Hello !
Comme je l'ai indiqué dans mon post de présentation, j'ai redécouvert Goldorak grâce à cette BD, donc mon opinion sera sans doute bien moins étayée que celle des Goldofans de la première heure, mais l'essentiel est de participer, comme a dit... comme a dit quelqu'un
!
Je l'ai personnellement énormément appréciée parce que, ne me rappelant que très peu les personnages du DA, je les ai quasiment découverts via cette BD, et me suis ensuite offert un binge de tous les épisodes en VF sur Okoo... avant de relire la BD... puis de reregarder tous les épisodes en VF avec la transcription des VO sous les yeux. Le tout en 6 semaines
! Je n'ai donc pas éprouvée de semi-déception et j'ai trouvé l'évolution des personnages plutôt bien pensée :
Alcor : le bricolo de génie mais impulsif qui devient une espèce de "Tony Stark" version Iron Man 1 faute d'un élément stabilisateur (Vénusia ou Phénicia, ou même Actarus qui le canalisait énormément dans la série) me parait cohérent. Qu'il reconstruise un OVT "pour le fun" et pour se rappeler "le bon vieux temps" ne me parait pas irréaliste, il n'est pas dans l'optique de repartir au combat... un peu comme les gars qui retapent des deux-chevaux pour le plaisir. Et j'ai beaucoup aimé son côté râleur tout au long de l'album.
Vénusia en chirurgienne : avant de regarder le DA, je me suis dit : pourquoi pas ! Après avoir regardé le DA cela me parait aussi plutôt cohérent : elle a fait ses preuves dans un domaine plutôt masculin (le pilotage), et elle a du lourdement insister pour y arriver. Elle est précise, déterminée, avec l'envie de prouver ce qu'elle vaut. Donc choisir un métier technique et exigeant (et dont les nombreuses heures de travail l'empêcheront de trop penser à son prince perdu
! ) mais qui est aussi relié à la préservation de la vie et au dévouement pour les autres me parait tout à fait plausible. Pourrait-elle redevenir fermière après avoir défendu la Terre pendant une 40aine d'épisodes ? Oui sans doute, mais je crois qu'elle se serait un peu ennuyée quand même !
Phénicia : personnage très intéressant car presque plus masculin, dans le sens "forte tête", que son frère. Quand il ne va pas bien il joue de la guitare en pleurant ; elle, elle va picoler dans les bars en laissant Fossoirak en double-file
! Elle a un côté très impulsif dans le DA qui est exacerbé dans la BD (jeter un otage par la porte de l'hélicoptère...) Et on voit aussi qu'elle a développé un côté protecteur vis-à-vis de son frère en le trainant à l'infirmerie et en l'engueulant littéralement à intervalles réguliers. Bref, un développement intéressant de celle qu'on a laissé comme une gamine de 14 ans pleurant sur son bouquet de roses, d'autant plus qu'elle est passée désormais par un traumatisme semblable à celui de son frère. Autant Actarus est pour moi un combattant malgré lui, autant Phénicia est devenue une guerrière badass, et ça me plait !
Procyon : mon chouchou ! Fidèle à lui même, l'élément stabilisateur de cette jolie petite famille dysfonctionnelle ! Il apparait peu, mais ses scènes avec Actarus m'ont toutes touchées : lorsqu'ils se retrouvent dans la prison et que la reconnexion se fait instantanément entre ces 2 personnages qui placent l'autre par dessus tout, lorsqu'il lui ramène sa guitare et lui donne l'occasion d'exprimer sa culpabilité, l'apaise et lui permet et d'aller mieux (Actarus se rase dans les p. suivantes) et ce tout petit geste de réconfort p.67 lorsqu'il pose sa main sur le bras d'Actarus qui culpabilise de l'attaque prématurée du Golgoth... Bref, je trouve que les auteurs ont vraiment bien capté l'essence de leur relation.
Actarus : aaah, Actarus, le prince qu'on aime voir souffrir
! Alors oui effectivement, lui rajouter une 2e couche de traumatisme sur un psychisme déjà bien abîmé, c'est dur ! Mais cela permet aussi de le faire évoluer : durant tout le DA, sauf erreur de ma part hein
, on le voit exprimer de la tristesse, de la détermination, mais jamais de rage ni de colère vis a vis de Vega, comme s'il s'interdisait de les haïr. Dans cet album, il bascule brièvement du côté obscur, massacre des innocents (involontairement, on est d'accord!) ce qui va totalement à l'encontre de ses valeurs, et en être totalement démoli, avant de reprendre pleinement son identité de "Duc de la paix" - Duke Fried littéralement - mais en assumant un côté sombre qu'il réprimait jusque là. Donc ici encore une belle évolution du personnage, qui retrouve à la fin un équilibre, et qui reproduit l'adoption qu'il a vécue en devenant père à son tour d'un alien orphelin.
Les Végaliens : montrer que derrière les "ennemis", il y a aussi des familles et des êtres semblables à nous, et faire le // avec les problématiques des migrants actuelles donne une vraie profondeur à l'album.
Aspect graphique de la BD : je ne suis pas une grande lectrice de BD habituellement, mais je l'ai trouvé agréable à lire, et certaines planches très bien construites (celle sur Euphor notamment).
Voilà pour les points +. Pour les points négatifs :
Banta, Mizar, Riguel : idée intéressante d'avoir donné à Riguel un rôle de "sage" donneur de conseil, mais bof, sinon... je ne peux pas dire que ces 3 personnages me passionnent, j'ai passé en avance rapide leurs passages dans le DA.
En ce qui concerne les relations entre les personnages, la romance "Venusia/Alcor" me parait clairement téléphonée, et alors la mauvaise foi de Vénusia à la question d'Alcor p 108: "Tu n'as jamais pensé à Actarus comme autre chose qu'un grand frère - Je ne vois pas de quoi tu veux parler..." Hé, cocotte, tu lui as juste couru après pendant 50 épisodes au moins
! Je t'ai vue
!
Il me semble que par moments, les auteurs sont tombés dans le piège de la "madeleine de Proust" obligatoire, en cherchant à insérer au chausse pied des éléments emblématiques de leur enfance : le comité de bienvenue de Riguel, la blessure d'Actarus (encore que celle ci pourrait être liée à sa symbiose avec Goldorak, puis qu'elle apparait après que Goldorak ait encaissé un tir sur son bras droit ... mais Phénicia parle un peu plus loin de "blessure qui s'est rouverte", donc préexistante... ou alors c'est une nouvelle blessure qui apparait au même endroit parce qu'Actarus s'attend à souffrir à cet emplacement... mais je penche plutôt pour l'explication des auteurs qui ont été + marqués par tous les épisodes évoquant cette blessure que par celui où il en est guéri ! ) Le 45 tours de Noam relevait plus du clin d 'oeil sympathique et j'ai bien ri... après avoir écouté la chanson que je ne connaissais pas
Voilà, comme disait Alexandre Dumas, "On peut violer l'Histoire à condition de lui faire de beaux enfants" et pour moi cet album est un bel enfant, une grosse fanfiction illustrée qui prend des libertés avec le matériau originel... comme la série Sherlock avec B. Cumberbatch. Une "variation sur le thème" de Goldorak qui en autorise d'autres. Je dois avoir un niveau de vibrations au ras des pâquerettes
!
Bon, pardon pour le message pavé !