Préface - Le patient 2ème partie

De Wikirak

PREFACE

Depuis un certains temps on ne parle que de moi. Je suis le seul sujet de conversation qui vaille. Je n’ai pas l’intention de me faire oublier avec ce livre.

Je viens d’être la tête d’affiche du plus grand procès de l’univers, retransmis en direct et en intégralité dans toute la nébuleuse. J’ai eu droit aux meilleurs avocats.

Depuis 24 mois, les procès des crimes véghiens se succèdent sur Pallas.

Véga, Minos et les autres sont tous morts depuis longtemps. Je suis donc le premier des inculpés et, par conséquent, l’homme le plus détesté de l’univers.

J’étais accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. Bien !

Au culot, j’ai plaidé non coupable. Après tout, je suis un militaire et je n’ai fait qu’obéir aux ordres et que j’y ai pris plaisir ou pas ne doit pas rentrer en compte. Ca a marché pour certains alors j’ai tenté ma chance.

Je n’avais pas grand chose d’autre à dire pour ma défense et j’ai donc peu parlé. Les nombreux témoins de l’accusation ont déballé des faits que je ne pouvais pas trop contester, des milliers d’heures de films corroborant leur affirmations.

Mes témoins étaient bidons. Des subalternes affirmant qu’à de nombreuses reprises j’ai été menacé par mes supérieurs en cas de mauvais résultats. Des psychiatres aussi ont parlé de l’énorme pression que je subissais. Tout cela est vrai mais ça ne pouvait suffire.

Alors j’ai tout misé sur la pitié que j’inspire. Au diable les prothèses avec lesquelles je peux marcher à peu près normalement! Je suis un pauvre infirme, diminué, défiguré qui se repent humblement mais qui n’était qu’un pion. Je suis un autre homme !

Ca ne marchait pas beaucoup au début mais j’ai vite senti que quelque chose se passait. Oui je faisais pitié, de plus en plus de gens me plaignaient, disaient que cétait de l’acharnement et qu’il fallait passer à autre chose comme construire un monde meilleur.

Le témoin phare de ce procès a été Actarus d’Euphor, l’homme que j’ai cherché à tuer pendant des années et qui m’a rendu comme je suis. Votre héros qui fut mon plus cher ami, avant cette guerre qui nous a tous changés, nous qui en sommes sortis vivants.

C’est lui qui m’a fait traverser l’univers pour répondre de mes actes parmi vous. Oh je ne connais pas les affres des prisons lugubres. Je suis un prisonnier de luxe et ma détention n’est pas si désagréable qu’elle aurait du l’être.

Et là, devant tout le monde, il a balancé que je lui ai sauvé la vie. Je n’ai d’abord pas compris de quoi il parlait puis lorsqu’il a cité Janus, je me suis rappelé. Je ne l’ai pas fait pour lui mais pour moi bon sang ! Il a arrangé la vérité et, sans mentir, il a omis certains de mes actes dont je parlerai plus loin. Enfin, nous avons laissé faire, l’effet sur le tribunal a été énorme.

Vous comprenez ? J’ai sauvé la vie du plus grand héros de l’univers! ! ! Après ça je suis presque sympathique. Par contre je ne sais pas si je pourrais m'installer avec les autres Stykadiens sur Akéreb maintenant...

A la même époque, un abruti a piraté le système de surveillance du lieu où je suis détenu. Depuis, une courte séquence où l’on change ma couche passe en boucle sur le Vidéonet. J’y suis avili, rabaissé au delà de tout ce que je pouvais redouter. De bourreau je deviens presque victime.

Condamné à quelques années de prison, je m’en tire bien, je risquais la pendaison. En comptant ce que j’ai déjà fait ailleurs et ici, je serais libre dans dix-huit mois. J’ai le droit d’écrire et je peux raconter ce que je veux, ce verdict ne sera jamais remis en cause.

Vous devez être un peu plus de 40 milliards à vouloir me tuer, il y a fort à parier que quelques uns d’entre vous essayerons. Peu importe, je n’ai plus vraiment envie de vivre, surtout pas dans ce monde là.

Mais avant qu’un vengeur un peu plus déterminé ou chanceux que les autres ne réussisse, voici dans les pages qui suivent ce que fut réellement ma vie. Je ne cherche pas à me faire aimer, à me faire pardonner ni à me justifier. Je ne veux que raconter tel que je les ai vécus les événements qui m’ont conduit devant ce tribunal. La suite, vous vous en êtes délectés pendant 6 mois devant vos écrans.


Je ne dédie ce livre à personne.

Général Hydargos, Ancien commandant en chef de la Division Ruine.