1 - Arc-en-Ciel au Camp de la Lune Noire (par Pyrna) 2/4.

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(fan-art; fan-fiction; figurine custom etc...)
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Pyrna
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1 - Arc-en-Ciel au Camp de la Lune Noire (par Pyrna) 2/4.

Message par Pyrna »

Ceci est la seconde partie de ma fic, si vous n'avez pas encore lu la première partie, merci de cliquer sur ce lien: http://www.goldorakgo.com/forums/viewto ... f=8&t=4589.

Pour une question de chapitres trop lourds pour 1 message, je pré-posterai de quoi poster 10 chapitres à la suite de ce message. Merci de ne pas les supprimer!

Pitch, liste des persos, table des matières (chapitres 11 à 20):
Pitch:

Quelques semaines après l'arrivée du Général Horos au Camp de la Lune Noire, les hommes de Véga enlèvent une jeune femme. En effet, ce qu'elle a découvert met en péril les plans du Grand Stratéguerre pour la conquête de la Planète Bleue. Malgré leurs différences, un lien particulier va peu à peu s'établir entre elle et le Général Horos. Sauront-ils vaincre leurs divergences d'opinions pour, ensemble, préparer l'avenir?

Les personnages apparaissant dans les chapitres 11 à 20:

Au Camp de la Lune Noire.

Niji Kurozuki, Terrienne et prisonnière d'Horos.
Le Commandant Minos et sa "moitié", Minas.
Le Général Horos.
ÀçhùÎzaegrùms, "Zgrum-zgrums", membre de la Garde de Horos.
Îrùclaed, le chef des gardes de Horos.
Ashara, son second (une des 2 femmes de la garde de Horos).

Sur Sanatoria.
Le Gouverneur Médical de Sanatoria et Paniza, son épouse.
le Gouverneur Principal de Sanatoria et son épouse Terrema dite 'Térrélia'.
Îzoùgra, la petite sœur de Zgrum-Zgrums.

Sur Stykadès.
Pallas, Pasiphaé et leur enfant (non nommé).
La famille de Zgrum-Zgrums.

Sur Terre.

Obaasan et Ojiisan.
Pierre et Éliza Laffont et leur fille Alyzéa.
Des humains lambda (non-nommés).

Point de vue: Omnipotent & Omniscient.

Les Chapitres 11 à 20:

11 – Le Secret Révélé.
12 – Une riche soirée.
13 – Les cadeaux du Jour Blanc.
14 – Obaasan.
15 – Chacun apprend quelque chose de l'autre.
16 – Une nuit mouvementée.
17 – Le dernier soir sur la Terre.
18 – La mission de Îrùclaed.
19 – Inquiétudes.
20 – Pauvreté et richesses.

Petites précisions préliminaires et Disclaimer.
Petites Précisions Préliminaires:

RAPPEL DES NOTES PRÉCÉDENTES:
1° - Les évènements de cette fic commencent quelques semaines après l'arrivée d'Horos au Camp de la Lune Noire ! Donc, après la mort d'Hydargos ...
2° - C'est le prénom de l'héroïne, Niji, qui signifie "Arc-en-Ciel", qui donne son titre à ma fic. Le nom de Niji, Kurozuki, signifie quant à lui "Lune Noire" ...
3° - Pour des raisons de compréhension de l'histoire par un maximum de lecteurs, j'utiliserai les noms français des personnages.
4° - Osore (l'étoile responsable des séismes sur Stykadès) a un sens de "crainte", de "danger" !
5° - Shiro, le prénom du mari de Niji, signifie 'quatrième fils'. Mais ce prénom est homophone (il se prononce pareil mais ne s'écrit pas avec le même kanji) de celui qui signifie 'blanc' (la couleur) et de celui qui signifie 'château'. C'est pour cela que Niji dit que Shiro (en fait Horos!) est son Chevalier Blanc et son Château-Fort! C'est un jeu de mots qui est impossible à traduire en français!!

NOTES ADDITIONNELLES:
6° - L'aéroport de Satolas n'est autre que l'ancien nom de l'aéroport de Lyon St-Exupéry. Il portait ce nom car il était (et est toujours) en partie situé sur la commune de Satolas (Rhône).
7° - Niji exige de Îrùclæd et de Zgrum-zgrums (Horos l'a mise avant qu'elle lui dise) qu'ils mettent leurs ceintures de sécurité. Et pourtant, à l'époque de l'histoire (fin 70's-début 80's) ce n'était absolument pas obligatoire en France ... Mais n'oubliez pas que Niji a perdu deux êtres chers dans un accident de voiture (Shiro et elle n'avaient pas de ceinture, la voiture n'étant pas équipée).
8° - Horos n'a pas réalisé que les trousseaux de clés de leur suite ont deux clés, celle de la porte d'entrée et celle des chambres (se sont les mêmes pour les 4 chambres ...). Et, à propos, l'hôtel où ils sont descendus n'existe pas dans la réalité !
9° - Quelques mots de vocabulaire : 'Obaasan' et 'Ojiisan' sont des mots qui veulent respectivement dire 'grand-mère' et 'grand-père' quand on parle de la famille de quelqu'un d'autre. Pour sa propre famille, un japonais dira 'sobo' et 'sofu'. Niji les utilise là dans un autre sens : celui de 'vieille dame' et 'vieux monsieur'. Par contre, Ojiisan désigne Niji par le mot 'mago' qui indique qu'elle est sa descendante ('mago' désigne les petits-enfants/descendants de la personne qui parle, si il parlait de la petite-fille de quelqu'un d'autre, Ojiisan dirait 'omagosan') ...
10° - Les Palustri (mot invariable, svp!), dont Zgrum-zgrums est un représentant, sont originaires de Palustria et sont des amphibiens ... Mais je vous reparlerai un peu plus tard dans la fic!

Disclaimer:

1° - Je reconnais ne pas être propriétaire des noms des différents personnages (humains ou non) extraits de l'œuvre de Go Nagai et cités dans cette fic.
2° - Je reconnais aussi avoir inventé les liens qui pourraient, au cours de cette fic, réunir des personnages tels que cités en 1° et les personnages que j'ai moi-même inventé (Niji Kurozuki, entre autre).
Modifié en dernier par Pyrna le lun. août 29, 2016 09:51 am, modifié 1 fois.
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Pyrna
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Chapitre 11 : Le Secret Révélé.

Message par Pyrna »

Chapitre 11 : Le Secret Révélé.
Deux semaines plus tard, Horos vînt comme d’habitude réveiller Niji. Alors qu’elle s’étirait dans son lit, il s’assit sur le fauteuil et lui dit :
« Après-demain, c’est le Jour Blanc – Niji le regarda, les bras levés, étonnée que Horos se soit intéressé de plus près à cette coutume. Il lui sourit tandis qu’elle baissait enfin les bras. – En accord avec Minos, nous partirons demain pour un petit séjour sur Terre. Je vous emmène, avec Îrùclæd et ÀçhùÎzaegrùms qui se sont portés volontaires, pour vous remercier pour les gâteaux du mois dernier, passer trois ou quatre jours dans les lieux de votre passé. Je ne vous en dirais pas plus si ce n’est que demain matin, je ne viendrais pas vous voir et que nous partirons à midi. Vous aurez donc la matinée pour faire vos bagages. Nous allons faire une liste de ce que vous devez emporter. »
« Général, le Commandant Minos a vraiment donné son accord ? Vous êtes sûr que ça ne fera pas comme la première fois qu’on est allés sur Terre tous les deux … ? »
« La première fois ? Vous parlez de l’attaque des navettes ? – Niji hocha la tête – C’est Minas qui a donné cet ordre stupide, pas Minos …! À vrai dire, je le soupçonne de s’être attaché à vous. Il est beaucoup moins virulent quand nous parlons de vous tous les deux! Par contre, ce n’est pas le cas de Minas … Elle est de plus en plus vipère avec vous, Minos et moi l’avons bien remarqué … Je suis certain que tout ira bien, nous serons tranquilles et nous pourrons parler plus librement qu’ici. »
En effet, ils pourraient parler plus librement car, quelques semaines plus tôt, une de ses gardes, Ashara, lui avait signalé la présence de micros à l’infirmerie et dans son laboratoire. Il avait fait inspecter la chambre de Niji par Îrùclæd qui y avait lui aussi découvert des espions électroniques ... C’était sans doute de cette façon que Minas avait appris l’existence de certains objets. Tandis que Niji allait se laver et s’habiller, Horos prit un livre sur le Japon et commença à le feuilleter. La jeune femme sortit de la salle de bains, une demi-heure plus tard en lui demandant :
« Général?! – Il la regarda en souriant. – Vous ne voulez pas me dire où on va aller ou vous ne le savez pas vraiment? »
Se demandant une fois de plus si elle n’avait pas lu dans ses pensées, il répondit:
« Je sais où nous dormirons mais j’ignore ce que nous ferons une fois sur Terre … Le programme, nous allons travailler dessus ce matin … Vous me direz où vous aimeriez aller et nous irons ensemble! »
*****
Le lendemain, lorsque Horos arriva pour venir chercher la jeune femme, Minos était devant la cabine de Niji et faisait face à la résistance de Zgrum-zgrums qui, malgré son jeune âge et le grade de Commandant de Minos, refusait catégoriquement de le laisser entrer dans sa cabine. L’officier tenait dans ses mains un paquet cadeau. Il le remit dans les mains de Horos qui le regarda avant de comprendre.
« C’est ton cadeau en retour pour le Jour Blanc, Minos? – Le militaire confirma d’un mot et Horos reprit – Excuses ÀçhùÎzaegrùms pour son zèle mais j’ai donné des ordres stricts. En dehors de Niji, mes gardes, lui et moi, personne n’a l’autorisation d’entrer dans cette cabine! Je le donnerais à notre prisonnière de ta part, soit tranquille. »
Minos hocha la tête d’un air entendu avant de s’éloigner, un peu déçu de ne pas avoir pu voir Niji pour lui remettre son cadeau en personne. Mais Horos avait raison, Minas risquait de gâcher cette rencontre et il valait mieux pour Niji qu’elles ne se croisent pas aujourd’hui. La jeune femme réagissait toujours très mal en présence de son alter-ego. Chaque matin, elle saluait Minos en souriant mais si, par malheur, le visage de Minas remplaçait le sien, elle se blottissait tout de suite derrière Horos, fermement accrochée à ses vêtements … Un matin, elle s’était même blottie ainsi en le croisant et, un quart de seconde plus tard, Minas le remplaçait. Il avait eu l’impression qu’elle avait perçu l’arrivée de son double féminin avant qu’elle n’apparaisse. Horos regarda Minos s’éloigner et se fit annoncer à Niji avant d’envoyer Zgrum-zgrums prendre son paquetage et cacher le cadeau de Minos dans leur navette. Le jeune soldat partit en courant. Niji ouvrit et sourit à Horos quand il prit galamment ses bagages. Il verrouilla la porte de la cabine et la guida vers le hangar à navettes. Tandis qu’ils s’installaient en laissant à Îrùclæd le soin de piloter, Niji regarda Horos et lui demanda à brûle-pourpoint:
« Général, vous ne m’avez pas encore expliqué pourquoi Îrùclæd vous avait appelé ‘Alt… »
Horos n’avait une fois de plus pas attendu qu’elle finisse sa phrase avant de la bâillonner.
« Mademoiselle Kurozuki, ce n’est pas le moment! »
Il se tourna vers le pilote pour s’assurer que tout avait été vérifié. Quand celui-ci lui confirma qu’ils n’étaient pas écoutés, il libéra la bouche de Niji. Sans lui laisser le temps de continuer, elle répliqua:
« À chaque fois que je vous pose la question, vous me bâillonnez et vous me dîtes que c’est pas le moment! Je veux savoir, moi! Ça me trotte dans la tête depuis trop longtemps! »
« Je suis désolé, mais je n’avais pas le choix. J’aurais voulu vous le dire plus tôt mais nos conversations étaient espionnées, sur la Base. Y compris dans votre cabine … Îrùclæd a découvert des micros et une caméra. Je vais enfin pouvoir vous répon… »
« Une caméra! Dans ma cabine! – Niji commença à sangloter avant d’ajouter en s’essuyant le visage d’un revers de main – Je suis sûre que c’est celui qui m’espionnait l’autre jour qui l’a mise! Elle était où? … OH, MON DIEU! Il a dû me voir en petite tenue! – Horos la regarda, étonné par la réaction de la jeune femme puis passa son bras autour de son cou et, se surprenant lui-même, l’attira doucement à lui pour la cajoler. – J’espère que le spectacle lui aura plu, au moins! »
« Ne vous inquiétez pas, je fais faire une enquête pour connaître l’identité de celui qui a fait poser ces espions et pour savoir depuis quand ils étaient là! Ils étaient peut-être déjà installés bien avant votre arrivée sur la Base. C’est peut-être quelqu’un d’autre que cette caméra filmait à l’origine … – une imperceptible pointe de regret dans la voix, il chuchota – Je ne vous ai jamais vue en ‘petite tenue’, en tout cas! »
Niji sourit en entendant ces derniers mots, se demandant s’il n’était pas en train de chercher à la séduire. Elle se serra un peu plus contre lui pour écouter les battements de cœur du Végan. Il respirait calmement et, bercée par ce mouvement, elle pensa qu’elle était vraiment bien, dans ces bras-là. Il ajouta:
« Maintenant que nous sommes dans un lieu sécurisé par Îrùclæd, je suis tout à vous pour répondre à vos questions! »
La Terrienne le regarda en souriant avant de le questionner de nouveau:
« C’est vrai, je peux vous poser toutes les questions que je veux? – il hocha la tête. Elle continua – Pourquoi est-ce que Îrùclæd vous appelle ‘Altesse’? Vous êtes une espèce de roi ou un truc dans ce genre? »
Horos prit une profonde inspiration avant de commencer.
« Il y a environ 250 ans, la planète Arachnus, mon monde d’origine, ressemblait à votre Terre. Les grands-parents de mes grands-parents régnaient sur notre peuple. Nous étions un peuple savant qui vivait replié sur lui même. Nous sommes entrés en contact avec le maître d’une planète voisine, Stykadès. – Niji sursauta en entendant parler de la planète du Stratéguerre. Elle interrogea Horos du regard mais n’osa pas l’interrompre. Il apprécia son silence. – Sous prétexte d’une amitié, il est venu sur Arachnus. Peu après, mes ancêtres ont découvert que cet homme agissait en tyran et ont voulu le chasser. Il est parti mais n’a pas tardé à revenir et nous a attaqués. Nous étions sans défense contre lui et, en échange de notre intégration complète, mes arrière-arrière-grands-parents se sont soumis à sa loi … Ce tyran était le grand-père du Stratéguerre … Et son petit-fils est comme lui … Voire pire! »
« Alors, si j’ai bien compris, vous êtes un Prince! Un vrai de vrai! Je dois avoir un don – Horos la regarda sans comprendre de quoi elle parlait – Vous ne vous rappelez pas, à notre première sortie, quand j’ai dit à cette fille qui nous parlait du Prince d’Euphor que vous étiez MON Prince … J’avais raison! … – en rougissant, elle précisa – Euh, je veux dire que j’avais raison de dire que vous étiez un Prince, vous aussi! »
Devant la console de pilotage, Îrùclæd se mordit les joues pour ne pas rire en pensant que ces deux là ne s’en sortaient pas si mal pour se cacher mutuellement leurs sentiments. Sous l’œil incrédule de Zgrum-zgrums, il ajouta à son tour:
« Oui, Madame Niji, Son Altesse est un Prince … Il est même le Prince Héritier du Trône d’Arachnus! »
Horos pâlit. Son plus grand secret venait d’être dévoilé.
« Prince Héritier d’un monde mort! C’est très original, comme titre de noblesse par les temps qui courrent! » – dit-il, acerbe.
Il sentit sa captive se raidir quelques secondes. Son inquiétude pour la santé de la jeune femme recommença mais la crise s’estompa aussi vite qu’elle était venue. Elle se tourna vers lui et répondit:
« Non, ce monde n’est pas mort, juste endormi … C’est une belle planète bleue et verte. Et c’est vrai qu’elle ressemble à la Terre! »
« Vous vous trompez, Mademoiselle Kurozuki! Arachnus est un monde mort. J’y suis allé, une fois … En dehors des bâtiments en ruine, la seule chose qui soit encore debout, c’est un vieux tronc d’arbre mort. »
Horos se souvenait parfaitement de la seule fois où il avait vu Arachnus. C’était une planète aussi rouge que Stykadès. Même Akéreb aurait parue bleue, à côté. Il leva les yeux et vit la Terre, bleue et verte comme son monde l’avait été autrefois, avant que son peuple ne soit assimilé par la Capitale de l’Empire. Les deux images se superposèrent dans son esprit.
« Vous voyez bien! – La voix de Niji qui chuchotait à côté de lui le rappela à la réalité. Elle ajouta – Et comment le sait-on, que c’est vous le Prince Héritier, Général? »
Horos attrapa le bras de la jeune femme et, sans prévenir, il toucha la pierre qui fermait son bracelet. Celle-ci se mit à briller d’une douce lumière multicolore. Niji regarda sa pierre, ébahie tandis que le Prince d’Arachnus lui disait:
« Parce que je suis l’unique fils de mon père, qui est le fils unique de mes grands-parents, et que je peux faire briller la Pierre de votre bracelet! Seul le Héritier de la Pierre du Prince Aîné peut le faire! »
« La Pierre du Prince Aîné? … Est-ce que c’est la Pierre que vous portez autour du cou? »
« Comment savez-vous que je la porte au cou? » – lui demanda-t-il, surpris qu’elle ait déjà vu sa propre pierre.
« Je l’ai vue, le soir où je vous ai vu dormir, quand je vous ai couché dans le lit! Comment vous saviez qu’il fallait la toucher pour qu’elle brille? Et vous saviez qu’elle allait briller? Attendez, laissez-moi réfléchir … Et si le fait que ma Pierre brille quand vous la touchez veut dire que vous êtes le Prince Héritier, qu’est-ce que ça signifie … quand la vôtre brille si je la touche? Que je suis … une Princesse?! »
En entendant ça, Îrùclæd lâcha les commandes de la navette. Niji était-elle vraiment capable de faire briller la Pierre du Prince Aîné. Horos la regardait, interloqué. La jeune femme continua:
« Général, est-ce que vous trouvez que je ressemble à une Princesse? Franchement! Je ne suis pas belle! – elle se leva et tournoya sur elle-même avant de se tourner vers son garde et le pilote – Zgrum-zgrums, tu y croirais, toi, si on te disait que je suis une Princesse? Et vous, Îrùclæd, ne me dîtes pas que je ressemble à une Princesse, avec ces guenilles! »
Tandis que Zgrum-zgrums hochait frénétiquement la tête, visiblement prêt à s’arranger du statut de princesse de la Terrienne et que Îrùclæd souriait, amusé à l’idée qu’elle pouvait être d’une grande lignée, Horos se leva, saisit la jeune femme par la main et lui dit:
« Je savais comment prouver ma légitimité car c’est un secret qui se transmet génération après génération parmi ceux qui sont Porteur d’une des Pierres. Et, oui, je savais … ou du moins j’espérais, que votre Pierre réagirait. Par contre, j’ignorais que vous aviez déjà vu ma Pierre et qu’elle avait brillé pour vous … Vous êtes une Princesse, n’en doutez pas! De la descendance du Prince Cadet d’Arachnus! … – il ajouta en chuchotant – Et ces ‘guenilles’ vous vont à ravir! »
Zgrum-zgrums se retourna et vit qu’ils n’allaient pas tarder à entrer dans l’atmosphère.
« Excusez-moi, Général, Madame Niji, on arrive, là! »
Modifié en dernier par Pyrna le mar. août 30, 2016 10:24 am, modifié 2 fois.
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Chapitre 12 : Une riche soirée.

Message par Pyrna »

Chapitre 12 : Une riche soirée.
Quelques minutes plus tard, ils atterrirent enfin à proximité de l’aéroport de Satolas dans la banlieue lyonnaise. Après avoir activé leurs générateurs holographiques, les trois hommes et leur compagne quittèrent la navette. Chacun d’eux portaient un petit sac de toile contenant ses affaires personnelles et Horos portait en plus une valise plus grande dans laquelle il avait glissé leurs cadeaux pour Niji et l’ordinateur qu’il devait utiliser pour rester en contact avec Minos. Elle contenait aussi quelques vêtements de la jeune femme, trop grands pour être mis dans son paquetage. Ils se glissèrent dans la foule des passagers d’un avion qui s’était posé juste à côté d’eux. Dès qu’ils furent sortis de l’aéroport, Niji héla un taxi. Après avoir mis leurs sacs dans le coffre, Îrùclæd monta à l’avant et Zgrum-zgrums, Niji et Horos s’installèrent à l’arrière du véhicule. Posant sa main sur l’épaule de Îrùclæd, elle lui dit:
« Claude, vous devriez vous attacher! C’est plus prudent. – Elle se tourna ensuite vers Zgrum-zgrums et ajouta – Toi aussi, tu t’attaches, Kazuo! – puis elle tenta en vain de trouver la ceinture de son siège. En désespoir de cause elle s’adressa au chauffeur dans un français excellent – Excusez-moi, Monsieur, je ne trouve pas ma ceinture. Pourriez-vous m’aider, s’il vous plaît? … »
Le chauffeur se tourna vers elle et lui dit:
« Elle doit encore être passée entre les sièges, Madame, je vais aller vous la ressortir … » – il sortit de la voiture et retourna ouvrir le coffre.
Pendant qu’il bataillait avec la ceinture, Zgrum-zgrums maugréait.

« Pourquoi je dois m’attacher? Je ne suis pas prisonnier, … »
Horos intervînt, l’œil sévère:
« Kazuo! Tu t'attaches et tu ne réponds pas comme ça à ta mère! »
Zgrum-zgrums obéit en baissant les yeux. En effet, pour éviter les questions, ils avaient décidé que le jeune soldat serait officiellement Kazuo, le fils de Shiro et Niji Kurozuki. Soudain, Niji sursauta quand le chauffeur passa la main à travers l'espace entre le siège et le dossier. Il tenait la ceinture de la jeune femme. Elle l'attrapa et après avoir vérifié que Zgrum-zgrums était attaché, elle passa sa ceinture autour de sa taille et la verrouilla à son tour. Elle se retourna ensuite vers le jeune soldat et lui expliqua pourquoi elle lui demandait ça. Îrùclæd, qui était sensé être le secrétaire de Horos, tendit un papier sur lequel était écrite l'adresse de leur hôtel au chauffeur qui se rasseyait derrière le volant. Celui-ci opina du chef et démarra. Il les déposa moins d'une heure plus tard devant le palace où, au dernier étage, les attendait une suite royale de quatre chambres. Précédés du groom qui avait pris leurs bagages, ils entrèrent dans l'hôtel. Zgrum-zgrums regardait autour de lui avec un émerveillement non feint. Les lustres en cristal, les tapisseries et la moquette au sol, tout lui donnait l'impression vertigineuse d'être dans un lieu magique. Ses yeux s'illuminaient tandis qu'il découvrait la richesse. Il s'assit, en compagnie de Îrùclæd, pendant que Horos et Niji s'approchaient du guichet et récupéraient les quatre jeux de clés de leur suite. Les deux gardes discutèrent.
« C'est beau, ici, je ne savais pas que c'était comme ça! J'ai l'impression d'être riche ... Et ça me fait penser à chez moi! – il essuya une larme qui commençait à couler sur sa joue. Ce n'était pas le moment de pleurer en public. Par réflexe, il continua dans leur propre langue – Ils me manquent, Îrùclæd! J'espère que ma petite sœur va guérir! ... Tiens, au fait, j'ai eu des trucs bizarres avec ma solde de ce mois, ils ont fait une erreur ... j'ai reçu deux soldes de suite ... Je vais devoir rembourser et j'ai besoin d'argent pour les médecins ... C'est plus cher que je pensais, je ne sais pas si je pourrais payer ... »
Îrùclæd souriait, amusé par la naïveté du jeune garçon. Il secoua la tête avant de lui expliquer.
« Ne t'inquiète pas, ÀçhùÎzaegrùms. Ce n'est pas une erreur, c'est ta prime de risques ... On l'a tous reçu! Même les officiers supérieurs la reçoivent! Et pourtant, question de prendre des risques, ils ne se mouillent pas vraiment – plaisanta Îrùclæd d'un air entendu – Quand aux frais médicaux pour ta sœur, ce n'est pas à toi de sortir l'argent ... On est solidaires, entre soldats ... Tu te rappelles la somme que je récupère tous les mois de tout le monde ... Je te la prends aussi, non! – Zgrum-zgrums hocha la tête sans comprendre vraiment où Îrùclæd voulait en venir – Et bien, c'est à ce genre de choses qu'elle est sensée servir ... À payer les frais médicaux des familles des plus pauvres d'entre nous! – Le chef des gardes désigna Horos et ajouta – il s'est engagé à payer le reste ... Il t'apprécie vraiment, gamin! Ça, je te le garantis! »
« Mais je lui ai pas dit, pour ma sœur. Comment il a su qu'elle était malade? » – demanda le jeune soldat, visiblement perdu.

« C'est moi qui lui ai dit, gamin! Comme je gère l'argent de la caisse de solidarité de sa garde et que je dois lui en rendre compte, c'était forcé ... Et en plus, je suis sensé l’avertir quand quelque chose peut influer sur la concentration d’un des gardes ou sur son comportement. »
« Mais je ne fais pas partie de sa garde, je suis un soldat de base, moi! »
« Bien sûr que si, tu fais partie de sa garde! Sinon tu ne t'occuperais plus de Madame Niji! Depuis que ceux qui la surveillent sont tous de sa garde, il a été obligé ... Tu te rappelles que tu as eu une augmentation à cette époque – après quelques secondes, Zgrum-zgrums hocha la tête – Eh bien, c'était pour aligner ta solde avec la base pour un garde. On a tous eu une augmentation mais la tienne était plus importante! Et si tu as besoin d'une autre preuve, c'est que tu cotises à la caisse des gardes, pas à celle des soldats! »
Zgrum-zgrums avait encore les yeux écarquillés de surprise quand Horos et Niji les rejoignirent. Le Végan demanda à Îrùclæd ce qu'ils étaient en train de comploter dans son dos mais celui-ci n'eût pas le temps de répondre que Zgrum-zgrums remerciait Horos, des larmes plein les yeux. Ils s'éloignèrent ensuite tous les quatre vers l'ascenseur qui devait les mener au dernier étage.
*****
Quand le groom leur eût ouvert la porte, le jeune soldat et ses compagnons entrèrent. Même s’il se contrôlait, Horos ne pu empêcher une lueur d'émerveillement d’illuminer son regard. Après avoir reçu un généreux pourboire, le garçon d'étage sortit et Zgrum-zgrums se précipita vers les portes qui menaient aux chambres pour ouvrir la première d'entre elles. Il regarda à l'intérieur.
« Vous avez vu le lit! Il est tellement grand qu'on pourrait tous dormir dedans! – Il poussa plus loin son exploration – Et il y a une grande salle de bains! Mais il n'y a qu'une porte dedans, donc il faut passer par cette chambre pour y aller, ça, c'est pas bien! Celui qui dort là, il faut qu'il dorme bien parce que, sinon, il sera toujours réveillé ... Moi, je prendrais cette chambre ... J'ai l'habitude de dormir même avec du bruit autour! »
Horos et Niji étaient entrés dans les chambres voisines pour voir à quoi elles ressemblaient. Le Végan choisit celle qui était la plus éloignée de la porte d'entrée. Il ouvrit la porte du fond et découvrit que, comme celle que Zgrum-zgrums venait de choisir, sa chambre était elle aussi équipée d'une grande salle de bains. Amusé, il sortit de la chambre et rejoignit Niji dans la sienne. Elle avait posé son sac sur le lit et commençait à s'installer.
« Je lui dis ou pas ...? – lui demanda-t-il. La jeune femme regarda le Végan d'un œil interrogateur. Il ajouta en allant ouvrir la porte de la salle de bains de Niji. – Que nous avons chacun la nôtre! »
« Faites comme vous voulez, Général! Mais peut-être que ça vaudrait mieux pour éviter qu'il pense que je ne me lave jamais! ... Vous n'êtes pas d'accord avec moi? » – lui répondit-elle en souriant.
« D'accord, on lui dit! ... – tout en souriant, il appela – ÀçhùÎzaegrùms ... Venez dans la chambre de Niji! »
« J'arrive, Général! – répondit le jeune soldat. Ils entendirent le bruit précipité de ses pas puis il toqua à la porte, attendant l'autorisation d'entrer. Horos lui ouvrit et le laissa passer. Niji s'était assise en tailleur sur son lit et observait, amusée. Zgrum-zgrums la salua puis, au garde-à-vous, il demanda – Vous désiriez me parler, Général? »
« Repos, soldat! – Zgrums-zgrums se détendit un peu. Horos continua. – Oui, ÀçhùÎzaegrùms, j'ai quelque chose à te dire, ... mais sans formalités! – il désigna la porte qui séparait la chambre de Niji de sa salle de bains – Peux-tu me dire ce qui se trouve derrière cette porte, s'il te plaît? »
Le jeune garde regarda la porte. Ne sachant pas quoi répondre, il hasarda:
« Général, est-ce que je peux aller voir avant de vous répondre? – l'homme de Véga hocha la tête et Zgrum-zgrums ouvrit la porte. Après avoir examiné la pièce voisine, il se retourna – C'est une salle de bains, Général! Et de toute évidence, ce n'est pas la même que celle à laquelle on accède de ma chambre! Est-ce que vous en avez une aussi? Sinon, je vous laisserai ma chambre, si vous le souhaitez, Général! »
« Pourquoi veux-tu me laisser ta chambre, tout à coup, ÀçhùÎzaegrùms? » – demanda Horos, intrigué. Zgrum-zgrums lui répondit.
« Général, je n'y avais pas pensé avant mais c'est normal que, dans un endroit pareil, Madame Niji ait une salle de bains pour elle et que vous, vous ayez l'autre ... Vous êtes notre chef et j'ai pas le droit de prendre ce qui vous revient! Désolé, Général! Je vais replier mes affaires et prendre une autre chambre! »
Sans attendre l'accord de Horos, Zgrum-zgrums ouvrit la porte et sortit. Il allait la fermer quand Niji se leva et l'appela. Il fit demi-tour. Elle se tourna vers Horos et lui dit:
« Général, je vous ai laissé faire parce que vous disiez que vous alliez lui dire mais vous n'avez rien fait! – l'interpellé fronça les sourcils avant de sourire. Elle ajouta – Vous êtes insupportable! ... Zgrum-zgrums, c'est inutile de changer de chambre, mon grand, on a tous une salle de bains dans nos chambres. Même cet espèce d'idiot souriant! Et pourtant, je me demande s'il la mérite! »
Horos éclata de rire.
« N'exagérez pas, Mademoiselle Kurozuki! Je n'ai pas cherché à lui faire changer de chambre. C'est lui qui ne m'a pas laissé le temps de lui dire ... Maintenant, si vous voulez bien, je vais aller me préparer! Et vous devriez en faire autant ... »
Il sortit de la pièce, rapidement imité par Zgrum-zgrums.
Tous les quatre allèrent prendre une douche dans leurs salles de bains respectives. Quand les trois hommes furent enfin sortis, ils discutèrent un moment puis Horos, inquiet du temps que la jeune femme prenait pour se laver, frappa à la porte de la chambre et, ne recevant aucune réponse, il entra. La porte de la salle de bains était ouverte et la jeune femme avait disparu. Ils passèrent la demi-heure suivante à la chercher dans toute la suite, allant jusqu'à regarder dans les placards. Soudain, la porte d'entrée s'ouvrit et Niji entra, souriante. Rendu furieux par sa disparition, Horos la saisit par le poignet et la plaqua contre le mur.

« OÙ ÊTIEZ-VOUS PASSÉE? – hurla-t-il en serrant sa main d'une poigne de fer – Vous savez que nous avons tous cru que vous vous étiez enfuie! »
« Lâchez-moi, Général! Vous ne savez pas lire?! – il la regarda, interloqué. Elle continua – J'ai laissé un mot sur la table ... Vous ne l'avez pas lu? »
Îrùclæd regarda sur la table. Il y avait effectivement un papier. Il le ramassa et le lui tendit. Horos le prit et y jeta un œil avant de lâcher la jeune femme. Elle entra dans sa chambre et se ferma à l'intérieur. Il froissa le papier et le jeta.
« NIJI! Ouvrez-moi cette porte! Immédiatement! »
« NON! Vous m'avez fait mal ... Laissez-moi tranquille! »
Horos se précipita hors de la suite, exigeant du groom qu'il lui prête son passe-partout pour ouvrir la chambre où elle s'était enfermée. Il déverrouilla la porte et, après avoir rendu sa clé au garçon d'étage, il pénétra dans la pièce. Niji, secouée de sanglots, s'était laissée tomber à plat ventre sur son lit, le visage contre l’oreiller.
« Niji?! Je voudrais ... »
Elle l'interrompit en criant.
« Je vous ai dit de me laisser! Je ne veux plus vous voir, ni vous entendre! Fichez-moi la paix! Vous n'êtes qu'une brute, Général! Je vous déteste! Je veux être seule! »
Il soupira, blessé par ses paroles. Elle avait raison. Une fois de plus, il avait agi comme une brute avec elle.
« Pardonnez-moi! Je ... – les mots se bousculaient dans sa tête, il continua mentalement – Je suis désolé, Niji! ... J'étais fou d'inquiétude. Je ne savais pas où vous étiez ... J'ai cru que vous vous étiez échappée en profitant d'un instant de liberté ... »
« Combien de fois je vais devoir vous le répéter, Général? Je me SENS libre en votre compagnie! Alors pourquoi je tenterais de m'échapper 'en profitant d'un instant de liberté', comme vous dîtes? Si je faisais ça et que vous me rattrapiez, je sais très bien que, dans le meilleur des cas, je serai enfermée sur la Base pour le restant de mes jours! Je ne veux pas mourir en prisonnière! J'aime bien ma vie comme elle est maintenant! »
Le Végan, la main sur la poignée de la porte allait sortir. Il réalisa soudain que, une fois de plus, Niji avait répondu à ses pensées. Il se tourna vers elle et pensa:
« Niji, vous lisez dans mes pensées!? Est-ce que vous voulez bien me pardonner ma bêtise et ma brutalité. J'ai eu peur que vous ayez disparu, vous comprenez? ... Je ne voulais pas vous blesser! ... Je vais vous laisser, maintenant! »
Niji se retourna vers lui tandis qu'il ouvrait la porte. Utilisant la même technique, elle lui répondit:
« Général Horos! Je vous pardonne si vous m'achetez ce que je vous montrerai quand on sera en bas. J'ai déjà repéré deux ou trois petits trucs ... Vous êtes d'accord, Général? – Il hocha silencieusement la tête. – Et dire que vous me faites toute une histoire pour quelques cheveux coupés en quatre! Je n'étais pratiquement pas allée chez le coiffeur depuis mon accident ... Je voulais être belle pour ne pas vous faire honte et vous ... Enfin, c'est pas grave! Vous m'avez demandé de vous pardonner et j'ai accepté. Venez m'aider à me relever et on n’en parlera à personne! »
Un sourire doux éclairait son visage quand il s'approcha du lit et tendit sa main à Niji. Elle la prit et se leva. Ils sortirent ensemble de la chambre de la jeune femme. Îrùclæd, qui avait expliqué à Zgrum-zgrums ce qui se passait entre eux, raccrochait le téléphone.
« On vient de me signaler que notre taxi arrivait. Nous devons y aller. »
Ils sortirent de la suite et descendirent attendre le véhicule. Horos tînt parole et il fît l'achat pour Niji d'un appareil photo et de quelques pellicules. Le vendeur en installa une dans l'appareil pour leur éviter de le faire et leur proposa le développement de toutes leurs photos en moins de trois heures, l'hôtel étant équipé d'une chambre noire. Leur achat fait, ils prirent le taxi qui les emmena sur les quais de Saône où ils embarquèrent pour une soirée au fil de l'eau.
*****
Ils firent escale à Vienne qu'ils visitèrent seuls. Niji, qui était déjà venue dans cette ville dix-huit ans plus tôt avec Shiro, leur montra les monuments locaux. Ensuite, ils rejoignirent la péniche aménagée qui les avaient amenés sur place et, quand tous les passagers prévus eurent embarqué, le bateau entama sa remontée du Rhône. Les sièges sur lesquels ils étaient descendus avaient été remplacés par des tables dressées pour le repas. Ils s'installèrent et profitèrent du menu local: saucisson brioché et sa salade verte, andouillette grillée accompagnée de pommes de terre sautées, assiette de fromages et tarte aux pommes maison sur lit de glace. Quand ils eurent fini leur repas, Horos, qui n’avait pas quitté Niji des yeux de toute la soirée, lui demanda:
« Niji, tu n’aurais pas quelque chose de changé? Depuis tout à l’heure, j’ai l’impression que tu es différente … Mais je n’arrive pas à … »
« Évidemment, que j’ai changé! Tu ne te souviens pas? Je suis allée chez le coiffeur tout à l’heure! Il m’a coupé une quinzaine de centimètres de cheveux. Et après, je me suis fait ‘agresser’ par une espèce de brute! C’est pour ça que j’ai l’air différente, Shiro! – elle ajouta en souriant – Enfin, je veux dire que c’est parce que je me suis fait couper les cheveux pas parce que quelqu’un m’a un peu bousculée. »
« On vous a agressée, Mad… Maman? – demanda Zgrum-zgrums paniqué – Qui a fait ça? »
Horos donna une légère tape sur la tête du jeune soldat et lui dit :
« Ne t’inquiète pas, la brute dont elle parle, c’est moi, Kazuo! Quand je lui ai crié dessus, tout à l’heure à l’hôtel! … »
« Shiro! … On a dit qu’on en parlait plus! – Elle se leva et déplaça sa chaise pour se rapprocher de Horos et posa sa tête sur l’épaule de l’homme de Véga. Il sourit. – Je t’ai pardonné, tu le sais bien! Tu étais inquiet … La prochaine fois, je mettrais un papier plus gros! »
« Non, la prochaine fois, tu viens me le dire directement! »
« J’y avais pensé mais j’ai hésité. J’ai eu peur … – pour ne pas choquer les autres passagers, elle termina sa phrase en murmurant à l’oreille de Horos avant d’éclater de rire – J’ai eu peur de te trouver tout nu derrière la porte! »
Horos l’imita et passa son bras autour du cou de la jeune femme avant de lui répondre mentalement.
« Tu en as, de drôles d’idées, Niji … Je ne me promène pas ainsi dans une chambre d’hôtel! Je m’habille toujours dans la salle de bains … Même sur la Base! »
Sur ses entrefaites, la péniche fût amarrée au quai et les passagers commencèrent à débarquer. Tandis que les autres passagers prenaient majoritairement un taxi pour retourner à leurs pénates respectifs, eux avaient choisi de rentrer à pied, en se promenant et en visitant la Lyon nocturne. Ils allèrent jusqu’au Parc de la Tête d’Or au nord de la ville. Niji et Horos avaient prévu d’y revenir le surlendemain. Retournant en direction du sud, ils trouvèrent une petite place et s’assirent sur un banc. Épuisée, la jeune femme se blottit contre l’épaule de Horos et, après avoir discuté un moment, s’assoupit. Zgrum-zgrums prit quelques photos d’eux deux, assis, la main du Végan posée sur celle de la Terrienne. Le jeune soldat chuchota à Îrùclæd, le faisant sourire:
« C’est vrai qu’ils sont mignons, comme ça! Ils ont l’air de deux amoureux! – se tournant vers Horos, il ajouta en désignant Niji – Elle s’endort vraiment partout! C’est incroyable! »
« Oui, c’est surprenant! On va rentrer! Il est tard et nous devons nous lever tôt demain matin! … Je vais la porter, elle n’est pas lourde et nous irons plus vite! » – tout en disant ça, Horos s’était levé et soulevait la jeune femme endormie.
Un quart d’heure plus tard, ils entraient dans leur suite. L’homme de Véga coucha Niji avant d’appeler Minos et de l’informer du déroulement de leur séjour.
Modifié en dernier par Pyrna le dim. mai 07, 2017 22:51 pm, modifié 3 fois.
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Chapitre 13: Les cadeaux du Jour Blanc.

Message par Pyrna »

Chapitre 13 : Les cadeaux du Jour Blanc.
[Ce chapitre de ma fic est dédié à Henry Djanik, la deuxième voix française de Horos qui nous a quittés le 18 Août 2008 (à l’époque où j’écrivais ce chapitre)].

Il faisait encore nuit quand Niji se leva et que, enveloppée dans son peignoir, elle rejoignit les trois extraterrestres dans le salon de la suite. Les trois hommes parlaient entre eux. Zgrum-zgrums, qui n'était pas habitué à dormir seul dans une chambre, avait peu dormi. Îrùclæd venait de lui proposer de dormir dans la même chambre pour le rassurer quand Niji entra dans la pièce. Horos regarda la jeune femme et, après l'avoir saluée, il lui demanda:
« Qu'est-ce que vous voulez manger pour le petit déjeuner, Niji? »
« Moi, je prendrai ... un chocolat chaud, une demi-baguette pour les tartines, de la confiture de fraises, un œuf à la coque et du jus d'ananas. »
Les trois hommes la regardèrent, surpris de la voir manger autant. Horos, un sourire illuminant son regard, lui demanda:
« Et ce sera tout? Vous ne voulez pas autre chose? »
« Oui, ce sera tout! Je suis affamée! Ça me fait du bien de sortir de la Base, un petit peu. Même si notre soirée d'hier m'a épuisée. – elle ajouta – Je ne me rappelle même pas comment je suis rentrée à l'hôtel! »
« C'est le Général qui vous a portée, Madame Niji ... Et il vous a ... » – commença Zgrum-zgrums avant de s'interrompre brusquement sous le regard noir du Prince d'Arachnus.
Niji, qui avait remarqué la réaction de Horos se rapprocha de lui, décrocha le téléphone et lui tendit:

« Et si tu commandais nos repas, au lieu de fusiller Kazuo du regard, Shiro!? ... Il me dit à quel point tu t'es montré prévenant avec moi et toi, tu le grondes ... »
« Je lui avais demandé de se taire ... Il a désobéi à mes ordres ... Comment je devrais réagir, Niji? »
« Fais comme tu veux, mais commandes, puisque tu aimes tant ça, Shiro! »
Il porta le combiné à son oreille et commanda le petit déjeuner. Puis, après avoir raccroché, il regarda la jeune femme.
« Voilà, nous serons servis dans cinq minutes, vous devriez aller vous habiller. Je me suis permis de ranger vos robes dans votre penderie lorsque nous sommes rentrés après la soirée d'hier. Dépêchez-vous! Nous devons régler deux ou trois choses en vous attendant. Je vous préviens dès que nous sommes prêts. »
Niji hocha la tête et retourna dans sa chambre. Dès qu'elle eût fermé la porte, Zgrum-zgrums et Îrùclæd se précipitèrent pour aller chercher deux paquets et un papier roulé dans la chambre du jeune soldat. Ils les posèrent sur la table tandis que Horos sortait de sa chambre, le paquet de Minos dans les mains. Il le posait près des autres quand le garçon d'étage frappa à la porte. Îrùclæd lui ouvrit et le laissa entrer en poussant son chariot de service. Le groom aperçût les paquets et, voyant que Niji était absente, sourire commercial aux lèvres, il dit.
« Excusez-moi, vous auriez dû prévenir la réception que c'était l'anniversaire de Madame! La direction offre une bouteille de champagne à cette occasion! »
« Ce n'est pas son anniversaire! – dit Horos, effaçant du même coup le sourire du jeune terrien. Il lui tendit un billet. – Nous sommes le 14 mars et, à l'occasion du Jour Blanc, nous lui offrons quelques cadeaux. C'est une tradition ... Vous comprenez? ... Avant que vous ne partiez, je voudrais que vous confirmiez la location de la voiture! Nous la prendrons dans une heure. »
« Bien monsieur, je vais transmettre l'information! ... »
Le groom prit le pourboire et sortit. Horos frappa à la porte de la chambre de Niji et, quelques secondes plus tard, elle reparût, souriante et vêtue d'un élégant chemisier blanc et d'une jupe-culotte noire. Le regard de l'homme de Véga s'éclaira quand elle passa près de lui et qu'elle aperçût les paquets sur la table.
« C'est pour qui, ces paquets, Général?! – À voix basse, il lui dit qu'ils étaient tous pour elle. Elle désigna son nez en répétant – Pour moi? ... Celui-ci, c'est celui de qui? » – demanda-t-elle en prenant le rouleau.
« C'est le mien, Madame Niji! » – répondit un Zgrum-zgrums intimidé par l'idée que son cadeau allait être le premier à être ouvert par la jeune femme.
Elle le déroula et, émue aux larmes, elle lût le petit poème que l'adolescent avait écrit.

Madame Niji
Un jour, vous êtes entrée
Dans nos vies
Et les avez changées

Vous m'avez appris
Beaucoup de choses
Vous êtes toujours gentille
Et vous sentez comme les roses

Avec votre peau teintée de miel
Et vos longs cheveux noirs
Vous êtes l'arc-en-ciel
Qui éclaire la Lune Noire.
Le jeune soldat lui tendit un petit paquet de la taille d'une carte postale qu'elle déplia aussi pour découvrir un petit tableau représentant un arc-en-ciel. Elle le posa près du poème et prit Zgrum-zgrums dans ses bras en le remerciant. Puis elle choisit le paquet qu'Îrùclæd avait lui même apporté et déplia le papier. Elle découvrît un autre tableau, plus grand. Celui-ci la représentait, assise sur un banc, les yeux fermés et la tête posée sur l'épaule de Horos. Il avait son bras passé autour de l'épaule de la jeune femme et semblait être en train de sentir ses cheveux. Elle sourit et regarda le Végan. Celui-ci fixait le tableau, apparemment surpris d'y être présent. Après avoir remercié Îrùclæd, elle prit le dernier paquet qui était sur la table en se demandant ce que Horos lui avait offert.
« Ce cadeau est de la part du Commandant Minos! – lui dit le Prince d'Arachnus en souriant – j'ignore ce qu'il contient. Minos voulait vous l'offrir le jour de notre départ mais il a fait face à une farouche opposition ... – ajouta-t-il en regardant Zgrum-zgrums – N'est-ce pas, soldat!? »
« Vous croyez qu'il m'en veut, Général? »
Horos fit ‘non’ de la tête et Niji continua à défaire le paquet de Minos. Elle découvrit une élégante boîte à musique qu’elle ouvrit. L’air joué était doux et plutôt mélancolique. Elle sourit et se tourna vers Horos.
« Général! Il faudra que je remercie le Commandant … Elle est très belle, cette boîte à musique. Vous pourrez lui dire que son cadeau m’a fait plaisir? »
« Vous lui direz vous-même quand nous rentrerons à la Base. Allez, maintenant que vous avez ouverts tous vos cadeaux, on mange et on y va … » – répondit le Végan.
Niji regarda la table avec la sensation que quelque chose manquait. Ayant compris que Horos n’allait pas lui faire le moindre cadeau, elle soupira, attrapa ceux que lui avaient offert Minos, Îrùclæd et Zgrum-zgrums et partit en direction de sa chambre. Horos la rattrapa et lui ouvrit la porte. Il lui emboîta le pas avant de lui dire:

« Niji, je crois que vous en avez oublié un, tenez! – Il sortit un paquet rectangulaire de sa poche et, tout en souriant à la jeune femme, libéra sa main droite du cadeau de Minos et l’y déposa – C’est pour vous, de ma part … Mais faites attention, je crois que c’est assez fragile! – Il prit le tableau d’Îrùclæd et celui de Zgrum-zgrums et les posa, côte à côte sur la table de Niji. – J’espère que ça vous plaira … Je l’ai acheté dans l’une des boutiques de l’hôtel après notre retour, cette nuit. »
Niji déplia le paquet de Horos pour y découvrir … une bouteille du parfum qu’elle lui avait montré la veille avant qu’ils ne partent en croisière sur le Rhône. Elle sourit et, en rougissant, passa ses bras autour de la taille du Prince d’Arachnus.
« Merci! Merci beaucoup, Général! … Je peux en mettre avant de prendre mon petit déjeuner? »
« Niji! À quoi vous servirait un parfum si vous n’en mettez jamais? … C’est le vôtre, faites-en ce que vous voulez! » – lui répondit-il avant de sortir, tout en espérant qu’elle le porterait.
Elle les rejoignit quelques secondes plus tard, laissant dans son sillage une légère odeur chocolatée.

« Il faudrait peut-être qu’on mange, non? Sinon, le petit déjeuner va être tout froid. »
Ils s’installèrent et prirent leur repas matinal.
*****

Une demi-heure plus tard, ils rejoignaient le garage où les attendaient une voiture. Niji, après avoir réalisé qu’aucun d’eux n’avait pensé à demander un chauffeur, se décida à prendre le volant. Ils partirent en direction du sud. À une vingtaine de kilomètres de Lyon, ils s’arrêtèrent sur le parking d’une grande surface et, profitant de l’absence d’autres voitures à cette heure matinale, la Terrienne donna aux deux autres adultes quelques notions de conduite. Après des débuts laborieux, Îrùclæd et Horos finirent par réussir à diriger la voiture. Comme ils avaient prévu de pique-niquer, ils attendirent l’ouverture du magasin pour acheter leurs provisions. En entrant, Zgrum-zgrums eût le regard attiré par les téléviseurs. Dans la majorité des postes, une jeune femme blonde, coiffée d’une queue de cheval, annonçait aux enfants terriens fascinés et assis dans le magasin face aux écrans, un nouvel épisode de leur série favorite. Zgrum-zgrums se retourna vers Niji et Horos.
« C’est bizarre! Qu’est-ce qu’il leur prend … Ils ont l’air hypnotisés … »
Tandis qu’ils discutaient, les enfants avaient commencé à chanter le générique de la série diffusée avant de se taire pour profiter de l’épisode du jour. Soudain, Îrùclæd, qui faisait face aux écrans, eut l’air surpris. Horos et Niji se tournèrent à leur tour et l’homme de Véga resta bouche bée devant … son double dessiné dans le poste. Niji se réfugia dans les bras d’un Horos médusé avant d’éclater de rire.
« Ça, c’est un truc qui n’était pas prévu au programme! »
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Chapitre 14 : Obaasan.

Message par Pyrna »

Chapitre 14 : Obaasan.
Niji riait encore quand ils remontèrent dans la voiture et qu’Îrùclæd commença à conduire. Prenant des petites routes de campagne, ils firent route vers l’Est et roulèrent durant près de trois heures. Puis, alors que Horos avait remplacé Îrùclæd au volant, Niji, qui était maintenant assise à l’avant avec lui, désigna une des montagnes.
« Général, il faut aller là-bas! Il y a une cascade dans cette montagne … mais ne tournez pas à la première route, elle amène seulement au village! Il faudra prendre la deuxième à droite. »
Il hocha la tête, intrigué. Bien sûr, le fait que la Terrienne connaisse le chemin n’avait rien de spécialement étonnant en soi mais il avait la vague impression qu’elle le guidait vers un lieu cachant un secret. Quelques kilomètres plus loin, il se gara au bord de la route et coupa le moteur. Il prit la carte routière que Niji leur avait fait acheter et, ensemble, ils la regardèrent pour se repérer.
« Vous voyez, Général, on est par là! Le village de tout à l’heure est ici! – elle lui montrait le petit groupe de carrés noirs qui représentaient les maisons – Et nous, on a tourné … sur cette route. Alors on pourrait laisser la voiture dans ce coin et continuer la balade à pied. On emmène les provisions et on pique-nique là-bas … Ça serait sympa, vous ne croyez pas?! »
Horos la regarda et lui sourit.
« C’est ce qu’on a prévu, Niji! Nous sommes à quelle distance de la cascade d’après vous? »
« Je dirais … à peu près une heure de marche ! – elle regarda sa montre avant d’ajouter – En partant tout de suite, on y arriverait vers midi! Juste à temps pour le repas! »
Horos se tourna vers les deux passagers assis à l’arrière. Ils dormaient. L’homme de Véga et Niji sourirent simultanément. N'ayant pas beaucoup dormi, ils devaient être épuisés. Zgrum-zgrums, le poing serré près de son visage, bavait légèrement, la tête posée sur l'épaule de Îrùclæd. Celui-ci tenait un jeu électronique et s'était endormi en jouant.
« Ils sont mignons, tous les deux, Général! Zgrum-zgrums ressemble à un bébé, comme ça, regardez-le! » – chuchota la jeune femme.
Horos se fendit d'un sourire et appela Îrùclæd. Celui-ci ouvrit les yeux et secoua Zgrum-zgrums qui s'éveilla en grognant. Niji et Horos étaient déjà sortis et rangeaient le pique-nique dans le grand sac à dos qu’ils allaient porter chacun à leur tour.

« Debout, on y va, Zgrum-zgrums! »
Le jeune soldat s’étira un peu et sortit de la voiture. Il tourna le dos à Niji et, aidé par Îrùclæd, passa les brides du sac sur ses épaules avant de l’équilibrer.
Tout en parlant, ils marchèrent d'un bon pas, le chemin n'étant pas trop difficile. Îrùclæd avait pris le relais de Zgrum-zgrums et portait le sac quand ils débouchèrent enfin sur un plateau bordé d'une falaise. Une petite rivière coulait et tombait en cascade du sommet jusqu'à une petite cuvette.

« C'est là! Vous avez vu comme c'est beau! Allez, on va installer nos affaires pour le pique-nique! On va se mettre près de la cascade ... mais pas trop près pour éviter les embruns. »
« Je pourrais me baigner, après le repas, Madame Niji? »
« Tu sais nager, Zgrum-zgrums? ... Mais elle doit être glacée, cette eau! »
« Bien sûr que je sais nager, Madame Niji ... J'étais le meilleur nageur pendant ma formation de soldat! ... C'est pratique de pouvoir respirer sous l'eau, des fois. »
Niji le regarda, estomaquée. Elle allait lui demander de répéter quand Horos intervînt.
« ÀçhùÎzaegrùms appartient à une espèce amphibienne, Niji ... Je crois même que, à l'origine, les uniformes des soldats de notre armée sont une adaptation de leurs combinaisons pour ne pas se dessécher quand ils doivent rester hors de l'eau trop longtemps! »
Zgrum-zgrums hocha vigoureusement la tête et Horos s'éloigna pour discuter avec Îrùclæd.
« D'accord tu pourras te baigner, mon grand. Mais pour le moment, viens m'aider à poser ce plaid par terre et à faire les sandwiches! » – lui dit Niji.
« J'arrive, Madame Niji ! – le jeune soldat se précipita vers Niji et attrapa un coin du tissu qu'elle tenait pour le tendre avec elle. – Euh ... Madame Niji!? – la jeune femme leva les yeux en souriant. L'adolescent demanda, gêné – C'est quoi, des 'sandouïch'? »
La terrienne, à la fois surprise et amusée, le prit dans ses bras pour le bercer avant de lui répondre en s'asseyant.
« Je vais te montrer ... Passe-moi ce paquet – elle lui montrait le pain de mie – et le fromage. – Zgrum-zgrums s'exécuta et s'assit en tailleur près d'elle. La jeune femme sortit deux tranches de pain tandis qu'il dépliait le fromage. – Prends le couteau et étales du fromage sur le pain. Ensuite tu poses l'autre tranche dessus et ... tu as un sandwich! » – le jeune soldat s'appliqua à faire ce que Niji lui disait puis dit :
« C'est facile! Je peux faire les autres? »
« Oui, je te laisse faire! Tu en fais encore trois au fromage et quatre au pâté. – elle ouvrit la boîte et la posa à côté du jeune homme. Puis, elle se leva et se tourna vers Horos et Îrùclæd – Je vais aller voir ce qu'ils font, tous les deux! »
*****
Une heure plus tard, les trois Végans et la Terrienne avaient fini de manger et, malgré l’opposition de Niji, Zgrum-zgrums avait plongé dans l’eau glacée du petit lac et, après quelques brasses coulées, il était reparu pour leur dire qu’il avait aperçu l’entrée d’une grotte subaquatique et qu’il allait l’explorer un peu plus. Puis il s’était laisser couler à pic. Horos, Îrùclæd et elle faisaient maintenant une petite promenade sur un chemin de randonnée qui menait jusqu’à la cascade. Alors qu’ils passaient derrière celle-ci, la jeune femme trébucha et … disparût derrière la paroi rocheuse.
« Au secours, Général! Je suis tombée! Vous pourriez m’aider à me relever, s’il vous plaît? Je n’y arrive pas, toute seule! »
Horos posa les yeux sur le sol et, l’œil écarquillé, réalisa qu’il ne voyait plus que les pieds de la jeune femme. Son corps tout entier avait traversé la roche. Il laissa son ordinateur analyser la situation. Au bout de quelques instants, la voix électronique annonça:
« Présence d’un générateur holographique puissant à proximité. »
« Un hologramme? Je ne pensais pas que les Terriens …»
« Général! Arrêtez un peu de penser et aidez-moi à me lever. Je suis gelée et mon chemisier est foutu! Je suis tombée dans l’eau, bon sang! »
Horos tendit la main et passa le bras à travers le mur holographique pour saisir la main que Niji lui tendait et dont les doigts dépassaient maintenant de la roche. Il la releva. Elle grelottait, transie de froid dans ses vêtements trempés. Elle se blottit contre lui pour tenter de se réchauffer. Il allait la repousser quand elle parla.
« Euh, … Général! – il la regarda – J’ai vu une sorte de grotte de l’autre côté! Et il me semble que j’ai entendu des bruits. On pourrait peut-être aller voir ce que cache cet hologramme … Qu’est-ce que vous en pensez? »
Il approuva, curieux. Souriante malgré le froid qui l’agressait, elle passa à travers le mur artificiel et, Îrùclæd sur les talons, Horos la suivit. À peine avaient-ils franchi le palier de la grotte qu’une voix semblant venir des profondeurs du sol et des murs les accueillit.
« Bienvenue, mes chers enfants! Entrez sans crainte! »
Niji s’avança.
« Bonjour! Il y a quelqu’un! – personne ne répondit. Elle continua. – Je suis tombée dans le ruisseau à l’entrée de votre … grotte et j’aurais besoin de me sécher un peu! Vous n’auriez pas des serviettes. »
Cette fois, une voix de vieille femme lui répondit.
« Oui, oui, j’arrive! Une minute! »
La jeune femme fronça les sourcils. Elle avait l’étrange impression que cette voix et les lieux ne lui étaient pas totalement inconnus. Malgré la pénombre, Horos remarqua son trouble et, se penchant vers elle, lui demanda.
« Qu’y a-t-il, Niji? Quelque chose vous gêne, vous aussi? »
« Comment ça, ‘moi aussi’!? Qu’est-ce qui vous gêne, vous? »
« Une vague impression de familiarité avec cet endroit! Mais j’avais déjà cette sensation ce matin quand nous sommes arrivés en voiture … Ce n’est rien d’important! »
Une ombre s’étira sur le sol et la femme à qui elle appartenait apparût.
« Approchez donc, tous les trois! Que je voie vos visages! »
Niji sortit de l’ombre, immédiatement imitée par les deux hommes de Véga. La vieille sourit et, soudain, ses yeux s’adaptant à a faible luminosité du lieu, Niji la reconnût et se jeta dans ses bras.
« Obaasan …! C’est vraiment toi? – elle se tourna vers ses deux compagnons tandis que les yeux d’Obaasan brillaient de mille feux – Général! C’est l’Ancienne! Celle dont le mari me racontait des légendes quand j’étais enfant … – elle se tourna de nouveau vers la vieille femme – Comment va-t-il, Obaasan? Comment va Ojiisan? Et où est-il? »
« Ne t’inquiète pas, Arc-en-Ciel, il va bien … Il est allé nager et il va bientôt revenir … Et je pense qu’il ne sera pas seul! »
Elle les guida vers une grande salle et les fit s’asseoir près d’une cheminée où ronflait un bon feu. Elle dévisageait Horos d’un œil malicieux quand un bruit leur fit tourner la tête. Un homme, sans doute aussi âgé qu’elle, entrait dans la pièce avec à sa suite …
« ÀçhùÎzaegrùms! Comment tu es venu jusqu’ici? » – demanda Îrùclæd.
Le vieil homme regarda le chef des gardes et le frappa sur la tête avec un long bâton. Celui-ci se releva brutalement, furieux de se faire frapper sans raison apparente et prêt à répliquer. Horos le stoppa dans son élan. Obaasan se tourna vers le vieillard.

« Pourquoi est-ce tu as frappé ce garçon, enfin! Il ne t’avait rien fait! »
« Comment ça, il ne m’avait rien fait! Il me tutoie et tu trouves ça normal, Paniza?! Moi, je n’admettrais jamais qu’un jeunot comme lui se permette d’être aussi familier. »
« Je peux vous poser une question, Grand-père? – demanda Zgrum-zgrums, soudain pris d’un doute. Ojiisan lui répondit par l’affirmative et le jeune soldat demanda – Vous vous appelez comment? »
Ojiisan allongea son bras vers Zgrum-zgrums et, avant qu’il n’ait eu le temps d’esquiver, le jeune garçon avait lui aussi reçu un coup de bâton sur le sommet du crâne.
« À ton avis, gamin!? Je m’appelle ÀçhùÎzaegrùms, voyons! »
Niji éclata de rire. Elle venait de comprendre d’où venait le quiproquo et tenta de leur expliquer.
« Ojiisan, ce n’est pas à toi qu’Îrùclæd parlait! C’est à Zgrum-zgrums! Vous vous appelez pareil! »
Le vieil homme et le jeune soldat se regardèrent, aussi gênés l’un que l’autre. Obaasan se leva.
« Petit Prince! Îrùclæd! Venez avec moi, tous les deux …On va préparer le thé. Et toi, Ojiisan, tu restes ici avec Arc-en-ciel et Horos. Et tu te tais, surtout! – Après avoir regardé le Prince d’Arachnus et la captive de Véga, elle ajouta – Certaines choses n’ont pas encore été dites! … Mais je pense que ça ne durera pas! »
« Obaasan, pourquoi tu appelles Zgrum-zgrums ‘Petit Prince’? » – demanda Niji.
Le vieil ÀçhùÎzaegrùms regarda la jeune femme et la menaça de son bâton pendant que la vieille femme s’éloignait silencieusement, suivie par les deux soldats de Véga.

« Pourquoi poses-tu des questions aussi bêtes, tout à coup, mago! … Tu ne te souviens même pas de la signification de ces mots! … Àçhù ‘le prince’ et Îzaegrùms ‘petit, jeune’. Quand je pense qu’à une époque, c’est moi que Paniza appelait comme ça! » – ajouta le vieillard en souriant d’une bouche édentée par les ans.
Horos restait silencieux mais ne perdait pas une miette de la conversation. Il se posait des questions sur cette grotte et ses deux habitants. Qui étaient-ils? Pourquoi l’homme appelait-il Niji ‘ma petite-fille ? Comment pouvait-il porter le même nom que le plus jeune des membres de sa garde, un nom typiquement Palustri? Et son épouse, celui de Paniza, comme sa propre grand-mère paternelle. Il en était là de ses pensées quand Niji se tourna vers lui et chuchota.

« Général! Qu’est-ce qui ce passe! J’ai l’impression que vous êtes ailleurs! »
Il sourit avant de lui répondre mentalement.
« Ce n’est rien, ne vous inquiétez pas pour ça! Je me pose juste des questions sur eux … J’ai l’impression que la vieille femme est une Arachnienne, comme moi! On m’a toujours dit que les princes Arachniens pouvaient sentir la présence de leurs semblables … mais je n’ai jamais eu de certitude à ce propos. »
« QUOI! Obaasan serait du même peuple que vous, Général! Mais c’est impossible, sobo m’a toujours dit que Obaasan était mon ancêtre directe … Ça voudrait dire que je suis moi aussi une Arachnienne. En plus, hier, vous m’avez dit que j’étais une Princesse. Moi, qui ai toujours pensé que j’étais une petite Terrienne comme les autres ou presque! Me voilà transformée en princesse extraterrestre! Je n’y comprends plus rien! Expliquez-moi! »
Niji, dont les vêtements avaient maintenant presque complètement séché, se blottit contre Horos et le prit dans ses bras. Le Végan se crispa à ce contact. Il aurait voulu la serrer contre lui mais le fait d’être observé par le vieil homme le mettait mal à l’aise. D’autant plus que celui-ci les regardait fixement, visiblement intéressé par leurs réactions mutuelles. Il continua malgré tout sa discussion mentale avec elle.
« D’après ce qu’on m’a raconté, plusieurs siècles avant l’annexion d’Arachnus par Stykadès, deux Princes jumeaux sont nés. L’Aîné a hérité du Trône d’Arachnus et une alliance a été conclue entre le Cadet et le Trône d’un monde allié, Palustria, le monde d’origine d’ÀçhuÎzaegrùms. Le Prince Cadet est parti pour régner sur celui-ci mais n’est jamais arrivé. La Pierre que vous portez faisait partie de la dot pour la Princesse. En tant qu’Héritier du Trône d’Arachnus, je suis le descendant direct du Prince Aîné … Je suis le seul à posséder une Pierre capable de faire réagir celle que le Cadet a emporté avec lui. Je l’ai reconnu au premier coup d’œil, quand vous me l’avez montrée il y a quelques mois de cela! Et le fait qu’elle ait réagi à mon contact prouve qu’elle vous a été transmise par un de vos ancêtres, descendant en droite ligne du Prince Cadet! Si sa lignée directe avait été coupée, votre Pierre n’aurait jamais réagi … »
Niji l’interrompit, une main posée sur la poitrine du Végan dont le cœur accéléra brusquement. Il serra les poings et respira profondément pour garder le contrôle de lui-même.
« Attendez, Général! Si vous êtes descendant du frère de mon ancêtre … Ça voudrait dire qu’on est cousins, non? »
« Oui, plus au moins! » – lui répondit Horos avant de la questionner sur la façon dont la Pierre du Cadet était arrivée jusqu’à elle.
« C’est Obaasan qui me l’a donné quand j’étais petite … Je devais avoir 5 ou 6 ans! Elle m’a dit que j’étais celle qui … »
C’est à ce moment qu’Obaasan fit son retour avec les deux gardes de Horos, stoppant Niji en plein milieu de sa phrase. La vieille femme les regarda et dit:
« Et bien, Arc-en-Ciel, pourquoi est-ce que tu t’es arrêtée comme ça! – Niji, les yeux écarquillés, regarda Obaasan qui continuait – Tu as peur que je sois choquée si tu révèles au fils de mon frère que tu es celle qui verra un jour la plus belle des fleurs d’Arachnus. – elle se tourna vers Horos et, tout en lui versant du thé, elle lui dit – Oui, je connais Arachnus, mon Prince! Et je suis heureuse de vous avoir rencontré Îrùclæd et toi, même si je sais que mon temps est maintenant compté et que jamais je ne verrais le Grand Arbre fleurir. Comme tu le pensais, je ne suis pas d’ici … Et mon époux non plus! »
Horos remercia Obaasan puis se tourna vers son mari.
« Êtes-vous le Prince Cadet, vieil homme! »
« Ne m’appelle pas ‘vieil homme’, petit! Et non, je ne suis pas le Prince Cadet, j’étais l’aîné de ma famille! Sinon, je n’aurais pas porté ce nom! »
Zgrum-zgrums prit la tasse qu’Obaasan lui tendait et, après l’avoir poliment remercié, dit:
« Général, le prénom ‘ÀçhùÎzaegrùms’ est toujours donné à l’aîné des fils … Le seul cas où un cadet le porte c’est quand l’aîné est mort avant! C’est mon cas, alors, je le sais … J’avais un grand frère qui s’appelait comme ça! Il est mort quand maman m’attendait et ils m’ont donné son nom! … C’est grâce à ça que j’ai pu m’engager avant mes quinze ans! … J’ai dit que j’étais mon frère! »
Ils burent le contenu de leur tasse et la dernière chose que Horos entendit avant de sombrer aux côtés des trois autres dans un sommeil sans rêve fût Obaasan qui lui disait:
« Dire la vérité vous fera beaucoup de bien, votre Altesse … Avant que tout ne soit fini, nous nous reverrons deux fois encore, mon Prince … Une fois pour la joie et une fois pour les larmes. Dors bien, Fils d’Arachnus! »
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Chapitre 15 : Chacun apprend quelque chose de l'autre.

Message par Pyrna »

Chapitre 15 : Chacun apprend
quelque chose
de l'autre.
Le lendemain matin, ils se réveillèrent tous les quatre dans la voiture, sur le parking du magasin où, la veille, ils avaient fait leurs achats.
Îrùclæd les reconduisit à l’hôtel où ils prirent tous une douche avant de partir pour le Parc de la Tête d’Or. Durant leur journée, Niji montra à Zgrum-zgrums les animaux de la Terre tandis que Horos et Îrùclæd tentaient vainement de comprendre ce qui c’était passé la veille. Leurs souvenirs communs de la vieille Obaasan et de son époux les confortaient dans la sensation qu’ils n’avaient pas rêvé et qu’ils avaient effectivement rencontré cet étrange couple. Malgré tous leurs efforts, aucun d’eux ne parvenait à savoir comment ils étaient retournés à la voiture. Les derniers souvenirs clairs de Îrùclæd remontaient à l’instant où Zgrum-zgrums et lui avait suivi la vieille femme pour préparer le thé. Il se souvenait aussi avoir trouvé le goût de la boisson plutôt étrange. Heureusement pour eux, le chef des gardes avait eu le reflexe de prendre quelques pincées des herbes que la vieille avait fait infuser. Ils pourraient ainsi tenter de savoir de quelles plantes elles provenaient dès leur retour à la Base.

*****


Le soir même, Horos et Minos étaient en communication radio et parlaient depuis la fin du repas de ce qui c'était passé ce jour-là. Horos avait cependant décidé de ne pas mentionner leur rencontre de la veille au militaire. Niji était allée se coucher, émotionnellement fatiguée par leur journée au Parc de la Tête d'Or : c'était dans ce parc que, des années plus tôt, Shiro l’avait demandée en mariage. À un moment, Niji et les trois Végans avaient croisé un couple d'amoureux qui se tenaient par la main. Alors que Horos les regardaient, l'homme avait collé ses lèvres sur celles de sa compagne. Niji avait parue gênée en remarquant qu'il les fixait. L'homme de Véga discutait avec Minos à qui il disait qu’il ne comprenait décidément pas la signification de ce geste. L’officier lui répondit :

« Il n'y a rien à comprendre, Horos ! C'est encore un de ces gestes culturels primitifs dont les Terriens devront apprendre à se passer quand nous aurons enfin abattu Goldorak ! Ça n'a donc aucune importance ! » – affirma le Commandant.
« Peut-être bien, mais je pense qu'il nous serait utile de nous y intéresser un minimum si nous voulons pouvoir le vaincre, justement ! »
« Pourquoi ? Le Prince d'Euphor n'agit certainement pas comme un Terrien, lui ! Alors pourquoi devrions-nous le faire, nous !? »
« Je n’ai pas dit qu’il fallait que nous agissions de la même façon que les Terriens, Minos ! Juste que nous devons comprendre leurs gestes pour pouvoir donner le change quand nous sommes au milieu d'eux ! C'est aussi pour cela que l'expérience que je mène avec Niji est si importante ! … Toi, tu t’es bien intéressé à cette coutume du Jour Blanc ! »
L’officier Végan tiqua. Horos avait touché juste une fois encore et il regrettait maintenant de lui avoir montré son point faible. Oui, Minos s’était intéressé à une coutume terrienne … Mais il l’avait fait par réflexe. Comme Horos, il s’était attaché à leur captive. Il répliqua sèchement provoquant l’apparition d’un sourire discret sur le visage du Prince d’Arachnus.
« Ce n’est pas pareil ! … Je n’avais pas envie de lui devoir quelque chose, c’est tout ! »
Quand il coupa la liaison, un moment plus tard, Horos n'était toujours pas convaincu de l'inutilité de ses questions. Il quitta le salon de la suite qu’il partageait avec Niji et les deux soldats et regagna sa chambre, s'allongea sur son lit et tenta, sans grand succès, de s'endormir. Les mots ‘gestes culturels primitifs’ résonnaient à ses oreilles. Après plusieurs heures d'insomnie, il se leva et rejoignit la chambre de Niji que le croissant de Lune éclairait faiblement. Il entra et regarda la Terrienne qui dormait profondément. Ce n'était pas la première fois qu'il venait la voir ainsi depuis qu'il avait réalisé que la jeune scientifique comptait à ses yeux plus que son expérience. Mais cette fois-ci, il allait devoir la réveiller pour la questionner. Elle marmonnait dans son sommeil. Elle rêvait sans doute à la vie qu'elle aurait eue si elle n'avait pas été leur prisonnière. Horos s'approcha du lit, se pencha sur Niji et, comme il en avait maintenant l'habitude, prît sa main dans la sienne pour tenter de réveiller la jeune femme.
« Debout ! On se réveille ! » – dit-il à voix basse.
« Laisse-moi dormir encore un peu, Shiro. Je te promets qu'on ne sera pas en retard ! » – répondit-elle depuis le pays des rêves avant de se retourner et de serrer son oreiller dans ses bras.
Horos sourit en la regardant, paisible. Tout en dormant, Niji se mordit la lèvre inférieure. Il pensait que ce serait injuste de lui enlever des points pour un geste fait en dormant quand la jeune femme répondit à ses pensées.

« Non !! Pitié, ne m'enlevez pas mes derniers points, Général ! Je ne l'ai pas fait exprès ! S'il vous plaît ! »
Quand Horos entendit ces mots, il lui demanda mentalement :
« Alors, je hante donc tes nuits comme tu hantes les miennes, Niji ! »
Il se rapprocha d’elle. Leurs visages n'étaient plus qu'à une vingtaine de centimètres l'un de l'autre quand il lui répondit en chuchotant.
« Je te rendrais tous les points que tu viens de perdre si tu te réveilles ! Je t'en fais la promesse. »
Que se soit le fait qu'il l'avait tutoyé gentiment pour la première fois ou autre chose, Niji ouvrit les yeux et hurla. Horos recula, déstabilisé par la réaction de la jeune femme. Tout en tentant de baisser le bas de sa chemise de nuit dans la pénombre de la chambre, elle demanda à l'ombre qu'elle avait vu penchée sur elle :
« Qui ... Qui êtes-vous ? »
« C'est moi ! » – dit-il en dépliant sa paire de lunettes avant de la lui tendre et d'allumer la lampe.
« Général ?! – la voix de Niji trahissait sa surprise – Mais pourquoi vous êtes là ? Il est ... – elle regarda la montre posée près de son lit – TROIS heures du matin ! Non mais, vous êtes fou ! Je viens de m'endormir ?! Et en plus, je faisais un beau rêve ! » – dit Niji en le frappant à l'épaule.
Horos tenta de détourner la conversation. Il s'assit dans le fauteuil près du lit et l'ordinateur de son cache-œil s'alluma et projeta l'image fixe du couple en train de s'embrasser. Horos désigna l'image et dit :

« Je veux savoir ce qu'ils font, collés comme ça ! Je ne comprends pas l'intérêt d'un tel geste pour les Terriens ! Expliquez-moi ! »
Niji regarda le mur face à Horos avant de détourner rapidement le regard, gênée. Comment osait-il lui montrer ça alors que, depuis qu'elle lui avait donné le gâteau au chocolat, un mois plus tôt, il ne lui accordait plus que rarement un regard. Il semblait même à Niji que, depuis l’anniversaire de Zgrum-zgrums, l'extraterrestre évitait par tous les moyens de la regarder en face. Les seules fois où leurs regards se croisaient, Horos détournait vivement la tête et faisait semblant de paraître affairé ailleurs. Elle passa à l'attaque.
« Non mais, ça va pas, la tête ! Vous me réveillez en pleine nuit, à trois heures du matin, pour m'interroger sur ça ?! – elle montra l'image au mur – Vous avez un ordinateur, alors servez-vous en ! Qu'est-ce qu'il en dit, hein !? »
L'ordinateur répondit à la question de Niji, surprise.
« La température des deux sujets a augmenté pendant ce contact. Il y a aussi eu un échange de fluides corporels. Aucune autre donnée disponible. »
Niji prît son visage entre ses mains. Comment cet ordinateur si perfectionné pouvait-il ignorer la beauté du ‘contact’ en question. Sous l'effet de la nervosité, elle se mordit inconsciemment la lèvre. Horos, qui la regardait du coin de l'œil, la vit faire ce geste. Comme il avait besoin de l'aide de la jeune femme, il décida de l'ignorer en lui tournant le dos. L'image au mur suivit le mouvement du Végan. Malheureusement pour lui, son regard se posa sur le miroir qui lui faisait maintenant face. Il vit que Niji n'avait pas changé d'attitude et, la main gauche crispée sur le genou, Horos ferma les yeux. S'en était trop pour la jeune femme. Elle hurla sur lui :
« GÉNÉRAL, J'AI GRANDI LOIN DU JAPON, SUR TERRE ! EN EUROPE ET EN AMÉRIQUE, NOTAMMENT !! ET, LÀ-BAS, C'EST TRÈS IMPOLI DE NE PAS REGARDER LES GENS QUAND ILS VOUS PARLENT ! ALORS, REGARDEZ-MOI !! »
La grande nervosité de la jeune femme la poussait maintenant à se mordre la lèvre inférieure de façon répétitive. Après quelques secondes d'hésitation, Horos la regarda de nouveau. Cette fois, il ne pouvait plus éviter de la voir faire. Il tenta de lutter pour se contrôler. Sans succès. Avant que Niji ait eu le temps de réagir, il était sur elle et la plaquait de tout son poids sur le matelas. Sa main se referma sur la gorge de la jeune femme tandis que son avant-bras appuyait sur sa poitrine. De la sueur perlait sur son visage et, sous l'effet de l'émotion, son souffle était devenu plus chaud. Une flamme brûlait dans son œil droit. Haletant, il parla avec difficulté.
« Je vous ai demandé de ne PLUS faire ce geste ! »
Tandis que son cœur battait la chamade sous le bras de Horos, Niji lui répondit dans un souffle.
« Vous me faites mal, Général ! »
Le temps sembla s'arrêter pour Horos. Les paroles de la jeune femme lui firent l'effet d'une douche froide. Il la lâcha et se retourna, les poings serrés, vers la fenêtre pendant que Niji, le cœur toujours battant, massait son cou endolori.
« Pourquoi continuez-vous à ... » – commença-t-il à dire avant d'être interrompu par la jeune femme.
« Espèce de brute épaisse ! Vous avez failli me tuer ! C'est dingue ! Je vais encore être couverte de bleus ! Et cette fois encore, ce sera de votre faute ! ... Et regardez-moi, quand je vous parle, Général ! »
De nouveau, Horos se tourna vers Niji. Mais il ne la regarda pas longtemps, elle semblait excédée et continua sur sa lancée.
« J'en ai assez ! Vous m'interdisez absolument tout ! Je comprends que vous ne vouliez pas que je donne des surnoms à votre chef ou à la moitié du Commandant ! Mais là, je ne comprends vraiment rien ... Pourquoi vous m'interdisez de me mordre la lèvre ? C'est un tic que j'ai quand je suis nerveuse ! En quoi ça vous gêne, à la fin ?! Vous venez me réveiller à point d'heure pour m'interroger ! ... Et après, vous m'agressez ! Seulement, moi, je ne suis pas une machine ! Je ne suis pas une chose qu'on allume pour l'utiliser et qu'on éteint quand on a fini de s'en servir ! Je ne suis pas une EXPÉRIENCE ! J’en ai marre, moi ! … À un moment, vous êtes le plus gentil des hommes et l’instant d’après, vous me traitiez comme un vulgaire objet ! – Niji reprit son souffle tandis que des larmes de rage commençaient à ruisseler sur son visage et que son corps était secoué de sanglots. Voyant cela, Horos s'approcha du lit où elle s'était assise et d'où elle le regardait, son oreiller dans les bras en guise de bouclier. Après quelques hésitations, il s'assit à l'autre bout du lit. Malgré l'apaisement qu’elle ressentait, Niji, frustrée, continua à vider son sac en le regardant. Elle espérait qu'il comprendrait enfin qu'elle avait besoin qu’il agisse d’une autre façon. – Je ne suis pas une chose, moi ! Je suis une femme de la Terre ! Une femme qui peut rire, une femme qui peut pleurer, une femme avec des sentiments, une femme qui peut aimer ! – À voix basse et troublée, Niji ajouta une dernière phrase en rougissant de sa propre audace – Oui, je peux aimer ! Même un extraterrestre comme vous ... devrait le comprendre ! »
Horos n'entendit pas les trois derniers mots. Il déglutit, se leva et alla frapper le miroir. Son expérience était un succès et il savait maintenant que ce qu’il ressentait pour la jeune femme signait son échec. Les jointures de ses doigts saignaient légèrement mais il s'en moquait. Cette douleur l'aidait à supporter celle qui étreignait son cœur. Comment avait-il pu croire, avant de se lancer dans cette expérience quelques mois plus tôt, qu'il n'aurait aucun remords à rejeter ou à éliminer Niji. Soudain, il sentit la main de la jeune femme sur son épaule. Il se retourna, et lui sourit distraitement tandis qu'elle enlevait les petits éclats de verre teinté de ses blessures. Puis elle déchira le bas de sa chemise pour lui en faire un bandage de fortune en lui conseillant de soigner ses égratignures au plus vite. Niji retourna s'asseoir sur le lit et l'invita à la rejoindre. Il s'approcha mais ne s'assit pas. Elle s’essuya le visage du dos de la main avant de lui accorder un sourire.
« Et vous savez ce qui est le pire pour moi, dans tout ça ? C’est qu’en général, je n’arrive pas à vous en vouloir plus de quelques secondes ! … Vous voulez toujours savoir à quoi sert un baiser, Général ! – Voyant qu'il ne comprenait pas de quoi elle parlait, elle précisa – Ce qu'ils faisaient sur l'image, c'est ça, un baiser ! Alors, vous voulez que je vous explique ou non ?! »
« Oui, je veux comprendre ce geste ! Quelle est sa fonction ? Pourquoi les habitants de la Terre le font-ils ? … Est-ce que ce geste a le même sens que celui qui vous a fait toucher ma joue avec vos lèvres plusieurs fois depuis un mois ? » – répondit Horos.
Niji soupira en se demandant comment expliquer ça facilement.

« Oui et non. Ils font ça parce que ... comment dire ... Parce qu'ils s'aiment, voilà !! C'est un geste qui veut dire qu'ils ont ... envie d'être ensemble ! »
« Je crois que je comprends, c'est donc comme ça qu'un homme exprime son intention d'être ... proche d'une femme. Je veux dire ... qu'il lui fait savoir qu'il voudrait être intime avec elle ! – Niji hocha la tête en rougissant et il ajouta – Mais, comment une femme exprime-t-elle la même chose ? » – Niji se mordit la lèvre. À peine croyait-elle que Horos avait compris qu'il lui posait une autre question. Elle décida de tenter une approche différente. Il aimait faire des expériences alors elle allait lui en donner l'occasion.
« Je vous dirais ça si vous acceptez de faire une expérience avec moi ! Une expérience dont le sujet, ce serait vous, Général ! Je vous rassure tout de suite, je ne vous ferais pas mal ! » – lui dit-elle en souriant.
Horos hésita quelques instants. Depuis qu'il l'avait réveillée, elle l'avait enguirlandé, frappé, provoqué, insulté, questionné, étonné, soigné, apparemment pardonné, renseigné et maintenant, elle lui demandait de lui servir de cobaye. Jugeant finalement qu'il n'avait rien à craindre d'elle, il dit :

« D'accord, j'accepte ! Que dois-je faire ? »
Niji se leva, le saisit par les épaules pour le guider vers l’un des fauteuils Voltaire et le força à se retourner vers elle.
« Fermez les yeux, Général ! Et interdiction de vous servir de votre ordinateur ! »
Il obéit et, presque immédiatement, il sentit les lèvres de Niji sur les siennes. Surpris, il rouvrit les yeux en reculant et se retrouva avec le haut du mollet contre le siège du fauteuil. La jeune femme le regarda et répéta :
« Général ! Je vous ai dit de fermer les yeux ! Puisque vous ne coopérez pas, – Niji le poussa dans le fauteuil, le forçant à s’asseoir – on va essayer une autre méthode ! Sinon, vous ne comprendrez jamais ce que c’est, un vrai baiser … »
En rougissant légèrement dans la nuit, Niji s’assit sur le bras du fauteuil, passa son bras autour du cou du Végan et déposa un baiser passionné sur ses lèvres. Emportée par son élan, elle se retrouva assise sur les cuisses de Horos, les genoux coincés sur le bras du fauteuil. Leurs lèvres se séparèrent. Sans comprendre ce qui lui arrivait, Horos réalisa qu'il avait saisit la jeune femme par la taille. Il sentait sous ses doigts le tissu de sa chemise de nuit. Son cœur cognait dans sa poitrine tandis qu’il continuait à ressentir la douce chaleur des lèvres de celle qu'il aimait contre les siennes. L'œil hagard et le souffle court, il sentait ses jambes trembler. Que lui avait-elle fait ? Ce baiser et le désir d'y répondre qu’il avait ressenti l’avaient surpris. Ce contact s’avérait différent de celui qu’il avait reçu d’elle plusieurs fois depuis le mois précédent. C’était plus fort … N'osant pas comprendre, il demanda :
« Pourquoi avez-vous fait ça ? Est-ce que le sens de ce geste est le même quand c'est une femme qui le fait ? Ou ... est-ce que vous ... vouliez me punir de vous avoir blessée tout à l'heure ? Là, c'est moi qui ne comprends plus ! »
« Arrêtez de faire l'idiot, maintenant, Horos ! Vous m’avez prise dans vos bras et je vous ai laissé faire … Vous trouvez que ça ressemble à une punition, ça ? Non, c’est un baiser ! Et que ce soit un homme ou une femme qui le fait, le sens ne change pas ! Ça signifie toujours qu'on aime l'autre et qu'on a envie d'être ensemble ... Pourquoi ? Les hommes et les femmes ne font pas le même geste, chez vous ?! Vous n’avez pas aimé ce contact ? »
Horos secoua la tête. La conversation commençait à le gêner. Cela touchait à l'intimité et il n'avait pas l'habitude d'en parler comme ça. Perturbé par ses sensations, il répondit en bafouillant.
« SI ! … NON ! … Je veux dire, j’ai … Niji, ce ‘baiser’ était le premier pour moi ! … Chez moi, ... enfin, chez nous ..., quand un homme veut être ‘intime’ avec une femme, il se place derrière elle, la serre contre lui, sent l'odeur dans son cou et elle lui répond, c'est tout ! »
Les derniers mots de Horos firent rougir Niji. Cette situation lui était familière.
« Et une femme, comment elle fait, pour exprimer la même chose ? Ou pour ‘répondre’ aux avances d'un homme, comme vous dîtes ? À moins qu'elle n'ait ni le droit de dire à un homme qu'il lui plaît ni de le repousser si il ne l'intéresse pas ! »
« Bien sûr, elles en ont le droit ! – Soudain, réalisant ce que Niji lui demandait, Horos comprit qu'elle ignorait vraiment ce point de leur culture. Gêné, il ajouta – Quand elles veulent repousser ses avances, elles lui donnent un coup de coude ou tournent la tête ailleurs pour lui faire savoir qu'elles ne sont pas intéressées. Et si elles veulent faire savoir à un homme qu'il leur plaît, qu'il leur ait fait des avances ou non, c'est pareil, elles font ... le geste que je vous ai interdit de faire ! »
Horos détourna le regard pour cacher à Niji que sa peau se colorait sous l'effet de la gêne. Il ne vit pas que la jeune femme rougissait un peu plus de son côté, réalisant qu'il avait perçu la nervosité qu'elle éprouvait en sa présence comme une tentative de séduction. Elle fût secouée d’un rire nerveux.
« Désolée ! Je ne savais pas ! Je ne cherchais pas à vous draguer ! … Oh, j'ai honte !! Mais c'est de votre faute, aussi ! Pourquoi vous ne m'avez pas dit ça plus tôt ! Au lieu de m’enlever des points et de me hurler dessus quand je le faisais ! – Horos, qui commençait à retrouver son sang-froid, la regarda de nouveau, la faisant rougir un peu plus. Niji, toujours riant, cacha son visage derrière ses mains avant d'ajouter – Ne me regardez pas, je suis toute rouge ! »
Horos, toujours gêné, lui sourit et la serra un peu plus dans ses bras. Il posa sa main blessée près de l'avant-bras de la jeune femme. Du pouce, il commença à lui caresser le coude en lui demandant à voix basse :
« Depuis combien de temps ... es-tu au courant pour l'expérience que je mène avec toi, Niji ? »
Horos espérait que la jeune femme ne réaliserait pas qu'il la tutoyait encore. Elle se raidit légèrement.
« Vous me prenez pour une idiote, Général ? Je suis une scientifique, moi aussi ! J'ai bien vu que vous m'étudiiez. Vous surveillez mes moindres faits et gestes. Vous prenez des notes sur ce que je dis. Mais je ne vous en veux pas, j'en ai profité aussi ... pour vous observer ! »
Quand Niji lui dit qu'elle l'étudiait aussi, Horos s'arrêta de toucher le coude de la jeune femme et la regarda, surpris.
« Pour m'observer ?! » – répéta-t-il.
« Pas seulement toi, Horos ! J'ai aussi observé le Commandant et ... sa moitié. Et j'ai discuté avec les soldats ... Enfin, avec Zgrum-zgrums et ceux qui gardent ma porte nuit et jour ... Je ne sais pas si vous êtes au courant, mais, j'ai envoyé Îrùclæd au tapis le jour de mon enlèvement. Un coup de pied dans un endroit ... sensible. » – dit-elle en rougissant de nouveau.
Horos sourit en hochant la tête. L'histoire avait fait le tour de la Base comme une traînée de poudre. Le seul membre de sa garde personnelle qui participait à l'opération s'était laissé frapper par une Terrienne toute menue.

« Tu avoues enfin ! – ironisa-t-il en lui caressant doucement ses cheveux – Il lui a fallu deux jours de repos pour s'en remettre ! Et les autres soldats le chambrent encore au dîner ! »
« Je sais ! Je lui ai déjà présenté mes excuses. J’avais un peu peur de lui au début mais il est sympa, en fait ! Mais toi, qu'est-ce que tu sais sur lui ? »
« Je sais ... que c'est un bon soldat. C’est un de mes cousins et il m'est fidèlement attaché ! C'est lui qui est venu me chercher quand lui et ÀçhùÎzaegrùms t'ont trouvée aux prises avec Minas. Son efficacité ce jour-là me permet d'envisager de lui accorder une promotion rapide. Je ne vois rien d'autre à dire sur lui ! »
Niji soupira en grimaçant, à peine déçue. Elle s’écarta de Horos et prit un petit calepin posé sur la table. Horos l’identifia immédiatement comme celui qu'elle avait acheté à leur première sortie sur Terre, tandis que Niji le feuilletait en disant.
« Un cousin … !? Malgré tout, c'est bien ce que je pensais, vous ignorez tout d'eux ! Lui, il aime jardiner et peindre. Il est marié et père de deux enfants. Le plus jeune, j'espère que ce ne sera pas le dernier, – dit-elle en rougissant – a deux mois et l'aîné aura 5 ans ... après-demain ! – Niji regarda Horos en souriant. Elle lui demanda – Et vous, Général, vous avez des enfants ? »
Horos hocha la tête, l'air soudain pensif.
« Oui, j'en ai eu plusieurs. Il ne me reste qu’un fils, Horus ! Je ne l'ai pas vu depuis longtemps mais j'ai appris qu'il a été promu lieutenant ! Il est dans la Garde de la fille du Stratéguerre, actuellement. Je suis assez fier de lui ! »
« Alors vous comprendrez facilement !… Ce serait bien de ta part de montrer à ton cousin que tu apprécies son travail et que tu as bon cœur ... en lui donnant 3 jours de repos pour qu'il aille leur rendre une petite visite, par exemple ! – La jeune femme fit glisser son bras dans le dos du Végan et s’installant plus confortablement sur ses cuisses, posa sa tête sur son épaule en lui souriant – Qu’est-ce que tu en dis, Horos ? Et ils pourraient revenir ensemble, comme ça, sa femme pourrait me tenir compagnie quand vous ne pouvez pas venir ! Et ça libèrerait un peu Zgrum-zgrums ! »

Horos regarda Niji en souriant, amusé par son petit jeu de séduction. Il lui répondit :
« Je vais y réfléchir, Niji ! »
Niji se leva en sautillant, surexcitée. Elle se jeta sur Horos et l'embrassa de nouveau. Il l’attira à lui et, cette fois encore, il la serra dans ses bras et répondit à son baiser. Ils restèrent enlacés dans les bras l'un de l'autre pendant quelques minutes. Horos, l'œil fermé, en profita pour caresser les cheveux de Niji. Puis la jeune femme se dégagea et le regarda en souriant avant ... de se mordre la lèvre. Horos prit le visage de la jeune femme dans ses mains, approcha le sien et l’embrassa avec passion. Quand il se sépara d'elle, il lui dit en souriant, une lueur dans son unique œil.
« J'ai enfin trouvé un moyen efficace de ne plus te voir faire ce geste, Niji ! »
La Terrienne sourit à son tour avant d'approcher sa bouche de l'oreille de Horos et de lui murmurer, une lueur malicieuse dans le regard.
« Arigatô, atashi no aï. »
« Pourquoi est-ce que tu me remercies, Niji ? » – demanda-t-il, surpris.
« Peut-être parce que tu me traites enfin comme la femme que je suis, Horos ! Tu as compris que tu pouvais m’ouvrir ton cœur au lieu de jouer à celui qui ne s'intéresse qu'à son travail ! – la jeune femme se blottit contre la poitrine du Végan qui, en réponse, passa ses bras autour de ses épaules sans cesser de la regarder. Elle ajouta, un sourire malicieux au coin des lèvres – Et, en plus, j’aime le goût de tes baisers. Tu es plutôt doué, pour un débutant ! »
Soudain, un double gargouillis se fit entendre. Ils échangèrent un regard complice et, ensemble, éclatèrent de rire. Leurs estomacs respectifs avaient crié famine au même instant. Horos s'écarta de Niji et attrapa le combiné pour commander un petit déjeuner au service d’étage.
Quelques instants plus tard, on frappa discrètement à la porte.

« Room-Service ! »
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Chapitre 16 : Une vision d’horreur.

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Chapitre 16 : Une vision
d’horreur.


Un léger bruit leur parvînt de la chambre voisine. Visiblement, Zgrum-zgrums et Îrùclæd étaient réveillés. Ce dernier, sentant que son cousin n’apprécierait pas de les voir à ce moment précis, empêcha l’adolescent de sortir. Horos ne répondit pas à Niji. Il se dégagea des bras de la jeune femme, sortit de la chambre, alla à la porte d’entrée et l'ouvrit. Elle en profita pour aller s’habiller. Un groom en livrée rouge entra en poussant un chariot. Quelques secondes plus tard, Niji sortit de sa chambre.
« Ho… – réalisant que le groom était encore là, elle se reprit – Euh, Shiro ?! – Il leva les yeux et lui sourit. Elle avait instantanément basculé en ‘mode Shiro’ en voyant qu’ils n’étaient pas seuls. Il la trouvait belle dans la robe blanche qu’elle portait même si celle-ci baillait étrangement. – Tu peux m’aider, s’il te plaît ?! … Je n’arrive pas à remonter la fermeture éclair de ma robe, toute seule ! »
Le groom, qui semblait apprécier cette vision autant que Horos, sortit en tenant fermement le billet de 100 francs dans sa main, l’œil souriant sous l’œil courroucé du Végan. Celui-ci se retourna ensuite vers la jeune femme et l’attira à lui pour l’enlacer et remonter sa fermeture éclair. Il posa ensuite ses mains sur les épaules de la Terrienne et la repoussa légèrement.
« J’aimerais que tu évites de te promener comme ça dans la suite. Je ne tiens pas à te partager avec les yeux de tous ces Terriens ! … Tu as vu le regard de celui-là ! J’avais envie de lui faire passer l’envie de t’admirer avec une décharge de lasernium. »
La jeune femme sourit à l'extraterrestre avant de se blottir à nouveau dans ses bras.
« Tu es jaloux, Horos ? … Tu sais, … Si ça se trouve, il se disait juste que tu avais de la chance d’avoir une jolie fille dans ta suite ! »
« C’est justement ce que je ne veux pas qu’ils pensent … Comprends-moi, tu es belle mais je veux juste être le seul à le penser ! »
« Dans ce cas, il faudra que tu tues Zgrum-zgrums ! – Horos fronça les sourcils tandis qu’elle se mordait les joues pour ne pas rire. Elle ajouta – Il me trouve jolie, lui-aussi ! »
Horos répondit à son sourire avant de lui demander, l’air suspicieux :
« Est-ce que tu l’aimes, Niji ? … Est-ce que tu aimes ÀçhùÎzaegrùms ? »
Hochant la tête, elle répondit à son sourire.
« Oui, je l’aime aussi ! Mais comme une mère peut aimer son enfant ! Je ne suis amoureuse que d’un seul extraterrestre à la fois ! … Et tu n’as pas de chance, c’est sûr toi que c’est tombé, Horos ! – Il rit et elle toucha ses lèvres du bout des doigts en ajoutant – Et là, je suis en manque de tes baisers ! »
Peu enclin à se faire prier à cet instant, l’homme de Véga colla délicatement sa bouche contre celle de la jeune femme. Leurs cœurs battaient à l’unisson quand leurs lèvres se séparèrent enfin.
« Tu t’améliores encore, mon amour ! C’est bien ! – chuchota-t-elle à son oreille quelques instants plus tard – On peut manger, maintenant ? »
Il lui sourit en s’écartant d’elle.
« Oui … Assieds-toi, je te sers ! … – il commença à lui beurrer ses tartines et, le dos tourné vers elle pour qu'elle ne voie pas son émotion, il ajouta – Tu sais Niji, c’est un moment particulier, quand un homme et une femme partagent un repas ensemble pour la première fois ! »
« Mais pourquoi tu me dis ça, Horos ? Ce n’est pas la première fois qu’on mange ensemble ! La première fois, c’était pour l’anniversaire de Zgrum-zgrums ! »
« Non, excuses-moi, c’est moi qui me suis mal exprimé ! Je voulais dire, … quand ils le partagent en tête à tête ! C’est un moment spécial ! » – Il se retourna et posa un plateau devant elle avant de se retourner de nouveau pour prendre le sien.
« Pourquoi ça ? » – demanda-t-elle en léchant la confiture sur le pain beurré.
« Sur Arachnus, un repas partagé par un couple seul du début à la fin est équivalent à des fiançailles, Niji ! – lui expliqua Horos en posant son plateau aux côtés de celui de la jeune femme. Il passa ensuite derrière elle, l'enlaça de ses bras et déposa un baiser sur ses cheveux. – Est-ce que tu veux vraiment qu’on le partage en entier ? Est-ce que tu m’aimes assez pour te lier ainsi avec moi ? »
« Moi, je t’aime vraiment, Horos ! Et toi, tu veux de moi ou pas ? »
Après avoir pesé toutes les conséquences que pouvait avoir cet engagement, il lui répondit :
« Oui, Niji ! Je veux faire de toi ma compagne ! Même si le Stratéguerre n’approuvera jamais notre union ! »
« C’est pas à lui de décider qui tu aimes, mon chéri ! Comment tu vas faire pour qu'il ne se doute de rien ? »
Il réfléchit de nouveau pendant quelques secondes et ajouta :
« Je lui dirais que mon expérience avance bien ! Qu’est-ce que tu en penses ? »
« Je suis d’accord mais il faudra mettre Zgrum-zgrums et Îrùclæd dans la confidence ! Pour éviter qu’ils fassent une bourde ! »
« Je suis tout à fait d'accord pour que tu en parles à ÀçhùÎzaegrùms. Pour Îrùclæd, je m’en chargerai ! – Il ajouta à voix basse – Je t'aime, Arc-en-ciel ! »
Niji mit la tête en arrière, posant le sommet de son crâne sur la poitrine du Prince d’Arachnus, et le regarda. En souriant, elle se mordit légèrement la lèvre. Il se pencha en avant et l’embrassa de nouveau, cette fois avec toute la tendresse qu’il éprouvait pour elle à cet instant. Lui rendant son baiser, elle passa ses bras autour du cou de l’homme.
« Je t’aime aussi, Horos ! Je t’aime plus que ma propre vie ! »
Il ferma les yeux, soudain pris d’un sentiment de panique. Il la bâillonna doucement de la main.
« Ne me dis pas ça, mon Arc-en-ciel ! Je refuse de t’entendre dire ces mots-là, tu entends ! Je t’aime trop pour le supporter ! Si mon plan avait parfaitement fonctionné, … je veux dire, … si je n’étais pas tombé amoureux de toi, … ces mots-là t’auraient condamnée ! Mon plan visait à te faire tomber amoureuse de moi pour ensuite t’envoyer te battre contre le Prince d’Euphor, utilisant ton affection pour obtenir ton sacrifice … Mais j’ai découvert que j’éprouvais un amour sincère pour toi … Toi qui, au départ, n’étais qu’une simple expérience scientifique, tu t’étais transformée en une expérience de vie inattendue ! Jamais je ne pourrais t’envoyer combattre mon ennemi … J’aurais trop peur de te perdre ! »
« Pourquoi est-ce que tu m’expliques ça maintenant, mon amour ? Tu crois que je ne savais pas ce que tu manigançais ? – il allait lui répondre quand elle saisit sa main et l’attira vers la table. Elle continua, l'empêchant de continuer ses révélations – Viens plutôt t’asseoir et prendre ton petit déjeuner avec moi … À moins que tu ne veuilles plus de moi comme fiancée ! »
Il serra la main de la jeune femme dans la sienne et s'assit. Tout en commençant à déjeuner, il lui dit :
« Bien sûr que si, Niji ! Ma décision est prise, je n’ai pas changé d’avis depuis tout à l’heure ! »
« Ce serait dommage que tu changes d’avis, monsieur ‘je-mets-des-mois-avant-de-me-rendre-compte-que- ma-prisonnière-est-une-femme-qui-m'aime’ ! – plaisanta Niji, taquine. Luttant difficilement contre l'envie de rire qui le submergeait peu à peu, Horos fronça les sourcils et elle continua sur sa lancée. – Pourquoi tu as été aussi long à me dire ce que tu ressentais, à ton avis ? J’ai souvent cru que tu n’éprouvais rien pour moi ! »
« Je n’ai pas été si long que ça, Niji ! Nous nous sommes rencontrés il y a tout juste neuf mois ! Est-ce que tu es immédiatement tombée amoureuse de moi ? – Elle eût une petite grimace plutôt affirmative et il continua, faisant mine de l'ignorer – Moi, j’ai commencé à éprouver une vague sympathie pour toi après que tu t'es réveillée de ton coma et que tu as commencé à suivre ton traitement. J’ai réalisé que mes sentiments envers toi changeaient peu à peu après que ta cabine a été fouillée. Mais je ne pensais absolument pas qu’il s’agissait d’amour jusqu’à une discussion que j’ai eu avec Îrùclæd il y a un mois ! Il m’a dit de comparer ce que je ressentais pour toi à ce que je ressentais pour ma femme et pour ma première fiancée ! »
Niji le regarda, interloquée.
« Tu veux parler d’Hérésia !? … C’était avant ou après que tu as été marié ? … Est-ce qu’elle était … – Soudain, le Végan colla sa main sur le visage de la jeune femme. Il l’attira à lui et déposa un baiser au coin de sa bouche pour la calmer.
« C’était avant mon mariage. Îrùclæd la détestait … Il disait qu’elle m’utilisait pour se faire mousser. Il avait raison. Et moi, je pensais qu'il se trompait ... Finalement, je ne l’ai pas épousée : elle avait tenté d’assassiner le Stratéguerre et je n’avais pas envie de finir mes jours avec elle sur Akéreb ! Alors, j’ai épousé une autre femme et c'est avec elle que j'ai eu mes enfants. »
Niji s'étrangla à moitié en répétant :
« Ta cousine a voulu tuer votre chef ? – Horos hocha la tête mi-amusé, mi-gêné – Le pauvre ! … Il est au courant que tu étais fiancé avec elle à cette époque ? »
« Oui, il le sait ! – Horos détourna la tête, espérant que Niji ne verrait pas qu'il bleuissait de nouveau. – Après cet incident, il a choisi cinq femmes, toutes partiellement arachniennes, parmi lesquelles j'ai dû décider laquelle deviendrait mon épouse ! Il aurait pu considérer que j'étais un parent proche de Hérésia et m'envoyer avec elle finir ma vie dans les mines d'Akéreb-la-Rouge ! Au lieu de ça, il m'a laissé me marier selon mes vœux avec une autre … Aïcila, ma femme, était ... peu importe. Tout ce qui compte, c’est que c'est avec elle que je m'entendais le mieux ! »
Son petit déjeuner terminé, Niji repoussa le plateau, approcha sa chaise de celle de l'homme de Véga et caressa le visage de celui-ci.
« Horos ! Ta femme, tu l'aimais ? Est-ce qu'elle était belle ? »
« Oui, je l'ai aimée, tendrement aimée ! Elle … – l'émotion fit perler une larme au coin de l'œil de Horos. Elle ne coula pas. – Elle était douce et sensible. Un peu comme toi ! – Il mit sa main dans la poche de sa tunique et en sortit une photographie qu'il montra à Niji. Elle représentait un jeune couple, visiblement amoureux. L'homme, qu'elle reconnût instantanément malgré la différence d'âge, tenait sa compagne par la taille et la regardait affectueusement. – C'est nous deux ! Quelques jours après notre mariage ! »
« Elle est plus belle que moi ! Comment tu as pu tomber amoureux de moi après l'avoir aimé ! Elle, elle a l'air d'une princesse ! »
« Sa robe y est peut-être pour beaucoup, Niji ! … Et ce n'est pas ton apparence qui m'a plu, au départ, mais ton intelligence et ta franchise ! C'est de cette partie de toi dont je suis tombé amoureux ! – il l'attira à lui et l'embrassa – Mais, maintenant, j'aime aussi beaucoup regarder … ton corps. »
Devinant que Horos avait failli dire autre chose, la jeune femme se pencha vers lui et lui murmura.
« Et moi, j'aime quand tu me regardes, Horos ! Prends-moi dans tes bras, mon amour. J'ai besoin de ton contact. »
Guidé par son instinct, il se leva, passa son bras droit sous les genoux de Niji et le gauche dans son dos et souleva la jeune femme qui se blottissait contre lui. Il l'emmena dans sa chambre, la déposant, assise, sur le lit avant d'embrasser son épaule. D'une main, il fît glisser la bride de sa robe et de l'autre, il descendit la fermeture éclair dans le dos de sa fiancée. Il goûta une fois de plus à ses lèvres puis, au même instant qu'elle, il dit :
« Je t'aime, Niji ! »
« Je t'aime, Horos ! »
Une minute plus tard, la porte de la chambre de Zgrum-zgrums s’ouvrit et, après avoir laissé un mot sur la table et glissé une pancarte 'ne pas déranger' à la poignée de la porte de Horos, les deux gardes sortirent déjeuner et faire quelques achats pour la journée.
*****


Horos et Niji s'étaient endormis dans les bras l'un de l'autre et rêvaient maintenant paisiblement. Il se retourna dans son sommeil et tout en rêvant, il posa sa main sur le ventre de la jeune femme …
Il l'avait épousé depuis plusieurs mois et maintenant, ils étaient prêts à devenir parents. Mais l'enfant qu'ils espéraient, il fallait qu'ils le conçoivent … D'ailleurs, c'était ce qu'ils étaient en train de faire à cet instant précis. Oui, il aimait celle qu'il avait choisie pour combler ses désirs de mâle. Il la serra dans ses bras … Un babillement enfantin le fît se retourner et il sourit en voyant son fils, qui se tenait debout mais instable devant lui. Il tendit les bras pour l'encourager à le rejoindre. Son fils faisait ses premiers pas seul, hésitant avant de retomber … Il rattrapa la balle que le garçonnet lui lançait et la poussa du pied vers lui. Son fils et lui jouaient et riaient ensemble sur un terrain de jeux. Un orage approchant, ils courraient pour rattraper la balle. Une fillette arachnienne la leur tendait avec un sourire édenté avant de lui faire une révérence … Une lettre était arrivée chez eux tandis que Horus et lui jouaient. Sa femme était assise sur sa chaise favorite. Le Stratéguerre avait décidé d'étendre l'Empire que son père lui avait légué et tous les hommes étaient appelés à se rendre aux casernes pour rejoindre leur affectation. Son grade de sous-officier lui valait d'être envoyé sur une lointaine colonie pour y maintenir l'ordre … Sa femme et Horus lui manquaient. Quel âge avait-il donc ? 14 ou 15 ans ? Il avait dû beaucoup changer, en presque 10 ans ! Heureusement pour lui, Horos avait obtenu promotion sur promotion. Il était désormais le commandant d'une base scientifique sur Euphor. Îrùclæd l'avait rejoint et Horos travaillait maintenant sur les nouveaux modèles d'Antéraks. Il supervisait entre autres choses la fabrication d'un robot dont il connaissait fort bien les plans originaux, l'ironie ayant voulu que le Stratéguerre tombe sur les dessins de son projet d'étude avec Hérésia … Il leur avait ordonné de quitter Euphor. Horos se doutait que quelque chose d'important allait bientôt se passer mais il obéissait aveuglément, espérant toujours que le Stratéguerre l'autoriserait à rejoindre sa famille … Sa femme avait disparu et son fils lui avait écrit une lettre des plus incendiaires. Selon lui, elle aurait pu être sauvée s'il avait accepté de les rejoindre. Malheureusement, malgré son désir de la voir une dernière fois, il n'avait pas obtenu de permission. Son fils l'informait aussi de sa décision de s'engager. Horos espérait qu'il parviendrait au moins à se tenir éloigné des combats … Il le revoyait, faisant ses premiers pas d'une démarche hésitante … Il se retourna de nouveau en entendant son fils qui l'appelait et lui sourit.

« Qu'est-ce qui t'arrive, fils ! »
« Ataah ! On va voir maman ? »
« Maman ?! Mais elle est … »
« Occupée, oui, je sais, ataah ! Mais j'ai envie de la voir, moi ! Elle me manque ! ... Je lui ai fait un dessin, regarde, ataah ! »
Il regarda la feuille que tenait son garçon. C'était Stykadès vue de l'espace. Il sourit et prit le dessin à l'instant où la feuille prenait feu dans la main de l'enfant.

Horos se réveilla en sursaut et, voyant le soleil dans le ciel bleu, il réalisa instantanément qu'il avait rêvé. À côté de lui, Niji gémissait et s'agitait dans son sommeil.

« Niji ! Réveilles-toi, c'est un cauchemar, mon Arc-en-ciel ! Réveilles-toi, tu n'as rien à craindre ! Je suis là ! »
Il lui prit la main et, sans savoir pourquoi, il se retrouva à courir avec d'autres Végans vers les abris disséminés sur tout Stykadès tandis que les sirènes des alarmes résonnaient dans sa tête. Une porte se referma derrière lui et il vit avec horreur un des ses compagnons de fuite resté en arrière tomber et mourir sous les radiations. La chaleur le faisait étouffer. Il tenta d'appeler Îrùclæd à l'aide, ne comprenant pas se qui lui arrivait. Soudain, il réalisa qu'il tenait la main de quelqu'un et, regarda qui était avec lui. Reconnaissant Niji, il lui sourit. S'ils devaient mourir dans cet enfer, il était maintenant sûr qu'ils seraient ensemble jusqu'au bout. Une main se posa sur son épaule et le repoussa en arrière, loin de la femme qu'il aimait. Il frappa celui qui tentait de les séparer et qui tomba au sol, plié en deux. L'homme le saisit à la jambe et parla :
« Au nom de l'Arbre, réveilles-toi, cousin ! »
À ces mots, Horos lâcha la main de Niji et regarda l'homme à terre. Il reconnût Îrùclæd qui venait de le réveiller. En toussant, il lui demanda :
« Qu'est-ce que tu as ? Pourquoi tu es par terre, Îrùclæd ? »
Le garde tentait de respirer, une main posée sur son entrecuisse et l'autre sur le lit de Horos. Au bout que quelques secondes, il le regarda et, les larmes aux yeux, il parla en luttant toujours contre la douleur qui remontait jusqu'à sa gorge.
« Quand ce n'est pas elle, c'est toi qui me frappe ! Nom d'un chien, Horos, ça fait mal, tu sais ! Heureusement que j'avais mis ma coquille sinon, tu aurais dû te trouver quelqu'un d'autre pour veiller sur toi ! »
« Je ne t'ai pas frappé, non ? »
« Si ! – lui répondit son cousin en s'asseyant sur le matelas. – ... J'ai tenté de vous réveiller l'un et l'autre mais c'était impossible ... J'ai voulu entrer en contact mental avec toi, mais je me suis heurté à un mur, ... le sien ! – dit-il en désignant Niji que Zgrum-zgrums portait dans ses bras, enroulée dans un drap de bain. Une envie de tuer l'adolescent remonta le long de la colonne vertébrale de Horos. Îrùclæd suivit son regard et eût un léger sourire avant de continuer ses explications. – Après, j'ai essayé de te faire lâcher sa main et c'est là que tu m'as frappé ! »
Horos, qui n'avait pas quitté Zgrum-zgrums des yeux, écumait. Il lança :
« Pose-la ! Et ne la touche plus ! Je vais la réveiller ! C'est mon travail ! »
Îrùclæd fit signe à ÀçhùÎzaegrùms d'obéir en silence et le jeune garde reposa Niji sur le lit. Horos posa sa main sur celle de la jeune femme qui geignait, toujours prisonnière de son cauchemar. Elle était glacée. Pourtant, le front de Niji était couvert de sueur. De nouveau, Horos eût la sensation d'étouffer mais il ne parvenait plus à communiquer avec elle. Elle s'était refermée comme un coquillage pour les protéger.
« Il faut qu'on la réveille ! ... Îrùclæd, essayes ! Je n'y arrive pas ! »
« Je n'y arriverais pas mieux que toi ! »
« Alors, dégages ! Je vais réessayer jusqu'à ce que j'y arrive ! »
« Non, cousin, ÀçhùÎzaegrùms est le seul qui ne risque pas d'être enfermé avec elle ! Quand j'essaie, je vois des choses horribles et je sais que c'est pareil pour toi ! Lui, il ne voit pas ce qu'elle rêve ! Il pourra la sortir de là ! Au nom de l'Arbre, laisse-le faire ! »
Horos se tourna vers l'adolescent et sèchement, lui ordonna :
« Réveille-la ! Et vite ! »
« Je vais essayer un truc que ma maman faisait quand j'avais des cauchemars, Général ! ... Mais pour ça, je vais devoir la prendre dans mes bras et la transporter ... Alors ne me grondez pas, d'accord ? »
« Fais-le ! Je ne te dirais rien si tu arrives à la sortir de là ! »
Horos s'effondra sur le matelas, haletant, tandis que le jeune soldat soulevait Niji et l'emportait à la salle de bains. Il posa la jeune femme toujours enveloppée du drap de bain sur le siège de la baignoire et régla la température de l'eau. Il l'aspergea, en commençant par les jambes. Soudain, Niji se réveilla en sursaut et hurla en voyant que ÀçhùÎzaegrùms lui mouillait la poitrine. Elle saisit la serviette qui avait glissé sous la pression de l'eau et s'enroula dedans avant de sortir de la salle de bains, laissant l'empreinte de ses pas sur le sol. Heureusement pour lui, l'adolescent ne l'avait pas regardé à une seule reprise depuis qu'il l'avait assise. En réalisant où elle débouchait et que Îrùclæd était là, elle rougit et se précipita vers Horos. Les deux gardes sortirent rapidement. Il l'attira à lui et posa ses mains sur le visage de la jeune femme.
« Tu vas bien ? Nous n'arrivions pas à te réveiller ! »
« Oui, ça va, maintenant ! Mais c'était horrible ! J'en ai assez de faire le même cauchemar toutes les nuits, Horos ! ... Quand c'est pas plusieurs fois dans la même nuit ! C'est quoi, cet endroit ? Tu étais dans mon cauchemar, cette fois ! C'était la première fois ! D'habitude, je suis seule et j'essaye de survivre mais ça finit toujours pareil ! Si je ne rejoins pas les abris, je meurs en ayant l'impression d'étouffer et de brûler de l'intérieur et si j'y arrive, ce sont les séismes qui me tuent ... Quoi que je fasse, je n'arrive pas à survivre ! J'ai à chaque fois l'impression que c'est la fin du monde ! »
Horos la regarda, horrifié de découvrir qu'elle faisait ce cauchemar de façon répétitive.
« De ... Depuis combien de temps, tu ... es dérangée par ces images ... Dis-moi, Niji ? »
« Depuis la nuit d'après la Saint Valentin ! La seule fois où j'y ai échappé, c'est quand tu as dormi dans ma cabine, sur la Base ! »
Horos l'enlaça avant de la bercer. Il l'embrassa à nouveau.
« Les évènements sont toujours les mêmes ? Ou est-ce qu'il y a des différences, certaines nuits ? »
« Oui, cette fois, tu étais là avec moi ! Et tu me tenais la main jusqu'à ce qu'Îrùclæd ... »
« ... Nous sépare et que je le frappe, je sais ! C'est parce que je te tenais effectivement la main que tu m'as intégré dans ton cauchemar. D'autres changements ? »
« Non, c'est toujours exactement la même chose ! ... Horos, j'ai peur ! J'ai l'impression que c'est réel ! Tu sais où on était ? »
Tout en parlant, Niji s'était blottie contre le Végan. Il la regarda, soudain glacial.
« Oui, je connais ces lieux. Cette planète, c'est Stykadès ! Et ton cauchemar n'en était pas un ! Tu aurais dû me le dire plus tôt ! On rentre sur la Base, ce soir ! Je dormirais dans ta chambre ! Si tu as de nouveau cette vision là, je veux que tu me réveilles pour m'en parler ! »
« D'accord, Horos ! ... Horos, le petit garçon, c'était ton fils ? »
« Quel petit garçon, Niji ? » – demanda l'homme de Véga.
« Avant mon cauchemar, j'ai rêvé que tu jouais à la balle avec un petit garçon et qu'il y avait un orage qui arrivait ! » – répondit Niji avant se mordre la lèvre.
« Tu étais dans mon rêve ? ... Je ne t'ai pas vue ! »
« Comment ça, tu ne m'as pas vue !? C'est moi qui ai rattrapé le ballon et qui te l'ai rendu ! »
« ... Toi !? Mais tu avais l'air d'une fillette arachnienne. Tu m'as même ... » – dit Horos en l'enlaçant de nouveau.
« Fais une révérence et un grand sourire ! – Elle s'écarta de lui et renouvela son geste – C'est ce que me disait Obaasan, quand j'étais petite : 'Face à ton Roi, fais une révérence et un grand sourire' ! »
« 'Face à ton Roi …' ?! Tu connais cette maxime ?! – s'étonna Horos – Mais je te signale que je ne suis que Prince Héritier, pas Roi ! ... – Il lui sourit et l'embrassa avant d'ajouter – Et toi, tu n'avais pas le joli sourire que tu as aujourd'hui ! Il te manquait deux dents de devant, ... celles du haut !! »
« Je devais avoir 5 ou 6 ans, alors ! C'est un âge où les enfants terriens perdent leurs dents ! ... Et c'est pas important, que tu sois seulement 'Prince Héritier', moi, j'ai toujours pensé que c'est le même travail que 'Roi' ! ... Alors, c'était ton fils, oui ou non !? »
Le visage d'Horos s'assombrit un instant. Pourquoi avait-il fallu qu'il rêve de lui ?
« Oui, c'était mon fils aîné, Aël. Il est mort quelques semaines plus tard ! »
« Il était mignon ! Comme son père ! »
Niji sourit. Horos la serra dans ses bras, déposa un baiser sur ses lèvres et sourit à son tour.
« Tu es gentille … Je t’aime, Niji ! – Horos regarda l’heure au poignet de la jeune femme et lui dit – Tu devrais t’habiller, on va bientôt partir ! »
« D’accord ! Tu peux me passer ma robe, s’il te plaît … »
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Chapitre 17 : Le dernier soir sur la Terre.

Message par Pyrna »

Chapitre 17 : Le dernier soir
sur la Terre.


Ce chapitre est encore en cours de réécriture, merci de ne pas le supprimer.
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Chapitre 18 : La Mission de Îrùclaed.

Message par Pyrna »

Chapitre 18 : La Mission de Îrùclaed.


Ce chapitre est encore en cours de réécriture, merci de ne pas le supprimer.
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Chapitre 19 : Inquiétudes.

Message par Pyrna »

Chapitre 19 : Inquiétudes.
Ce chapitre est encore en cours de réécriture, merci de ne pas le supprimer.
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Chapitre 20 : Pauvreté et richesses.

Message par Pyrna »

Chapitre 20 : Pauvreté et richesses.
Ce chapitre est encore en cours de réécriture, merci de ne pas le supprimer.
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Re: 1 - Arc-en-Ciel au Camp de la Lune Noire (par Pyrna) 2/4

Message par Pyrna »

Les chapitres 11 à 14 sont postés.

Bonne lecture à tous.
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Pyrna
Prince Actarus
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Enregistré le : jeu. juil. 28, 2016 19:54 pm

Re: 1 - Arc-en-Ciel au Camp de la Lune Noire (par Pyrna) 2/4

Message par Pyrna »

Les chapitres 15 et 16 sont en ligne. Les 4 suivants (jusqu'au chapitre 20, donc) sont en cours de mise en page et seront postés demain soir.

Bonne lecture à tous et toutes.
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