"Deus Ex Machina". 6 parties, terminé.

Vous avez réalisé une création en rapport avec Goldorak que vous souhaitez partager, alors c'est ici :
(fan-art; fan-fiction; figurine custom etc...)
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Monsieur Vilak
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"Deus Ex Machina". 6 parties, terminé.

Message par Monsieur Vilak »

PREMIERE PARTIE :

Doucement, j’entre dans la chambre.
Le jeune homme est réveillé.
Il a traversé l’espace pour venir s’échouer sur notre planète, son seul refuge possible.
Il est là depuis quelques jours, il parle peu et dort beaucoup, mal mais beaucoup...

Physiquement, son état n’a pas d’explication médicale. Après le crash, il était à moitié mort, victime de multiples factures sur toutes les parties de son corps. Maintenant, il n’est plus que légèrement contusionné. C’est un extra-terrestre, nous ne cherchons donc pas à comprendre le pourquoi du comment.

-Merci Argoli, je prend la relève, vous pouvez allez vous reposer.

Les blessures les plus graves sont dans sa tête, nous avons peur qu’il ne fasse une bêtise et ne le laissons jamais seul.
Je m’approche de lui et pose ma main sur son épaule.

-Bonjour mon garçon, alors comment vas-tu aujourd’hui ?

Il n’a pas l’air d’avoir plus de vingt ans, il pourrait être mon fils et c’est naturellement que je le tutoie.

-Je vais bien, je vous remerc...

Il termine sa phrase dans un sanglot et un océan de détresse s’en suit aussitôt.

Il n’a pas besoin de parler, je sais qu’il va mal. Je sais tout de lui en fait ! Je sais qui il est, d’où il vient et pourquoi il est là. Je sais aussi pourquoi il parle notre langue. C’est très bien d’un coté, nous n’aurons pas à faire connaissance, nous pourrons nous atteler à ce qui est vraiment important : lui redonner le goût de vivre.

Je le prend dans mes bras comme l’aurait fait ce père qui était le sien. Il s’accroche à moi pendant de longues secondes et inonde ma chemise de larmes.

-Pleure mon petit, pleure toutes les larmes de ton corps, tu n’as besoin de rien d’autre.

Il se calme enfin, s’excuse presque du regard.

-Vous ressemblez tant à mon père. La même force dans la voix, la même douceur aussi. Je vous remercie du fond du cœur de tout ce que vous faites pour moi.

-De rien c’est naturel. Je suis très touché par cette comparaison. J’ai beaucoup entendu parler de ton père avant cette guerre qui t’a tout pris, c’était quelqu’un de bien.
N’ai pas honte de tes larmes, elle sont naturelles. Laisse le temps faire son travail mais pour l’instant il est bien sûr trop tôt. Ne te presse pas, tu es chez toi ici.
Mais écoute, tu as l’air d’aller bien physiquement et nous avons une urgence. Ta machine est restée...

-Son nom est Goldorak, mais ce n’est pas ma machine ! ! me lance-t-il, comme fouetté par une insulte, dans une phrase qui se termine pas un hurlement.

Je reste ahuri, mais ma surprise ne dure pas plus d’une seconde.

-Bien excuse-moi, je ne voulais pas te faire de la peine.

-C’est moi qui m’excuse professeur, je ne me contrôle pas.

-Oublions ça. Dis-je paisiblement. Goldorak, donc, est toujours dans la montagne, il faut le déplacer de suite. Nous l’avons mesuré et nous avons fait ôter quelques mètres carrés de la façade de notre laboratoire. Derrière il y a un hangar, il faut l’y amener dès maintenant. Comme toi seul peut l’approcher, nous n’avons pas d’autre solution que de faire appel à toi. Tu crois que tu en es capable ?

Le garçon a désespérément besoin d’une distraction et il n’hésite pas une seconde.

-Oui, allons-y.

Il prend une douche et je l’emmène à l’extérieur dans la Jeep. Pendant le trajet il regarde la forêt, les fleurs, les oiseaux dans le ciel. Nous passons devant le Ranch et son regard s’accroche fiévreusement aux chevaux qui trottent dans la pâture.

Au bout d’une demi-heure d’une chaotique piste de montagne, nous arrivons dans une vallée entourée de pics enneigés et la machine apparaît sous quelques filets de camouflages et la garde d’hommes en armes.

J’ai fait partie d’une espèce de société secrète quand j’étais jeune étudiant. Parmi mes anciens compagnons, il y a celui qui est désormais Ministre de la défense. Nous sommes soudés par d’indéfectibles liens et quand j’ai sollicité son aide, il n’a pas hésité et m’a envoyé une compagnie de 50 hommes. Le lieu est donc parfaitement sécurisé.

Pour protéger son anonymat, j’ai demandé à Actarus de revêtir sa tenue de combat bien avant notre arrivée, ce qu’il a fait dans un véritable tour de magie. C’est décidément un être bien étrange... Pourtant il souffre aussi bien que nous pouvons le faire.

Il est remonté à bord de sa fabuleuse machine et l’a camouflée dans les entrailles du barrage hydraulique sur lequel j’ai construit mon laboratoire de recherche scientifique.

Je suis sans voix devant cet engin de combat. Il a beau m’expliquer que la machine est bridée et que son blindage est faible, je n’ai jamais rien vu de tel, même malgré ce que Yumi et Kabuto m’ont fait connaître. Mon esprit savant a vraiment hâte de pénétrer au cœur de ce monstre de lumière et d’acier.

Les quelques jours suivants sont festifs, le genre humain vient de gagner sa guerre contre la peuplade souterraine qui la menaçait. Le jeune garçon est heureux pour nous, sincèrement, mais je sais qu’au fond de lui il ne partage que mollement notre bonheur. Lui, il n’a pas eu cette chance de triompher de son agresseur.
Modifié en dernier par Monsieur Vilak le ven. juin 12, 2015 15:42 pm, modifié 2 fois.
Prend Goldorak, parles-en, rassemble les gens qui partagent cette passion et rend la plus vivante.
Au final, il y aura encore plus de Goldorak pour toi-même et pour le monde.

Merci Monsieur Huchez...

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Re: Deux Ex Machina - Récit

Message par Gurendaizä »

Magnifique !!!! Un récit tout en émotion !!!! :coeur: :coeur: :coeur: :coeur:

Merci Christian ! :up: :up: :up: :goldo3:
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Re: Deus Ex Machina - Récit

Message par ActarusProcyon »

:mrgreen: :up: :up: :up: :up: :up:
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euphoria
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Re: Deus Ex Machina - Récit

Message par euphoria »

bravo à toi!!
nous sommes tous nés pour mourir un jour, n'est ce pas ?...
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babeth
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Re: Deus Ex Machina - Récit

Message par babeth »

C'est super Christian :up: :up: :up: :up: :up:
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"Alors, on se réveille ma Princesse ?"
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Monsieur Vilak
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Re: Deus Ex Machina - Récit

Message par Monsieur Vilak »

Merci à vous pour ces compliments
Prend Goldorak, parles-en, rassemble les gens qui partagent cette passion et rend la plus vivante.
Au final, il y aura encore plus de Goldorak pour toi-même et pour le monde.

Merci Monsieur Huchez...

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Re: Deus Ex Machina - Récit

Message par ActarusProcyon »

:up: :wink:
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Re: Deus Ex Machina - Récit

Message par babeth »

:up: 8)
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"Alors, on se réveille ma Princesse ?"
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Monsieur Vilak
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Re: Deus Ex Machina - Récit

Message par Monsieur Vilak »

DEUXIEME PARTIE :

Une alarme retentit au milieu de la nuit et je me réveille en sursaut.

Mon premier réflexe est d’aller dans la chambre d’Actarus à deux portes de la mienne. Son sommeil troublé n’a pas pu résister à la sirène qui scie nos oreilles.

Mais il n’est pas là. Antarés, par contre, gît allongé sur le sol, assommé.

Où est Actarus, que fait-il ?
De longues secondes passent et j’entends des bruits de pas qui viennent.

-Professeur, professeur ! ! ! ! me hurle une voix dans le couloir.

-Cochir, où est-il ? ? ?

-Dans la “ caverne ”, il a une crise ! Oh Antarés !!!

-Occupez-vous de lui, je vais voir Actarus.

La “ caverne ”, c’est ainsi que nous surnommons le hangar où repose désormais Goldorak.

Je m’y rue et, là, ce que je vois me retourne le coeur.

Avec une barre de fer, Actarus tape sur Goldorak, de toutes ses forces, en hurlant des insanités dans une langue que je ne peux pas comprendre...

Nous ne pouvons rien, il nous est impossible d’approcher la machine à moins de quelques mètres sans recevoir une décharge électrique mortelle. Dans la montagne, cela a déjà coûté la vie à trois maraudeurs.
Je n’ai donc que mes mots pour stopper Actarus.

-Mon garçon, qu’est-ce que tu fais ?

-Je fais ce qu’il y a à faire, me lance-t-il, je ne veux pas que ce monstre me survive !

-Te survive ? ? ?

Je me sens terriblement impuissant... Je sais qu’il a envie de mourir, nous lui avons déjà par deux fois bandé les poignets.

Je me demande comment il a pu survivre seul près d’un an avec tout ce qu’il a dans la tête sans attenter à sa vie.
En fait, je crois que, durant sa cavale, il était un peu en mode automatique et l’instinct de survie était le seul sentiment dominateur de son esprit tourmenté. Ici, en revanche, il se rend compte qu’il n’a plus sa place parmi les hommes. C’est faux bien sûr mais son âme malade ne peut le comprendre et cette pensée lui lacère le cœur à toute heure.

Je ne peux décrire la suite, ce qui se dit et ce qui se fait. Je peux juste rapporter qu’au milieu des hurlements et du bruit des métaux qui s’entrechoquent, Argoli prend un fusil et tire une balle en caoutchouc sur Actarus qui chute et manque de se fracasser le crâne. Il est absolument indemne mais nous l’emmenons quand même en urgence à l’infirmerie où il se laisse faire tandis que nous lui passons une camisole.

-Mon garçon, nous n’allons tout de même pas t’enfermer ! Tu es un danger pour toi-même, il faut te raisonner et te reprendre.

-Je sais professeur, je sais...

Ma force, c’est qu’il m’est entièrement soumis. Il m’obéit au doigt et à l’œil mais ce pouvoir s’éteint dès que je suis hors de sa vue. Pourtant j’ai toujours été doux avec lui, c’est peut-être aussi mon défaut. Je prends mon courage à deux mains et change de ton :

-Ecoute, tant que nous ne serons pas certains que tu veuilles vivre, nous ne pourrons rien pour toi, rien du tout. Il nous est hors de question de te laisser te bousiller alors il y a deux solutions maintenant, soit on t’enferme et on te bourre de cachets, soit tu ne me quittes plus d’une semelle. Que choisis-tu ?

Encore une fois, le docile Actarus, celui que j’aime, prend le dessus sur la bête qui hurle en lui...

-Je ferai ce que vous voudrez professeur, dit-il d’une voix qui se termine à nouveau dans un sanglot.

Je sais que la solution choisie n’est qu’un écran de fumée. Il est trop fort pour moi et s’il veut mourir il mourra, personne ne pourra rien y faire. Cependant je sais que ma présence lui fera du bien et l’aidera à remonter la pente.
La nuit, ces pensées me font pleurer doucement...

Quand je ne dors pas dans la bâtisse, j’habite une maison à flanc de colline, perdue dans un océan de verdure que les carrés blancs et rouges de la tour du laboratoire à deux pas violent doucement. J’ai remarqué qu’Actarus est très sensible à la nature, aux animaux et je pense que ce cadre pourra l’aider. Le “ Centre ”, puisque c’est ainsi qu’on le surnomme désormais, est trop froid, trop brut, loin de l’environnement qu’il lui faut pour se relever. Je lui impose donc de venir vivre avec moi.

Comme nous l’avons décidé, il reste constamment à portée de ma vue, tout le temps, même pendant les moments les plus privés et nous dormons dans la même chambre. Les somnifères qu’il prend avant de se coucher m’assurent des nuits tranquilles.
Etonnamment, alors que ce viol de nos intimités respectives me gène beaucoup, cette proximité de tous les instants a un effet bénéfique sur lui et je me sens le rocher sur lequel il s’appuie pour ne pas tomber.

Mon ami politicien a réussi àa maintenir une chape de plomb sur l’arrivée d’Actarus et la présence de Goldorak. Il pense comme moi que s’il existe une peuplade aussi guerrière à l’autre bout de l’univers, il faut dès aujourd’hui se préparer à la défense de la Terre en cas d’une attaque qui, personnellement, me semble certaine. J’ai peur pour ma planète. Elle a déjà été explorée par cette civilisation il y a près de cinq cents ans, ils savent donc eux aussi que nous existons.

J’informe également Yumi de la présence d’Actarus. Cet homme ne m’a pas tourné le dos il y a quelques temps lorsque j’ai tenté d’alarmer le monde de ce que faisait Véga à trois mille années lumières d’ici.

D’autres, très haut placés, savent aussi, je ne peux l’empêcher.
Modifié en dernier par Monsieur Vilak le mar. nov. 24, 2015 22:13 pm, modifié 1 fois.
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Au final, il y aura encore plus de Goldorak pour toi-même et pour le monde.

Merci Monsieur Huchez...

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Re: Deus Ex Machina - Récit

Message par ActarusProcyon »

:up: :up: :up: :up:
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Re: Deus Ex Machina - Récit

Message par babeth »

:coeur: :coeur: :coeur: :coeur: :coeur: :coeur: :coeur: :up: :up: :up: :up: :up: :up: :up:
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Re: Deus Ex Machina - Récit

Message par Gurendaizä »

Le professeur va-t-il parvenir à amener Actarus vers le chemin de la vie ? :coeur: :coeur: :coeur: :coeur: :coeur: :coeur: :coeur:

Un récit difficile et émouvant, vivement la suite !!! :up: :up: :up: :up: :goldo3:
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Re: Deus Ex Machina - Récit

Message par babeth »

+1 avec Gurendaizä :up:
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Re: Deus Ex Machina - Récit

Message par euphoria »

Magnifique j ai aussi hate de lire la suite!
nous sommes tous nés pour mourir un jour, n'est ce pas ?...
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Re: Deus Ex Machina - Récit

Message par Monsieur Vilak »

TROISIEME PARTIE:

La présence d’Actarus et celle de son merveilleux robot titillent la curiosité de ceux qui savent. Je me rend donc à Tokyo pour une rencontre avec tous ces gens. Actarus aussi est évidemment convié. De toute façon, je ne l’aurais pas laissé. Il a besoin de moi, il a fait de gros progrès ces derniers jours et rien ne doit se mettre en travers de notre marche en avant.

Nous n’avons pas d’ennemi dans cette salle, certains ont même peur de nous. De moi, ceux qui m’ont publiquement traité de fou il y a quelques temps et qui savent désormais qu’ils avaient tort et moi raison. Du Prince d’Euphor, presque tous les autres... Certains se doutent des liens que j’entretiens avec le Ministre de la défense, présent, et il n’y a, parmi nos dix-sept “ inspecteurs ”, que deux ou trois abrutis pour ne penser qu’au profit.

Je manque de pouffer lorsqu’ils s’adressent à Actarus en lui donnant le titre de “ Monseigneur ” mais il est vraiment Prince, c’est ainsi qu’il faut l’appeler, et je retiens donc mon rire.

Le jeune extraterrestre, en tenue de combat, est impressionnant et dégage une aura réellement magique. Je l’ai bien briefé sur le but de cette réunion et il retrouve à temps son lustre d’antan et ensemble nous défendons avec hargne nos positions qui, évidemment, sont aux antipodes de celles de nos interlocuteurs. Après quelques négociations assez difficiles, nous pouvons nous retirer très satisfaits, nos désirs ont été exaucés.

Actarus est laissé à mes soins, personne ne viendra l’importuner.
Une identité légale lui sera créée le jour où il sera prêt à venir à la vie civile.
Goldorak, qui est reconnu comme sa propriété, ne sera pas examiné et sa technologie ne sera pas partagée tant que ce sera la volonté de l’extraterrestre.
Les environs du “ Centre ” seront surveillés en permanence par des patrouilles armées mais discrètes.
Enfin, je bénéficierai de crédits importants pour que, si Véga attaque, je puisse établir un système de défense efficace.

Je fini la réunion exténué mais voir Actarus sourire lorsque je lui achète une guitare me paye chaque goutte de sueur. Je sors peut-être de mon rôle mais je prends sur moi de l’emmener ensuite dans un lieu un peu spécial où il peut assouvir certaines pulsions très masculines, moi aussi d’ailleurs...

Cela fait désormais un mois qu’il est avec nous, il n’a plus attenté à sa vie et je ne pense pas qu’il recommencera.
Il parle très peu et passe des heures entières sur la guitare qui ressemble à un instrument de chez lui, la méloline.
Nos discussions sont monotones, il me raconte en long, en large et en travers toutes les horreurs que lui et les siens ont vécues. Il ne parle que de ça. Je comprends qu’il s’exorcise, du moins qu’il essaye. Parfois il se laisse aller à d’autres souvenirs et je découvre un pan de sa vie passé.

-Que va-t-il se passer maintenant? me demande-t-il tout d’un coup.

Je décide de ne pas lui mentir.

-Je n’ai qu’un objectif, mon garçon, ton bien-être. Tu es ici dans un lieu sûr, il ne t’arrivera rien.
Mais comme nous l’avons vu, les personnes qui savent pour toi pensent que Véga nous attaquera tôt ou tard. Leur opinion est que si tu ne deviens pas la pierre angulaire de notre système de défense, nous n’avons aucune chance. Je suis désolé mon garçon mais je suis entièrement d’accord avec elles.

-Je vois...

Mes mots ont sur lui un grand effet et il rentre dans son mutisme.

Ce n’est que le soir, pendant le repas, qu’il desserre les dents.

-J’ai réfléchi à ce que vous m’avez dit professeur. Je suis d’accord avec vous mais je ne sais pas si j’en suis capable. Je ne veux plus me battre, je n’ai pas de prédisposition pour cela. De toute façon, Goldorak, dans son état actuel, ne peut pas être d’une grande utilité. Je pense que si nous arrivons à lui donner sa pleine puissance de feu, il vaudrait mieux en confier le pilotage à un autre. Ce que ce Kabuto et ce Tsurugi ont fait ces dernières années semble désigner l’un d’eux pour ce poste... Mais je ferai de mon mieux et suis à votre écoute. Je ferai ce que vous voudrez.

-Bon, écoute mon fils... Oh pardon, excuse-moi de t’avoir appelé ainsi.

-Il y a bien longtemps que l’on ne m’a pas appelé comme ça, dit-il dans un soupir déchirant. Vous vous comportez comme un père pour moi et c’est votre cœur qui parle sans doute... Cela me touche énormément.

-Merci... dis-je dans un balbutiement, totalement confondu.

Ce que je viens d’entendre ne constitue que quelques mots. Mais ces mots produisent en moi un effet désarmant. Nous restons quelques secondes à nous regarder d’un doux sourire et je romps finalement le silence.

-Ecoute, ce dont nous avons besoin tout d’abord, c’est de donner à Goldorak toute sa capacité de destruction. Nous aurons probablement besoin de construire des machines dont pour l’instant je ne soupçonne même pas le fonctionnement. Il faut que tu m’éduques sur ce sujet et, pour cela, il me faut un accès permanent à la machine. Tu devrais donc désactiver cette protection qui nous empêche d’approcher le robot car à deux, cette tache sera irréalisable et nous aurons besoin d’aide. Je pense tout de même que Goldorak doit passer dans le moins de mains possibles et que tu dois rester le seul à pouvoir le déplacer. C’est un peu contradictoire mais c’est la meilleure solution. Est-ce possible ?

Ce que je demande au jeune homme exige beaucoup de confiance de sa part.

-Oui, il n’y a pas de soucis, les systèmes de blocage et de protection sont indépendants, l’un peut très bien fonctionner sans l’autre. Je modifierai les paramètres de la puce électronique comme vous le souhaitez.

-Quand ces travaux seront terminés, si la guerre que nous redoutons éclate, ce sera hélas donc à toi de piloter la machine. Tu as l’habitude depuis toujours de ces engins qui traversent l’espace et les capacités de nos astronautes sont bien faibles. Pour l’instant, il n’y a que toi et je pense que c’est le mieux.

-Professeur, je ferai comme vous voudrez, dit-il finalement, désespérément soumis.

Les quelques jours qui suivent sont aussi exaltants pour moi qu’ils sont pénibles pour Actarus. Il me traduit l’important fichier informatique qui est en fait le manuel d’utilisation de Goldorak et m’explique comment débrider les armes. Enfin, il me donne la formule d’un blindage ultra-résistant, sans toute la dernière découverte scientifique de sa planète. Un rapide calcul m’en fait estimer le mètre carré à plusieurs centaines de milliers de dollars. J’en connais qui vont faire la tête...

Je passe des heures et des heures dans les entrailles du robot, examinant chaque pièce, chaque centimètre de la machine.
Je suis émerveillé par tant de prouesses et je m’ouvre avec extase à une nouvelle technologie.

Mais je suis aussi très inquiet... De combien de siècles notre science est-elle en retard sur celle-ci ? Dix ? vingt ?


Je note de nets progrès dans le comportement du jeune homme. Je pense qu’il sent une deuxième chance s’offrir à lui car même s’il a conscience d’avoir tout essayé pour protéger les siens, il s’en veut d’avoir échoué et se sent coupable d’avoir seulement survécu. Le parallèle qu’il fait inconsciemment entre l’Euphor que dans son esprit il n’a pas pu sauver et la Terre qui est probablement une prochaine cible de Véga lui donne un véritable objectif.

Je lui ai donc un peu lâché la bride et lui ai donné sa propre chambre dans la maison.

J’ai jugé le moment opportun pour utiliser l’hypnose, ce qui marche fort bien sur lui. La colère et le dégoût semblent le quitter de jour en jour, ne restant plus que la tristesse contre laquelle je ne peux rien.

-Professeur, me dit-il un jour qu’il est particulièrement abattu, vous pensez que je vais m’en sortir ?

-Mon garçon, tu ne t’en rend pas compte toi même mais je t’assure que les progrès que tu as faits depuis ton arrivée sont énormes. Tu es sur le bon chemin.
Nous pourrions faire mieux et éliminer presque toute angoisse en toi mais cela nécessiterait une médication qui aurait de néfastes effets secondaires. Tu vois ces pastilles bleues que je ne te donne que rarement, seulement quand tu vas vraiment très mal ? Et bien un psychiatre, vu ton état, t’en donnerai matin, midi et soir et tu sombrerais dans une léthargie qui perturberait gravement tes facultés intellectuelles.
Hors nous t’avons donné une place essentielle dans notre plan de défense. Tu as tout à nous apprendre, nous ne pouvons nous permettre de diminuer ta concentration et d’entraver ta capacité à communiquer.
C’est pourquoi je préfère utiliser une méthode certes plus longue et hélas pour toi plus pénible. Tu as désormais des devoirs, puisque tu as accepté cette position, et il te faut en payer le prix. Je fais vraiment ce qui est le mieux pour toi mais je pense au long terme. Cela prendra plus de temps mais comme nous faisons appel le moins possible aux produits chimiques, tu n’en garderas aucune séquelle.

Tandis que je disais cela, je me sentais un peu coupable de lui refuser les puissants médicaments qui l’auraient dans l’immédiat apaisé.

Mais j’avais désormais moi aussi une responsabilité envers la Terre et je me devais d’y sacrifier son bien-être.
Actarus diminué, la planète serait vouée à la défaite et, vu le joug imposé par Véga à ses conquêtes, je n’avais d’autre choix que d’en faire un guerrier.

Une fois encore, de silencieuses larmes accompagnaient mes nuits...
Modifié en dernier par Monsieur Vilak le mar. nov. 24, 2015 22:18 pm, modifié 1 fois.
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Au final, il y aura encore plus de Goldorak pour toi-même et pour le monde.

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