou Alone In the Dark, qui voulait encore se faire chier avec des jeux en 2D à un bouton ? Et je ne parle même pas des consoles japonaises en face.
Toujours est-il que, plus de 30 ans après, certains ruminent encore ce SOTB moisi sur ST. Ben oui, un jeu codé en utilisant le hardware de l’Amiga, on aurait dû deviner que ce serait compliqué pour la bécane d’Atari, mais certains affirment que non et qu’on pouvait le faire ! Cette vidéo d’intro le démontre en utilisant un simple 520 STF sorti du carton. C'est pas encore au niveau de l'Amiga mais c'est nettement plus beau et fluide que la version originale sortie en commerce!
Mais le STE, et ses capacités supérieures, sont aussi de la fête avec quelque chose de très semblable à l’Amiga sur le plan du graphisme et des scrollings :
Evidemment, tout ça ne sont que des démos et non le jeu complet. Un jour, peut-être, on aura tous les niveaux. Perso, je n’attends pas après, SOTB ne m’a jamais convaincu, même en 89 sur Amiga et encore moins maintenant. On a autre chose à (re)faire sur ST avant ce truc d’orgueil.
