SPECTREMAN

le titre n'est pas assez clair ?
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Monsieur Vilak
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Re: SPECTREMAN

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Prend Goldorak, parles-en, rassemble les gens qui partagent cette passion et rend la plus vivante.
Au final, il y aura encore plus de Goldorak pour toi-même et pour le monde.

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Re: SPECTREMAN

Message par Monsieur Vilak »

Non, sérieux??????????????????????????????????????????
Oui oui, sérieux!!!



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Re: SPECTREMAN

Message par Super Shogun »

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Re: SPECTREMAN

Message par Monsieur Vilak »

Et beh, Joubert avait raison, Spectreman, c'est pas pour les enfants!
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Re: SPECTREMAN

Message par Manga-Addict »

Monsieur Vilak a écrit : jeu. juin 22, 2023 12:17 pm
Un immense merci pour cette vidéo de bgms.

La piste 7 Jazz around the corner, il y a plus de trente ans que je la cherchais, à l'époque où quelques épisodes de la série furent édités en cassettes vidéo.

Cette musique habille une séquence d'un épisode particulièrement insolite. Alors que Spectreman se fait bannir de notre planète par Ordinator, après que notre héros ait refusé de tuer de sang-froid un enfant porteur d'un virus, Karas et un collègue simien interceptent le corps inerte de notre ancien défenseur de la terre et le bastonnent alors à cœur joie pendant un très long moment.

Bien que je sache que le compositeur de la bande originale est Kunio Miyauchi, je n'avais jamais eu l'occasion de mettre la main sur cette partition jusqu'à aujourd'hui.

Quel soulagement !

Christian le sauveur devrait être le surnom que l'on pourrait t'attribuer. :wink:
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Re: SPECTREMAN

Message par Monsieur Vilak »

Et bien je ne savais pas que j'allais tant faire plaisir et cela me remplit de joie.

Suite à une petite remise au point du Boss (toute gentille tu sais comment il est notre Pambounet) sur l'ambiance du forum, j'ai décidé de remonter tout plein de vieux sujets pour "re-goldorakiser" ou tout au moins "re-japanimer" les discussions.

Mais bon, il faut trouver de quoi parler alors je fouille Internet, un peu au hasard, pour trouver des infos, des vidéos, des images sur lesquelles on puisse discuter.

Pour ces BGM, j'ai tapé "Spectreman" sur un moteur de recherche, j'ai filtré par dates les vidéos et j'ai fait défiler, juste pour voir de quoi animer ce sujet. C'est tout simple, c'est tout bête, mais on trouve des merveilles parfois!!
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Re: SPECTREMAN

Message par Monsieur Vilak »

[dailymotion][/dailymotion]
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Re: SPECTREMAN

Message par Monsieur Vilak »

Des épisodes en VF de Spectreman arrivent sur cette chaine YT, pour l'instant les trois premiers sont là :

https://www.youtube.com/@GAMEVIXEN/videos
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Re: SPECTREMAN

Message par Manga-Addict »

Lorsque j'ai eu le 45 tours de Spectreman, en décembre 1982, je me suis surpris à éprouver une grande affection pour la face B que je me suis mis à écouter plus souvent que la face A, au fil du temps, à mon grand étonnement.

Aujourd'hui, je l'apprécie toujours autant.

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Re: SPECTREMAN

Message par Monsieur Vilak »

Pohhhh!
Ça doit faire pas loin de 40 berges que j'ai pas entendu cette chanson !
Quelle madeleine de proust !
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Re: SPECTREMAN

Message par Pambou »

quoi c'est pas nougaro qui chantait ca ? :bouffon:
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Re: SPECTREMAN

Message par Monsieur Vilak »

Mollo sur l'anisette patron!
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Re: SPECTREMAN

Message par Manga-Addict »

Voici la retranscription d'un épais dossier, consacré à la genèse de Spectreman, publié dans Retrolazer.


SPECTREMAN - LE ROBOT ANTI-POLLUTION VENU DES ETOILES

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Nous sommes le 06 juillet 1982. Il est un peu plus de 18 h lorsque la jeune et jolie Elfie, accompagnée de son fidèle compagnon Doggy (en réalité un comédien dans un costume de chien), annonce sur le plateau de Récré A2 la diffusion d'une nouvelle sérié télévisée pour les vacances d'été. Il est question d'un robot nommé Spectreman venu protéger la Terre des noirs desseins de l'infâme Gori. Les premières images du générique de l'épisode 1 de Spectreman défilent alors, annonciatrices d'aventures intenses qui ne dureront pourtant que six mois. Retour sur un programme culte des années 1980, jamais rediffusé mais pourtant toujours présent dans un recoin de la mémoire de la génération Goldorak.


1. Le Fer de lance des Studios P Productions

L'histoire de Spectreman commence au Japon en 1970. Soji Ushio, le fondateur des studios P Productions, a commencé par produire des dessins animés en noir et blanc dans les années 1960 avant de se lancer dans la création de séries tokusatsu. En 1966, il obtient de son ami Osamu Tezuka, le célèbre mangaka , le droit d'adapter en live sa création intitulée Magma Taishi qui raconte l'histoire d'une famille de robots défendant la Terre des assauts de Goa. La série, qui précède Ultraman de quinze jours, devient la première série tokusatsu en couleurs de l'histoire de la télévision japonaise. Fort de ce succès, Ushio, à l'imagination très fertile, se lance dans divers projets - Hyoman (littéralement "L'homme-panthère") ou Jaguarman - qui ne resteront qu'à l'état de Pilotes. A la fin des années 1960, il imagine un nouveau type de héros qu'il appelle Elemantman, qui a la particularité de pouvoir changer d'apparence à volonté (par exemple, il peut se transformer en fumée pour passer au travers d'une porte fermée à clé). Le concept est intéressant mais visuellement très compliqué à réaliser. En effet, il n'est pas simple de porter à l'écran un héros dont l'aspect est insaisissable. Inspirée par le film La Planète des singes, une autre idée germe dans l'esprit du génial créateur : il veut mettre en scène l'histoire de Gori, un homme-singe dont le QI dépasse les trois cents. Condamné à mort sur sa planète d'origine pour avoir tenté de prendre le pouvoir, il s'enfuit et finit par s'échouer sur la Terre. Aveuglé par sa soif de conquête, il décide d'asservir notre planète qu'il trouve magnifique. Mais il doit avant tout éradiquer tous les humains qu'il tient pour responsables du fléau majeur de la planète : la pollution. Tout cela sans compter l'intervention de la Fédération Universelle des Planètes, qui condamne les ambitions meurtrières de Gori et envoie sur la Terre un agent cybernétique pour contrecarrer les plans de l'homme-singe.

Le personnage d'Elementman, qui a été conservé, est finalement intégré à cette nouvelle histoire. Le projet s'intitule alors Chôjin Elementman (Le Super-homme Elementman). P Productions produit un Pilote de dix minutes basé sur cette trame, finalement repabtisé Uchu Enjin Gori (littéralement Gori, l'homme-singe de l'espace), et le propose à Fuji TV, la grande chaîne nationale japonaise, dans le courant de l'année 1970. Le héros est rebaptisé Spectreman à l'occasion. Enthousiaste, la chaîne valide le projet début décembre, à une seule condition : le premier épisode doit être impérativement diffusé le 2 janvier de l'année suivante, notamment pour devancer Tsuburaya Productions qui a déjà annoncé la diffusion de sa nouvelle série Ultraman : Kaettekita Ultraman (littéralement Le Retour d'Ultraman) pour le mois d'avril de l'année suivante. Marché conclu : la P Productions réussit l'exploit de monter l'épisode initial en seulement quelques semaines, et la diffusion a bien lieu à la date prévue, à l'aube de l'année 1971. Soji Ushio raconte même qu'à l'époque, il avait pris son vélo et était allé lui-même glisser des prospectus annonçant la série dans les boîtes aux lettres des habitants de plusieurs quartiers alentours. Une époque bien révolue !

Entre le Pilote et le premier épisode de la série, plusieurs changements vont intervenir. Le design de Gori est modifié pour lui donner un look moins martial au profit d'une apparence plus scientifique, tandis que le héros hérite au final d'une armure de couleur or et cuivre, en lieu et place du costume rouge et argent du Pilote, rappelant peut-être trop celui d'Utraman. La série conserve le titre Uchu enjin Gori, ce qui met en lumière le méchant de l'histoire et non le héros, une décision novatrice et surprenante. Les sponsors et la chaîne s'y reprendront d'ailleurs à deux fois pour faire évoluer le titre de la série. Après l'épisode 20, la série est renommée Uchu Enjin Gori tai Spectreman (littéralement Gori, l'homme-singe de l'espace contre Spectreman), et à la suite de l'opus 39, la série est plus logiquement rebaptisée Spectreman. Quant à l'acteur qui jouait initialement le rôle du héros (et dont même les dirigeants de P Productions ont oublié l'identité !), il sera débarqué et remplacé par Tetsuo Narikawa, connu pour avoir tourné dans quelques séries d'action pour la télévision.

Spectreman atterrit sur le petit écran à une époque où le genre tokusatsu traverse une crise. Eiji Tsuburaya, le papa de Godzilla et d'Ultraman, disparaît en janvier de l'année 1970 et laisse un énorme vide. C'est en quelque sorte une année blanche pour le genre. De manière inattendue, le héros de P Productions devient ainsi le chef de file d'une ribambelle de nouveaux super-héros. Il montrera la voie à Silver Kamen, Mirrorman, Iron King ou encore aux mythiques Kikaider et Kamer Rider. Cette première moitié des années 1970 devient ainsi l'âge d'or des super-héros japonais. Spectreman se distingue également par l'excellent taux d'audience qu'il obtient au bout de quelques mois : la série dépasse même celui d'un dessin animé archi-populaire consacré au base-ball : Kyojin no hoshi (littéralement L'Etoile des géants).

2. Un cockail unique aux ingrédients atypiques

Comment expliquer un tel succès au Japon ? P Productions a d'abord su avec bonheur remettre au goût du jour les monstres géants, quelque peu tombés en désuétude à la fin des années 1960. Spectreman est à l'origine de ce que les spécialistes appelleront "Le deuxième boom des monstres". Mais surtout, les créatures de Spectreman ont été conçues dans une optique différente de celle des séries Ultraman qui étaient alors la référence en la matière. Ses monstres sont "tristement" novateurs : ils sont nés de la pollution (tout du moins dans la première partie de la série) et matérialisent à l'écran le malaise social et écologique de cette période au Japon. Le pays connaît en effet une formidable croissance économique mais doit faire face en même temps à de graves problèmes environnementaux, notamment créés par les fumées toxiques vomies par des industries en plein boom. Ce thème était d'ailleurs la base de Godzilla VS. The Smog Monster, sorti en salles la même année. Dans cette aventure, le dragon atomique était opposé à Hedorah (dérivé du mot japonais "hedoro" qui signifie pollution, saleté, etc.) dans une atmosphère étonnamment sombre pour un kaijû-eiga. Le combat de Spectreman contre Gori, proposé sous un angle nouveau et pédagogique, est en phase avec son temps et mobilise pleinement les jeunes fans. le cyborg et l'homme-singe sont des personnages profonds et complexes qui sont définitivement les éléments clés du succès rencontré par la série. Georges / Spectreman est un anti-héros qui brise littéralement l'image du salaryman japonais standart en ignorant les ordres de son chef (il disparaît souvent sans prévenir pour se transmuter en Spectreman) ou en refusant d'exécuter les ordres d'Ordinator, la planète artificielle qui l'a dépêché sur Terre. C'est là tout le paradoxe du personnage : alors qu'il n'est censé n'être qu'un robot a priori froid, servile et réduit à la stricte exécution de sa mission, il se montre parfois plus humain et sensible que les terriens eux-mêmes. Le héros n'en est que plus attachant et charismatique. Son nemesis, le Docteur Gori, est quant à lui son pendant négatif : le génie que tout destinait à faire le bien, est finalement devenu un savant machiavélique dont la relation presque filiale avec son fidèle second Karas, est touchante. Ainsi, il n'hésitera pas à abandonner la lutte contre Spectreman le temps d'une bataille pour sauver la vie de son acolyte.

3. Une belle équipe

Il faut également souligner la qualité de certains scénarios signés de quelques grands noms du tokusatsu et de l'animation comme Keisuke Fujikawa (qui a travaillé sur plus d'une centaine de dessins animés et de séries TV comme Mazinger Z, Goldorak, Goranger, Ultraman ect.) et Susumu Takaku, décédé en 2009 et à qui l'on doit de nombreux épisodes de Magma Taishi, des séries Sentai tournées entre les années 1970 à 1990, sans oublier plusieurs séries du genre Metal Heroes popularisées par X-Or. Les épisodes, assez souvent conçus en deux parties, abusent du traditionnel gimmick commercial du cliffhanger. Il est amusant de noter que le fait de recourir à un two-partner permettait surtout à l'origine de rentabiliser un nouveau costume de monstre sur deux semaines d'affilée. C'est d'ailleurs la grosse différence avec la Tsuburaya ou la Toeï qui bénéficiaient de budgets beaucoup plus conséquents. Soji Ushio, lui, fait avec les moyens du bord mais réussit malgré tout à rivaliser avec ses concurrents grâce à des idées novatrices. Dans Spectreman, il met sur un même plan d'égalité les forces du Bien et du Mal, un concept éthique presque heurtant pour l'époque. Il est aussi le premier à populariser des héros au faciès de félins (Lion Maru, Tiger Seven ect.). Du côté des acteurs, bien qu'il y ait peu de têtes connues dans Spectreman, il faut souligner la présence du chef Kurata de la Brigade Antipollution qu'intégre Georges. Oshira est surtout connu pour ses qualité de doubleur et de récitant. Il est en effet le narrateur de nombreuses séries Sentaï des années 1980, et a travaillé sur nombre de dessins animés dont Gatchaman (La Bataille des Planètes en France) où il prêtait sa voix au professeur Nanbu, le chef de la patrouille des archanges. C'est également la voix japonaise de Georges Reeves dans la célèbre série TV Superman de 1952, qui rencontra un énorme succès au Japon.

4. Trois Saisons riches en situations...

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Bien que Spectreman ait connu trois saisons, la série se scinde en réalité en deux parties distinctes. Les trente-cinq premiers épisodes, correctement réalisés, proposent des thématiques adultes assez uniques dans l'histoire du tokusatsu.

- Dans les épisodes 5 et 7, Spectreman s'oppose aux ordres de son supérieur Ordinator et encourt le bannissement. Situation très atypique pour une série de super-héros, qui casse l'image très hiérarchique du monde du travail japonais (Georges est d'ailleurs très loin d'être un subordonné modèle puisqu'il se fait renvoyer à plusieurs reprises au début de la série).

- Dans les épisodes 11 et 12, un brave chauffeur de camion se retrouve malgré lui transformé en monstre mais garde toute sa lucidité. Son refus à faire face à cette nouvelle réalité le pousse... au suicide !

- Fantômes et maison hantée sont au cœur des épisodes 19 et 20, dont l'atmosphère rappelle étrangement la trilogie des Dracula de la Tôhô, tournée à la même période.

- Les épisodes 21 et 22 nous offrent un spectacle de SF assez délirant où Spectreman et Gori se retrouvent confrontés à un curieux extraterrestre à l'aspect de gros poivron rouge muni de deux jambes (un cerveau géant, en fait) : l'alien Zunoh. Ce dernier aveugle et paralyse ses victimes avant d'envahir leur corps afin de pouvoir se déplacer incognito. Dans cette même aventure, Spectreman se retrouve également aux prises avec un monstre créé par Karas, le redoutable Gilagind, une bestiole à la tête rectangulaire ornée de deux yeux énormes qui clignotent, et dont la préparation au combat passe par quelques pas de danse, à la manière des boxeurs thaïlandais.

Quelques épisodes offrent en plus de belles scènes à l'esthétique tokusatsu typique. C'est le cas du two-partner Le Jour où la terre trembla dans lequel le cyborg affronte un gigantesque monstre, croisement de taupe et de poisson-chat (le légendaire Namazu, responsable des tremblements de terre dans l'imaginaire populaire japonais), dans un contexte de séismes et de tsunami.

Enfin dans les épisodes 32 et 33, Spectreman se mesure à un légendaire dragon à trois têtes dans un gigantesque brasier provoqué par l'explosion d'un puits de pétrole.

À partir de l'épisode 36, la série perd graduellement de son intensité et le manque de budget se fait cruellement sentir. Devant le succès croissant de Kamen Rider, les "kaiju", ou monstres géants, voient leur popularité s'effriter. Ils sont remplacés par les "kaijin", qui sont des créatures à taille humaine. La série tente donc de s'adapter en multipliant les scènes de baston entre son héros et des ennemis beaucoup moins imposants. Mais le jeune public n'accroche pas. Quelques épisodes sortent néanmoins du lot comme le double épisode Le Monstre qui aimait la musique dans lequel une véritable amitié se crée entre un jeune garçon et une créature qui finira par se sacrifier pour protéger le jeune terrien.

Citons aussi les épisodes 48 et 49 dans lesquels un jeune attardé mental subit une opération du cerveau pour devenir un authentique génie.

Après soixante-trois épisodes - un seuil élevé pour l'époque - la série se termine au mois de mars de l'année 1972. Elle est remplacée par Kaiketsu Lion Maru, un nouveau programme de P Productions qui met en scène les aventures, dans le Japon médiéval, d'un guerrier capable de se transformer en homme-lion.

5. Tokyo, New-York et enfin Paris

En réalité, Spectreman n'arrivera en France que dix ans plus tard ! En 1982, l'émission Récré A2 en est déjà à sa cinquième saison, et les succès engendrés par des séries comme Goldorak, Albator et San Ku Kaï lui ont conféré un statut de programme culte absolument incontournable auprès des enfants. Spectreman prend la poussière dans les tiroirs de la chaîne depuis plusieurs années. La série a en effet été achetée aux Etats-Unis par Antenne 2 dès 1979. Elle est présentée à l'époque dans les médias français comme le successeur de Goldorak. Un court reportage y est d'ailleurs consacré dans une édition du journal de 20 heures au mois d'avril de cette année-là ! Mais au dernier moment, Jacqueline Joubert, directrice des programmes jeunesse d'Antenne 2, lui préfère la série SF San Ku Kaï (plus en phase avec la vague Star Wars qui s'est abattue sur le pays) et dont la société IDDH lui propose une version française prête en quelques mois. En septembre 1979 donc, pas de robot anti-pollution à l'antenne, mais à sa place les héros haut en couleurs de San Ku Kaï. La diffusion de Spectreman est renvoyée aux calendes grecques.

D'ailleurs, pourquoi diable aller acheter une série nippone aux Etats-Unis ? Spectreman n'a en effet pas suivi le circuit d'achat classique de l'époque. Bruno- René Huchez, l'importateur numéro 1 des séries japonaises en France, bénéficiait d'un contact privilégié avec la Toeï, mais Spectreman avait été produit par un studio concurrent et cela remontait déjà à 1971. En 1978, les droits de la série avaient été achetés aux Etats-Unis par Richard L. Rosenfeld tandis que Mel Welles, surtout connu pour avoir joué le rôle du fleuriste Gravis Mushnick dans le film culte La petite boutiques des horreurs de Roger Corman en 1960, avait été chargé de doubler la série pour une diffusion nationale. Plusieurs séries tokusatsu avaient déjà été adaptées avec succès aux Etats-Unis comme Johnny Sokko and his Flying Robot (Giant Robo en VO), Space Giants (Magma Taishi), une autre série de P Productions, et surtout Ultraman, la série phare de la Tsuburaya. La tradition d'importer des séries japonaises aux Etats-Unis s'était donc prolongée avec Spectreman. Jacqueline Joubert avait utilisé son propre réseau, et fait l'acquisition de la version internationale de la série aux Etats-Unis, peut-être même sans savoir qu'elle achetait une série japonaise !

À l'inverse de la France où les séries n'étaient que très peu modifiées à l'importation (du moins à l'époque), les Etats-Unis avaient cette fâcheuse habitude de retravailler le produit pour le rendre plus conforme aux "normes" américaines. Spectreman n'a pas dérogé à la règle. Tout d'abord par un choix simplificateur du titre en adoptant sa dernière mouture japonaise (Spectreman), effectivement plus vendeuse. Les Américains se sont également attaqués au générique : ils ont collé sur l'original une chanson en anglais dont la mélodie reprend celle d'un tube du groupe Mystic Moods Orchestra, intitulé The First Day of Forever et emprunté à l'album Awakening. Les images utilisées sont totalement différentes de celles du générique japonais. Exit les noms originaux. Le pauvre président de P Productions, Soji Ushio (de son vrai nom Tomio Sagisu), se voit même attribuer accidentellement le poste de réalisateur des effets spéciaux ! Quant au générique de fin, il reprend la chanson du générique de début, tandis que défilent sur un plan fixe les noms des divers contributeurs de l'adaptation américaine. Quant à la BO, elle livre un curieux mix des musiques japonaises d'origine et de morceaux composés aux Etats-Unis pour l'occasion. L'autre gros changement prévisible touche les patronymes des personnages. Pratiquement tous les noms japonais ont été américanisés : fini les Ota, Arito et Kaga de la Brigade Antipollution, bienvenue à Otto, John et Arthur, plus assimilables pour les jeunes consommateurs locaux. La métamorphose linguistique la plus malheureuse affecte l'homme-singe Lah, le bras doit du Docteur Gori. Dans la version originale, les deux personnages de Gori et de Lah permettaient une association simienne déchiffrable par tous (Gori-lah). Dans la version internationnale, Lah est devenu Karas, et le jeu de mot Carambar tombe à plat. Une dernière différence de taille existe entre les deux versions : certaines scènes jugées trop violentes aux Etats-Unis ont connu les ciseaux de Dame Censure (scènes de torture, personnages blessés montrés à l'écran - tabou absolu de la TV américaine - où scènes de combat jugées trop longues, ect.).

Spectreman est donc diffusé sur le continent américain à partir de l'automne 1978 et remporte un franc succès. La série est rediffusée régulièrement sur les chaînes locales dans les différents Etats du pays, avant de connaître une sortie vidéo partielle des vingt-quatre premiers épisodes chez Wonderland Video dans les années 1980. En France, la série ne débarque qu'à l'été 1982 (il s'agit là de la première diffusion à l'échelle nationale, car précédemment Spectreman avait connu une diffusion partielle sur TMC en 1981). La version française est quasiment identique à la version américaine, à quelques différences près : à la censure du distributeur américain s'ajoute parfois des coups de ciseaux supplémentaires opérés en France, pour des scènes de violence ou de brimade notamment. Le générique reste visuellement inchangé, mais l'interprétation du Mystic Moods Orchestra cède la place à une chanson en français dont nous aurons bizarrement droit à deux versions successives. La première interprétée par Marc Pascal lors de l'adaptation initiale de la série en 1978 / 1979, laquelle sera ensuite remplacée par celle de Richard Dewitte, le chanteur du groupe Il était une fois pour la diffusion de 1982. Problème de droits ?

Un peu comme pour Goldorak, Jacqueline Joubert ne fonde pas de grands espoirs sur ce programme et prévoit de ne diffuser que vingt épisodes au cours des mois de juillet et août, à raison de deux épisodes par semaine. Le contrat de trois ans d'exploitation passé avec les Etats-Unis arrive à expiration à la fin de l'année, et le robot de P Productions n'a plus que quelques semaines pour se faire connaître sur les écrans français. Mais à la grande surprise de Jacqueline Joubert, la série marche relativement bien, si bien qu'à la rentrée de septembre, la chaîne décide de prolonger sa diffusion, cette fois à raison d'un seul épisode par semaine. Sauf qu'elle se retrouve désormais confrontée à un problème mathématique : il reste encore quarante-trois épisodes inédits à diffuser sur seulement quinze semaines, avant d'atteindre la fin de l'année et l'expiration du contrat. Antenne 2 décide alors de sélectionner sans logique apparente une quinzaine d'épisodes, dont les deux derniers. Détail amusant : pourtant annoncé dans les journaux TV, l'épisode 52 passe à la trappe à cause d'une grève affectant la chaîne un jour de novembre. Les deux derniers épisodes de la série seront finalement diffusés les 16 et 23 décembre : le robot anti-pollution s'y débarrasse pour de bon de l'infâme Gori et peut retourner l'esprit tranquille dans sa galaxie. In fine, trente-trois épisodes auront été diffusés sur soixante-trois, et l'épisode 13 passera à deux reprises la même semaine. Une erreur de la chaîne ou un coup de l'infâme Gori ?...

Le mystère reste entier quant au nombre total d'épisodes doublés en français, mais il semble logique de penser qu'Antenne 2 a voulu rentabiliser sur la longueur sa mise de départ. L'édition VHS par Topodis des épisodes 25 et 26, pourtant jamais diffusés à la télévision française, semble corroborer cette thèse du doublage intégral. Dans le domaine de la postsynchro, il faut souligner la qualité du travail effectué par la SOFI (Société de Sonorisation de Films), qui a travaillé par la suite sur énormément de séries et de dessins animés diffusés notamment dans Récré A2 et Club Dorothée. C'est également dans ce studio qu'à été conçu la VF mythique de Starsky et Hutch. Le doublage de Spectreman a vraisemblablement été réalisé en 1979, et de nombreux comédiens ayant prêté leur voix à des acteurs célèbres y ont contribué : Yves-Marie Maurin (la voix française de David Hasselhoff) interprète le héros Georges / Spectreman, Georges Atlas (la voix française de Lee Van Cleef) s'est approprié le Docteur Gori, tandis que la narration des épisodes est assurée par Jean-Claude Michel, doubleur de Clint Eastwood à de nombreuses reprises.

6. Un héros jamais oublié

Sans avoir atteint la popularité de Goldorak, San Ku Kaï ou Albator, Spectreman a malgré tout laissé son empreinte auprès des jeunes téléphages des années 1980, en dépit de son unique diffusion (nationale). Au détour de discussions entre les anciens de la "Génération Goldorak", Spectreman est souvent mentionné, jamais très précisément, mais il est souvent associé aux souvenirs de bandes dessinées publiées dans le magazine Télé Junior, au 45 tours du générique, à l'album de vignettes à collectionner AGE, ou encore aux dessins ornant les mythiques pots en verre à moutarde Amora. Les plus chanceux auront même reçu à Noël la panoplie Masporo, sans parler des cassettes vidéo de la série qui traînaient dans de nombreux foyers (une bonne vingtaine d'épisodes ont bénéficié d'une sortie VHS à l'époque, ce qui constituait un petit exploit pour ce genre de série). En 2001, les fans de la première heure ont même eu la chance de rencontrer Tetsuo Narikawa, soit Spectreman en personne, au salon Cartoonist de Toulon. À la surprise générale, la file d'attente des chasseurs d'autographes déployée devant le stand de Monsieur Narikawa était aussi longue que celle menant à ses collègues Kenji Oba (X-Or) et Hiroshi Watari (Sharivan / X-Or 02). Certains employés des hôtels alentours reconnaissaient même le comédien lorsqu'il pénétrait dans le hall de leur établissement. Reconverti en maître de dojo de karaté après avoir mis fin à sa carrière d'acteur dans les années 1980, il s'est malheureusement éteint le 1er janvier 2010.

Plus de cinquante ans plus tard, Spectreman continue de jouir au Japon d'une certaine popularité parmi les fans du genre, et la série a été commercialisée sur tous les supports, allant du LD au Blu-ray en passant par deux éditions DVD. De nouvelles figurines de collection sont régulièrement mises en vente, et en février 2018 s'est même tenue à Tokyo, dans le quartier de Nakano, une petite exposition entièrement consacrée à la série.

Spectreman a également la particularité d'avoir été diffusé dans pratiquement toutes les parties du globe, des Etats-Unis au Brésil en passant par la Côte d'Ivoire, sans oublier l'Italie, la France et bien d'autres contrées. C'est un super-héros japonais qui bénéficie d'une notoriété internationale assez unique, peut-être même plus importante que celle d'Ultraman ou de Kamen Rider (tous deux sont pratiquement inconnus en Europe).

Les années passent, mais l'étoile de Nebula continue donc de briller dans le cœur des fans.
Chaque être humain à un rêve, quand on croit en l'avenir dans l'immensité de l'espace, ce rêve devient amour.
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Monsieur Vilak
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Re: SPECTREMAN

Message par Monsieur Vilak »

Tu nous as vraiment gâtés là sur ce coup!

Merci!
Prend Goldorak, parles-en, rassemble les gens qui partagent cette passion et rend la plus vivante.
Au final, il y aura encore plus de Goldorak pour toi-même et pour le monde.

Merci Monsieur Huchez...

WIKIRAK
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Manga-Addict
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Re: SPECTREMAN

Message par Manga-Addict »

Ravi que cet article te plaise. :wink:

Rien de plus normal que de mettre la main à la pâte surtout après les magnifiques bgms de la série que tu as exhumées et que je ne pensais jamais retrouver, par ailleurs.
Chaque être humain à un rêve, quand on croit en l'avenir dans l'immensité de l'espace, ce rêve devient amour.
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