J'explore une à une les différentes planètes de cet étrange système solaire. Mais à cette époque, je n'ai encore que très peu d'expérience des mondes hostiles. Je me pose sur la seconde, qui semble inoffensive au premier abord, La vitre du cockpit s'ouvre, je me prépare à bondir à l'extérieur....Inexplicablement, tout tourne autour de moi, la gorge me pique, je vais me sentir mal....J'ai juste le temps de refermer la vitre. Je l'ai échappé belle, l'atmosphère de cette planète est hautement toxique. Quelques secondes passées à l'extérieur auraient suffi.... La prochaine fois, j'analyserai la composition de l'air avant de m'aventurer dans de nouveaux mondes.
Notre situation n'est pas brillante, Aucune planète n'est habitable, et je n'y ai trouvé aucune nourriture. Goldorak a besoin d'énergie solaire pour fonctionner. Or l'étoile de ce système n'est pas assez puissante, il m'a fallu une journée entière pour le recharger, là où habituellement quelques minutes me suffisent... De plus, il n'y a aucun matériel médical à bord. Ainsi, j'utilise des pansements de fortune. Ceux-ci sont malheureusement insuffisants. Les blessures bénignes finissent par cicatriser, mais d'autres comme celle de mon bras droit me font toujours souffrir. Je n'arrive même presque plus à le bouger. Maintenant, Goldorak fonctionne la plupart du temps en pilotage automatique.
Pour faire durer mes vivres le plus longtemps possible, je ne me nourris que tous les deux jours. La faim me tenaille, mais je résiste...tant bien que mal il est vrai, je m'affaiblis petit à petit. Maintenant si je devais combattre, je ne pourrais pas résister bien longtemps... Malgré tout, je ne me sens plus vraiment comme une bête traquée comme aux premiers jours de ma fuite. Je n'ai rencontré que très peu de vaisseaux. J'en viens à me demander si la nébuleuse de Véga est le seul monde habité.
*****
Etrange, Goldorak est au minimum de sa vitesse, et pourtant, il semble accélérer brusquement. Que se passe-t-il ? J'ai de plus en plus de difficultés à le contrôler. Nous allons de plus en plus vite. Je sens la panique me gagner. C'est une impression bizarre, je crois bien que c'est la première fois de ma vie que j'éprouve ce sentiment. Sans réfléchir, je tente de fuir avec le mégamach, mais en pure perte. Malgré sa constitution, Goldorak risque de se disloquer. Je dois me rendre à l'évidence, nous sommes attirés dans un trou noir ! Autour de nous, des milliers de débris. Nous allons de plus en plus vite, attirés dans le tourbillon de la mort. Je sens la carcasse de Goldorak vibrer, trembler, dans quelques secondes, nous subirons le même sort que les malheureux vaisseaux dont je viens d'apercevoir les épaves. La température du cockpit augmente brusquement. Je m'accroche aux manettes pour tenter de me rassurer alors que le vaisseau est entraîné de plus en plus vite vers l'inconnu. Je sens soudain comme une décharge électrique sur les manettes qui se propage dans mon corps. Dans quelques secondes Goldorak sera détruit...c'est ma dernière pensée avant de sombrer....
Combien de temps suis-je resté ainsi ? Je tente de me redresser, mais mon corps me fait mal. Malgré ma douleur, je remarque immédiatement que quelque chose ne va pas. Le cockpit est plongé dans l'obscurité, et Goldorak semble dériver. Il ne fonctionne plus. Ma manoeuvre désespérée aura eu raison de ses dernières ressources énergétiques. Heureusement, il existe un générateur de secours qui permet d'apporter de l'oxygène, sinon...Cependant, il ne faudrait pas que ce manque d'énergie s'éternise, sinon ce générateur serait aussi menacé. Je prends tout de même conscience que c'est un miracle que Goldorak ait résisté.
En attendant, après avoir enlevé le haut de ma combinaison, j'examine mon corps endolori. Mes anciennes blessures ne sont pas cicatrisées, de plus certaines ne sont pas très belles. Cette décharge ne va certainement pas les arranger ! Je ne peux réprimer un cri de douleur lorsque j'enfile ma combinaison de nouveau.. Comme pour le moment, je n'ai pas autre chose à faire, je vais essayer de dormir un peu. Je n'utilise plus depuis longtemps la couchette. En cas d'urgence, je préfère rester à ma place pour pouvoir réagir immédiatement. Mais malgré ma fatigue, le sommeil se fait attendre. Soudain, je me redresse. Je me suis laissé surprendre ! Devant moi, une soucoupe de la même taille que Goldorak, de couleur verte et violette, d'où sort une immense gueule prête à me broyer. Je tente de remettre Goldorak en marche, mais il ne répond pas, je ne me souvenais plus à cet instant qu'il n'a plus d'énergie. Le Golgoth va se jeter sur moi, je pousse un cri.... Je me réveille en sursaut, trempé de sueur. J'avais réussi à m'assoupir, mais un cauchemar s'était emparé de moi, le premier d'une longue série....
Pour tenter de me détendre, je fais un brin de toilette. Dans la soucoupe porteuse, il existe effectivement une mini "salle d'eau". Malgré notre situation critique, il est important que je préserve mon hygiène. Cette toilette me fait du bien, et m'apporte un peu de sérénité. La douleur est toujours là, mais j'apprends à passer outre.
Je m'installe de nouveau dans le cockpit après avoir pris une légère collation, la seule de la "journée". Depuis que j'erre dans l'espace, j'ai perdu la notion du temps. S'est il écoulé un jour, une semaine, un mois, un an ? En regardant à travers la vitre, je me rends compte que je ne suis plus dans un désert spatial. Face à moi, s'étale ce qui ressemble à un système solaire. Il est encore loin. Les rayons de son soleil ne peuvent pas encore nous atteindre. Ah, si Goldorak pouvait dériver vers ce système solaire ! Je prie le dieu protecteur Dizer de nous y amener.... Mon regard est soudain attiré par l'une des planètes. Elle est d'un bleu comme je n'en ai encore jamais vu, la couleur de l'espoir....