Histoire de l'arrivée de la série en France

De Wikirak

Préambule :

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Au moment où nous rédigeons ces informations, nous disposons d'un faible nombre de "preuves matérielles" (contrats, lettres, etc.) permettant de corroborer les informations données plus bas, nous disposons essentiellement d'ouvrages accessibles à tous (et ne contenant pas de preuves non plus), d'articles de presse divers et de témoignages sérieux (voir Remerciements).

Nous voulons mettre en évidence les rôles complémentaires des uns et des autres, donc nous faisons volontairement abstraction des polémiques qui entourent cette histoire et qui la ternissent inutilement. Nous voulons aussi montrer que l'arrivée de la série en France est une histoire complexe, faite de "hasards", de convictions personnelles, de sensibilités différentes, d'affinités et réseaux d'influence... qui en font une véritable épopée !

Chaque acteur commercial de cette histoire, en constatant l'immense succès de la série auprès des enfants que nous étions, a naturellement cherché à orienter l'histoire en sa faveur et avec les moyens dont il disposait. Nous ne jugeons pas cela, nous aurions sans doute fait pareil à leur place.

Nous laissons aux chercheurs-auteurs actuels et futurs le soin de faire la lumière sur l'histoire et de préciser les mérites des uns et des autres, avec des documents inédits à ce jour.


Représentant de Tôei Dôga en France : la société Marubeni, entreprise d'import-export de produits divers, représentée par son vice-président Takao Matsumoto et son assistant Bruno-René HUCHEZ. C'est elle qui importe des séries (on ignore lesquelles) à Paris à partir de 1976, voire avant cela.

Découvreur des séries à robots de Tôei Animation : Jacques WILLEMONT, en août 1976 à Tokyo. Bruno René HUCHEZ est à l'époque salarié de la société Marubeni, il gère un premier contrat liant Marubeni (donc Tôei) à la société ADITEC des époux WILLEMONT. Jacques WILLEMONT frappe le premier à la porte d'Antenne 2 (il aurait alors rencontré Patrice Laffont) et au Mifed de Milan, au printemps 1977, pour tenter de vendre "les séries Mazinger".

Découvreur de Grendizer en France : Gérard CALVET, réalisateur et producteur d'émissions pour la jeunesse à Antenne 2, en 1977. Il est décédé en janvier 2018. Les circonstances dans lesquelles il découvre et choisit Grendizer (et Candy) parmi d'autres séries en 1977 nous sont inconnues. Il la présente à son responsable Guy MAXENCE, qui l'accepte. Grendizer est alors destinée à être diffusée dans l'émission réalisée par Gérard CALVET et Guy LOPEZ, "Dorothée et ses amis", (précurseur de RécréA2) après doublage.

Acheteur de Grendizer (52 épisodes) : Antenne2 via Guy MAXENCE, directeur des programmes Jeunesse en 1977. Il aurait signé l'achat de Grendizer (et Candy) auprès de la société Pictural Films de Jacques Canestrier, détentrice des droits avec son associée IDD que Bruno René HUCHEZ crée fin 1977 (puisqu'il doit quitter Marubeni, dont Tôei se désolidarise suite à une sombre affaire). Tôei aurait demandé à IDD/IDN de convenir d'une telle coopération avec Pictural Films, qui, contrairement à IDD de M. Huchez, maîtrise le domaine de la distribution et du merchandising comme autrefois ADITEC (qui a dû cesser ses activités). Jacques CANESTRIER, qui a un passé à l'ORTF et il bénéficie du soutien des japonais.

Distributeur de la série à partir de l'été 1977 : Jacques CANESTRIER, gérant de Pictural Films. Il bénéficie d'une clause de vente aux pays européens comme l'Italie, en plus des pays francophones. La distribution inclut doublage et merchandising. Nous ignorons tout des termes du contrat qui lie IDD à Pictural Films. Antenne 2 achètera à Jacques CANESTRIER les 22 derniers épisodes en 1979. J. CANESTRIER participe au MIFED de Milan à l'automne 1977 et au MIPTV de Cannes au printemps 1978. Il fait procéder au doublage de la série dès 1977. Un remaniement managérial se produit fin 77 à Antenne 2 et l'équipe Jeunesse est modifiée ; l'Unité Jeunesse&Famille d'Antenne 2 naît en 1978. Jacqueline JOUBERT, qui dirige désormais cette unité, découvre Goldorak dans ses cartons.

Personne en charge de la diffusion chez Antenne2 : Jacqueline JOUBERT, responsable de la toute nouvelle Unité Jeunesse & Famille, jusqu'en 1988. Elle a succédé à Guy Maxence fin 1977 au moment du changement d'organigramme de la chaîne. Elle est salariée de l'ORTF dès 1972 ; en février 1974 elle réorganise les programmes pour enfants et de 1975 à 1977 elle dirige l'Unité Variétés d'Antenne2. Anecdote - Jacqueline JOUBERT en 1978: Jacques (Canestrier), je suis affolée, je découvre une horreur qui s’appelle Goldorak. Candy, ça pourrait passer à la rigueur. (...) Mais quelle horreur ! Moi en charge des programmes Jeunesse, jamais je ne passerai Goldorak à l'antenne !

Doublage de la série : Jean-Pierre STEIMER, PDG de sa société Interfilms (52 épisodes en 1978, puis 22 épisodes en 1979). Financé par Pictural Films. Directeur de plateau de doublage : Michel GATINEAU, associé à Jane VAL.

Acheteur des 22 derniers épisodes : Maurice ULRICH, Antenne 2. La totalité des 74 épisodes est alors diffusée en 1979 et début 1980. Le 1er décembre 1977 Ulrich était devenu le nouveau président d'Antenne2 en remplacement de Marcel Julian. Il a quitté cette fonction en juin 1981.



Voir aussi :

le site de Jacques WILLEMONT

Une interview de Jacques CANESTRIER

Le livre de Bruno René HUCHEZ (Huber CHONZU) publié à compte d'auteur, d'abord intitulé Le Nebari puis paru sous le titre de Il était une fois... GOLDORAK.

Les ouvrages de référence

Les programmes Jeunesse en 1978