L'échec commercial au Japon : Différence entre versions

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Au fur et à mesure que la série avance, Alcor monte en puissance, certains épisodes étant construits autour de lui. Mais globalement, les téléspectateurs sont lassés, ils observent certainement à quel point certaines scènes sont de simples recyclages de leurs séries antérieures... Et l'évolution de Vénusia dans la série n'est pas de nature à changer la position du public, au contraire.
 
Au fur et à mesure que la série avance, Alcor monte en puissance, certains épisodes étant construits autour de lui. Mais globalement, les téléspectateurs sont lassés, ils observent certainement à quel point certaines scènes sont de simples recyclages de leurs séries antérieures... Et l'évolution de Vénusia dans la série n'est pas de nature à changer la position du public, au contraire.
  
De son coté, Popy/Bandai reçoit peu à peu d’inquiétants retours de ses clients : Ses superbes produits à l'image de GOLDORAK se vendent mal, très mal. La compagnie en informe la Tôei qui se retrouve bien embêtée. Le studio a besoin du fabriquant de jouet, celui-ci est le partenaire commercial à ne surtout pas froisser. Il faut donc faire coute que coute remonter l'audience mais '''uniquement dans le but de faire décoller les ventes de figurines'''.
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De son coté, Popy/Bandai reçoit peu à peu d’inquiétants retours de ses clients : Ses superbes produits à l'image de GOLDORAK se vendent mal, très mal. La compagnie en informe la Tôei qui se retrouve bien embêtée car le studio est dépendant du fabriquant de jouet, celui-ci est le partenaire commercial à ne surtout pas froisser. Il faut donc faire coute que coute remonter l'audience mais '''uniquement dans le but de faire décoller les ventes de figurines'''.
Ce besoin de vendre des produits dérivés a surement évité au feuilleton d'être sacrifié après vingt-cinq ou trente épisodes, ce qui est la norme à l'époque, quand une série perd de l'argent, car Popy/Bandaï avait absolument besoin de la présence de GOLDORAK à l'écran.
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Ce besoin de vendre des produits dérivés a surement évité au feuilleton, comme cela est arrivé à Uchu Senkan Yamato l'année précédente, d'être sacrifié après seulement vingt-cinq ou trente épisodes, ce qui est la norme à l'époque quand une série perd de l'argent.
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En effet, Popy/Bandaï ne pouvant se passer de la présence de GOLDORAK à l'écran pour écouler le stock, il était hors de question de retirer la série de l'antenne.
  
 
La question d’introduire les Mazinger dans la série s'est très probablement posée, mais, Gô Nagai s’y refusant depuis le début et se moquant des audiences en baisse, cela ne se matérialisera jamais. En ce sens, il faut voir le court-métrage Goldorak contre Great Mazinger (Sorti au japon la veille de l’épisode 25 " Les amoureux d’Euphor "), comme une tentative de lui montrer toute la valeur marchande d’un Alcor combattant avec les mêmes moyens qu’Actarus.
 
La question d’introduire les Mazinger dans la série s'est très probablement posée, mais, Gô Nagai s’y refusant depuis le début et se moquant des audiences en baisse, cela ne se matérialisera jamais. En ce sens, il faut voir le court-métrage Goldorak contre Great Mazinger (Sorti au japon la veille de l’épisode 25 " Les amoureux d’Euphor "), comme une tentative de lui montrer toute la valeur marchande d’un Alcor combattant avec les mêmes moyens qu’Actarus.
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Malgré cet échec purement commercial, la série, de par ses qualités propres, notamment la beauté du concept robot/soucoupe, prend tout de même une place dans le cœur du public japonais et des fan-clubs naîtront pour la faire vivre au Japon. Le personnage de Phénicia, fiancée à Alcor dans certaines suites alternatives récentes, a particulièrement marqué les esprits.
 
Malgré cet échec purement commercial, la série, de par ses qualités propres, notamment la beauté du concept robot/soucoupe, prend tout de même une place dans le cœur du public japonais et des fan-clubs naîtront pour la faire vivre au Japon. Le personnage de Phénicia, fiancée à Alcor dans certaines suites alternatives récentes, a particulièrement marqué les esprits.
  
[[Fichier:Danguard.jpg|left|]]La Tôei, avec quasiment la même équipe, mais avec les graphismes des machines confiés à Leiji Matsumoto, le père d'Albator et de Galaxy Express 999, remplacera Goldorak par Danguard Ace dès la semaine suivante le dernier épisode de la première série.
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[[Fichier:Danguard.jpg|left|]]La Tôei, avec quasiment la même équipe, mais avec le graphisme des machines confié cette fois-ci à Leiji Matsumoto, le père d'Albator et de Galaxy Express 999, remplacera Goldorak par Danguard Ace dès la semaine suivante.

Version du 13 novembre 2017 à 19:00

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Avant propos : A part quelques épisodes par-ci par là, comme pour toute série, les audiences de Goldorak ont toujours été bonnes et, on peut le dire presque aussi bonnes que Mazinger Z (21 contre 22% de moyenne). De ce point de vue, la légende d'une série boudée par le téléspectateur n'est qu'un mythe. La vérité est que ces taux, en deçà de ceux espérés, n'étaient tout simplement pas assez forts pour générer le volume de ventes visé pour les jouets et anticipé par la fabrication de stocks prévisionnels tout simplement énormes.

Sur le papier, la série a été pensée et réalisée comme un super-Mazinger boosté aux amphétamines : Un budget à la hausse, un très bon scénario, une qualité de l’animation exceptionnelle, la présence d’un personnage qui est un héros national et une beauté plastique permettant de fabriquer de sublimes reproductions. Tous les voyants étaient donc au vert, ce qui explique cette surproduction.

Malgré un bon début et des taux d’audience supérieurs à Great Mazinger, les premiers courriers que la Tôei reçoit des téléspectateurs sont négatifs : la position de second couteau donnée à Alcor, l’idole des jeunes, déplait énormément. De plus, pour ne pas faire de l’ombre au calme et posé Actarus, LE héros du feuilleton, son caractère a été modifié et les conséquences de ses actes ont été noircies. En effet, si dans Mazinger toutes les catastrophes que le jeune homme provoque finissent toujours par lui profiter, il est ici au début un boulet, celui qui à chaque fois prend la mauvaise décision, celui qui se trouve là où il ne faut pas et que Actarus doit sauver en mettant sa propre vie en danger.

Les scénaristes tentent de corriger le tir et, après une dizaine d’épisodes, Alcor se voit bonifié, il sauve même Actarus plusieurs fois alors que tout semblait perdu.

Au fur et à mesure que la série avance, Alcor monte en puissance, certains épisodes étant construits autour de lui. Mais globalement, les téléspectateurs sont lassés, ils observent certainement à quel point certaines scènes sont de simples recyclages de leurs séries antérieures... Et l'évolution de Vénusia dans la série n'est pas de nature à changer la position du public, au contraire.

De son coté, Popy/Bandai reçoit peu à peu d’inquiétants retours de ses clients : Ses superbes produits à l'image de GOLDORAK se vendent mal, très mal. La compagnie en informe la Tôei qui se retrouve bien embêtée car le studio est dépendant du fabriquant de jouet, celui-ci est le partenaire commercial à ne surtout pas froisser. Il faut donc faire coute que coute remonter l'audience mais uniquement dans le but de faire décoller les ventes de figurines. Ce besoin de vendre des produits dérivés a surement évité au feuilleton, comme cela est arrivé à Uchu Senkan Yamato l'année précédente, d'être sacrifié après seulement vingt-cinq ou trente épisodes, ce qui est la norme à l'époque quand une série perd de l'argent. En effet, Popy/Bandaï ne pouvant se passer de la présence de GOLDORAK à l'écran pour écouler le stock, il était hors de question de retirer la série de l'antenne.

La question d’introduire les Mazinger dans la série s'est très probablement posée, mais, Gô Nagai s’y refusant depuis le début et se moquant des audiences en baisse, cela ne se matérialisera jamais. En ce sens, il faut voir le court-métrage Goldorak contre Great Mazinger (Sorti au japon la veille de l’épisode 25 " Les amoureux d’Euphor "), comme une tentative de lui montrer toute la valeur marchande d’un Alcor combattant avec les mêmes moyens qu’Actarus. Le géant du jouet, très inquiet et qui devait suivre la situation de très prêt, est-il intervenu et s'est-il rangé du coté de Nagai? C'est possible, reproduire du Mazinger ne l’intéresse pas car ce dont il a impérativement besoin, c'est de vendre rapidement ses reproductions de GOLDORAK dont ses dépôts regorgent. Le retour du premier robot aurait logiquement éclipsé le second, ce qui est à l'opposé de ses intérêts financiers. Peut-être que la Tôei a également fait ce raisonnement, mais tout cela reste du domaine de la supposition.


Plus tard, d’autres choix scénaristiques, comme le recyclage à peine modifiés de scénarios venant d'autres séries du studio, se révèleront malheureux et l’audience de la série ne s’en relèvera plus. Popy/Bandaï, sans doute lassé d’espérer en vain, demande l'arrêt du feuilleton avec toujours sur les bras un stock monstrueux d’invendus (ceux-ci, trois ans plus tard, viendront combler de bonheur les petits français et italiens).

Malgré cet échec purement commercial, la série, de par ses qualités propres, notamment la beauté du concept robot/soucoupe, prend tout de même une place dans le cœur du public japonais et des fan-clubs naîtront pour la faire vivre au Japon. Le personnage de Phénicia, fiancée à Alcor dans certaines suites alternatives récentes, a particulièrement marqué les esprits.

Danguard.jpg

La Tôei, avec quasiment la même équipe, mais avec le graphisme des machines confié cette fois-ci à Leiji Matsumoto, le père d'Albator et de Galaxy Express 999, remplacera Goldorak par Danguard Ace dès la semaine suivante.