"Il était une fois Goldorak", le livre des origines

[FABDU89]

Je ne connais pas ce livre. Maintenant, BRH a affirmé dans plusieurs interviews que c'est lui qui est tombé sur Goldorak par hasard en allumant sa télé dans sa chambre d'hôtel lors d'un séjour au Japon.

Je me souviens avoir lu il y a longtemps dans le magazine ANIMELAND que c'est Jacques Cannestrier qui a découvert Goldorak et qu'il a trouvé en MARUBANI (Société représentée par, je vous le donne en mille, M. B.R.H.), un acquéreur potentiel pour les droits de la série pour l'exporter et Cannestrier s'occupe de le faire doublage et ainsi la vendre et signer des droits pour les licences des produits dérivés.

Maintenant, qui dit vrai ? ? ?

Une auto-biographie peut être une arme à double tranchant car on peut dire tout et n'importe quoi !

[Monsieur Vilak]

J'ai acheté ce livre sur Amazon.

Je l'ai reçu aujourd'hui.

L'expéditeur est... Bruno Huchez....

Ca met une claque malgré tout!

[babeth]

Wouah !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

[Monsieur Vilak]

Bon j'ai attaqué.

Dès les premières pages, il est chez Marubeni, la société qui l'enverra au Japon et d'où il ramènera notre Grand Cornu.

Ouf, on aura visiblement pas droit à son enfance, son adolescence et sa courte carrière dans le pétrole.

Pas trop d'auto-cirage de pompe, un peu quand même...

Il présente les japonais sous un jour qui ne nous est pas inhabituel : Des fourmis dévouées au Chef et qui se sentent supérieurs aux Européens.

Pour l'instant, il est encore en France donc aucune contradiction avec les "8000 mots".

[Monsieur Vilak]

Premier voyage au Japon en 1973.

Ce qu'il voit à la TV l'effare. Il pense que si Georges Marchais présentait le journal, il passerait pour un aristo tellement les journalistes de là-bas ont l'air de ploucs et de bouseux.

De retour en France, il essaye d'acheter des programmes français pour les vendre au Japon.

Il parle aussi des dessins animés japonais à un homme de télévision. Celui-ci explique que l'ORTF est une vrai jungle où les producteurs américains sont en cheville avec les gros pontes. Tenter de placer des DA japonais, c'est se faire ennemis avec ces lobbyistes yankees...

[Gurendaizä]

Merci à toi !

[babeth]

Merci Christian

[euphoria]

merci!!

[Monsieur Vilak]

Deuxième voyage, non daté, au Japon avec 300 kilos de bobines d'émissions Françaises, ce qui lui vaut des soucis à la douane nippone.

Il comprend un peu mieux les arcanes de la hiérarchie professionnelle et déteste tout ça.

On l'abuse car la diffusion lors d'un colloque de spectacles érotiques du Crazy Horse est utilisée pour détourner les journaliste d'une interview avec le grand boss, ce qui sert très avantageusement la Marubeni. BRH nous dépeint cette socété comme une affameuse, un vrai rouleau compresseur sans pitié et très mal vu par les autochtones.

Il revient en France se sentant un peu cocu de s'être fait utiliser et donc bien sur d'avoir été moqué.

Après quelques temps passés à "se tourner les pouces", le moment d'un nouveau déplacement au Japon arrive.

[Monsieur Vilak]

L’aventure de l’hôtel avec la découverte d'un dessin animé de robot géant, dont il ne dit pas le titre toutefois, à la TV et la venue des « interprètes » un peu spéciales se déroule comme dans les « 8000 mots », avec un peu plus de détails certes. C’est normal, la seul source ne peut qu’être BRH...

Donc notre pionnier se retrouve, après un passage et une engueulade à la Marubeni au sujet du prix des programmes de Rugby, dans une salle de projection de la Toeï. Là, on lui passe Mazinger Z, qui pour lui est inspiré de l’histoire de Janus (des précisions quelqu’un ? ? ?), Great Mazinger et dix autres succès de la compagnie dont il ne cite pas les noms. Mais il ne rencontre personne d’important ce jour là. S'il a vu Great Mazinger, nous sommes au plus tôt en automne 74.

Après un petit voyage à Hiroshima où on lui crache dessus plusieurs fois (on le prend pour un américain), retour aux affaires. Vente de match de football de l’AS Saint-Etienne et de rugby, encore. Il obtiens ensuite les droits de représentation de la Toeï.

Retour en France où il doit désormais acheter les matchs qu’il a vendu aux Japon. Affaire faite ! Mais finalement, ce n’est pas le succès là-bas, les audiences sont peu flatteuses bien que ceux qui ont regardé le rugby aient aimé et en aient redemandé..

La Toeï envoie régulièrement d’autres bobines à BRH, surtout des séries de robot géant. Alléché, il se rend à l’ambassade du Japon et se renseigne sur l’existence d’autres sociétés d’animation, apprend leur nom et obtient rapidement des rendez-vous. Il découvre des merveilles dans le catalogue de Nippon Animation notamment.

Il achète un concert français des Stones qu’il revend six fois plus cher au Japon, toujours pour le compte de Marubeni France. Mais A2, qui a filmé le concert, n’avait pas les droits. BRH fait un peu de chantage et obtient un rendez-vous avec Mme Soisson, de la SFP. l’ORTF ayant éclaté dans la même période, nous sommes fin 74/début 75. Hors si nous sommes à cette date, ce n'est pas Grendizer qu'il a pu voir dans la chambre d'hôtel quelques mois auparavant mais plutôt Mazinger Z ou Great Mazinger.

Tout se passe comme dans les « 8000 mots », l’entretien est houleux, il va se bourrer la gueule au bistrot le plus proche où il rencontre un homme présent à cette réunion et qui l’aiguille vers la deuxième chaîne.

Après un laps de temps indéterminé, il obtient un rendez-vous et peut montrer des bobines. Mazinger et Candy émerveillent son interlocuteur. La présence de Candy nous emmène au plus tôt à la fin 76.

[Goldosan]

Merci pour ce partage, Monsieur Vilak !

C'est fort intéressant !

Je vais peut-être aussi me le procurer, ce livre.

[Monsieur Vilak]

Oh oui je te conseille de te procurer ce livre. L'auteur fait preuve de beaucoup d'humour et raconte des anecdotes assez poilantes sur le Japon des années 70 et la mentalité locale.

C'est vraiment "stupeur et tremblement", d'Amelie Nothomb, la vie en entreprise là-bas.

[Gurendaizä]

Merci Christian !!!!

[Monsieur Vilak]

Cet interlocuteur, Guy Maxence, est emballé. Après un petit resto, retour à son bureau où il insiste pour s’en faire « une petite dernière » et saisis, pour la légende, une « bobine oubliée » sur laquelle sont inscrits trois mots : « UFO Robot Grendizer ».

La vision de cette pellicule le rend béat, c’est ce produit-là qu’il lui faut en plus de Candy (l’histoire des bandes moins lourdes en prend un coup là !).
Maxence veut revoir BRH le lendemain mais celui-ci part au Japon. Il confirme donc l’achat pour ces deux séries et lui demande de revenir de Tokyo avec des contrats signés par la Toei.

Une fois de l’autre coté du globe, BRH demande la totalité des deux œuvres en deux fois pour toute l’Europe à un prix correspondant au ratio France/Japon du nombre de téléviseur, c’est à dire à un tarif 20 fois inférieur à celui pratiqué pour une vente à une chaîne japonaise. Ses interlocuteurs, pantois, disent qu’ils « transmettrons l’offre ».

Le lendemain matin, après une rencontre fortuite avec le chanteur Adamo (idole des Japonaises à cette époque, et je crois toujours aujourd’hui), reprise des négociations. La Toei veut 1000 dollars par épisode et BRH n’en propose que 200.

S’en suit un marchandage de bonimenteurs et un accord est finalement trouvé :
100.000 dollars pour un lot de trois séries : Grendizer, Candy et Mazinger. Les deux premières pour la France et l’Italie, la troisième pour la France et l’Espagne.

Le contrat est établi pour 15 ans et donne finalement pouvoir à BRH, en plus de l’Italie et de l’Espagne, non pas pour la seule France mais pour tous les pays francophones, ce qui fait quand même une sacrée différence très avantageuse pour notre homme d’affaire.

Le lendemain, dans une galerie marchande, BRH voit un jouet en métal articulé de Grendizer avec poing qui s’éjècte. 3000 yens, soit 54 francs, c’est quand même cher alors il n’en achète qu’une vingtaine aux vendeuses amusées mais ravies. Il est émerveillé et voit bien les possibilités d’un tel objet en France, il veut donc l’exclusivité de ces jouets pour l’Europe et la demande au Président de la Toei ce qui, malgré un succulent repas arrosé de Bordeaux japonais (imbuvable) et de Cognac, pose un gros problème. Le fabricant, Bandaï, sponsors de la Toei pour les série de robots, a l’exclusivité pour le Japon uniquement car elle a cédé la licence pour le reste de la planète à Mattel, le leader mondial du jouet.

Bref, la Toei ne veut pas fâcher Bandaï qui a peur de Mattel. Dans un pays où l’on est fier, avouer cela n’est pas facile. De plus, Mattel n’achète rien à Bandaï et fabrique lui même les produits qu’il a sous licence. Si BRH veut faire du jouet, il va froisser pas mal de monde...

Bandaï a besoin de Mattel et la Toei a besoin de Bandaï pour produire ses série, notre compatriote est un gêneur et c’est l’impasse.

Mais BRH est employé par la Marubeni, une monstrueuse multinationale qui en taille et en puissance financière écrase tous les Mattel, les Bandaï et les Toei du monde entier. Le français est donc invité à une réunion le lendemain réunissant les directions de ces trois dernières sociétés.

[Gurendaizä]

Merci !!!!!