Bien vu, mon ami !
J'avais oublié de mentionner cette anecdote, mais elle confirme à la perfection cette image d'un gros blaireau obnubilé par sa bite.
En effet, il était allé, de manière ± impromptue, interviewer François Mitterrand à l'Élysée et lui avait posé quelques questions assez franches sur le statut des artistes, sur la liberté d'expression, etc.
En soi, ce n'était pas mal. Si on veut être un peu retors, on pourrait dire aussi que fut un beau coup médiatique qui a profité aussi bien à Sébastien qu'à Mitterrand, mais bon, soit, admettons...
Et lorsque après, Sébastien a raconté les circonstances de cette interview, il a longuement mis en avant un détail qui semblait faire toute sa fierté et toute sa joie : ce jour-là, il s'était peint la bite en bleu-blanc-rouge.
Bel exploit, Patrick, c'est vraiment admirable, il y en a peu qui auraient osé se peinturlurer le zob avant d'entrer à l'Élysée. Oui, vraiment, c'est un geste héroïque qui marquera l'Histoire. Connard...
Indépendamment de cette histoire de bite tricolore, cette interview a été aussi pour Sébastien l'occasion de faire montre de sa mauvaise foi et de ses talents de menteur.
En effet, l'interview qu'on a pu voir aurait en principe dû avoir lieu plus tôt.
Sébastien et son équipe de techniciens s'étaient présentés à l'improviste une première fois à l'Élysée, mais manque de bol, Mitterrand était à ce moment-là en plein conseil des ministres et n'a donc pas pu le recevoir.
Il a donc retenté le coup plus tard et là, Mitterrand étant disponible, l'interview a pu se faire.
Mais après la première tentative, Sébastien s'est empressé de claironner que Mitterrand avait refusé de le recevoir.
Ce qui donnait à l'interview la fausse image d'un exploit, l'impression d'avoir réussi à franchir le barrage et d'avoir forcé la main au président.
Lors de l'entretien, Mitterrand n'a pas manqué de lui dire qu'il n'avait pas apprécié cette façon de présenter les choses. «Je n'ai jamais refusé de vous recevoir, je n'ai simplement pas pu vous recevoir parce que vous êtes arrivé à un moment où j'étais occupé, ce n'est pas la même chose.»