1 - Arc-en-Ciel au Camp de la Lune Noire (par Pyrna) 1/4.

Vous avez réalisé une création en rapport avec Goldorak que vous souhaitez partager, alors c'est ici :
(fan-art; fan-fiction; figurine custom etc...)
Avatar du membre
Pyrna
Prince Actarus
Prince Actarus
Messages : 137
Enregistré le : jeu. juil. 28, 2016 19:54 pm

1 - Arc-en-Ciel au Camp de la Lune Noire (par Pyrna) 1/4.

Message par Pyrna »

Pour une question de chapitres trop lourds pour 1 message (j'avais mis les 5 premiers chapitres dans mon premier message, à l'origine), je pré-posterai de quoi poster 10 chapitres à la suite de ce message. Merci de ne pas les supprimer!

Pitch, liste des persos, table des matières (chapitres 1 à 10):
Pitch:

Quelques semaines après l'arrivée du Général Horos au Camp de la Lune Noire, les hommes de Véga enlèvent une jeune femme. En effet, ce qu'elle a découvert met en péril les plans du Grand Stratéguerre pour la conquête de la Planète Bleue. Malgré leurs différences, un lien particulier va peu à peu s'établir entre elle et le Général Horos. Sauront-ils vaincre leurs divergences d'opinions pour, ensemble, préparer l'avenir?

Les personnages apparaissant dans les 10 premiers chapitres:

Au Camp de la Lune Noire et sur Stykadès.

Niji Kurozuki, Terrienne et prisonnière d'Horos.
Le Commandant Minos et sa "moitié", Minas.
Le Général Horos.
Véga, le Grand Stratéguerre.
ÀçhùÎzaegrùms, "Zgrum-zgrums", soldat dans l'armée de Véga.
Îrùclaed, le chef des gardes de Horos.
Quelques soldats lambda de Véga.

Sur Terre.

La Patrouille des Aigles (en fait, Alcor et Actarus !).
Vénusia, Rigel (Mizar apparaîtra plus tard dans la fic).
Le Professeur Procyon et le personnel du Centre.
Des humains lambda (non-nommés).

Point de vue: Omnipotent & Omniscient.

Les Chapitres 1 à 10:

01 – Prisonnière !
02 – Enlèvement d'une scientifique.
03 – La découverte.
04 – La Sorcière et le Grand Escogriffe.
05 – Première sortie.
06 – Règles de vie.
07 – Cauchemar.
08 – Fête improvisée.
09 – Une fouille destructrice.
10 – La vie d'un soldat.
Petites précisions préliminaires et Disclaimer.
Petites Précisions Préliminaires:

1° - Les évènements de cette fic commencent quelques semaines après l'arrivée d'Horos au Camp de la Lune Noire ! Donc, après la mort d'Hydargos ...
2° - C'est le prénom du personnage central de cette fic, Niji, qui signifie "Arc-en-Ciel", qui donne son titre à ma fic. Le nom de Niji, Kurozuki, signifie quant à lui "Lune Noire" ...
3° - Pour des raisons de compréhension de l'histoire par un maximum de lecteurs, j'utilise les noms français des personnages.
4° - Osore (l'étoile responsable des séismes sur Stykadès) a un sens de "crainte", de "danger"!
5° - Shiro, le prénom du mari de Niji, signifie 'quatrième fils'. Mais ce prénom est homophone (il se prononce pareil mais ne s'écrit pas avec le même kanji) de celui qui signifie 'blanc' (la couleur) et de celui qui signifie 'château'. C'est pour cela que Niji dit que Shiro (en fait Horos!) est son Chevalier Blanc et son Château-Fort! C'est un jeu de mots qui est impossible à traduire en français!!

Disclaimer:

1° - Je reconnais ne pas être propriétaire des noms des différents personnages (humains ou non) extraits de l'œuvre de Go Nagai et cités dans cette fic.
2° - Je reconnais aussi avoir inventé les liens qui pourraient, au cours de cette fic, réunir des personnages tels que cités en 1° et les personnages que j'ai moi-même inventé (Niji Kurozuki, entre autre).
Modifié en dernier par Pyrna le dim. août 21, 2016 14:11 pm, modifié 1 fois.
Avatar du membre
Pyrna
Prince Actarus
Prince Actarus
Messages : 137
Enregistré le : jeu. juil. 28, 2016 19:54 pm

Chapitre 1 : Prisonnière!

Message par Pyrna »

Chapitre 1: Prisonnière!
La jeune femme, les yeux bandés, s'éveilla en sursaut et sentit le sol glacé sous son visage. Ses poignets avaient été attachés devant elle par ses ravisseurs. Elle entendit le chuintement d'une porte automatique puis des bruits de pas. Quelqu'un venait d'entrer dans sa cellule.

- « Debout! » – dit une voix masculine.

Un pied la fît rouler de côté avant de se poser sur ses côtes. Comme elle n'obtempérait pas, la voix répéta:


- « J'ai dit DEBOUT! »

Cette fois, elle tenta d'obéir. Mais le pied de l'homme l'en empêchait. Elle secoua négativement la tête.

- « Impossible! » – lui répondit-elle.

Le pied appuya un peu plus, tandis que sa voix était remplacée par une autre, féminine celle-là, qui répéta à son tour:


- « DEBOUT! Immédiatement! »

La prisonnière sentit ses cheveux se hérisser sur sa nuque. À qui cette voix appartenait-elle? Elle n'avait entendu qu'une seule personne entrer et c'était l'homme qui la maintenait au sol avec son pied. Comme elle restait immobile, l'homme la frappa de nouveau. La voix féminine ajouta:

- « Levez-vous tout de suite ou j'ordonne aux gardes qui attendent à l'extérieur d'entrer et de vous abattre! »

La captive se redressa, s'appuyant sur son coude droit. Le visage tourné en direction de la voix, elle sourit, ou plutôt grimaça, avant de répondre:

- « J'aimerais bien, mais son pied m'en empêche! S'il pouvait l'enlever de mes côtes … »

Le talon de l'homme lui coupa le souffle et la parole. Elle sentit une de ses côtes craquer sous l'impact. Une violente douleur l'empêchait maintenant de respirer à fond. Elle gémît puis toussa, ce qui n'arrangea pas les choses. Alors qu'elle tentait de retrouver son souffle, la porte chuinta de nouveau et une seconde voix masculine intervînt sur un ton qui n'admettait pas de réplique:

- « Il suffit, Commandant! Je ne vous ai pas demandé de la frapper mais de me l'amener au laboratoire! »

Le pied s'écarta brusquement et une paire de mains la saisît et la fît s'asseoir sans ménagement. La voix du nouveau venu la questionna froidement:

- « Comment vous appelez-vous, mademoiselle? »

La jeune femme hésita quelques instants puis, le souffle toujours court, répondit enfin:

- « Je ... je m'appelle Ku ... Kurozuki Niji, monsieur. »

Le deuxième homme parla de nouveau.

- « Maintenant, levez-vous et suivez-moi! »

Niji tenta à nouveau de se lever mais la douleur due à sa côte cassée lui tira un cri et elle s'effondra. Une main ferme la rattrapa et l'aida, cette fois-ci plus doucement, dans sa tentative de se relever. Ses jambes flageolantes semblaient ne pas vouloir la porter mais l'homme attendit qu'elle puisse tenir debout pour lâcher son bras. Elle le remercia dans un souffle et ajouta:

- « D'accord, je vous suis, monsieur! Mais seulement si je sais où je vais! »
- « Au laboratoire, je viens de le dire ! » – lui répondit-il, une pointe d'agacement dans la voix.

Niji secoua légèrement la tête avant de dire:


- « Ce que je voulais dire, c'est que, comme j'ai entendu une porte, j'imagine qu'il y a des murs, et que je pense avoir assez de bleus grâce à lui. – elle tendit les bras en direction de celui qui l'avait frappé, effleurant du bout des doigts le tissu de son vêtement. – Vous n'êtes pas d'accord avec moi, monsieur?! »

L'homme la regarda et comprit le sens de la question que Niji sous-entendait. Elle ne pourrait pas savoir ce qui se trouvait devant elle avec ce bandeau sur ses yeux. D'un autre côté, il préférait qu'elle ne voie pas ce qui l'entourait car cela pourrait gêner l'expérience qu'il voulait tenter avec elle. Après quelques secondes de réflexion, un léger sourire se dessina sur son visage tandis qu'il lui répondait:

- « Non, vous n'obtiendrez pas de moi que je vous enlève ce bandeau. Il vous empêche de voir ce qui se passe et c'est aussi bien! Pour le moment, vous devrez le garder. Mais je vais vous accompagner et, ainsi, vous ne risquerez pas de percuter un mur ... – Niji entendit l'autre homme qui allait répondre à son tour mais le second le fît taire d'un seul mot avant de poursuivre – Venez avec moi, je vous guide! »

Il posa sa main droite sur l'épaule gauche de Niji et la poussa devant lui. Ils quittèrent la pièce sans un mot.
Avatar du membre
Pyrna
Prince Actarus
Prince Actarus
Messages : 137
Enregistré le : jeu. juil. 28, 2016 19:54 pm

Chapitre 2 : Enlèvement d'une scientifique.

Message par Pyrna »

Chapitre 2: Enlèvement d'une scientifique.
Au même instant, au Ranch du Bouleau Blanc, Actarus finissait de ranger le box de la jument de Rigel en écoutant la radio quand une information le fît sursauter. La journaliste rapportait la soudaine disparition d'une éminente exobiologiste qui s'apprêtait à faire, dans la région, une série de conférences sur l'avancée de ses recherches. Le nom de la scientifique ne faisait aucun doute pour le Prince d'Euphor. Son père lui avait proposé de donner une conférence privée au Centre. En effet, d'après le Professeur, la jeune scientifique, qui avait centré ses recherches sur les attaques que Véga lançait régulièrement contre eux, était peut-être à même de participer à la bataille en les aidant à trouver le point faible de leur ennemi. Juste à cet instant, sa montre sonna et la voix de son père en sortit.

- « Actarus! Tu as entendu les nouvelles? »
- « Oui, Père! C'est certainement un coup de Véga! Mais comment ont-ils su qu'elle avait découvert quelque chose sur eux? »
- « Je me pose la même question, Actarus! Ils doivent encore avoir envoyé des espions. Viens le plus vite possible avec Alcor. J'ai proposé que nous participions aux recherches pour la retrouver. Après tout, elle devait venir au Centre! »

Actarus alla chercher son ami et ils montèrent dans la Jeep du jeune pilote sous les hurlements de Rigel. Sur la route du Centre, Alcor demanda:

- « À ton avis, Actarus, si c'est bien Véga qui a enlevé la scientifique, comment se fait-il que le Centre n'aie pas détecté les navettes?! »

Le Prince d'Euphor le regarda silencieusement quelques instants avant de répondre.

- « Aucune idée! Peut-être qu'ils ont profité de la dernière attaque pour l'emmener sur leur base. Tu te souviens, les quatre ... – là, un nid de poule le fît taire puis il continua, toujours brinqueballé en tous sens – les quatre mini-navettes qui ont réussi à nous semer! ... Alcor! Tu ne pourrais pas éviter les trous?! »
- « Désolé, Actarus, les amortisseurs ont lâché ce matin. Je n'ai pas encore pu réparer ça! - répondit Alcor entre deux cahots. Il ajouta – Oui, je me souviens d'elles, elles ont disparu d'un coup comme si elles étaient devenues invisibles! ... Actarus, tu ne penses pas que Véga aurait trouvé le moyen de rendre des objets invisibles même aux radars, quand même! Ce serait vraiment la poisse s’ils nous envoyaient un Antérak avec de telles capacités! »

Voir qu'Alcor craignait la même chose que lui ne rassura pas Actarus. Il resta silencieux tout le reste du trajet. Dès qu'ils arrivèrent au Centre, ils bondirent hors de la Jeep et rejoignirent le Professeur qui les attendait dans la salle de contrôle. Le père adoptif du Prince d'Euphor était en grande discussion avec Antarès, Argoli et Cochyre. Ils cherchaient à comprendre comment Véga avait pu enlever la jeune femme sans que personne ne s'en rende compte. Actarus prit la parole pour exposer la théorie sur laquelle Alcor et lui avaient réfléchi un peu plus tôt.

- « Vous devez avoir raison, tous les deux, c'est vrai que ces quatre mini-navettes qui ont disparu comme ça, c'était vraiment étrange. – leur répondit le Professeur – Actarus, Alcor, il faut que vous enquêtiez sur ces navettes! Elles n'ont pas pu se volatiliser ainsi! Et si Véga nous envoyait un Antérak invisible pour nos radars, je n'ose pas imaginer les dégâts. »

À peine le Professeur Procyon termina-t-il sa phrase que les deux jeunes hommes quittaient la salle pour aller patrouiller.
Modifié en dernier par Pyrna le dim. juil. 31, 2016 16:37 pm, modifié 1 fois.
Avatar du membre
Pyrna
Prince Actarus
Prince Actarus
Messages : 137
Enregistré le : jeu. juil. 28, 2016 19:54 pm

Chapitre 3 : La découverte.

Message par Pyrna »

Chapitre 3: La découverte.
Niji et l'homme qui l'accompagnait marchaient maintenant l'un à côté de l'autre. De temps à autre, elle entendait le bruit de groupes avançant au pas. Parfois même, son guide et elle s'arrêtaient pour laisser passer des marcheurs en plus grand nombre. À chacun de ces arrêts, la jeune femme entendait une voix qui scandait deux 'mots', toujours les mêmes, dans une langue qui lui était totalement inconnue. Niji avait la sensation d'être dans une espèce de caserne militaire et que ces mots, qui rythmaient le pas des marcheurs, devaient signifier quelque chose comme 'une' et 'deux' ou 'gauche' et 'droite'. Puis, une fois de plus, ils s'arrêtèrent, mais cette fois, l'homme qui l'accompagnait parla:

- « Je ne veux pas que nous soyons dérangés. Ne laissez personne entrer, pas même le Commandant Minos, ou je vous enverrai à bord du prochain Antérak! »

La personne à qui il s'adressait claqua les talons en répondant:

- « Bien, Général! »

Niji tourna la tête vers son guide ... Ainsi, c'était un officier supérieur. Voilà pourquoi sa voix avait cet accent d'autorité naturelle: il avait l'habitude que ses ordres soient suivis sans discussion. Elle comprenait maintenant pourquoi l'autre homme et la femme s'étaient tus quand il était entré et l'avait emmené loin d'eux et de leurs menaces de mort. Celui que le garde avait appelé 'général' la poussa légèrement pour la faire avancer. Une nouvelle porte chuinta et ils entrèrent dans la pièce voisine. Son guide la fît marcher quelques pas puis la força à faire un demi-tour avant de lui dire:

- « Il y a une chaise derrière vous, asseyez-vous et ne bougez plus, je reviens dans un instant! »

Niji obéit et l'entendit s'éloigner de quelques pas puis revenir. Elle sentit que l'homme s'asseyait à proximité et immobilisait ses mains. Un objet pointu glissa entre ses poignets endoloris et, d'un mouvement sec, libéra enfin ses mains. Le premier réflexe de Niji fût de tenter d'ôter le bandeau qui gênait sa vision mais la main de l'homme l'en empêcha immédiatement.

- « Non, pas encore! Soyez patiente et vous pourrez bientôt l'enlever. – il se tût quelques secondes et l'observa, avant de saisir ses poignets et d'en masser chaque point douloureux. L'expérience commençait. Tout en faisant peu à peu disparaître la douleur des mains de Niji, il ajouta – Je suis le Général Horos. Et je commande cette base pour tout ce qui est du domaine scientifique. Le Commandant Minos, celui qui vous a frappé sur le côté, est en charge du reste. Par conséquent, vous serez sous ma protection tant que vous continuerez à suivre mes ordres. Si vous tentez de vous rebeller, je suis certain que Minos sera ravi de s'occuper de vous à son tour! Mais vous, vous apprécierez sans doute beaucoup moins l'expérience! Avez-vous bien compris? »

Niji hocha la tête en signe d'assentiment. Il lâcha la main de la jeune femme et, sans la prévenir, toucha son flanc gauche. Elle hurla. Il n'avait pourtant fait qu'effleurer sa peau mais la douleur était terrible.

- « Désolé, je pensais que vous n'aviez pas vraiment mal. Apparemment, je me trompais. Nous ferons examiner ça plus tard. »

Niji grimaça et répondit dans un souffle.

- « Et bien, SI, j'ai vraiment mal! Et je peux même vous dire que votre 'Commandant' est une brute et qu'il m'a cassé une côte avec son coup de pied de tout à l'heure! Alors, ne me touchez pas les côtes, surtout sans prévenir, ou je hurlerai si fort que le garde à votre porte croira que … »

Horos la plaqua contre le dossier de la chaise et la bâillonna de la main pour pouvoir parler:

- « Bon, ça va, j'ai compris! Je ne vous toucherai plus le côté sans prévenir! J'ai commis une erreur et je vous ai présenté mes excuses ... Et croyez-moi, habituellement, je ne le fais pas si facilement! Maintenant, si vous les acceptez, faites un mouvement de tête et j'enlèverai ma main de votre visage. Mais ne recommencez pas à crier ou je vous 'confie' au Commandant Minos! »

Niji eût un mouvement de tête vertical et Horos libéra sa bouche et recommença à masser ses poignets. Elle resta silencieuse. Au bout d'une minute ou deux, elle se détendit un peu. Horos lâcha sa main et se leva et s'éloigna de quelques pas. Quand il revînt, il posa un objet familier entre les mains de Niji, sa paire de lunettes. La jeune femme les examina au toucher pour s'assurer qu'elles étaient intactes. Tout allait bien.

- « Vous allez en avoir besoin! Je vais vous enlever ce bandeau et vous allez pouvoir regarder autour de vous. Si vous voulez bouger dans la salle, je n'ai pas d'objection, tant que vous n'approchez pas de la porte. Vous êtes prête? »

Tout en parlant, Horos avait fait le tour de la chaise et s'était placé derrière Niji. Quand elle opina du chef, il prît le bandeau et le fît glisser vers le haut. Puis il recula de quelques pas pour l'observer. Dès que ses yeux furent dégagés, Niji les frotta énergiquement avant de chausser ses lunettes.

- « Merci, ... Général! Ça va mi... – c'est à cet instant que le regard de Niji se posa sur Horos. Le choc lui ouvrit des yeux larges comme la soucoupe amirale d'Hydargos et sa mâchoire inférieure s'abaissa. Sa réaction tira un sourire moqueur à Horos. Gênée en réalisant qu'elle l'avait fixé ainsi, Niji baissa rapidement les yeux et referma la bouche. – Pardonnez-moi! Ça va mieux, ... Euh, vous êtes un extraterrestre? » – le sourire s'effaça du visage de l'officier. Il lui répondit sans complaisance.
- « Est-ce que j'ai l'air d'être un Terrien, à votre avis? »

Niji secoua la tête, toujours gênée de sa conduite. Elle pensa qu'il valait mieux qu'elle évite de le vexer et lui répondit:

- « Non, c'est pas ce que je voulais dire ... Pardonnez-moi, vous n'avez rien d'un Terrien, c'est juste que ... je suis exobiologiste, ... j'étudie les formes de vie extraterrestres, – précisa-t-elle en oubliant qu'il était lui aussi un scientifique – et vous, vous êtes le premier extraterrestre que je rencontre! C'est tout! »
- « Non, vous vous trompez! – répondit-il avant de préciser sa pensée – Je ne suis pas le premier extraterrestre que vous voyez ... Vous avez vu les soldats qui vous ont amenée ici avant de me voir, moi! »
- « Bon, d'accord, je les ai vus, mais je n'ai pas pu discuter avec eux! – répliqua-t-elle du tac au tac. Sa réponse amusa tellement Horos qu'il s'autorisa à rire ouvertement. L'expérience allait s'avérer enrichissante pour l'Empire de Véga si son sujet réagissait aussi bien. En l'entendant rire, Niji eût elle aussi un petit rire et ajouta – Vous riez, vous aussi?! »
- « Oui, ça m'arrive, de temps en temps, quand mon travail m'en donne l'occasion! – Il se tût quelques longues secondes et la regarda. Elle semblait avoir oublié qu'elle était leur captive. Il décida de le lui rappeler subtilement en lui faisant savoir qu'elle n'avait aucun moyen de s'échapper de la Base. Après avoir réfléchi silencieusement à la question, il lui demanda – Est-ce que vous voudriez savoir quelque chose, en particulier? »

Niji acquiesça.

- « Hmmm! Oui, où sommes-nous? »

Horos sourit intérieurement, la jeune femme réagissait exactement comme il l'avait prévu. Il se tourna et lui montra la fenêtre du laboratoire.

- « Regardez par là! Ce paysage vous semble-t-il familier? »

Elle s'approcha de l'ouverture et resta stupéfaite. À perte de vue, le sol était d'un gris uniforme et le ciel était constellé de milliers d'étoiles sans aucun scintillement.

- « C'est étrange, on dirait qu'on est sur la Lune – le reflet de l'extraterrestre se joignit au sien. Elle se retourna brusquement vers lui avant de continuer – Mais c'est impossible, la gravité est la même que sur la Terre! »
- « Pourtant, vous avez raison, nous sommes bien sur la Lune ... – ajouta le général – Sur la face cachée de votre satellite, pour être précis. Et la gravité est artificiellement augmentée grâce à des générateurs. Elle est même un peu supérieure à la vôtre pour notre propre confort. Mais votre espèce n'est pas assez sensible pour percevoir la différence. »
- « Mon espèce n'est pas assez sensible ...?! Et qu'est-ce que vous en savez, d'abord! » – lui répondit-elle, méfiante.
- « Si tel était le cas, vous vous seriez aperçue de la différence, non? – lui répondit-il en la regardant dans les yeux – Mais rassurez-vous, mis à part dans certaines zones de la Base, zones qui vous seront toujours inaccessibles, la gravité artificielle n'est que 1,25 fois plus élevée que sur Terre. Ça ne devrait donc pas trop vous gêner dans vos mouvements! »

À cet instant, une alarme résonna dans le laboratoire et les communicateurs grésillèrent avant de transmettre la voix du Commandant Minos:

- « Horos! Goldorak est sorti! J'ai besoin de ton œil d'expert! Viens toutes affaires cessantes en salle de commandement! »

Horos regarda Niji. Décidément, si Minos ne cessait pas d'intervenir dans son expérience, il risquait de tout gâcher. Il posa sa main sur l'épaule de la jeune femme et lui dit:

- « Il va falloir me suivre sans discuter et vous tenir à l'écart quand nous arriverons dans la salle de commandement. Soit vous acceptez, soit je vous laisse ici, avec le bandeau sur les yeux et les mains liées en compagnie d'un garde. À vous de choisir! »

Horos lui tourna le dos en espérant que Niji accepterait et qu'elle choisirait de l'accompagner sans faire d'histoires. Il attendit quelques instants avant de sentir que la jeune femme lui attrapait le bras. Il la regarda, intrigué par la réaction de la captive, et un léger sourire éclaira de nouveau son visage. Ils sortirent de la salle et rejoignirent le poste de commandement.
Avatar du membre
Pyrna
Prince Actarus
Prince Actarus
Messages : 137
Enregistré le : jeu. juil. 28, 2016 19:54 pm

Chapitre 4 : La Sorcière et le Grand Escogriffe.

Message par Pyrna »

Chapitre 4: La Sorcière et le Grand Escogriffe.
Lorsqu'ils arrivèrent au poste de commandement, celui-ci était en ébullition. Niji regarda autour d'elle. Entre leur course et la chaleur ambiante, due sans doute aux nombreux ordinateurs et écrans, les soldats en uniforme vert et violet devaient mourir de chaud. Elle se promit de les questionner à ce sujet plus tard. Dans un coin de la pièce, un homme portant une cape leur tournait le dos. Il regardait l'écran géant face à lui, les poings serrés. Niji sentit la main du général se contracter et elle le regarda. Son visage crispé et son regard fixe témoignaient de sa tension. La jeune femme reporta son attention sur l'écran et reconnût le robot en soucoupe qui luttait contre les envahisseurs extraterrestres. Soudain, elle comprit la raison de l'agitation générale du lieu ... C'était eux, les envahisseurs! Elle eût un mouvement de recul pour tenter de s'éloigner de Horos. Malheureusement, celui-ci réagit et lui saisit rapidement le bras. Le mouvement attira l'attention de l'autre homme qui se retourna vers eux. Voyant Niji, il demanda:

- « Horos, tu es devenu fou ou quoi?! Pourquoi avoir amené cette Terrienne ici? »
- « C'est toi le responsable, Minos! – Horos ajouta entre ses dents – Si tu ne m'avais pas interrompu pour me demander de venir, elle ne serait pas là avec nous! J'étais forcé de l'amener pour continuer ce que j'ai à faire! Mais je vais la faire raccompagner dans sa cellule. »

Horos, qui espérait que sa réponse n'avait été comprise que par Minos, poussa Niji sur un siège. D'un regard de son unique œil en direction de Minos, dont elle venait d'identifier la voix, Horos lui rappela ce qui arriverait si elle tentait de s'échapper. Paralysée par la stupeur, Niji ne bougea pas du siège. Horos s'éloigna d'elle pour rejoindre celui qui commandait la Base avec lui. L'ordinateur situé à la place de son œil gauche se dévoila et commença l'analyse des actions du robot à la soucoupe et de l'autre. Quand il eût fini, il se tût et Horos se retourna vers Niji et la rejoignit. Il se planta face à elle et lui dit:

- « Levez-vous et venez avec moi. En silence! »

Niji se leva en tremblant. Elle n'avait qu'une seule envie, fuir le plus loin possible. Horos l'attrapa par l'épaule et la poussa sans ménagement en direction de la porte. Avant qu'ils ne l'atteignent, une voix glaça le sang de Niji. Elle s'arrêta et se retourna, percutant à moitié le général qui la suivait.
- « Pourquoi vous êtes-vous retournée? » – la questionna-t-il durement.
- « La femme ... Où est-elle? Je viens de l'entendre dire quelque chose! » – répondit Niji.
- « Quelle femme? De qui parlez-vous? » – demanda Horos, visiblement perdu.
- « La femme! ... La femme qui était avec le Commandant quand il m'a frappé, tout à l'heure! C'est d'elle dont je parle! » – expliqua Niji, qui ne comprenait pas pourquoi le général ignorait de quelle femme elle parlait.

Horos secoua la tête, l'air vaguement désespéré. Quand il regarda à nouveau Niji, il lui sourit, s'écarta et appela:


- « Minas! »

L'homme à la cape commença à se tourner tandis que la voix de Minas répondait à Horos:

- « Qu'y a-t-il, Horos? Je croyais que tu étais parti! Qu'est-ce que tu attends pour l'emmener! »

Le général sentait la moutarde lui monter au nez. Comment Minas osait-elle lui reprocher d'être encore là. Il répondit:

- « J'attends deux choses! Qu'elle te voie en face et que tu te taises! ... Mais je saurai me contenter de la première pour le moment! »

Horos se retourna vers Niji et lui dit de regarder en direction de Minos. Elle eût un cri de surprise et de terreur mêlées en voyant que le visage de Minos avait été remplacé par celui d'une femme. Niji se cacha derrière Horos qui dût se retenir de rire quand elle affirma:

- « C'est une sorcière! Au secours, protégez-moi, Général! »

Reprenant son sérieux, Horos, qui avait lâché le bras de la jeune scientifique, lui répondit:

- « Non, ce n'est pas une sorcière! C'est Minas! L'alter-ego féminin de Minos. Ils partagent le même corps ... – Il ajouta en chuchotant – Et elle est assez susceptible, alors évitez de l'appeler 'Sorcière', d'accord!? – Puis il reprit sa voix normale pour dire – Maintenant que vous l'avez vue, demi-tour, on y va! »

De nouveau, Horos poussa Niji en direction de la sortie et, de nouveau, il fût interrompu dans sa tentative d'éloigner la Terrienne de la salle de commandement. En effet, juste avant que la porte ne se referme derrière eux, un soldat annonça:

- « Commandant Minos, Général Horos, le Grand Stratéguerre veut vous voir immédiatement! »
- « Qui c'est, ça, le Grand Escogriffe, Général? » – lui demanda Niji, intriguée, tandis que le général la faisait entrer à nouveau dans la salle qu'ils venaient de quitter.
- « Le Grand ... QUOI!? ... Peu importe, le Grand Stratéguerre est notre chef! Asseyez-vous dans un coin et taisez-vous! » – lui répondit Horos en l'écartant de son chemin pour s'approcher de l'écran. Vaguement conscient que Niji se trouvait encore au centre de la pièce, il s'agenouilla et attendit que leur chef s'adresse à eux. Il savait que celui-ci ignorerait Niji tant qu'elle n'interviendrait pas. L'écran changea et le Grand Stratéguerre apparût et demanda:
- « Minos, Horos, où en êtes-vous avec le Prince d'Euphor? J'attends toujours sa tête! ... Est-ce que vous avez une solution pour récupérer Goldorak! »

Niji s'était approchée discrètement de l'écran. Elle voulait comprendre pourquoi les extraterrestres ne cessaient pas leurs attaques sur la Terre. Horos l'avait remarqué mais il préféra faire comme si de rien n'était. Soudain, Niji intervînt et, plantée devant l'écran, elle demanda au chef des Végans:

- « Eh, Grand Escogriffe! Pourquoi tu nous embêtes, toi! Qu'est-ce qu'on t'a fait pour que tu nous attaques! T'es pas gentil ... et puis, t'es mo...! » – Niji n'eût pas le temps de prononcer le dernier mot que Horos lui sautait dessus et la bâillonnait de la main droite. Il lui ordonna de se taire, en chuchotant pour ne pas être entendu de leur souverain. Sans lâcher prise, il se retourna ensuite vers l'écran et, baissant la tête pour éviter de voir son courroux, s'adressa au Grand Stratéguerre qui le questionnait sur l'identité de Niji.
- « Seigneur, cette Terrienne est la scientifique dont je parlais l'autre jour. Celle qui devait donner cette série de conférences. Il semblerait que sa disparition ait enfin été remarquée. Goldorak est sorti sans que nous ayons lancé d'attaque. »
- « ...o...ent ...à, ...a ...is...a....i...tion a en...in é...é ...e...ar....ée? ...ou... ...'a...ez en...e...ée à ...i...i! » – tenta d'articuler Niji, la main d'Horos toujours sur sa bouche.

Voyant qu'elle tentait de dire quelque chose, le général la regarda et lui demanda de répéter puis enleva sa main. Niji prit une inspiration et recommença:


- « Merci, Général! Je disais: 'Comment ça, ma disparition a enfin été remarquée? Vous m'avez enlevée à midi!' »

Horos secoua la tête négativement avant d'annoncer à Niji, l'air amusé par la situation:

- « Pas tout à fait, Mademoiselle Kurozuki! En fait, vous êtes parmi nous depuis près de 57 heures terrestres, maintenant! Et vous avez dormi pendant 55 heures! – Il ajouta à voix basse – J'ignorais même que les Terriens pouvaient dormir autant! »

Niji regarda son ventre quelques instants puis elle dit:

- « Pas étonnant que mon estomac fasse un tel bruit, alors! J'ai faim, moi! Quand est-ce qu'on mange, chez vous? »
- « Nous venions de terminer notre dîner quand vous vous êtes réveillée! Je verrais si vous pouvez avoir une soupe! À l'heure qu'il est, vous n'aurez rien d'autre! » – lui répondit Horos, ignorant difficilement les hurlements du Grand Stratéguerre dans son dos. Niji regarda de nouveau l'écran et dit:

- « Inutile de hurler comme ça, Grand Escogriffe! Si vous nous entendez mal, nous, on vous entend très bien. »

À cet instant, l'image se mit à trembler. La réaction du Chef de Véga prouva à tous que le problème venait du lieu d'émission. En effet, il s'accrocha aux bras de son siège comme pour résister aux secousses. Quand il parla de nouveau, son visage trahissait la peur panique qu'il tentait de combattre.

- « Encore un séisme, nous en avons tous les jours. Nos scientifiques m'ont informé que l'étoile du système d'Osore a atteint le stade critique! »

Horos opina. Il comprenait ce qui arrivait. Le système d'Osore était le plus proche de Stykadès. Les séismes étaient sans doute dus à l'influence de l'étoile mourante sur les systèmes stellaires environnants.

- « Nous vaincrons bientôt Goldorak, Grand Stratéguerre! Tu as ma parole. – répondit Minos en s'inclinant – Et cette femme va nous y aider. Et nous ... »
- « Ne parle pas trop vite, Minos! Je ne te laisserai pas gâcher mes efforts avec tes bêtises. Surtout si Minas et toi la menacez encore comme tout à l'heure ... Je n'ai pas spécialement apprécié que vous ne respectiez pas mes ordres! » – le coupa Horos, l'œil furieux.

Ne tenant pas à ce que Niji comprenne quel était leur but, Horos l'éloigna une fois de plus. Juste avant de franchir la porte, il se retourna vers l'écran.


- « Je reviens tout de suite, Grand Stratéguerre! Je l'emmène et je reviens. » – annonça-t-il avant de disparaître en poussant Niji devant lui.

Il la guida jusqu'à une cabine de taille moyenne. Deux gardes étaient postés à l'entrée. Il ordonna à l'un d'eux d'aller chercher une soupe pour Niji et la laissa dans la cabine en lui interdisant d'en sortir sans son accord. Il s'éloigna en direction de la salle de commandement.
Modifié en dernier par Pyrna le dim. mai 07, 2017 20:16 pm, modifié 3 fois.
Avatar du membre
Pyrna
Prince Actarus
Prince Actarus
Messages : 137
Enregistré le : jeu. juil. 28, 2016 19:54 pm

Chapitre 5 : Première sortie.

Message par Pyrna »

Chapitre 5: Première sortie.
Quatre jours s'écoulèrent sans incidents notables. Horos profita de ces jours pour accélérer la cicatrisation de la côte cassée de Niji. Tous deux discutaient souvent sur des sujets aussi divers que l'Histoire ou les sciences. Ce soir-là, Niji était lancée sur la cuisine. En effet, depuis son arrivée, elle avait goûté toutes les soupes possibles de la Base et, à son avis, aucune ne méritait vraiment le nom de 'soupe'.

- « Franchement, Général! Elles sont vraiment infectes, vos 'soupes'! J'ai des aigreurs d'estomac rien que d'en parler! »

Horos lui répondit:

- « Mais ces soupes font parties de nos rations! Nous sommes tous logés à la même enseigne sur ce point! Aucun de nous n'a le privilège d'avoir une meilleure cuisine que les autres ... en tout cas, en ce qui concerne la soupe! ... Vous vous y ferez vite. »
- « Non, je ne suis pas d'accord, Général! Je comprends pourquoi vous vous faîtes battre à chaque fois par ... – Niji hésita quelques secondes sur le nom du robot – Goldorak! Ça n'a rien de surprenant avec une tambouille pareille! Si les soldats au mal au ventre à cause de leur dernier repas pendant un combat ... ils se font tuer, c'est logique! J'aimerais pouvoir vous préparer une vraie soupe, mais pour ça, il faut que j'aille faire des achats sur Terre. »

Horos avait une furieuse envie de rire. À chaque instant, Niji semblait savoir qu'il tentait de lui soutirer des informations et, malgré tout, elle lui donnait des leçons sur la conduite d'une guerre. À croire qu'elle voulait les aider à ravager son monde natal. Mais là, elle voulait retourner sur Terre et lui s'y opposait car il craignait qu'elle n'en profite pour leur échapper. Il décida de lui expliquer ses réticences.

- « Qu'est-ce qui me prouve que vous n'allez pas essayer de nous fausser compagnie dès que nous serons là-bas? Je ne tiens pas à vous voir disparaître à un coin de rue. »
- « Mais j'ai pas envie de m'enfuir, je veux vous faire découvrir la cuisine de ma planète! Je pense que ça pourrait améliorer les relations interplanétaires! ... Et puis, j'ai besoin de voir du ciel bleu, moi! Même quand on voit le Soleil, le ciel est toujours tout noir ici, ça me déprime! Et si je me mets à déprimer, je ne vous parle plus! »

Horos la regarda. Niji faisait la moue. Elle était si passionnée par leurs discussions qu'il sût qu'elle avait gagné. Il fallait lui céder pour pouvoir continuer l'expérience. Mais il pensa soudain qu'elle devait ignorer qu'il avait pris sa décision. Il se leva et lui fît signe de l'accompagner. Il la reconduisît, comme chaque soir, jusqu'à la porte de sa cabine. Là, il lui dit:

- « Je vais en parler avec Minos! Nous prendrons une décision ensemble! Mais si nous acceptons, ce sera à nos conditions. Et vous devrez sans doute nous donner quelque chose en échange. Vous êtes d'accord? »

Niji hocha la tête en soupirant avec force.

- « Je ne l'aime pas! Le Commandant Minos n'est pas sympa avec moi. Ni lui, ni la Sorcière ... En tout cas, ils sont moins gentils que vous, Général! Et je vous donnerai ... la chance de goûter à ma cuisine. »
- « Je crois bien que je vous ai demandé de ne pas appeler Minas comme ça! ... Et, même si j'apprécie de savoir que vous me trouvez plus 'gentil' qu'eux, je ne suis pas 'gentil' avec vous! Si je le souhaite, je peux vous faire abattre sans raison! ... Et Minos ne voudra jamais toucher à vos plats si personne n'y goûte avant : il a trop peur d'être empoisonné! – lui répondit-il avant d'ajouter en lui montrant la table où un bol de soupe fumant l'attendait – Maintenant, vous mangez et vous allez dormir! »

La jeune femme grimaça tandis que la porte se refermait entre eux. Horos se retourna et s'éloigna en cherchant de quelle manière il allait pouvoir convaincre Minos de l'utilité de cette sortie pour le bon fonctionnement de son expérience.
*****
Le lendemain, Horos vînt réveiller Niji de bonne heure. La veille au soir, il avait parlementé avec Minos jusque tard dans la nuit. Il était parvenu à obtenir ce qu'il voulait après avoir remarqué que Minos souffrait de tensions de la nuque. Il avait simplement menacé de ne pas le lâcher tant qu'ils ne seraient pas tombés d'accord, et Minos avait cédé pour pouvoir aller dormir. Ils allaient se rendre sur Terre à bord d'une navette équipée d'un brouilleur radar. Ils seraient accompagnés des deux gardes qui gardaient la porte de la cabine de la jeune femme. Niji lui sourit en sautillant sur place. Horos, qui tenait trois minuscules appareils dans le creux de sa main, la guida jusqu'à la navette. Il donna deux des objets aux gardes et alluma le troisième. Son apparence changea sous les yeux de Niji. Il avait maintenant l'air parfaitement humain. Aucun Terrien ne pourrait se douter que son sang était loin d'être aussi rouge que celui de la jeune femme. Niji regarda les gardes qui, eux, ressemblaient à deux Européens. Ils embarquèrent sous les yeux d'un Minos qui regrettait amèrement de s'être fait manipuler par Horos. La navette décolla et s'éloigna du Camp de la Lune Noire. Niji regardait le paysage à travers la baie vitrée. Soudain, une demi-sphère bleue et blanche s'éleva au-dessus de l'horizon lunaire. Niji réalisa alors qu'elle était une privilégiée pour les habitants de la planète qui l'avait vue naître. Elle se tourna vers Horos qui était assis à côté d'elle et qui, sans regarder le spectacle devant lui, manipulait boutons et manettes. Elle grimaça et lui dit:

- « Général!? Regardez par là! Devant nous! C'est beau, vous ne trouvez pas?! »

Horos leva le regard quelques secondes et répondit, jouant les blasés.

« Je ne vois rien de particulièrement beau! C'est juste votre planète! Elle vous semble belle mais c'est une idée que vous vous faîtes. J'ai déjà vu des mondes aux couleurs plus nombreuses. Et tous ont été conquis par l'Empire de Véga! Le vôtre ne fera pas exception dès que nous aurons vaincu le Prince d'Euphor et récupéré l'Antérak qu'il nous a volé quand son monde est tombé! »

Après avoir mentalement traité Horos de rabat-joie, Niji lui demanda.

« C'est quoi, ça, un Antérak, Général? Je vous ai déjà entendu dire ce mot mais j'ai pas osé vous poser la question, ce jour-là! »
« Un Antérak ...?! C'est comme ça que nous appelons les robots pilotés que nous envoyons pour vous conquérir! Mais, à chaque fois, Goldorak nous gêne dans nos projets! Maintenant, taisez-vous et laissez-moi piloter cette navette! Je ne tiens pas à ce qu'ils nous détectent! »

Niji posa son coude et continua à rêvasser en regardant la planète bleue. Soudain, des vers lui vinrent à l'esprit. Voulant vérifier leur musicalité, elle les prononça:
« Bille bleue et blanche
Sur un ciel d'un noir profond
Piqué d'étoiles »
Le Végan leva la tête et se tourna vers elle, l'œil interrogateur.

« Quoi ... Qu'est-ce que vous avez dit?! ... C'était ... assez beau, comme phrase! »

Niji le regarda, une lueur d'amusement dans les yeux et un sourire au bord des lèvres avant de répondre.

« Vous trouvez, Général! Donc vous êtes sensible à la beauté des choses ... C'est intéressant! Tout n'est peut-être pas perdu pour vous, alors! »

Le regard de Horos se fît froid et distant. Il n'appréciait pas vraiment le ton moqueur qu'avait utilisé la jeune femme. Il se retourna vers la console de pilotage, fit tourner un bouton et poussa une petite manette avant de s'appuyer sur le dossier du fauteuil. Niji, qui avait compris qu'il valait mieux qu'elle se taise, resta silencieuse tout le reste du voyage. Ils se posèrent enfin sur le toit d'un bâtiment. Alors qu'ils allaient sortir, Horos saisit le bras de Niji et lui passa une élégante montre au poignet. Elle regarda l'objet et sourit à l'extraterrestre.

« Merci, c'est gentil! Elle est jolie, cette montre! Mais normalement, quand on offre un cadeau d'une telle valeur à quelqu'un, on le met dans un joli paquet, Général! »

Horos regarda la jeune femme d'un air suspicieux. Elle se mordit la lèvre et il fronça les sourcils.

« Ce n'est pas un cadeau, Mademoiselle Kurozuki! Cet objet est équipé d'un petit générateur holographique qui vous donnera une apparence légèrement différente de la vôtre. Je ne tiens pas à ce qu'on vous reconnaisse dans la rue! »
« Et si j'ai envie de l'enlever, qu'est-ce qui se passera? » - demanda Niji, intriguée.
« Je vous le déconseille, à moins de vouloir mourir d'une décharge de lasernium. - Horos la regarda avant d'ajouter, un sourire mauvais sur les lèvres – Mais, d'après ce qu'on m'a dit quand j'étais enfant, c'est loin d'être une sensation agréable! ... Le bracelet est équipé d'un détecteur d'empreintes digitales. Et les miennes y sont mémorisées. Je vous promets de vous l'enlever quand nous retournerons sur la Base .... »

Niji regarda l'objet et hasarda.

« J'aimerais bien voir mon apparence, histoire de ne pas sursauter quand nous passerons près d'une vitrine. Vous imaginez, Général, ... si je fais un bond de côté parce que je ne sais pas à quoi je ressemble ...?! Tout le monde risque de nous regarder. » - Niji eût un petit rire nerveux.

Horos la prit par les épaules et la guida face à un miroir.


« Regardez-vous! Vous vous reconnaissez suffisamment, non? Les changements sont minimes, couleur de vos yeux, forme du visage, longueur des cheveux, uniquement des détails pour que les Terriens pensent, 'j'ai vu une femme qui ressemblait beaucoup à la scientifique disparue' au lieu de 'j'ai vu LA scientifique disparue'. C'est le but en ce qui concerne votre apparence ... Ah, et, évitez de m'appeler Général en public. Trouvez-moi un surnom, si vous le souhaitez! Tant qu'il n'est pas insultant, je m'en contenterai! »

Niji hocha la tête et regarda le reflet de Horos avec attention. Soudain, elle fit la moue. Elle se retourna vers lui et dit, en touchant le cou de l'extraterrestre en dessous de l'oreille:

« Euh, ... Général! Vous pourriez raccourcir vos cheveux jusque là, je voudrais vérifier quelque chose! »

Horos manipula le petit objet qu'il avait rangé dans la poche de son costume. Ses cheveux raccourcirent pour atteindre la taille souhaitée. Niji le regardait dans le miroir. Elle sourit au reflet de Horos.

« C'est bien ce que je pensais, vous lui ressemblez! - voyant le regard interrogateur du Végan, elle ajouta - À Shiro, ... mon mari! Avec une quinzaine d'années en plus, bien sûr. Mais je suis sure que, s'il était encore vivant, vous seriez son sosie! ... Ça vous dérange si je vous appelle Shiro, Général?! »

Horos regarda Niji, mi-intrigué, mi-amusé. La situation était des plus originales et promettait d'être intéressante pour son expérience. Cette ressemblance que Niji venait de noter pourrait bien être utilisable pour son projet. Il sourit en la regardant sous les yeux des deux gardes. Il se doutait que ceux-ci iraient faire un rapport à Minos dès qu'ils rentreraient à la Base mais il s'en moquait. Son expérience était prioritaire aux yeux du scientifique extraterrestre.

« Si vous voulez! Ça ne me dérange pas! Et c'est loin d'être aussi insultant que ce que je craignais. J'avais peur de vous entendre m'appeler 'l'extraterrestre'! »

Niji secoua la tête en regardant le reflet de l'homme de Véga.

« Pourquoi je vous aurais appelé comme ça? Ce n'est pas dans mon intérêt! Je vous l'ai dit ... je veux que nos mondes soient amis, pas que vous soyez repéré! Si vous avez confiance en moi, je ne vous trahirais pas! En plus, je suis certaine que vous êtes armés tous les trois et, même si vous ne me tuez pas, je me doute que j'aurais droit à une entrevue privée avec le Commandant Minos si je parle trop! Pas vrai, ... 'Shiro'?! »

Horos ne pût s'empêcher de sourire en entendant Niji l'appeler ainsi. Puis il lui répondit:

« Vous avez presque raison! Si vous nous posez un problème, vous aurez l'occasion de rencontrer Minos et Minas en tête à tête. Mais vous vous trompez sur un point ... je suis le seul à être armé! Eux ne sont là pour porter les achats que vous ferez, c'est tout! »

Niji regarda les deux gardes puis se tourna vers Horos.

« Ah, bon! Ils vont juste nous servir de porteurs! Alors, on aura les mains libres tous les deux! Moi pour prendre mes achats et vous pour me rattraper si je m’éloigne trop de vous! C’est super, ça! »

Ils sortirent tous les quatre et se dirigèrent vers le centre commercial. Niji et Horos marchaient devant et les deux soldats les suivaient.
*****
Cela faisait deux heures que Niji et Horos étaient entrés dans le supermarché et les gardes avaient maintenant les bras alourdis de plusieurs sacs de victuailles. Alors qu’ils passaient à la caisse, un petit homme chauve en costume de cowboy franchit la porte d’entrée à son tour, suivit de près par une jeune fille. Le cowboy se disputait avec elle.

- « Non, jeune fille, ce bon à rien n’a aucune excuse! S’il voulait travailler au Centre avec le Professeur Procyon, il n’avait pas à me demander de l’employer comme lad! Il trouve toujours le moyen de partir quand j’ai besoin de son aide! »
- « Mais enfin, papa! Tu sais très bien pourquoi il a dû partir. Le Centre a repéré des navettes, Goldorak va certainement sortir! Alcor et lui doivent être prêts en cas d’attaque des hommes de Véga! En plus, depuis qu’on a annoncé la disparition de l’exobiologiste qui devait faire ces conférences, le Centre est en alerte 24 heures sur 24! »

À peine Horos avait-il entendu le nom de Procyon qu’il tendit l’oreille pour glaner quelques informations sur la situation. La jeune fille qui parlait avec son père semblait connaître Goldorak et, peut-être même, le Prince d’Euphor. À peine eut-elle fini sa phrase que l’enfer se déchaîna au-dessus de leurs têtes. D’un même mouvement, les trois Végans regardèrent le toit du bâtiment, surpris d’entendre les tirs des navettes au-dessus d’eux. Niji se jeta sur Horos pour se blottir en tremblant contre lui.

- « Au secours, Shiro! Ils nous attaquent encore! » - cria Niji, apparemment paniquée. Horos la regarda, vaguement admiratif. Elle parvenait à avoir un accent de sincérité tout en ayant assez de sang-froid pour l’appeler 'Shiro'. Il réagit instinctivement en la poussant sous le comptoir de la caisse et en la protégeant du mieux qu’il pouvait. Qui avait dont eu l’idée saugrenue de lancer une attaque surprise sur le magasin où ils étaient allés faire des achats. Soudain, Horos comprit.

- « Minos! Espèce de traître! Tu vas me le payer cher! Attends un peu que nous rentrions! » - dit-il entre ses dents.

Vénusia, qui était tout près, s’approcha d’eux et s’adressa à Niji.


- « Surtout ne paniquez pas, madame. Goldorak va les éliminer rapidement! »

Horos dû feindre une quinte de toux pour masquer son fou rire quand Niji regarda la jeune fille, et, imitant à la perfection l’incompréhension et l’incrédulité, lui demanda sous les regards médusés des soldats de Véga.

- « Qui c’est ça, Goldorak ? »
- « Goldorak est le robot qui détruit les navettes de nos agresseurs à chaque fois qu’ils attaquent! C’est un Prince qui le pilote pour nous protéger! » - lui répondit Vénusia.

Profitant d’une accalmie dans les tirs, Horos, qui craignait que l’attaque ne les gêne pour quitter la Terre, saisit le bras de Niji et la tira vers lui. Il s’adressa à Vénusia.


- « Pardonnez-nous, mademoiselle, mais je pense que ma compagne et moi ferions mieux de sortir d’ici avant qu’ils reviennent et fassent écrouler le toit de ce bâtiment sur nous! »

Niji le regarda et hocha la tête.

- « Oui, tu as raison, Shiro! Il vaut mieux partir! – elle se tourna vers Vénusia et ajouta – Merci, mademoiselle! Et bonne chance! J’espère que vous en sortirez vivante! »

Horos, Niji et les deux soldats sortirent du magasin sous la deuxième charge de navettes. Soudain, une gigantesque ombre se profila sur le sol. Goldorak arrivait enfin et, avec Alcorak, ils commencèrent à éliminer les navettes une par une. L’une d’elle, dans une tentative désespérée d’échapper aux défenseurs de la Planète Bleue, passa en rase-motte au-dessus des trois extraterrestres et de leur prisonnière avant d’exploser, frappée par une décharge de pulvonium. S’en était trop pour Niji. Elle hurla, cette fois réellement terrorisée, avant de partir en courant pour tenter d’échapper aux explosions au-dessus de sa tête. Horos la prit immédiatement en chasse, imité par les deux gardes aux bras chargés. La jeune femme courût jusqu’à une ruelle où elle s’engagea avant de réaliser qu’elle ne menait nulle part. Elle se retourna et se retrouva face à quatre hommes à la mine patibulaire. L’un d’eux agita sa main et Niji vit une lame y briller. Il parla en avançant vers la scientifique qui, d’instinct, recula pour maintenir la distance entre eux et elle.

- « Alors, la belle! T’as eu peur des vilains-méchants extraterrestres? Tu t’es perdue en voulant leur échapper? Si t’es bien gentille avec mes potes et moi, peut-être qu’on te protègera quand ils reviendront! Qu’est ce que t’en penses, princesse? Tu pourrais commencer par nous prêter ta mon… »
- « Si tu me le permets, moi, je vais te dire ce que j’en pense, de ta proposition! » - l’interrompit une voix masculine dans son dos.

Niji, rassurée par cette voix devenue familière, soupira de soulagement. Le chef du gang se retourna et, bien incapable de voir celui qui venait de parler autrement qu’en ombre chinoise, il lui répondit:


- « Qu’est-ce que tu veux, mec! Tu veux faire mumuse avec elle, toi aussi? Mes potes et moi, on va passer en premier et après, tu pourras te la taper, si t’en veux un morceau! »
- « Ce comportement est vraiment abject! Tes amis et toi méritez une punition exemplaire! - il ajouta à l'intention de la jeune femme - Niji, viens ici! »

L’homme en ombre chinoise mit la main à sa poche et, peu à peu, son apparence changea. En quelques secondes, un casque doté d’ailes de chauve-souris apparût sur sa tête. Quand il sortit enfin de l’ombre, Horos, le visage déformé par un sourire méprisant, tenait une arme de poing au lasernium dans la main droite et la pointait sur les quatre Terriens. Niji se précipita vers lui et se cacha dans son dos en le remerciant à voix basse. L’un après l’autre, les loubards disparurent, désintégrés par les tirs précis de l’extraterrestre. Quelques secondes après la disparition du dernier membre du gang, les deux soldats arrivèrent enfin, essoufflés, avec les paquets qu’ils n’avaient pas lâchés.
Avatar du membre
Pyrna
Prince Actarus
Prince Actarus
Messages : 137
Enregistré le : jeu. juil. 28, 2016 19:54 pm

Chapitre 6: Règles de vie.

Message par Pyrna »

Chapitre 6: Règles de vie.
Niji, toujours blottie entre les épaules de Horos, le remercia encore.

- « Heureusement que vous êtes arrivé, Général! Je ne m'en serai pas sortie, sinon! Vous m'avez sauvé la vie! »

Il tenta sans succès de la voir par-dessus son épaule. Il l'attrapa par le coude et l'amena devant lui. La menaçant de l'arme qu'il tenait, il lui dit:

- « La prochaine fois que vous me faîtes ça, vous serez la première à goûter au lasernium de cette arme! Qu'est-ce qui vous a pris de vous enfuir? – Il rangea son arme avant de continuer en lui serrant le bras et en la plaquant contre le mur. Niji tenta vainement de se dégager – Je ne peux pas vous faire confiance ... cette sortie est la dernière que nous ferons sur Terre! »
- « Non, s'il vous plaît, Général, ... Shiro! - Horos tiqua. Niji se mordit la lèvre. - J'ai eu si peur quand cette navette a explosé derrière nous. Pitié! Je serai très sage, la prochaine fois!! Je ne voulais pas m'enfuir loin de vous! Juste m'éloigner des navettes qui attaquaient! »

Des deux mains, Niji avait de nouveau agrippé les habits de Horos. Il desserra légèrement sa prise sur le poignet de la Terrienne. Ce qu'elle disait avait un indéniable accent de vérité ... Niji avait parue soulagée quand il était intervenu. Elle aurait pu tenter de s'échapper pendant qu'il abattait ses agresseurs mais elle avait préféré rester près de lui ... se réfugiant dans son dos et saisissant son vêtement, comme pour s'empêcher elle-même de fuir sans qu'il en soit conscient. Peut-être méritait-elle une seconde chance. Mais avant, il faudrait qu'elle lui prouve que, quoi qu'il fasse ou dise, elle lui obéirait sans broncher.

- « Nous en discuterons plus tard! Pour l'instant, nous ne ferons pas d'autres sorties! - lui annonça-t-il avant d'ajouter - Et maintenant, on retourne à la navette et on tente de filer sans être vus par Goldorak! »

Il reprit son apparence humaine et Niji saisit son bras pour le suivre. Horos affermit sa prise.
*****
Ils marchèrent quelques minutes avant de repasser devant le magasin. Vénusia et Rigel étaient sortis et la jeune fille regardait le ciel dans lequel volaient encore Goldorak et la soucoupe triangulaire jaune qui l'accompagnait. Elle aperçut Niji et Horos et, leur faisant de grands signes, dit à son père:

- « Regarde, papa! C'est le couple de toute à l'heure! ... You hou!! Vous avez vu, madame, Goldorak les a toutes eues ...! »

Horos, qui regardait les deux appareils d'un œil mauvais, lâcha le bras de Niji. Toujours inquiète, celle-ci lui prit la main pour se rassurer. Il ne réagit pas. Les jambes flageolantes et la gorge sèche, elle chuchota.

- « Shiro, j'ai soif ... On pourrait aller boire un truc frais avant de rentrer, s'il te plaît? - Niji se tourna vers Vénusia avant d'ajouter - C'est bien fait pour eux! ... Je me suis fait agresser à cause de ces foutus extraterrestres! - puis elle leva les yeux vers Goldorak qui les survolait une dernière fois avant de rentrer - C'est vrai qu'il est beau, ce robot ..., pas vrai, Shiro!? - voyant que Horos l'ignorait, elle se retourna vers Vénusia - Vous connaissez le pilote? ... Vous avez dit que c'était un Prince, tout à l'heure! »

Vénusia hocha la tête et les rejoignit sous les cris de Rigel.

- « Oui, c'est le Prince d'Euphor - Horos sembla enfin réagir et écouta attentivement ce que disait Vénusia – Je l’ai rencontré, il y a quelques temps, quand l’un d’eux à envahit le Centre de Recherche du Professeur Procyon alors que je m’y trouvais. Je sais que sa planète a été détruite par ces monstres et il est venu ici pour protéger la nôtre! ... Vous avez eu de la chance de leur échapper! Leurs armes sont capables de vous désintégrer ... Et ils n'hésitent jamais pour s'en servir! »
- « Je sais, ... J'en ai déjà vu un le faire. J'étais derrière lui alors il ne me voyait pas ... Tu t'en souviens, Shiro? - Horos hésita quelques instants, se demandant de quoi elle voulait parler avant de comprendre que Niji disait à demi-mots qu'il avait abattu ses agresseurs. Il hocha la tête et elle ajouta - Mais ce n'est pas eux qui m'ont attaquée! ... C'était quatre voyous qui en voulaient à mon honneur! Heureusement, Shiro est arrivé et il leur a réglé leur compte! - La jeune femme se blottit contre Horos - Shiro est mon Chevalier Blanc et mon Château-Fort! C'est MON Prince! »

Horos la regarda en fronçant les sourcils. Il lui demanda:

- « Où est-ce que tu veux aller boire, Niji? »

Avant que celle-ci réponde, Vénusia la regarda, surprise.

- « Vous, ... vous appelez 'Niji'? Vous ne seriez pas la scientifique qui a disparu la semaine dernière, par hasard? »

Horos serra les dents en réalisant qu'il avait peut-être fait une erreur. Niji allait sans doute en profiter pour lui échapper définitivement. Niji regarda Vénusia, lâcha la main de Horos et se serra contre lui avant de répondre:

- « Est-ce qu'elle est mariée à un homme aussi gentil que mon Shiro? - Vénusia lui répondit que, d'après ce qu'elle savait, la scientifique était veuve et Niji ajouta en souriant - Alors, non, c'est pas moi! »

Horos regarda Niji, intrigué par sa réaction. Pourquoi ne tentait-elle pas de demander de l'aide à l'autre Terrienne. Mais Niji se retournait déjà pour chercher un bar du regard. Elle en montra un à Horos.

- « Là! Ça a l’air sympa! Il y a des parasols … on pourra être à l’ombre, comme ça! … Au fait, Shiro, je croyais que tu ne m’avais pas entendue, tu ne me répondais pas! »

Horos la regarda et se força à lui sourire.

- « Si, je t’avais entendue! … Excuses-moi, je réfléchissais en regardant ces deux appareils … - il se tourna vers les deux soldats - Suivez-nous, tous les deux! »

De nouveau, Niji prit la main du Végan qui, cette fois, la regarda, surpris par ce geste de familiarité. La jeune femme sourit et lui chuchota, tandis qu’ils s’éloignaient de Vénusia.

- « Elle pense qu’on est un couple! Alors il vaut mieux lui laisser croire que vous êtes mon mari, Général! Comme ça, elle ne saura pas que je suis LA scientifique!! C’est comme quand on se tutoie pour donner le change! … Vous comprenez? »

Horos hocha discrètement la tête et serra à son tour la main de Niji dans la sienne. Ils allèrent s’asseoir et Niji commanda quatre citronnades et un assortiment de gâteaux. Les soldats s’assirent à la table voisine de celle de Niji et Horos. Quand le serveur revînt avec leurs commandes, les deux soldats burent leurs verres cul-sec sous les regards furieux de Horos et amusé de Niji. Après avoir réglé la note, ils retournèrent à la navette et décollèrent, toujours protégés par le brouilleur radar. Épuisée par toutes les émotions qu’elle avait vécues, Niji s’assoupit pendant le trajet de retour. Horos la réveilla à leur arrivée à la base. Il récupéra la montre, raccompagna Niji à sa cabine et la laissa se reposer. Il devait aller à la Salle de Commandement pour y retrouver Minos et discuter avec lui. Le Commandant de la Base était en communication avec le Stratéguerre quand Horos arriva. Il s’approcha et s’agenouilla devant l’écran à ses côtés. Leur chef lui demanda comment avançait l’expérience. Peu disposé à mâcher ses mots, Horos répondit:

- « Grand Stratéguerre, les seules véritables difficultés que j’ai avec mon sujet viennent surtout des bâtons que certains prennent plaisir à me mettre dans les jambes! »

En disant ces mots, Horos regarda Minos avec rancœur. Celui-ci répliqua:

- « Tu m’accuses de quoi, Horos?! Ne viens pas me mettre ton incompétence à contrôler cette Terrienne sur le dos! Tu la laisses s’enfuir et après tu dis que c’est de ma faute! Elle était avec toi quand elle s’est échappée! Moi, j’étais ici, sur la Base! »
- « Oh, oui, toi, tu étais ici! C’est certain, puisque, une fois de plus, Goldorak et son ami ont détruit TOUTES les navettes! … D’ailleurs, est-ce que tu sais quel effet ça me fait de lui devoir ma vie! Si elle s’est enfuie, c’est parce qu’une des navettes que tu … »

Le Stratéguerre interrompit brusquement la dispute entre les deux hommes.

- « Qu’est-ce que tu as dit, Horos! Ta prisonnière s’est enfuie! J’espère que tu l’as abattue, au moins! »

Horos secoua la tête.

- « Non, Grand Stratéguerre, elle est toujours en vie, et elle est sur la Base avec nous … Laisse-moi t’expliquer ce qui est arrivé! Je l’ai emmenée sur Terre, avec son accord - dit-il en désignant Minos - et en compagnie de deux soldats. Mais il n’a rien trouvé d’autre à faire que de lancer une escadrille complète de navettes sur la ville où nous étions tous les quatre! L’une d’entre elles nous a survolés en rase-motte avant d’exploser. Niji, notre prisonnière, s’est échappée pour fuir la zone de combat! Je l’ai rattrapée et elle me prend pour un héros, maintenant! … C’est peut-être la seule chose positive que je tirerais de la tentative de Minos pour m’éliminer de son chemin! … Il a trouvé le moyen de m’aider à la contrôler! Maintenant, je vais pouvoir passer à une autre étape de mon expérience. Je vais lui donner certaines règles à suivre dans la Base. Ça devrait nous permettre de ne pas l’avoir en permanence dans les pieds. Et aussi d’éviter ce qui s’est passé il y a quatre jours, quand elle s’est montrée insolente avec toi, Minas et Minos! »
*****
Tandis que Horos était parti rejoindre Minos en Salle de Commandement, les deux soldats qui les avaient accompagnés sur Terre vinrent voir Niji, un peu gênés d’ignorer ce qui, dans les achats de la jeune femme, devait être conservé au frais et ce qui n’en avait pas besoin. Elle les aida à les trier, récupérant pour sa cabine les vêtements et quelques objets pour elle.
Le plus jeune des deux gardes lui demanda à quoi servait un sachet remplit de petites sphères multicolores. Niji ouvrit le paquet et en sortit une qu’elle posa dans la main du soldat. Voyant qu’il ignorait de quoi il s’agissait, elle en prit une autre, déplia le papier et mit la sphère dans sa bouche.


- « C’est un bonbon! Ça se mange, goûtez! »

Le jeune garde prit la bille et la porta avec le papier jusqu’à sa bouche. Niji l’arrêta et lui montra comment faire. Il la remercia et ses yeux pétillèrent quand il sentit le sucre fondre.

- « Comment vous vous appelez? - lui demanda-t-elle en le faisant s’asseoir sur le tabouret près de son lit - Et quel âge avez-vous? »
- « Mon nom … il n’est pas facile à prononcer pour la plupart des peuples de l’Empire. Il n’y a que les Arachniens qui arrivent à le prononcer correctement, peut-être parce que leurs rois sont un peu Palustri … Je m’appelle ÀçhùÎzaegrùms! - il murmura, comme s’il ne voulait pas que son collègue l’entende - J’aurai bientôt 15 ans! »
- « Ah, là, oui, votre nom est vraiment imprononçable pour moi! 'Zgrum-zgrums' … ça vous va, si je vous appelle comme ça? C’est plus facile et ça ressemble un peu! … - Zgrum-zgrums approuva d'un signe de tête, il avait l’habitude qu’on lui donne rapidement un surnom - Vous avez seulement 15 ans, Zgrum-zgrums!! - les yeux de Niji s'embuèrent alors que ses mains se posaient sous son nombril - Vous êtes encore un enfant! Pourquoi vous êtes devenu soldat? »
- « On est 13 enfants dans ma famille. Mes parents, … c’était un peu difficile pour eux de nous nourrir tous et je suis le plus âgé, alors, dès que j’ai été assez vieux, je me suis engagé! Comme ça, je peux les aider un peu avec ma solde! C’est pas beaucoup mais au moins, mes frères et sœurs mangent un peu plus! Pourquoi vous êtes triste, tout à coup, … Ça ne va pas!? Vous avez mal au ventre? Vous voulez que j’appelle le Général!? »
- « Non, ne le dérangez pas, ça va aller! Il faut que je me repose un moment, c’est tout! Quand il viendra me chercher, tout à l’heure, dîtes au Général Horos que j’ai besoin de dormir un peu! J’ai eu trop d’émotions aujourd’hui. Vous voulez bien lui dire ça? Et quand vous m’amènerez ma soupe ce soir, vous pourriez me mettre une poignée de riz avec, s’il vous plaît? Vous savez, les petites graines blanches ... Merci! »

Zgrum-zgrums hocha la tête, se leva et sortit de la cabine. Il patienta devant la porte mais Horos ne passa pas chercher Niji. Pas plus que les deux jours suivants ... Niji en profita pour apprendre à jouer aux cartes à Zgrum-zgrums. Le jeune soldat était un compagnon plutôt silencieux mais il ne la quittait que pour aller dormir ou pour les relèves avec ses camarades. Sa présence permettait à Niji de ne pas se sentir trop seule.
*****
Trois jours plus tard, Horos arriva à la porte de la cabine de Niji. Sachant qu’elle n’était pas réveillée, il entra et s’approcha de son lit et souleva le matelas où elle était allongée, l’envoyant rouler au sol.
- « Eh!! Non mais vous êtes malade, Général! On ne réveille pas les gens en les envoyant par terre! Et surtout quand on a pas donné signe de vie pendant 3 … »
- « Silence! Taisez-vous! Ne me parlez pas sur ce ton! Je vous rappelle que vous êtes notre prisonnière, Mademoiselle Kurozuki! Nous allons donc vous apprendre à respecter nos règles. Désormais, vous serez traitée en fonction de vos agissements envers nous et du respect des règles de la Base. Je vous ai préparé … »

Niji se rallongea sur le lit et, de nouveau, Horos renversa le matelas par terre.

- « Je ne me souviens pas de vous avoir autorisé à vous allonger! Et vous, mademoiselle?! »
- « Non, c’est vrai, mais laissez-moi au-moins m’asseoir un moment sinon, je risque de m’évanouir! D’accord, Général? »

Horos se radoucit un peu. Peut-être que le manque de sommeil et le revers qu’il venait de subir avec le sosie de la reine Astrida l’avaient rendu un peu agressif envers Niji.

- « D’accord, je vous autorise à rester assise sur le lit le temps que je vous explique comment nous allons fonctionner à partir de maintenant! - Niji s’assit sur le lit, le dos collé au mur - Vous aurez un capital maximal de 20 points chaque jour. J’ai fait une liste d’infractions qui vous coûteront de 1 à 20 points en fonction de leur gravité. - Niji soupira, persuadée qu’elle ne tarderait pas à perdre tous ses points. Comme s’il avait lu ses pensées, Horos ajouta - Si vous perdez tous vos points, la sanction sera immédiate, vous serez ramenée et enfermée ici et je ne viendrais pas vous voir jusqu’à ce que vous ayez récupéré la totalité de vos 20 points … à raison de 5 par jour - Niji soupira de nouveau, la tête commençait à lui tourner et elle se sentait mal. Horos pensa qu’elle soupirait face à la difficulté pour les récupérer et dit - Ne vous plaignez pas, Minas voulait que vous ne les récupériez que 1 par 1! Bien, voici les règles que vous devrez suivre : Si vous tentez de fuir ou que vous appelez notre chef 'Grand Escogriffe', vous perdrez immédiatement vos 20 points. Si vous surnommez Minas 'Sorcière' ou que vous venez en Salle de Commandement sans être accompagnée, vous perdrez 10 points. Vous perdrez 5 points si vous sortez de votre cabine ou du laboratoire sans mon accord alors qu’il n’y a pas de danger à y rester ou que vous me dîtes que vous n’avez rien fait de mal … - Horos s’interrompit en voyant Niji se mordre la lèvre inférieure et, sans hésiter, l’ajouta à la liste des infractions à 5 points tout en le précisant à Niji - Si vous manquez de respect à l’une des personnes qui commandent ici ou que vous refusez de m’obéir, vous perdrez 2 points et vous en perdrez 1 si vous manquez de respect à un soldat ou que vous gênez les manœuvres militaires. »
- « Général, je me sens pas bi... »

Niji s’effondra sur le côté, inconsciente et glissa au bas du lit. Horos se précipita vers elle.

- « Niji! … Gardes! »

Il appela d’une voix forte et la porte d’entrée de la cabine chuinta. Zgrum-zgrums et Minas entrèrent l’un derrière l’autre. Le jeune soldat eut un cri de surprise en la voyant au sol. Il ressortit pour aller chercher les brancardiers. Minas s’approcha en affirmant que Niji faisait semblant et la pinça à la main pour la forcer à réagir, sans succès. Horos la repoussa et souleva Niji pour la reposer sur le lit.
*****
Horos avait accompagné Niji à l’infirmerie. Elle avait sombré dans le coma et y était restée durant trois semaines. Trois semaines que Zgrum-zgrums et lui avaient passé à la veiller en alternance. Il était maintenant assis près d’un microscope et feuilletait le dossier médical de la jeune femme. Les résultats d’imagerie de son cerveau indiquaient une zone de celui-ci qui semblait être morte depuis plusieurs années. Mais rien qui ne soit irréparable pour la technologie des Végans. Il tenta de trouver son pouls et lui prit la main. Niji serra la sienne. Elle reprenait enfin conscience.

- « Vous aviez un traitement à prendre ! Pourquoi est-ce que vous ne me l’avez pas dit ! »
- « Et pourquoi je l'aurais fait ! J'ai peut-être pas envie de continuer dans l'état dans lequel je suis ! Vous ne le savez peut-être pas, mais il me manque un morceau de cerveau gros comme un œuf ! »

Horos la regarda fixement avant de lui répondre.

- « Si, je suis au courant! J'ai réussi à obtenir votre dossier médical! Et ce problème qui vous semble insoluble, notre médecine est capable de le résoudre. Le traitement prendrait sans doute quelques semaines mais vous pourriez récupérer toutes vos capacités. Rappelez-vous qu'il ne m'a fallu que quatre jours pour soigner votre côte cassée ... Vous ne la sentez plus, n'est-ce pas?! – Niji secoua la tête – Bien! Voulez-vous qu'on tente de le faire? Ça pourrait vous permettre de mieux suivre les règles que je vous ai données il y a trois semaines. »
- « Comment ça, ... trois semaines? Ça fait seulement 10 jours que vous m'avez amenée ici! Vous m'avez expliqué vos 'règles' tout à l'heure! »
- « Non, vous êtes restée inconsciente durant 20 jours! J'ai eu toutes les peines du monde à trouver la bonne molécule pour vous réveiller! Mais je connais un jeune soldat qui sera heureux de savoir que vous allez mieux! Il a passé toutes ses gardes à vous veiller pour que je dorme un peu et m'a demandé de le réaffecter. Il est maintenant votre garde personnel. »
- « Zgrum-zgrums?! C'est de lui dont vous parlez? »
- « J'ignore qui est ce 'Zgrum-zgrums'! Moi, je vous parle de ÀçhùÎzaegrùms! »
- « Waouh! Vous arrivez à le dire? Vous êtes fort! ... Moi, je l'appelle Zgrum-zgrums! »

Horos fronça les sourcils et sortit un papier et nota -1. Quand Niji lui demanda pourquoi, il lui répondit:

- « Manque de respect envers un soldat, ça vous coûte 1 point! »

Niji le regarda, incrédule.

- « Mais c'est pas un manque de respect!! J'arrive pas à le dire, son nom!! Je lui ai demandé s’il était d'accord et il m'a dit 'oui'!! C'est pas juste, ça! Demandez-lui, au moins, Général!! »

Niji se mordit la lèvre et Horos rajouta un -5.

- « Est-ce que je vais devoir vous expliquer celui-ci aussi? ... Je demanderai à ÀçhùÎzaegrùms si vous avez son accord pour l'appeler comme ça! Si c'est vrai, je vous redonnerais ce point, mais dans le cas contraire, je vous en enlèverai 7 supplémentaires!! ... 2 pour avoir tenté de refuser ma décision et 5 pour avoir affirmé que vous n'aviez rien fait de mal! On est d'accord?! »

Niji hocha la tête.

- « Bien, alors, est-ce qu'on le tente, ce traitement de votre cerveau?! »

Quelques minutes plus tard, Niji commençait une séance de soins. Et 2 heures plus tard, quand Zgrum-zgrums arriva et confirma que Niji avait son accord, elle récupérait son point injustement enlevé.
Modifié en dernier par Pyrna le dim. mai 07, 2017 20:46 pm, modifié 2 fois.
Avatar du membre
Pyrna
Prince Actarus
Prince Actarus
Messages : 137
Enregistré le : jeu. juil. 28, 2016 19:54 pm

Chapitre 7: Cauchemar.

Message par Pyrna »

Chapitre 7: Cauchemar.
Horos entra dans l'infirmerie. Niji avait repris conscience depuis deux semaines et, maintenant qu'il veillait à ce qu'elle se soigne, elle reprenait des forces à vue d'œil. Il ne comprenait toujours pas pourquoi les réactions de la jeune Terrienne ne lui avaient pas parues suspectes plus tôt. Depuis qu'il avait commencé le traitement de son cerveau, elle était moins agitée et semblait mieux contrôler ses réactions. Il savait que ce n'était dû qu'au traitement et à la molécule qu'il lui faisait prendre chaque matin au réveil. Deux jours plus tôt, Niji lui avait demandé s'il pouvait en modifier le goût, trop amer d'après elle, et avait promis que s'il y arrivait, elle la prendrait sans rechigner. Se souvenant qu'elle aimait les fraises, qu'elle lui avait fait goûter en tarte lors de leur sortie, il avait synthétisé le parfum et allait le lui faire tester. Il fallait à tout prix qu'il la garde en vie le temps qu'elle leur révèle ce qu'elle savait ... Et pour cela, elle devait suivre son traitement. Il s'approcha du lit et en souleva le pied pour réveiller la jeune femme. Elle hurla, surprise une fois de plus des façons cavalières qu'il utilisait pourtant tous les matins. Une seule raison expliquait la 'douceur' de Horos envers Niji: depuis qu'elle était tombée dans le coma, elle était nourrie par perfusion! Il avait pris l'habitude de secouer le lit de la jeune femme pendant qu'elle était inconsciente et mourait d'envie de la réveiller un peu plus durement.

- « Pourquoi vous me traitez comme ça, Général!? Je ne suis pas une bouteille de boisson à la pulpe d'orange, pour que vous me secouiez de cette façon! »
- « DE QUOI?! Peu importe! C'est l'heure de prendre votre médicament, Mademoiselle Kurozuki! ... Tenez! »
- « C'est pas bon ! - grimaça Niji en s'asseyant alors que Horos lui tendait le petit verre contenant le cachet vert pâle qu'elle devait laisser fondre dans sa bouche - Je vous l'ai déjà dit! Je le prendrais bien si ça avait un autre goût! »

Horos sentit l’énervement le gagner. Niji n'avait même pas tenté de goûter. Refusant de lui passer son caprice, il la saisit par le poignet et, tout en serrant, lui ordonna:

- « Prenez-le! ... À moins que vous ne préfériez perdre quelques points de bon matin!! - Niji soupira et céda, déposant le cachet sur sa langue. Soudain, elle sentit le parfum de fraise que Horos y avait ajouté et lui sourit. - Vous avez ajouté un goût de fraise! C'est délicieux, Général! Merci! Maintenant, je le prendrais toujours!! C'est promis! »

Niji posa son coude sur son matelas et le petit doigt en l'air attendit que le Végan l'imite. Voyant son regard interrogatif, elle lui dit :

- « Faites comme moi, Général! C'est pour sceller ma promesse! Allez, Général!! »
- « Non, c'est ridicule! Pourquoi devrais-je faire ça? »
- « Parce que, si vous refusez, je ne prendrais plus jamais mon cachet, je deviendrais incontrôlable et vous devrez me faire enfermer! »

Le visage de Horos s'éclaira d'un sourire mauvais tandis qu’il avançait d’une pas dans sa direction.

- « Et si je vous le faisais prendre de force, plutôt?! ... En vous l'enfonçant dans le fond de la gorge, par exemple! »

Nerveuse, la jeune femme se mordit la lèvre et Horos, impitoyable, lui ôta immédiatement 5 points. Comme Niji, qui ne comprenait pas ses raisons, protestait, il lui en enleva 6 supplémentaires en peu de temps, persuadé qu'elle mentait. Puis, l’auriculaire toujours levé pour sceller leur promesse, elle continua.

- « Allez, Général, faites-le!! ... Comme ça! - Niji lui prit la main et le força à l'imiter puis accrocha son auriculaire à celui de l'extraterrestre et ajouta – Moi, Niji Kurozuki, je promets que, tant que mon médicament aura aussi bon goût, je le prendrais sans hésiter! ... À vous, Général! Il faut que vous me promettiez de toujours parfumer mon cachet à la fraise! »

Horos soupira, conscient de se faire manipuler par la jeune Terrienne.

- « Très bien … Je vous promets que je lui donnerai toujours ce goût! Ça vous va? »

Niji hocha la tête, satisfaite puis lâcha le doigt de Horos.

- « Bon, ça, c'est fait! Maintenant, je voulais vous demander quelque chose, Général. Il faudrait qu'on retourne sur Terre. »

Horos lui lança un regard noir. Il avait pourtant été clair, elle ne retournerait pas faire des achats tant qu'elle ne serait pas soignée correctement et qu'elle ne lui obéirait pas aveuglément. Comme si elle avait deviné ses pensées, Niji secoua la tête avant d'ajouter:

- « Non, Général, c'est pas pour faire des courses, juste pour aller chercher deux ou trois choses chez moi ... Les papiers d'identité de Shiro, par exemple! Je ne veux pas qu'on me les prenne, c'est tout ce qui me reste de lui, maintenant! »
- « Nous verrons ce que nous pourrons faire pour les récupérer, mais vous, vous ne quitterez pas cette base! - lui répondit-il, une lueur étrange dans l'œil avant d'ajouter – En attentant, je veux savoir pourquoi vous n'avez pas pris votre traitement avant d'être amenée ici. Ensuite, je vous raccompagnerai à votre cabine, vous vous êtes assez reposée. Alors, pourquoi ne vous soignez-vous pas mieux? Et je veux aussi que vous m'expliquiez pourquoi vous n'avez pas demandé d'aide à cette Terrienne, quand nous étions sur Terre! »
- « Pourquoi je ne lui ai pas demandé son aide alors qu’elle connaît pilote de votre robot?! Et pourquoi je ne me suis pas bien soignée?! À quoi bon, je n'ai plus rien qui m'attache là-bas ... Je n'ai plus de famille, à part un frère qui a coupé les ponts ... Mon travail m'épuise et, en prime, je suis obligée d'assister à toutes vos attaques pour bien le faire! Ici, je suis nourrie, logée, blanchie, plutôt bien traitée pour une prisonnière, j'ai un garde personnel et je n'ai pas besoin de m'inquiéter de vos attaques. J'avais pas envie de continuer à vivre comme ça ... sans Shiro, j'avais l'impression de n'être qu'une ombre, un fantôme ... Alors, à votre avis, qu'est-ce que je préfère ... Je vous donne un indice, Zgrum-zgrums et vous, je vous aime bien!! »

Horos sourit, son expérience prenait une bonne tournure. Niji l'aimait 'bien'. C'était un début. Il se leva et décrocha la poche de perfusion du mur pour l'accrocher à un support mobile. Ensuite, il attrapa la main de la jeune femme et la força à se lever. Quand elle retrouva son équilibre, il la poussa devant lui et sortit de l'infirmerie.
Ils arrivèrent à un croisement et, à la surprise de Niji, il la fit tourner à gauche au lieu d’aller tout droit. Elle le regarda et lui demanda en montrant la coursive qu’elle pensait devoir prendre:


- « Euh, Général, ne le prenez pas mal mais, ma cabine est par là! »
- « Je sais très bien où est votre cabine, Mademoiselle Kurozuki! Je veux vous montrer un autre chemin … Il est un peu plus court! Suivez-moi! » - lui répondit-il, la lueur dans son œil éclairant toujours son regard.
- « Un chemin plus court! Pourquoi vous ne me l’avez pas montré avant, Général? »
- « Il passe trop près de ma cabine! Je ne veux pas que vous sachiez où elle est! J’ai donné des ordres à mes gardes pour qu’ils m’attendent devant la vôtre, aujourd’hui! »
- « Ah bon! Pourquoi?! Vous avez peur que je vienne vous agresser dans votre sommeil, Général? - le taquina Niji - … Vous savez, je n’ai pas le droit de sortir de ma cabine si vous ne me l’ordonnez pas ... C’est une de vos fichues règles! Alors je ne peux pas venir vous attaquer! »

Horos la regarda, le visage fermé. Il la poussa de nouveau devant lui, mettant fin à la discussion.

- « Avancez et arrêtez de discuter! »

Au grand soulagement de l’homme de Véga, Niji obéit. Ils s’arrêtèrent enfin près d’une porte et, intriguée, elle le questionna du regard. De toute évidence, il s’était encore trompé, cette porte n’étant pas celle de sa cabine.

- « Général … Je suis désolée de vous le dire mais ... c’est pas ma cabine! La mienne, elle est dans une ligne droite, et celle-là, il y a un virage à dix mètres par là.»

La lueur dans l’œil du Végan se fit plus intense. Il sourit à Niji, de plus en plus amusé. Il ouvrit la porte et poussa la jeune femme dans la pièce sombre.

- « Vous en êtes sure?! Pourtant, si vous regardez, vous verrez que vous êtes bien chez vous, ici! »

Il alluma la lumière et força Niji à se tourner pour voir l’intérieur de la cabine où il l’avait amenée. La Terrienne regarda autour d’elle. Cette cabine était meublée différemment de celle qu’elle avait quittée, inconsciente, un peu plus d’un mois plus tôt. Mais les meubles qu’elle avait devant les yeux lui étaient néanmoins familiers. Elle se tourna vers Horos, incrédule.
- « Ces meubles … ils ressemblent à ceux de mon appartement! … Mais c’est impossible! Certains sont des pièces uniques!! Où les avez-vous eus? »

Il la regarda et, feignant la surprise, lui répondit:

- « Ils ressemblent vraiment à ceux que vous aviez chez vous … vous êtes sûre? Alors … peut-être contiennent-ils les affaires que vous vouliez y récupérer?! Vérifiez donc! »

Niji se précipita vers un petit meuble, tira le tiroir du haut et, de plus en plus surprise, elle en sortit une enveloppe en papier kraft. Elle l’ouvrit et y trouva ce qu’elle cherchait, le passeport de Shiro et le sceau de son compte en banque. Ébahie, elle s’assit par terre et se mit à sangloter en serrant ces précieux objets. Horos allait sortir quand Niji parla de nouveau.

- « Comment avez-vous su, Général? … Comment avez-vous deviné que mes meubles me manquaient?! »
- « Pendant mon absence, - il parlait des trois jours où Niji était restée seule dans sa cabine à jouer aux cartes avec ÀçhùÎzaegrùms - vous avez dit à un jeune soldat que vous ne vous sentiez pas chez vous au milieu des meubles qui vous entouraient! … Et ÀçhùÎzaegrùms me l’a dit pendant que vous … dormiez! Je l’ai envoyé avec d’autres soldats pour récupérer vos affaires sur Terre. Je veux que vous soyez bien, ici! C’est important pour moi! … Qu’est-ce que vous en dîtes? Cette cabine vous plaît ou non? »

Niji essuya ses larmes d’un revers de manche, le regarda en souriant et hocha la tête. Elle se leva et ouvrit de nouveau le tiroir pour y ranger l’enveloppe où elle avait remis les papiers de Shiro. Elle glissa sa main à l’intérieur et Horos entendit un bruit semblable à un déclic suivit d’un autre. Quand Niji ressortit sa main, elle tenait un petit objet rond enveloppé dans un tissu coloré. Niji alla s’asseoir sur son lit.

- « Cet objet fait partie de mon héritage … Général, vous pourriez me passer la petite boîte qui est dans le tiroir du bas, s’il vous plaît? C’est ma boîte à bijoux! Elle me vient de mes ancêtres, elle aussi! »

Sans réfléchir, Horos lui apporta l’objet qu’elle demandait. Tout en le remerciant, elle désigna le fauteuil près du lit.

- « Asseyez-vous, Général! Ça ne vous coûtera pas plus cher! - Horos s’assit confortablement sur le fauteuil. Niji lui sourit de nouveau, pensive. - Ce fauteuil devait être celui de mon Shiro! Nous venions de l’acheter quand nous avons eu cet accident! Ils l’ont livré trop tard pour qu’il en profite. Je l’ai trouvé dans l’appartement quand je suis sortie de l’hôpital! Mon père avait ouvert aux livreurs - Niji posa la boîte à côté d’elle sur le lit, se releva et s’approcha du Végan. - Je vais vous montrer pourquoi Shiro avait choisi ce fauteuil, Général. » - elle s’appuya sur le bras du fauteuil et actionna une petite manette tout en poussant le dossier. Le fauteuil bascula légèrement en arrière. Horos se redressa, surpris par ce mouvement inattendu. Niji rit et il se détendit.
- « Il est confortable. Mais ça doit être facile de s’endormir dedans. » - dit Horos. Niji le regarda, stupéfaite.
- « J’en reviens pas! Shiro avait dit la même chose! Exactement! »

Niji retourna s’asseoir et ouvrit la boîte à bijoux. Elle en sortit un bracelet qu’elle plaça à son poignet. Elle déplia le petit tissu coloré et en sortit une pierre plate aux reflets irisés. Elle la mit contre le fermoir du bracelet et l’y encastra. Ensuite, elle glissa une vingtaine de fins bracelets dorés à son poignet. Horos, toujours assis dans le fauteuil de Shiro, la regardait faire avec attention.

- « Voilà, maintenant, je vais aller mieux! Cette pierre, - d’un geste, elle découvrit la pierre irisée encastrée dans le fermoir de son bracelet - est sensée guérir celle qui la porte! C’est une vieille légende de ma famille ... On l’appelle la Pierre du Prince Cadet. »

Horos fronça les sourcils, l’impression de familiarité qui ressentait en entendant ce nom le gênait. Il attrapa le poignet de Niji et, lui tordant à moitié le bras, examina la Pierre. Il lui semblait y voir un dessin gravé. Il la questionna sur cette légende. Leur discussion se prolongea jusqu’à ce qu’il la quitte pour aller dîner.
*****
Niji s’était endormie sur son lit. Elle commença à s’agiter dans son sommeil et à murmurer inintelligiblement. Elle rêvait aux derniers instants de bonheur qu’elle se souvenait avoir partagé avec son mari. Il l’avait invitée à sortir avec leurs amis et leur famille pour fêter le bébé qui n’allait plus tarder à naître. Niji était enceinte de sept mois et son ventre était si rond que, en plaisantant, la frêle jeune femme disait qu’elle avait l’impression d’être un énorme ballon de baudruche. Shiro affirmait qu’il avait déjà choisi les prénoms de cet enfant. Si c’était un garçon, ils l’appelleraient Kazuo puisqu’il serait leur premier fils et une fille serait nommée Hoshiko. Niji continua à s’agiter dans son sommeil. Shiro et elle étaient ensuite partis avec le frère jumeau de son mari. Dans un virage, la vie de la jeune femme avait basculé à jamais. Elle avait, en quelques secondes, perdu son mari et l’enfant qu’elle portait. Quand elle était sortie du coma, six mois plus tard, elle était veuve et son ventre était vide de toute vie. Le double choc l’avait brisée. Niji se réveilla en sueur et, durant quelques secondes, se demanda où elle était. Elle se leva et, tâtonnant dans l’ombre, elle sortit de la cabine où Horos l’avait amenée quelques heures plus tôt. Perdue, elle traversa la coursive et s’accroupit, encore terrifiée par son cauchemar, contre la paroi. Les deux gardes à sa porte se regardèrent et l’un d’eux dit à l’autre:

- « Je vais la faire rentrer, toi, va chercher le Commandant! Il saura certainement quoi faire avec la prisonnière! »

L’autre soldat partit en courant et revint quelques minutes plus tard accompagné non par Minos mais par Minas. Ils trouvèrent le garde resté devant la porte accroupi, la tête et le torse dans une gaine d’aération. Niji avait disparu. Minas demanda:

- « Où est-elle? »

Niji hurla depuis la gaine d’aération où elle s’était réfugiée pour échapper au soldat. Celui-ci en sortit à reculons, le visage tuméfié et le nez en sang. Visiblement, Niji ne se laissait pas faire. Minas, qui n’était pas la personne idéale pour la calmer, commença à la menacer sans remarquer que Zgrum-zgrums et le chef des gardes de Horos venaient de tourner du couloir voisin. Le garde fit signe à son jeune collègue de rester et de les surveiller pendant qu’il allait, de son côté, prévenir le Général. Zgrum-zgrums s’accroupit et chuchota, le visage près d’une petite bouche d’aération qui communiquait avec la gaine où Niji se cachait.

- « Ne vous inquiétez pas, Madame Niji! Le Général sera bientôt là! Mon chef est allé le chercher! »

Et, en effet, quelques secondes plus tard, la voix de Horos résonnait dans le couloir de la cabine de Niji.

- « Tous les deux, - il s’adressait aux deux soldats qui étaient de garde devant la porte de Niji. Ils se mirent au garde à vous. - Toutes mes félicitations, vous venez de vous porter volontaires pour participer un petit vol de reconnaissance au-dessus de Tokyo, demain matin à l’aube! Allez vérifier l’armement de vos navettes! … ÀçhùÎzaegrùms! - le jeune soldat se releva et s’approcha de Horos en tremblant, oubliant même de se mettre au garde-à-vous. Celui-ci ne releva pas, malgré sa contrariété - sors-la de cette gaine! - Zgrum-zgrums obéit et Horos se tourna vers Minas, qui fulminait de le voir intervenir - Minas! J’exige une explication! Qu’est-ce que tu allais faire à ma prisonnière! Je t’ai déjà dit que, pour tout ce qui la concerne, c’est à moi d’intervenir! Minos et toi, vous n’avez pas à vous en mêler! »

- « Horos, elle est sortie de sa cabine, j’espère au moins que tu la sanctionneras pour ça! » - lui répondit Minas en s’éloignant.

- « Je sais très bien ce que j’ai à faire, Minas! Si les circonstances l’exigent, je sais me montrer ferme! Mais je suis le seul à pouvoir décider de ce que j’ai à faire avec elle! » - répliqua sèchement Horos.

Guidée par Zgrum-zgrums, Niji sortit enfin de la gaine d’aération. Horos l’attrapa par le col de sa chemise et la poussa dans sa cabine, furibond. Il ferma la porte derrière lui, laissant un Zgrum-zgrums paniqué de l’autre côté. Il hurla après Niji qui se recroquevilla par terre, là où elle était tombée quand il l’avait fait entrer.


- « Pourquoi êtes-vous sortie? Qui vous y a autorisée? Il n’y avait aucun danger à rester à l’intérieur! Je vous enlève 5 points supplémentaires … Et comme vous en avez déjà perdu 11 autres aujourd’hui, il ne vous en reste plus que 4! - Voyant que Niji restait silencieuse et prostrée, il ajouta - Alors j’attends vos explications! »

Niji le regarda, la peur au ventre. Reprenant peu à peu son calme, elle lui raconta son cauchemar. Voyant qu’elle était vraiment terrifiée par son rêve, Horos, sans lui redonner ses points perdus, la fit se recoucher et s’assit dans le fauteuil de Shiro pour attendre qu’elle se rendorme. Avant de se rendre compte qu’elle dormait, il s’assoupit lui aussi, épuisé par toutes ses nuits de veille auprès d’elle.
Modifié en dernier par Pyrna le dim. mai 07, 2017 21:17 pm, modifié 4 fois.
Avatar du membre
Pyrna
Prince Actarus
Prince Actarus
Messages : 137
Enregistré le : jeu. juil. 28, 2016 19:54 pm

Chapitre 8: Fête improvisée.

Message par Pyrna »

Chapitre 8: Fête improvisée.
Quand Horos se réveilla cinq heures plus tard, il mit quelques instants à savoir où il se trouvait. Niji se retourna dans son lit, ce qui attira son attention et lui permit de se souvenir des évènements de la nuit. Il s'était endormi dans le fauteuil en la veillant. Il se leva et sortit sans bruit de la cabine. Zgrum-zgrums était là, discutant devant la porte avec son chef, leur garde ne se terminant qu’une heure plus tard. Il les rassura.

- « Elle dort encore! Je vais lui chercher son traitement et je la réveillerai en revenant! Ne quittez pas votre poste. Je crains que Minas ne vienne encore lui chercher des noises. Soyez vigilants! »

Au garde-à-vous, les deux gardes répondirent en chœur:

- « Bien, Général! »

Une quinzaine de minutes plus tard, la porte s'ouvrit à nouveau. Niji regarda dehors et les salua.

- « On est le combien, aujourd'hui? ... Avec tout ça, je ne sais plus où j'en suis, moi! »

Zgrum-zgrums se mit à compter sur ses doigts mais, avant qu'il réponde, l'autre garde dit:

- « Sur Terre, c'est le 19 décembre! Pourquoi vous voulez le savoir? »

Niji jeta un regard à Zgrum-zgrums, un sourire mystérieux sur les lèvres, puis répondit avant de refermer la porte de sa cabine:

- « Euh, ... pour rien! C'est juste comme ça! ... Pour vérifier un truc! »

Quand Horos revint, le garde lui signala que Niji s'était réveillée. Il hocha la tête et entra dans la cabine de la jeune femme.

- « Niji?! Vous êtes visible? » - demanda-t-il.
Une réponse lui parvint de la cuisine. Passant la tête dans l'ouverture, il dit à la jeune femme qui regardait dans le réfrigérateur.

- « Vous faites comme chez vous, c'est bien! »
- « Je cherche les œufs? J'en ai besoin pour faire le gâteau! »
- « Un gâteau? ... Pourquoi voulez-vous faire un gâteau? ... Les œufs sont à la cambuse des officiers ... Vous en voulez combien? »
- « Euh ... Dix! C'est l'anniversaire de Zgrum-zgrums, Général! Il faut un gâteau! Un gâteau pour nous quatre plus les deux gardes qui seront devant ma porte ce soir et le Commandant Minos! ... Il ne pourra pas dire que le gâteau est empoisonné si on l'a tous goûté avant! On mangera à 19 h ... Faites-vous élégant, d'accord! »

Horos regarda Niji, surpris. Minos la maltraitait dès qu'il en avait l'occasion et la Terrienne voulait lui donner une part de gâteau.

- « Minos est invité aussi, alors! »
- « N'exagérez pas, Général! Je veux bien être essayer d’être gentille mais je lui préparerai un bento! Comme ça, il mangera comme nous, ... mais dans son coin! »

Horos sourit, au bord du fou rire. Niji ne perdait pas le nord. Elle était d'accord pour inviter le Commandant au repas mais pas pour qu'il entre dans sa cabine. Il retourna vers la porte et l'ouvrit. La relève allait commencer. Il ordonna au garde qui allait partir d'aller sur le champ chercher les œufs pour Niji et leur annonça, à lui et à Zgrum-zgrums, qu'ils étaient conviés à un repas le soir même sous les regards envieux de leurs collègues. Zgrum-zgrums demanda à Horos.

- « Euh, Général? On est obligés de venir? »
- « Oui, ÀçhùÎzaegrùms, c’est obligatoire! Même pour moi! Le seul invité qui est autorisé à ne pas venir, c’est le Commandant Minos … Il faut que je le prévienne! - il se tourna vers l'intérieur de la cabine et ajouta - Niji! Je vais aller voir Minos pour lui annoncer qu’il mange comme nous, ce soir! Je reviens! »

Horos sortit et se dirigea vers le mess des officiers où il était sûr de trouver le Commandant. Il croisa le soldat qui revenait avec les œufs.
*****
- « Ah, Minos! Il faut que je te dise quelque chose ... Ce soir, tu ne mangeras pas le repas du mess ... Moi non plus, d'ailleurs! Notre prisonnière nous prépare un repas! »
- « Il n'est pas question que je mange avec elle, Horos! Je ne veux pas la voir, elle me donne plus de migraines que Minas! »

Horos le regarda avec un léger rire. Il lui répondit:

- « Je n'ai jamais dit qu'elle t'invitait dans sa cabine, Minos! J'ai dit qu'elle nous préparait un repas! Il te sera livré ici! Par contre, moi, je mangerai avec elle! »

Minos regarda Horos, surpris et furieux tout à la fois.

- « QUOI! Horos, tu ne vas quand même pas partager un repas seul avec elle! Ce serait une grave erreur et je devrais en référer au Stratéguerre, si tu le faisais! »
- « Non, je ne serais pas seul, c'est un repas d'anniversaire! Celui de ÀçhùÎzaegrùms, pour être précis! »
- « Si tu n'es pas seul avec elle, alors je n'ai rien à dire! Qui mangera avec vous, tu le sais? »
- « Il y aura Niji, Îrùclaed, - c'était le nom du garde de Horos - ÀçhùÎzaegrùms et moi. Plus les gardes qui seront à l'extérieur de la cabine et toi, bien sûr! ... Et, au fait, à propos des gardes de Niji, à partir de ce soir, ce seront mes propres gardes qui surveilleront sa porte! Vu ce qui s'est passé cette nuit, je ne veux plus que ce soit n'importe qui! Je vais modifier leur planning! Au moins, je suis certain que c'est moi qu'ils viendront chercher en cas de problème! »

Horos attrapa deux fruits sur une table et, tout en mordant dedans, planta Minos au milieu du mess pour rejoindre la cabine de Niji.
*****
La relève était finie lorsque Horos arriva. D'un coup d'œil, il remarqua que Zgrum-zgrums n'était pas à son poste. Il demanda à Îrùclaed:

- « Où est ÀçhùÎzaegrùms? »

Le soldat désigna la porte derrière lui en répondant.

- « Ta prisonnière lui a demandé d'entrer, Cousin! »
- « Comment ça? ... - Horos ouvrit la porte et appela - Niji!? ÀçhùÎzaegrùms!? »

Il entendit la voix de la jeune femme qui sortait de la cuisine et les surpris devant les fourneaux. Niji venait d'expliquer à Zgrum-zgrums comment préparer le riz et le jeune soldat attendait que l'eau commence à bouillir, un verre de riz à la main. Niji regarda Horos en souriant et lui demanda ce qu'il voulait. Le Végan sortit un petit flacon de sa poche, l'ouvrit et en tira un cachet qu'il lui tendit.

- « Ah, oui! Mon médicament! Merci, Général! - elle le prit et le mit dans la bouche. Elle se tourna ensuite vers Zgrum-zgrums - Ch'est bon, là, elle bout! - Le jeune soldat versa le riz et regarda Niji en attendant ses instructions. Elle lui dit – Tu remues un peu et tu remets le couvercle! »

Dès que Zgrum-zgrums eût remué le riz, Niji les poussa, Horos et lui, hors de la cabine en leur disant:

- « Je lui apprends à préparer du riz ... parce que, quand on est allés sur Terre, le soir en rentrant je lui avais demandé de mettre une poignée de riz avec la soupe, et il l’avait fait ... en quelque sorte. Il avait mis du riz cru dans une petite coupelle à côté de mon bol de soupe. - Horos ne pût s’empêcher de sourire de la touchante maladresse du jeune soldat. Niji le poussa vers l’extérieur. - Maintenant, sortez, allez, zou! J’ai encore plein de choses à faire pour ce soir. - elle regarda Horos d’un air gêné avant d’ajouter avec un sourire désarmant - Désolée, Général, mais on ne pourra pas beaucoup discuter aujourd’hui! Je vais être devant les fourneaux jusqu’à 18 heures, au moins! Vous ne m’en voulez pas, hein!? … Si vous voulez, vous pourrez venir à partir de 17 h 30, d’accord! »

Horos soupira avant de répondre à Niji.

- « D'accord, je serai là à 17 h30! Préparez-nous quelque chose de bon, d'accord!! Peut-être que ça aura un effet positif sur votre vie ici! »

Avant de fermer la porte, Niji sourit à Horos. Elle avait prévu de leur préparer quelque chose de bien meilleur que cette chose infâme qu’ils osaient appeler ‘soupe’. Horos s’éloigna pour aller travailler sur le planning de ses gardes. Zgrum-zgrums s’assit devant la porte et commença sa garde avec Îrùclaed qui resta sur ordre du Général.
*****
Plusieurs heures s’écoulèrent pendant lesquelles Niji prépara le dîner pour ses invités. À 17 h, deux gardes de Horos vinrent prendre la relève de Zgrum-zgrums et d’Îrùclaed pour qu’ils puissent aller se préparer. Vingt minutes plus tard, Horos qui, pour l’occasion, avait pris l’apparence de Shiro était à la porte de Niji. Il sonna et attendit quelques instants qu’elle l’invite à entrer. Quand elle lui ouvrit enfin, elle portait un peignoir de bain blanc et ses cheveux étaient enveloppés dans une serviette, visiblement mouillés. Toujours souriante, elle s’effaça du chemin et il entra.

- « Excusez-moi pour l’attente, Général, je prenais un bain! Je vais finir de me préparer! Faites comme chez vous, mais interdiction d’entrer dans ma cuisine! Je ne veux pas que vous gâchiez la surprise!! »

Horos s’assit sur le fauteuil de Shiro et Niji disparût dans sa salle de bain. Quand elle en ressortit, un quart d’heure plus tard, elle portait un élégant kimono et ses longs cheveux noirs étaient détachés et couvraient ses frêles épaules. Une barrette y maintenait une fleur de camélia rose en papier. Elle sourit au Végan en baissant timidement les yeux. Il la regardait, intrigué par le manège de la jeune femme. Il avait la vague impression qu’elle tentait de lui plaire et cela l’amusa beaucoup. Elle se mordit la lèvre et le regard de l’extraterrestre se durcit instantanément avant de se radoucir de nouveau dès que le geste de Niji cessa. Depuis quelques jours, Horos n’avait plus besoin de lui dire quoi que ce soit quand elle le faisait. Un simple froncement de sourcils suffisait amplement à la stopper.

- « Ce kimono vous va très bien, Mademoiselle Kurozuki! »

Niji rougit du compliment et répondit:

- « Merci, Général! Je … je le portais le jour où j’ai fait la rencontre de Shiro. - Niji déglutit avant d’ajouter, une pointe d’émotion dans la voix - Il aimait beaucoup ce kimono! »

Elle mit la table puis s’assit face à Horos sur l’un des sièges. Ils continuèrent à parler pendant près d’une heure avant qu’une sonnette ne retentisse dans la cuisine, annonçant la fin de la cuisson du plat principal. C’est à cet instant que Zgrum-zgrums et Îrùclaed sonnèrent à la porte. Horos et Niji se regardèrent, regrettant tous les deux d’être interrompus en pleine discussion. Niji se dirigea vers la porte et ouvrit aux deux soldats. Ils portaient tous les deux un uniforme de parade. Niji leur sourit, ravie de voir qu’ils avaient fait l’effort de venir bien habillés.

- « Bienvenue, mes chers invités, entrez, nous allons prendre un apéritif … - Niji les guida tous les trois dans la partie de sa cabine qui lui tenait lieu de salon et les plaça. Zgrum-zgrums s’installa à la gauche de Niji et Horos à sa droite. Îrùclaed hérita du siège face à la jeune femme. Niji apporta quatre verres décorés et remplis de jus de tomate, des épices et des biscuits apéritifs et les posa sur la table. - Voilà un apéritif sain et sans alcool pour tous! J’en ai préparé aussi pour les deux gardes et le Commandant Minos! … Je voudrais porter un toast - Niji leva son verre, rapidement imitée par ses invités - à Zgrum-zgrums, dont c’était l’anniversaire aujourd’hui! - Le jeune soldat de Véga la regarda, bouche bée. Il n’en revenait pas qu’elle se soit souvenue de ce qui, pour lui, n’était qu’un détail. - À Zgrum-zgrums! »

Horos et Îrùclaed répondirent d’une seule voix:

- « À ÀçhùÎzaegrùms!! »

Le jeune soldat étouffa un sanglot. Niji le regarda, inquiète. Zgrum-zgrums vit son regard et lui expliqua:

- « On ne m’a jamais souhaité mon anniversaire, chez moi! On était bien trop pauvres à la maison! Alors, ce jour-là, mes parents me disaient juste qu’ils m’aimaient et qu’ils étaient fiers de moi! Mais j’avais pas le droit à un repas spécial! … Le seul jour où on mangeait un repas spécial, - il regarda Horos et Îrùclaed, guettant un signe de désapprobation. Comme ils ne réagissaient pas, il ajouta - c’était le jour de la Grand Fête! Maman prépare toujours un plat de viande à cette occasion. »

Niji se leva et prit le jeune soldat dans ses bras.

- « Et bien, aujourd’hui, Zgrum-zgrums, tu y as droit! »

Après l’apéritif, Niji leur servit un velouté aux champignons, un rôti accompagné du riz que Zgrum-zgrums avait fait cuire plus tôt. Enfin, arriva l’heure du dessert. Niji disparût en demandant à Horos de la suivre, prétendant avoir besoin d’aide pour préparer un détail de dernière minute. Quand ils furent dans la cuisine elle lui demanda de retourner dans le salon et d’éteindre la lumière. Il la questionna et, ayant eût sa réponse, s’exécuta. Niji entra quelques secondes plus tard dans le salon en portant un énorme gâteau au chocolat couvert de 15 bougies allumées. Elle le déposa sur la table et Zgrum-zgrums lui demanda:

- « Euh, Madame Niji, c’est quoi, ces petits bâtons? Il faut les éteindre, sinon, ils vont abîmer le gâteau! Vous voulez bien que je m’en occupe?! »

Niji, qui était allée chercher une bouteille de vin, sourit en servant Horos et Îrùclaed avant de répondre au jeune soldat.

- « Ce sont des bougies, chacune d’elle représente une année de ta vie! Tu dois souffler dessus pour les éteindre! Mais avant, … tu dois faire un vœu secret et un autre auprès de chacun de nous! »

Îrùclaed et Horos comptèrent mentalement les bougies et ce dernier fronça les sourcils. Il allait intervenir quand son garde le prit de vitesse, un sourire ironique au coin des lèvres.

- « Les scientifiques Terriens ne savent pas compter, on dirait! Il manque 2 bougies pour faire 17 ans! »

Zgrum-zgrums baissa le regard, visiblement désireux de se faire oublier. Horos le regarda, soupçonnant que le jeune garçon avait menti sur son âge. S’il avait seulement 15 ans et non 17, il s’était donc engagé à 13 ans et demi. C’était encore un enfant. Il n’avait même pas l’âge d’en avoir lui-même! Excédé, le Végan tourna la tête vers Niji. Elle prit la parole pour défendre le jeune soldat.

- « Non, il n’en manque aucune! Vas-y, fait ton vœu secret Zgrum-zgrums et souffle pour éteindre toutes les bougies. Après tu nous diras tes autres vœux! »

Horos et Niji se regardèrent, silencieux, tandis qu’il soufflait sur les bougies et faisait voler la poudre de cacao sur eux deux. La jeune femme riait encore, le visage et les cheveux couverts de chocolat, quand elle mit Îrùclaed et Zgrum-zgrums à la porte avec les repas des gardes et de Minos. Elle rejoignit Horos et lui passa un gant humide pour qu’il se lave. Devant le résultat peu convaincant, elle prit les choses en main et lui nettoya le visage. Ensuite, Niji lui demanda d’enlever sa chemise pour qu’elle la nettoie aussi. Comme il hésitait, elle lui dit:

- « Général, je ne peux décemment pas vous laisser sortir de ma cabine dans cet état! Votre chemise est sale parce que j’ai mis trop de cacao sur le gâteau! Je vais la laver et vous prêter une de celles de Shiro, en attendant! »

Sans se faire trop prier, Horos céda. Il pensait qu’il pourrait profiter de ce contretemps pour continuer à discuter avec elle. Niji ouvrit un placard et posa une pile de chemises d’homme sur le lit. Horos, torse nu, s’assit à côté pour en choisir une et l’enfiler. La jeune femme alla dans la salle de bain pour se déshabiller et lancer une lessive et, quand elle revint, Horos, épuisé, s’était endormi, couché en travers du lit. Elle sourit en lui demandant à voix basse :

- « Et je fais quoi, maintenant, Général?! Je vous réveille de la même façon que vous l’avez fait avec moi ou je vous laisse dormir un peu? J’ai une idée! Je vais réfléchir à ça pendant que je raconte ma journée à Shiro. - elle se dirigea vers le meuble où se trouvaient les papiers de son mari et en sortit un cahier. Elle l’ouvrit et commença à écrire, tout en regardant, pensive, le Végan couché sur son lit. Sur une page vierge, elle traça un tableau qu’elle remplit d’une écriture distinguée. Après en avoir déchiré la page du tableau, elle ferma le cahier et le rangea dans le tiroir. Puis elle mit le tableau dans l’enveloppe en papier kraft. - Shiro, je te confie cette feuille de papier, ne la perd pas! - Elle se tourna vers Horos, toujours endormi. Après avoir sorti et étendu sa chemise, elle le déchaussa et l’installa confortablement sous les couvertures. Il se tourna sur le côté, libérant un peu de place. Elle en profita pour s’allonger sur le drap et s’endormit rapidement.
Elle se réveilla vers minuit, surprise de sentir quelqu’un à ses côtés dans le lit. Horos se retourna dans son sommeil et son bras se posa sur Niji. Son visage près des cheveux de la jeune femme, il marmonna:


- « Ça sent bon! C’est un gâteau au chocolat? »

Niji se rendormit en souriant, rassurée par la présence de l’extraterrestre près d’elle. Quand elle se réveilla de nouveau, Horos lui tournait le dos. Il devait être 5 h du matin et elle sortit un livre et se tourna sur le côté. Soudain, elle sentit de nouveau le bras de Horos autour de sa taille. Il s’était retourné sans qu’elle s’en rende compte. De nouveau, son visage près des cheveux de Niji, il parla dans son sommeil:

- « Qu’est-ce que tu as mis comme parfum, je connais cette odeur! »
- « Je dois avoir un peu de cacao dans les cheveux, Général. C’est pour ça. »

Horos ne réagit pas. Quelques minutes plus tard, n’osant pas bouger, elle murmura:

- « Général?! Votre bras commence à être lourd, là! Vous pourriez l’enlever, s’il vous plaît? »

Horos grogna puis, soudain, se réveilla et cria de surprise.

- « Qu’est-ce que vous faites dans mon lit, vous? »
- « C’est MON lit, Général! - répondit Niji. Elle décida de le taquiner un peu et ajouta, malicieuse - Et c’est très désagréable de voir comment vous réagissez après la folle nuit d’amour qu’on a passé ensemble! - Voyant le regard paniqué de l’homme de Véga, elle ajouta – Vous m’avez réveillée en plein milieu de la nuit pour me prendre dans vos bras! On a parlé un moment et après … Ne me dîtes pas que vous avez oublié notre étreinte, Général, c’était torride! »

Horos s’assit sur le rebord du lit, tentant de se souvenir de ce qui c’était passé la veille en se demandant s’il avait trop bu. Il la regarda et Niji, après l'avoir fait mariner un moment, lui sourit:

- « Mais non, Général! Je plaisante! Vous vous êtes endormi pendant que je lançais la lessive et je vous ai laissé dormir ... Il ne s’est rien passé, en dehors du fait que vous m’avez réveillée vers minuit en vous retournant. »

Soulagé, Horos se rhabilla comme la veille et, après avoir remercié Niji, il sortit de sa cabine.
Modifié en dernier par Pyrna le lun. août 22, 2016 02:58 am, modifié 4 fois.
Avatar du membre
Pyrna
Prince Actarus
Prince Actarus
Messages : 137
Enregistré le : jeu. juil. 28, 2016 19:54 pm

Chapitre 9: Une fouille destructrice.

Message par Pyrna »

Chapitre 9: Une fouille destructrice.
Horos revînt voir Niji en début d’après-midi et la trouva en train de lire le tableau qu’elle avait fait la veille au soir après qu’il se soit endormi. La jeune femme semblait soucieuse mais il ne s’en préoccupa pas car il était d’humeur exécrable, autant à cause de la blague de Niji et que de Goldorak qui, une fois de plus, avait réussi à déjouer leurs plans de conquête. Minos avait aimé le repas que Niji leur avait préparé et Horos était venu transmettre le message. Il posa un regard lourd de reproches sur la jeune femme et celle-ci, se doutant qu’il avait été blessé par son petit jeu matinal, baissa les yeux d’un air coupable.

- « Votre repas d’hier était excellent! Les avis à ce propos sont unanimes. Même Minos m’a dit de vous féliciter! Il a particulièrement apprécié le velouté et le gâteau ... Par contre, ce que vous m’avez fait ce matin mérite une sanction exemplaire! Pour récompenser vos efforts, j’avais prévu d’organiser une sortie sur Terre pour vous en début de semaine prochaine … Je l’ai annulée il y a une heure! – lui annonça-t-il froidement. Niji, des larmes dans les yeux, n’osa rien dire. Elle savait qu’elle méritait cette punition et acceptait les reproches du Végan. Elle trouvait même qu’il se montrait particulièrement clément envers elle. Il aurait pu, comme il l’avait déjà fait, rajouter une autre règle à sa liste. Horos reprit. – Et, à ce sujet, j’ai effectivement choisi de ne pas vous rajouter de règle supplémentaire. J’ai estimé que la privation de sortie serait suffisante pour cette fois. J’ose espérer que cela vous servira de leçon! – Niji le regarda, en se demandant pourquoi elle avait la sensation qu’il avait lu ses pensées. Elle se mordit la lèvre et Horos fronça les sourcils. – Vous tenez tant que ça à perdre des points, Mademoiselle Kurozuki? – Elle secoua la tête et il continua – Alors arrêtez immédiatement de faire ce geste. C’est insupportable! »
- « Mais pourquoi vous ne voulez pas m’expliquer, Général? Je ne comprends pas … J’ai bien le droit de me mordre la lèvre, quand même!! En quoi ça vous gêne? »
- « Non, vous n’en avez pas le droit! – la colère brillait dans son œil – Faites-le quand je ne suis pas là, si vous voulez, … Mais pas en ma présence! À moins d’être prête à assumer les conséquences que cela aurait pour vous. Et je pense que vous préféreriez passer une nuit entière en compagnie de Minos! – Déçue une fois de plus par le refus de Horos, Niji s’enferma dans son silence. Au bout d’un moment, Horos, qui la surveillait du coin de l’œil, reprit. – Préparez-vous, je vous emmène au laboratoire. Nous devons discuter … J’ai quelques questions à vous poser … »

Niji soupira. Elle sentait bien que Horos lui en voulait. Il n’avait pas vraiment goûté à sa plaisanterie et semblait bien décidé à lui faire payer son audace. Elle alla dans sa salle de bain pour se changer et, quand elle en ressortit, il était devant la fenêtre et regardait à l’extérieur. Il ne bougea pas quand elle s’approcha de lui et qu’elle saisit timidement la manche de son vêtement.

- « Qu’est-ce que vous regardez, Général? » – demanda-t-elle en posant sa tête contre le bras de l’extraterrestre pour mieux voir. Il se dégagea et désigna une petite tour en lui répondant.
- « Hangar 9, … On y construit un nouveau Golgoth. »
- « Un nouveau quoi? Je ne connais pas ce mot-là, Général! »
- « Un Golgoth! … Un robot, si vous préférez! »
- « Je croyais que ça s’appelait un Antérak … Il y a une différence ou vous avez deux mots pour désigner la même chose? »
- « Oui, il y a une différence, les Antéraks ont un pilote et les Golgoths – Horos hésita quelques secondes avant de continuer, se demandant s’il devait lui dire la vérité ou lui mentir – se pilotent automatiquement. Voilà pourquoi nous utilisons deux mots! »

Niji, qui avait la sensation que l’homme de Véga ne lui avait pas tout dit, ajouta.

- « Ah, je comprends mieux. Mais ces Golgoths, comment ils savent ce qu’ils doivent faire? Vous les programmez? Comment vous faites? »
- « Ils sont dotés d’un cerveau programmé pour une mission. Mais leur programmation de base inclut aussi des instructions pour détruire Goldorak. » – répondit Horos.
- « Un cerveau! … Vous n’utilisez pas des cerveaux de Terriens pour faire ça, quand même! »
- « Non! – répliqua Horos, visiblement soulagé ne pas avoir à mentir plus à la jeune femme. Tout en sortant un flacon de sa poche, il ajouta – Et en parlant de cerveau, vous n’avez pas eu votre traitement, ce matin! »

Niji tendit la main et attendit qu’il y dépose le cachet vert pour le mettre à la bouche, un sourire aux lèvres.

- « Merchi, Chénéral! – lui dit-elle tandis que le cachet fondait rapidement sur sa langue. Au bout d’une trentaine de secondes, elle continua – Euh, Général, de quoi on va discuter aujourd’hui? »
- « Vous le verrez bien quand nous serons arrivés! » – dit Horos en la faisant sortir de la cabine.

Au bout de quelques minutes, ils arrivèrent au laboratoire. À peine étaient-ils entrés que la jeune femme se retourna vers Horos, les yeux baissés et emplis de larmes. Elle bafouilla entre deux sanglots:


- « Gé… Général?! Pa… Pardon! Je ne voulais pas être méchante, ce matin! Je voulais juste … vous taquiner un peu … et vous faire sourire … Je ne pensais pas … que vous seriez vexé! – Elle se blottit contre lui et ajouta – Vous étiez trop mignon hier soir, endormi en travers de mon lit … Je n’ai pas voulu vous réveiller! Je sais que vous m’avez veillé toutes les nuits pendant que j’étais dans le coma … C’est Zgrum-zgrums qui me l’a dit! Il m’a dit aussi que vous aviez même fait votre travail en plus pour éviter que le Commandant et sa moitié vous reprochent de vous occuper de moi! – Horos regarda Niji avant de froncer les sourcils. Elle répliqua, inquiète – Eh … Là, j’ai rien fait! … Je veux dire, je ne me mordais pas la lèvre, … si? »

La réaction de la Terrienne arracha un sourire à l’extraterrestre qui lui répondit:

- « Non, rassurez-vous, ce n’est pas ... Je pensais juste à ÀçhùÎzaegrùms … Et heureusement pour vous que vous n’aviez effectivement rien fait, sinon vous auriez perdu 5 points – dit Horos, une lueur dans le regard. Après quelques secondes, il ajouta – J’accepte vos excuses, Mademoiselle Kurozuki, mais ne recommencez pas, d’accord? »

Il posa ses mains sur les épaules de Niji et la repoussa en douceur. Elle hocha la tête en lui souriant.

- « Merci Général! … Je vous aime bien, vous savez! »
- « Oui, vous me l’avez déjà dit! » – lui dit-il en lui rendant son sourire. Il lui désigna le siège où, quelques semaines auparavant, il l’avait fait s’asseoir avant de détacher ses liens et de lui masser les poignets. Niji le regarda de nouveau.
- « Vous pourriez le refaire, Général? – voyant son regard interrogateur, elle précisa en lui tendant les mains, faisant sonner ses bracelets – Masser mes poignets! … Vous pourriez le refaire? Ça m’avait fait du bien, ce jour-là. Après, j’étais détendue! »
- « Vous n’en aviez pourtant pas l’air dans la salle de commandement! » – répondit Horos, surpris que Niji ait eu la même idée que lui.
- « C’est parce que, jusque-là, j’avais pas compris que c’était vous qui attaquiez la Terre! Et j’ai vu que le Commandant Minos et vous, vous observiez Goldorak. J’ai remarqué que le Commandant n’appréciait pas vraiment de voir les navettes exploser sous les coups de cette machine et j’ai compris que vous étiez nos agresseurs … J’ai eu peur et après ça, j’étais plus du tout détendue! – Niji sourit avant de continuer – La moitié du Commandant n’a pas vraiment arrangé les choses en apparaissant à ce moment-là! »

De nouveau, Horos fronça les sourcils. D’un geste, il interrompit la jeune femme et dit :

- « C’est la seconde fois que je vous entends utiliser cette expression, ‘la moitié du Commandant’, mais je ne sais pas de qui vous parlez! »

Niji soupira puis mit ses mains devant son visage et dit:

- « Le Commandant! – elle fit glisser ses mains vers ses oreilles et ajouta – ‘La moitié du Commandant’! »

Horos eût un léger rire en comprenant l’astuce de Niji.

- « Alors vous ne l’appelez plus ‘Sorcière’!? » – demanda-t-il, amusé. Niji secoua la tête.
- « J’ai pas envie de perdre des points, vous savez, Général! »
- « Asseyez-vous! – lui ordonna-t-il, passant du coq à l’âne, un léger sourire éclairant toujours son visage. Dès qu’elle fût assise, Horos saisit sa main gauche et commença à masser le poignet de la jeune femme. – Alors, comme ça, vous faites attention de ne pas perdre de points! … C’est bien, c’est très bien, même! Ça prouve que votre cerveau réagit bien au traitement! … »
- « Vous avez les mains douces, Général! – l’interrompit Niji, souriante. Sans toutefois la lâcher, le Végan cessa brusquement son massage pour la regarder. Après quelques instants, elle lui demanda – Euh, Général, je peux vous poser une question personnelle? »
- « Je vous écoute! … Je verrai si je souhaite vous répondre après … »
- « Qu’est-ce qui est arrivé à votre œil gauche? Je me pose cette question depuis que je vous ai vu pour la première fois … »

Horos, sidéré par la question à laquelle il ne s’attendait pas, replongea instantanément dans ses souvenirs.

- « C’est une très vieille blessure! … Lorsque j’étais adolescent, j’étais passionné par les études … Je cherchais toujours à être le meilleur … Un soir, un de mes camarades de classe et ses amis, qui n’appréciaient pas que mes résultats soient meilleurs que les leurs, m’ont attrapé et ont tenté de me lyncher. J’ai reçu une pierre au visage et, à cause de mes autres blessures, je n’ai pas pu rentrer chez moi … Quand Îrùclaed m’a retrouvé, cinq jours plus tard, je délirais et mon œil était perdu. On m’a implanté cet ordinateur à la place. La seule chose dont je me souvienne nettement, c’est d’une fillette de deux ou trois ans qui me parlait. Elle me disait de ne pas abandonner et qu’elle avait besoin de moi … Mais, d’après Îrùclaed, il n’y avait personne avec moi quand il m’a découvert, moitié-inconscient, moitié-délirant, dans la petite grotte où je m’étais réfugié … Et pourtant, je suis sûr, encore aujourd’hui, que c’est elle qui m’y a guidé et qu’elle est restée à mes côtés jusqu’au bout! »

Niji déglutit avec difficulté. Elle avait la vague impression qu’elle connaissait depuis toujours la réponse à la question qu’elle avait posée. C’était comme si les souvenirs de Horos avaient aussi été les siens. Elle serra les poings pour ne pas hurler tandis qu’une larme glissait sur sa joue. Le Végan sentit Niji se crisper et il reprit ses massages.
*****
Ils discutaient depuis près d’une demi-heure quand ils entendirent des bruits venant du couloir. Horos se leva et s’approcha de la porte qui s’ouvrit sur Îrùclaed et Zgrum-zgrums. Ceux-ci essuyaient visiblement les tirs venant de deux directions. Les deux soldats se replièrent dans le laboratoire. Le garde de Horos se tourna vers celui-ci:

- « Reculez, Votre Altesse! Ne vous mettez pas inutilement en danger! ÀçhùÎzaegrùms et moi, on va les repousser! Il faut que vous évacuiez! J’ignore qui est leur cible! La prisonnière et vous devriez partir tous les deux! »

Les tirs se faisant plus nourris, Niji se réfugia dans le dos de Horos et lui demanda, intriguée par les paroles du garde.

- « Général? … – le bruit d’une explosion la fit sursauter et Niji s’agrippa au vêtement de l’homme de Véga. Elle hurla – Aaaah!! Au secours, Horos! … Euh, pourquoi il vous appelle ‘Altesse’!? – Niji se tourna vers Îrùclaed et lui dit – Îrùclaed, j’ai un nom, vous savez! »

Horos se retourna et la poussa devant lui.

- « Je vous expliquerai ça plus tard si on s’en sort! Pour le moment, il va falloir passer par les gaines d’aérations du laboratoire. Vous me faites confiance? »

Niji hocha la tête.

- « Bien, Îrùclaed, tu passes devant! ÀçhùÎzaegrùms, derrière moi! »
- « Non, il reste entre Îrùclaed et moi, Horos. C’est un enfant! Toi, tu me suis! … Et tu n’en profites pas pour zieuter sous ma robe, compris ! »

Horos était stupéfait en réalisant que Niji venait simultanément de le tutoyer, de lui donner des ordres et de lui interdire de la regarder de trop près. Il allait lui en faire la remarque quand elle poussa les deux gardes devant elle dans la gaine d’aération avant de s’y engager. Il n’avait pas d’autre choix que de la suivre. Au bout de quelques centaines de mètres de gaines parcourues à quatre pattes, Niji s’arrêta et saisit le pied de Zgrum-zgrums qui tira pour se dégager. Quand il y parvint, il tomba sur Îrùclaed qui le précédait. Horos, qui suivait la jeune femme, s’arrêta juste à temps pour ne pas la percuter. Il chuchota:

- « Pourquoi vous êtes-vous arrêtée? »
- « Il y a des soldats qui nous cherchent par-là, il faut rebrousser chemin! »
- « Mais, Madame Niji, – dit Zgrum-zgrums en se relevant enfin – on ne peut pas retourner au laboratoire! Sinon, on va se faire tuer! »
- « T’inquiète pas, Zgrum-zgrums, je voulais juste dire qui faut sortir à un autre endroit parce que, devant, la sortie est impossible! On va les contourner – Elle passa sa tête sous son bras et dit à Horos – Général, il y a une autre sortie à quelques mètres derrière vous, reculez! »

Horos, de plus en plus surpris par Niji, lui demanda:

- « Comment connaissez-vous le réseau de gaines de la base? »

La réponse de la jeune femme le sidéra un peu plus.

- « Je sais pas, Général! Mais si vous ne reculez pas rapidement, on ne pourra pas leur échapper! »

Sans en connaître la raison, le Végan sût qu’il devait faire confiance aux intuitions de la Terrienne. Il recula et sortit dans l’un des entrepôts où la gravité était un peu plus élevée que dans le reste de la base. Avant d’avoir eu le temps de la prévenir, il rattrapa instinctivement Niji qui l’avait suivi. Quand les deux soldats furent sortis eux aussi, ils quittèrent rapidement l’entrepôt.
Pour aller plus vite, Horos porta la jeune femme jusqu’à l’extérieur. S’orientant rapidement, il les guida vers une cabine qu’il ouvrit sans difficulté. De la main, il lui intima le silence, lui faisant comprendre qu’ils étaient près de la cabine où elle dormait. De l’autre côté du mur, ils entendirent soudain des bruits de meubles déplacés et renversés. Les deux soldats et Horos serraient les dents. Ce dernier tenait fermement Niji tout en serrant le visage de la Terrienne contre lui pour étouffer ses pleurs. Elle avait compris que la cabine voisine était la sienne et que des soldats étaient en train de la fouiller à la recherche de quelque chose. Horos murmura:


- « Calmez-vous, ils ne trouveront pas ce qu’ils cherchent, vous l’avez avec vous et ça, ils l’ignorent! »

Niji dégagea son visage et répondit en tentant de retenir ses larmes.

- « J’ai peur aussi pour mon journal, Général! Je ne veux pas qu’ils le lisent! J’y ai écrit des choses très personnelles! Et le fauteuil de Shiro! J’ai peur qu’ils le cassent! »

Horos ferma les yeux, serrant un peu plus Niji contre lui pour tenter de la protéger des bruits provenant de sa cabine. L’oreille gauche de la jeune femme était collée au creux de son épaule et, des deux mains, il lui bouchait l’autre oreille. La forçant à le regarder, il articula silencieusement.

- « Je ne peux rien faire pour votre journal mais je vous promets de réparer moi-même le fauteuil s’ils l’abiment! Maintenant, calmez-vous! Vous êtes en sécurité ici! »

Quelques minutes plus tard, les bruits dans la cabine de Niji cessèrent et le calme revînt. Horos donna l'ordre à Îrùclaed et à Zgrum-zgrums d'aller inspecter la cabine de Niji et de l'arranger avant qu'il l'y accompagne lui-même. Les deux soldats sortirent et, quelques instants plus tard, Niji entendit Zgrum-zgrums lancer une bordée d'injures digne du Capitaine Haddock avant de se mettre à pleurer. Le jeune soldat venait de découvrir que, dans la salle de bains, tous les vêtements de Niji avaient été jetés dans un bac d'eau de Javel. Tout en pleurant, l'adolescent tenta, sans trop oser la toucher, de limiter les dégâts sur la lingerie de la scientifique Terrienne en vidant le bac et en le remplissant d'eau à plusieurs reprises. Îrùclaed, quant à lui, rangea la cuisine dont tous les placards et le frigo avaient été vidés par terre. Ensuite, il ouvrit un placard et frappa contre le fond. Celui-ci pivota et le garde passa sa tête dans la cabine où se trouvaient Niji et Horos.

- « C’est bon, Général! On a arrangé les choses comme on pouvait mais certains dégâts seront difficiles à effacer. – il se tourna vers Niji et lui dit – La majorité de vos vêtements sont en lambeaux, Madame. – s’adressant de nouveau à Horos, il dit en s’inclinant respectueusement – Je vais chercher qui est responsable de tout ça, Votre Altesse! Je vous promets que mes hommes et moi, nous les retrouverons. »

Îrùclaed s’effaça pour laisser Horos et Niji entrer dans la cabine dévastée. Ils débouchèrent près de la porte dans la cuisine et, à peine furent-ils dans la cabine de la jeune femme qu’elle se retourna, visiblement inquiète. Îrùclaed les laissa et rejoignit Zgrum-zgrums pour lui ordonner de rester dans la cabine avec eux pendant qu’il allait chercher les autres membres de la garde personnelle de Horos. Dans la cuisine, Niji demanda au Végan.

- « Général! Si la personne qui dort dans la cabine d’à-côté voulait m’agresser pendant mon sommeil, je n’aurais pas la possibilité de fuir! Je ne veux pas rester ici, dans cette cabine, c’est trop dangereux! »

Horos la saisit par les épaules et la regarda dans les yeux.

- « Vous n’avez rien à craindre Mademoiselle Kurozuki! Celui qui dort dans la cabine voisine de la vôtre est quelqu’un de confiance … Il serait plutôt du genre à venir vous protéger si vous étiez en danger, croyez-moi! Vous êtes en sécurité dans la cabine voisine de la sienne. – Il lui sourit d’un air rassurant avant d’ajouter, une lueur amusée dans le regard – Il n’y a pas plus de danger que si c’était ma propre cabine derrière cette cloison! … Quant à vos affaires qui ont été détruites, … je vais faire une exception et nous irons sur Terre demain matin pour vous racheter des vêtements. »
*****
Près de deux mois s’écoulèrent avant que l’enquête d’Îrùclaed lui permette de découvrir que, comme Horos et lui le soupçonnaient, la fouille destructrice de la cabine de Niji avait été faite sur l’ordre de Minas. Pour finir de tranquilliser Niji, Horos avait fait installer un verrou à la porte de la cabine de la Terrienne. Seuls Niji, Îrùclaed, Zgrum-zgrums et lui en possédaient la clé.
Durant l’enquête, Niji resta souvent seule avec Zgrum-zgrums. Elle en profita pour commencer à lui apprendre à lire et écrire le japonais. Le jeune soldat se révéla être un élève studieux et sincèrement désireux d’apprendre. Ses progrès étaient rapides malgré le programme chargé. Niji lui donna aussi des cours de mathématiques et de sciences et, dans ce domaine aussi, l’adolescent se montra exceptionnellement doué.
Une nuit, alors que Niji dormait, deux ombres se glissèrent depuis la cuisine dans la chambre de la jeune femme. Elles se déplacèrent silencieusement malgré l’objet volumineux qu’elles transportaient. Niji bougea dans son sommeil et les deux personnes s’immobilisèrent quelques instants, osant à peine respirer pour ne pas la réveiller. Quand ils furent certains qu’elle dormait profondément, les deux déménageurs continuèrent leur travail avant de sortir par là où ils étaient entrés. Une heure plus tard, Horos entra à son tour dans la cabine de Niji et alla s’asseoir sur le fauteuil qui avait repris sa place dans la cabine. Il regarda Niji dormir. Elle se tourna et marmonna quelque chose à propos de chocolat et de cadeaux à offrir. La veille, la Terrienne lui avait demandé de ne pas la déranger car, avait-elle dit, elle devait préparer quelque chose de spécial. Le Végan se leva et, après quelques hésitations, saisit la main de Niji et la secoua doucement.


- « C’est l’heure de vous réveiller, Mademoiselle Kurozuki! »

Niji ouvrit un œil puis l’autre. Elle sourit à l’extraterrestre.

- « B’jour, Général! Vous avez bien dormi? ... Tournez-vous, je vais me lever! Mon pyjama était sale, hier! Allez, tournez-vous, je ne veux pas que vous me regardiez avec ma chemise qui me remonte sur les genoux! »

Niji, qui s’était assise dans le lit, le força à faire demi-tour et Horos se laissa guider. Il sourit en s’apercevant qu’elle l’avait placé quasiment face à sa psyché. Il fixa le miroir tandis que la jeune femme s’extrayait de ses draps. Elle posa le pied par terre et il se retourna en lui tendant la main. Elle la prit en souriant.

- « Oui, ma nuit a été courte mais … j’avais quelque chose à terminer avant le matin. Et vous, vous n’avez pas entendu de bruits bizarres, cette nuit?! – dit-il en s’asseyant de nouveau dans le fauteuil de Shiro. Les yeux de Niji s’écarquillèrent quand elle le vit faire. Il feignit l’indifférence quand la surprise illumina le visage de la jeune femme. Celle-ci lui sauta au cou en le remerciant. Il posa sa main sur la tête de Niji et murmura à son oreille:

- « Je suis content que ça vous fasse plaisir! Je vous avais promis de le réparer, vous vous rappelez? »
- « Oui, Général, ça me fait très plaisir! En plus, vous me le rendez aujourd’hui! C’est un signe! Parce qu’aujourd’hui, c’est l’anniversaire de mon mariage avec Shiro! … Attendez-moi là! – Niji alla dans sa cuisine, ouvrit un placard et en sortit quatre paquets joliment décorés. Elle prit le plus gros et rejoignit Horos dans la chambre. Elle tendit le paquet au Végan – Tenez, Général! C’est pour vous! … C’est la Saint Valentin, aujourd’hui! Au Japon, les filles offrent ce genre de choses aux garçons de leur entourage à la Saint Valentin! Et le 14 mars, ils leur font un cadeau en retour pour le Jour Blanc! C’est dans un mois. »
- « Donc, j’ai un mois pour trouver un cadeau à vous faire! – Niji hocha la tête, ravie. Horos prit le paquet et demanda à la Terrienne – Ça ne vous dérange pas si je l’ouvre? – Elle fit ‘non’ de la tête et s’assit sur le bras du fauteuil en souriant. Horos déplia le papier de soie. – Qu’est-ce que …? Un gâteau au chocolat?! »
- « Oui, vous l’aviez bien aimé, la dernière fois, non? » – demanda Niji.

Horos hocha la tête, un sourire aux lèvres. Niji se pencha vers lui et déposa un baiser sur la joue de l’extraterrestre.
Modifié en dernier par Pyrna le dim. août 21, 2016 15:22 pm, modifié 1 fois.
Avatar du membre
Pyrna
Prince Actarus
Prince Actarus
Messages : 137
Enregistré le : jeu. juil. 28, 2016 19:54 pm

Chapitre 10: La vie d'un soldat.

Message par Pyrna »

Chapitre 10: La vie d'un soldat.
Plusieurs jours passèrent durant lesquels Niji et Horos prirent de nouvelles habitudes. Désormais, même si, chaque matin, le Végan venait réveiller la Terrienne et l’emmenait dans son laboratoire, il la ramenait chaque jour à midi, et rejoignait Minos pour lui faire part de ses progrès. Niji avait ainsi ses après-midis de libres pour s’occuper de l’éducation scolaire de Zgrum-zgrums et pour cuisiner.
Un jour, après avoir raccompagné la jeune femme dans sa cabine, Horos se fit annoncer à la porte du bureau du Commandant du Camp de la Lune Noire. Après l’avoir fait attendre quelques instants, celui-ci l’invita à entrer. Il était attablé devant son bureau et venait visiblement d’entamer des recherches depuis son ordinateur.


- « Ah, Horos! Prends un siège et installes-toi! J’ai encore une ou deux choses à vérifier et je suis à toi! – Horos s’assit et patienta. Minos, qui avait lancé l’impression des documents qu’il consultait, se tourna vers le scientifique Végan. – Alors, comment avance ton expérience? Est-ce que tu es arrivé à obtenir d’autres renseignements grâce à tes interrogatoires? – Minas intervînt – Je pense que je vais devoir la secouer encore un peu?! – Avec quelques difficultés, Minos reparût et regarda Horos avant d’ajouter – Et voilà, je vais encore avoir une migraine! Minas prends de plus en plus le pas sur moi. Elle m’agace à se mêler de mes affaires et de mes discussions! Parfois, elle me coupe littéralement la parole! Et il y a des situations où ses apparitions sont plus que gênantes … Tu n’aurais pas une idée pour régler le problème? »

Horos regarda son confrère et lui répondit ironiquement.

- « Non, désolé pour toi, Minos mais je ne sais pas comment je pourrais t’aider sur ce point. À part en l’éliminant définitivement … je ne vois aucune solution. Malheureusement pour toi, si j’éliminais Minas, tu ne tarderais pas à la suivre! »

Minos fixa Horos, l’interrogeant du regard. Il savait que celui-ci pouvait être redoutable et que, s’il décidait de les tuer, il irait jusqu’au bout de son projet. Mais, apparemment, ce n’était pas ce qu’il avait en tête pour le moment.

- « Non, je te remercie, Horos, mais je crois que, finalement, je me contenterai d’avoir la migraine, une fois de plus! – lui répondit-il en plaisantant à son tour. Après l’avoir de nouveau observé, il ajouta – Alors, que me voulais-tu? »

Horos hésita quelques instants, ne sachant pas par où commencer. Il regarda autour de lui et aperçût le papier de soie qui avait contenu le gâteau de St Valentin que Niji avait fait parvenir au militaire. Le désignant du doigt, il dit :

- « Tu sais que tu vas devoir lui offrir quelque chose en retour?! Il semble que ce soit là une de leurs coutumes! Est-ce que tu sais quel cadeau tu vas lui faire? Moi, je n’arrive pas à décider de ce que je pourrais lui offrir … Bien sûr, ce ne serait un cadeau que pour la forme … Par intérêt scientifique … J’ai l’impression que mon expérience n’avance plus. Si je veux qu’elle réussisse, il faut que je trouve le cadeau idéal pour l’occasion. Niji a confiance en moi, maintenant! Elle commence à m’ouvrir son cœur et bientôt, elle collaborera volontairement avec nous. Et tu peux remarquer que je n’ai pas eu à user de la force brute! … Mais pour ça, j’ai besoin d’être tranquille avec elle pendant un long moment, … plus long qu’une demi-journée! Sans compter qu’elle me demande régulièrement à aller sur Terre. À chacun de mes refus, je sens qu’elle s’éloigne de moi … Et ça, par contre, ce n’est pas bon pour mon expérience! »

Horos prit son front dans sa main en pensant que Minos n’allait pas être le seul à avoir une bonne migraine à gérer cette nuit.


- « Dans ce cas, pourquoi ne pas lui offrir un petit séjour sur Terre? Trois ou quatre jours te suffiraient? – répliqua Minos. Horos le regarda quelques instants, doutant d’avoir entendu ce que Minos avait effectivement dit. Se méprenant sur la raison de la réaction de Horos, Minos reprit – Je ne peux pas t’accorder plus de temps, Horos … Le Stratéguerre risque déjà de me passer un savon si tu t’absentes aussi longtemps de la Base! »
- « Et tu prendrais le risque de lui déplaire, Minos? C’est surprenant de ta part de te mouiller pour me rendre service! Tu cherches à me piéger!? Qu’est-ce que tu y gagnerais? »
- « J’y gagnerais un peu de tranquillité et de sommeil … À cause de Minas, je suis debout à trois heures du matin tous les jours depuis que ta prisonnière a fait ce cauchemar … – répondait Minos avant d’être de nouveau brusquement interrompu par son alter-ego féminin qui ajouta – Il n’est pas question que tu la remmènes sur Terre, Horos! Je n’ai pas confiance en elle! Elle t’échappera si tu lui cèdes. Et elle ira aider le Prince d’Euphor à nous vaincre. Elle sait trop de choses sur nous, il faut qu’elle … – de nouveau, au prix d’un effort surhumain, Minos reprit le contrôle en vociférant contre Minas – Ça suffit, maintenant, c’est moi qui ai le grade de Commandant ici, pas toi Minas … Tu ne possèdes le commandement toi aussi que parce que nous partageons ce corps! Alors, quand c’est au Commandant Minos qu’on s’adresse, je te prierai de le ..., je veux dire ‘DE ME’ laisser répondre et décider de ce qui doit être fait sur cette Base! Je ne veux plus que tu m’importunes quand je travaille! … Horos, emmène-la, ta Terrienne! J’étais en train de faire quelques recherches sur les moyens de loger qui nous seraient accessibles … Il existe des endroits où les Terriens louent des chambres à la nuit! J’en ai trouvé une liste, prends-la – Minos prit le paquet de feuilles qu’il avait imprimées et les posa devant lui sur son bureau – Il y a quelques temps, tu m’as parlé de l’endroit où elle avait rencontré l’homme dont tu prends l’apparence quand vous allez sur Terre ensemble … Pourquoi ne pas l’emmener là-bas? C’est assez éloigné de nos cibles habituelles, vous y seriez en sécurité … Choisis l’endroit qui te semblera le mieux convenir aux besoins de ton expérience et allez-y! »

Horos regarda Minos puis le paquet de feuilles et dit en souriant d’un air narquois:

- « Pourquoi fais-tu cela, Minos? Te serais-tu attaché à Niji, finalement?! Elle n’est pas si désagréable à côtoyer, n’est-ce pas? Toi qui me raillais quand je passais des journées entières avec elle et que je te disais qu’elle était intéressante! C’est vrai qu’elle est un peu étrange parfois mais si on excepte ses réactions incontrôlables, la conversation est souvent passionnante avec elle! »

L’officier Végan approuva d’un signe de tête.

- « Oui, mais ce que j’apprécie le plus, chez elle, c’est sa cuisine! … Ça me rappelle les plats que ma mère préparait quand j’étais enfant – Horos approuva d’un signe de tête silencieux – Et les moments de silence qu’elle nous accorde, parfois! Sans compter qu’elle me salue poliment quand vous me croisez, le matin! … Mais toi aussi, tu apprécies ses petits plats, Horos … Nous n’avons pas mangé ensemble depuis le repas où elle nous avait préparé cet énorme oiseau rôti et cet étrange gâteau glacé qu’elle nous a dit être un morceau de bois! Tu ne partages quand même pas ses repas en privé, j’espère! »

Horos lui répondit:

- « Non, Minos, je ne mange pas en sa compagnie! Je ne suis pas assez fou pour ça! … C’est vrai que moi aussi, j’aime beaucoup sa cuisine et que, chaque soir, je mange ce qu’elle me prépare durant l’après-midi. Mais je mange seul dans ma cabine ou dans mon laboratoire pendant qu’elle mange dans la sienne. Je n’ai pas mangé en sa compagnie depuis l’anniversaire de ÀçhùÎzaegrùms. Et je te rappelle que nous étions quatre dans sa cabine! »

Sans prévenir, Minas reparût et répliqua, goguenarde:

- « Certainement pas quand je suis passée à trois heures du matin! … ÀçhùÎzaegrùms et Îrùclaed étaient tous les deux devant sa porte et toi, tu n’étais pas dans ta cabine, je suis passée te voir! Et je t’ai entendu sortir de chez elle vers six heures! Tu as passé la nuit avec elle. J’ai la preuve que tu étais dans son lit, cette nuit-là! J’avais des soupçons sur toi mais je n’aurais jamais cru que tu irais jusqu’à partager le lit de ta prisonnière! »

Horos, le front dans la main, se sentit pâlir en apprenant que Minas savait qu’il avait passé la nuit chez Niji. Il la regarda froidement en répondant.

- « Et tu crois que tes stupides soupçons sur l’endroit où j’ai dormi t’autorisaient à faire fouiller sa cabine et à tout détruire chez elle …! Ses vêtements … J’ai dû demander à une de mes gardes de lui prêter de quoi s’habiller pour le lendemain! Son journal intime, … dont les pages déchiquetées jonchaient le sol! Et son matelas! … Il était en charpie. J’ai dû le faire remplacer par le mien! LE MIEN, tu entends, Minas! … Et, pour répondre à tes sous-entendus, OUI, j’ai dormi dans son lit et NON, je n’en ai pas fait une Prise de Guerre! – son visage s’éclaira quelques instants tandis qu’un sourire apparaissait sur son visage. – Pas encore, tout du moins ... »

Minas regardait le scientifique de haut. Méprisante, elle reprit:

- « TON matelas?! Tu veux dire qu’elle dort dans ton lit, maintenant?! Pourquoi ne lui as-tu pas fait remplacer ce matelas par ceux des soldats? »
- « Non, Niji et moi, nous ne dormons pas dans le même lit, Minas! Comment cela se pourrait alors qu’elle ignore où est ma cabine?! J’ai simplement fait transférer le matelas de mon lit au sien parce qu’ils ont presque la même taille! Et j’en ai pris un nouveau pour moi! »
*****
Pendant que Horos et Minos discutaient de ce qu’ils allaient offrir à Niji pour le Jour Blanc, Zgrum-zgrums était dans la salle des gardes avec Îrùclaed. Celui-ci avait pris en main la formation militaire de l’adolescent car le jeune soldat n’avait reçu que les bases avant d’être affecté sur le Camp de la Lune Noire. Durant l’heure précédente, ils avaient travaillé le combat au corps à corps et Zgrum-zgrums s’essuyait maintenant le visage. Îrùclaed regarda fièrement son élève:

- « Bientôt, tu seras plus fort que moi, ÀçhùÎzaegrùms! Il va falloir que je m’entraîne plus sérieusement si je veux encore te tenir tête quelques temps! »
- « Non, je sais que vous me laissez gagner! »
- « Comment ça, je te laisse gagner!? – plaisanta Îrùclaed en lui donnant gentiment un coup de poing dans l’épaule – C’est pas en te laissant gagner que je ferai de toi un bon garde, gamin! … Appelle tes parents et donne-leur de tes nouvelles! Après, j’appellerai ma femme! Elle a accouché il y a un mois, et avec mon enquête j’ai même pas pu aller les voir! Et si j’appelais tout de suite, je ne pourrais pas voir le bébé! Vas-y!! »

Zgrum-zgrums se mit devant l’écran et tapota quelque chose. L’écran grésilla un instant et, enfin, un couple apparût. Îrùclaed les salua d’un signe de tête et sortit prendre une douche. Zgrum-zgrums fit un signe de la main et dit:

- « Bonjour, M’man! Bonjour, P’pa! Comment ça va, à la maison? »
- « Ça va, ça va!! – répondit son père – Et toi, fils? Qu’est-ce que tu nous racontes? Tes collègues, ils sont comment? C’est pas trop difficile, ton boulot de garde? Et ta prisonnière, elle se tient tranquille? »

La mère de Zgrum-zgrums donna un coup de coude à son époux pour le faire taire.

- « Arrêtes de lui poser toutes ces questions, Papa, et laisses-le te répondre! – sans attendre, elle se tourna vers Zgrum-zgrums et ajouta – Alors, mon petit, est-ce que tu continues à apprendre tes leçons avec la Terrienne? J’espère que tu n’oublies pas de te laver comme il faut, hein! Un soldat ne doit pas être crasseux! … Et un garde encore moins! Pourquoi tu es tout décoiffé? »

Zgrum-zgrums baissa les yeux, gêné. Heureusement pour lui, l’adolescent était seul dans la pièce.

- « M’man, arrêtes, par pitié! Oui, je suis propre, je suis décoiffé parce que je viens de m’entraîner avec mon chef! J’irai prendre une douche avant d’aller étudier avec Madame Niji! Elle est gentille, j’aimerais bien que vous la connaissiez! Elle m’apprend à cuisiner. L’autre fois, elle m’a montré comment préparer une soupe de graines. Elle dit que ces graines-là, elles poussent à des endroits où il y a beaucoup d’eau. On pourrait peut-être essayer de les faire pousser dans les marais … En tout cas, je l’aime beaucoup! – l’adolescent baissa de nouveau le regard et ses parents sourirent – Elle m’a demandé des nouvelles de la petite sœur? Est-ce qu’elle a arrêté de tousser? » – le sourire sur le visage de ses parents disparût et sa mère se mit à sangloter. Sa sœur avait moins de trois ans et était née après qu’il se soit engagé. Il ne l’avait vue qu’une seule fois, quelques mois plus tôt, juste avant d’être envoyé sur la Lune.

Son père prit son inspiration avant de répondre:


- « Fils, ta sœur est malade! Et c’est grave … C’est la peste des marais. Si on ne l’envoie pas sur Sanatoria, elle risque de ne pas vivre jusqu’à son prochain anniversaire! Ta mère et moi, on ne voulait pas te le dire pour que tu ne t’inquiètes pas. Mais, même si on l’envoie sur cette planète pour qu’elle guérisse, on ne pourra pas rester avec elle et les garde-malades coûtent cher! »

Zgrum-zgrums sentit des larmes couler sur ses joues tandis qu’il prenait une décision aussi importante que le jour où il s’était engagé dans les armées de Véga. Il renifla et dit:

- « Envoyez-la! Je payerai avec mes économies … Je gardais un peu d’argent pour quand je viendrai vous voir, mais je trouverai une autre solution! La vie de ma petite sœur est plus importante que tous les autres cadeaux que je pourrai vous faire! Et quand je viendrai sur Stykadès pour la Grand Fête, j’irai la voir sur Sanatoria en passant! C’est sur le chemin depuis la Terre! »

Îrùclaed, qui avait entendu la fin de la conversation, entra à ce moment et Zgrum-zgrums quitta ses parents, les yeux rougis et le visage mouillé de larmes. Comme il s’essuyait les joues, Îrùclaed, touché par sa peine, posa la main sur l’épaule du jeune soldat.

- « Si t’as besoin de quelque chose, n’hésite pas à me le demander, d’accord gamin? »

Zgrum-zgrums hocha la tête en reniflant une dernière fois.

- « Oui, merci, Îrùclaed! Je vais aller prendre une douche! … On se retrouve devant la cabine de Madame Niji dans trois heures? J’ai un cours avec elle dans une demi-heure, je ne dois pas être en retard! »

Zgrum-zgrums attrapa sa cagoule et sortit. Alors qu’il approchait du secteur où se trouvait la chambrée où il dormait, il croisa Horos qui venait de quitter Minos. Ils se saluèrent mutuellement sans se parler. Horos savait que Niji attendait le jeune soldat. Malgré tout, il nota que celui-ci avait pleuré. Il tourna au bout du couloir pour rejoindre sa cabine. La chambrée de Zgrum-zgrums devait être vide à cette heure de la journée. Ça arrangeait le jeune soldat.
*****
Quelques instants plus tard, quelqu’un entra dans la cabine voisine de celle de Niji. Le délicat parfum de la jeune femme flottait dans l’air. Et comme toujours, il se mêlait agréablement à l’odeur de sa cuisine. L’individu sourit, s’avança vers le panneau qui séparait les deux pièces et l’ôta. Se glissant à l’intérieur du placard, il entrouvrît la porte et jeta un coup d’œil dans la cuisine. Elle était là, à quelques mètres de lui, debout devant le plan de travail. Un couteau à la main, elle coupait les makizushi qu’elle venait de préparer. Elle chantonnait doucement et il ferma les yeux, se laissant bercer par sa voix et sa chanson. Le souvenir de son contact le fit de nouveau sourire. Soudain, un frisson parcourût sa peau. Sa tête toucha la porte qui s’entrouvrit un peu plus en grinçant. Se tournant vers le placard où il se cachait, Niji demanda d’une voix peu sûre:

- « Y’a quelqu’un? … Zgrum-zgrums, … Îrùclaed, … Général? C’est l’un de vous? »

Silencieux, il ferma les yeux, espérant qu’elle n’ouvrirait pas la porte. N’obtenant pas de réponse, elle repoussa la porte entrouverte avant d’aller s’asseoir et de prendre le cahier qu’elle utilisait désormais pour y écrire son journal. Tandis que, après avoir de nouveau entrouvert la porte, il la regardait, elle écrivit:

Shiro,


Je viens encore de penser à lui à l’instant! J’avais l’impression qu’on m’observait depuis le placard de ma cuisine. Et j’ai pensé à lui …
Sans arrêt, j’entends sa voix, je vois son visage, détendu comme cette nuit-là, quand il s’est endormi sur le lit. Il était si beau! Il ressemblait à un Prince! Il souriait vraiment. J’ai l’impression que je ne l’avais jamais vu sourire, avant ça! Il avait l’air heureux! … Sinon, pourquoi se serait-il assoupi comme ça, sur mon lit.
J’étais bien, cette nuit-là, juste à côté de lui. J’étais calme. Comme à l’époque où tu étais là … Je l’entendais respirer doucement. Et quand, tout en dormant, il a passé son bras autour de ma taille, j’aurais voulu arrêter le temps ... Rendre ces secondes interminables … J’aurais dû prendre sa main, … ne pas le réveiller, … peut-être qu’il aurait compris ce que je ressens! …
Comme les tiens après ta disparition, ses bras me manquent en permanence. Je voudrais m’y blottir et ne plus les quitter. J’y suis tellement bien! Je m’y sens en sécurité, à l’abri de tous les dangers … Je peux y écouter son cœur battre et j’ai l’impression que le mien bat au même rythme. Ils font Toum-ta, Toum-ta, Toum-ta, à l’unisson.
Quand il me sert contre lui comme le jour où les soldats ont tout cassé ici, et que nous, nous étions dans la cabine voisine, je sais que je n’ai rien à craindre tant qu’il sera là pour veiller sur moi. Il me tenait tout contre lui pour me protéger. Je sentais sa respiration et son parfum. Malgré ma peur, je me sentais bien. J’étais avec lui! … J’ai même eu la sensation, à un moment où on était seuls tous les deux, qu’il sentait l’odeur de mes cheveux. Mais j’ai dû rêver !
Jamais je n’aurais pensé que j’arriverais un jour à regarder un autre homme de cette façon ... Je veux dire, avec la même tendresse que lorsque tu étais près de moi. J’espère que tu ne m’en veux pas trop de ressentir ça pour lui.
Regarde comme il est beau, l’homme que j’aime aujourd’hui!


Sur la page suivante, elle dessina en souriant un visage, celui de Horos, tel qu’elle l’avait vu le soir où ils avaient fêté l’anniversaire d’ÀçhùÎzaegrùms. Après avoir posé son crayon, elle embrassa le bout de ses doigts avant de les poser sur les lèvres du portrait.
De nouveau, un bruit provenant du placard la fit sursauter. Elle se leva et posa le cahier sur son siège. Saisissant le couteau qui était posé sur le plan de travail, elle s’approcha de la porte entrouverte.


- « Sortez maintenant ou je vous promets que je vais me défendre! Je suis armée et je sais me battre! Et si vous ne me croyez pas, demandez aux chef des gardes du Général, lui, il le sait! »

Celui qui l’avait observé recula rapidement et, au moment précis où elle ouvrit le placard, il replaça la paroi entre les deux cabines et la bloqua d’une main tout en faisant coulisser trois petits loquets de l’autre. Chagrin qu’elle ait perçu sa présence, il alla prendre une douche avant de ressortir de la cabine. Niji ferma la porte et tira avec difficulté un meuble qu’elle plaça devant la porte pour empêcher celui qui l’avait épiée de revenir en douce. Puis elle ouvrit la porte de sa cabine et, apercevant Horos qui s’éloignait, elle le désigna au garde et le rejoignit en courant. Elle le saisit par le bras et l’entraîna de force vers sa cabine. Il protesta:

- « Mademoiselle Kurozuki, j’ai une réunion importante avec Minos dans cinq minutes – il lui mentait sans honte, sa réunion avec son collègue ayant été repoussée d’une demi-heure, car il avait à faire avant. – pour préparer notre prochaine attaque, … je passerai après! »
- « Non, Général, après, je donne un cours de japonais à Zgrum-zgrums et je ne veux pas que vous nous dérangiez! Venez, il n’y en a pas pour longtemps! »

Il soupira avant de lui céder.

- « D’accord, je vous suis ! – ils entrèrent dans la cabine et Niji le poussa vers la cuisine – Qu’est-ce qui ce passe ? Pourquoi vous avez déplacé ce meuble devant ce placard ? » – demanda-t-il.

Niji se réfugia dans son dos et lui répondit :


- « Il y avait quelqu’un dans le placard, tout à l’heure, Général! Je l’ai entendu remettre la paroi! Il m’observait ! Je ne veux pas que cet accès à ma chambre reste ouvert! Il faut le boucher ou je dormirai dans le couloir! »
- « Non, je ne veux pas que vous dormiez ailleurs que dans votre chambre. Je vous l’ai dit, vous êtes en sécurité, ici! Celui qui vous observe le fait pour votre sécurité. Mais je vais donner des ordres pour que cet accès soit fermé dès demain, puisque vous insistez! »
- « Et cette nuit, je fais comment, Général? Je reste plantée devant le placard pour être sûre qu’il n’entre pas?! »

Horos secoua la tête en souriant.

- « Si vous voulez, je peux dormir dans le fauteuil. Comme ça, votre épieur ne passera pas par-là, cette nuit, d’accord? »

Niji approuva l’idée de Horos d’un signe de tête. Elle sourit en pensant qu’il allait veiller sur elle un fois de plus. Il lui rendit son sourire et, en sortant de la cuisine, il lui dit:

- « Je mangerai ce que vous m’avez préparé et je viendrai dans disons,… cinq heures!? »
- « À dans cinq heures, Général! – déposant un baiser sur sa joue, elle ajouta à voix basse – Merci! »

Horos sortit et Zgrum-zgrums entra, surpris de le recroiser aussi rapidement. Alors que le jeune garde apprenait, le scientifique Végan alla chercher ce qu’il avait oublié et retourna dans sa cabine. Il se mit devant son secrétaire et prit de quoi écrire.

Hérésia,


J'écris cette lettre en sachant pertinemment que jamais tu ne la liras. J'ignore ce que tu es devenue depuis ce procès qui nous a séparés à jamais. Malgré les années écoulées, je sens confusément que tu es toujours vivante quelque part. Comment as-tu fait pour t'échapper avant que le vaisseau ne s'écrase sur Akéreb? Je l'ignore! Mais je sais que tu y es parvenue, comme d'habitude ...

Cela fait bientôt 5 ans que le Stratéguerre nous a ordonné d'asservir la Terre. Depuis, nous avons découvert que le Prince d'Euphor s'était réfugié ici avec notre plus belle œuvre! Tu avais raison, il est vraiment puissant. Tes améliorations de mes plans l’ont rendu difficile à vaincre, même pour moi qui en connais les caractéristiques d’origine sur le bout des doigts. Les Terriens l’envoient souvent se battre contre nous, accompagné par une sorte de petite soucoupe jaune qu’ils ont armée. Ce moucheron est plus qu’agaçant et il faudra bien qu’un jour, nous parvenions à capturer son pilote, peut-être pour l’utiliser comme appât pour attirer le Prince d’Euphor dans un piège. En tout cas, malgré toutes nos tentatives, nous échouons toujours à abattre Goldorak. Mais ce n'est pas là le sujet de ma lettre. J'avais besoin de m'éclaircir les idées comme nous le faisions lorsque nous étions étudiants.
Il y a quelques mois de cela, nous avons enlevé une scientifique Terrienne, Niji Kurozuki. Elle se trouve maintenant avec nous au Camp de la Lune Noire ... Elle semble penser que nous pourrions être amis, et je dois t’avouer que je trouve l’idée intéressante quoique saugrenue au possible. Elle est très intelligente et te ressemble beaucoup. Au début, elle semblait détester le Stratéguerre autant que toi! Puis j'ai découvert qu'elle avait été blessée à la tête et qu'il lui manquait quelques neurones. Après régénération, il semble que, même si elle ne l'apprécie pas, elle plaint le Grand Stratéguerre plutôt qu'elle ne le hait.
Je sais qu'ici, à la Base, peu de gens apprécient Niji (à l'exception d’un jeune Palustri que j’ai désigné pour être son garde personnel). Beaucoup la trouvaient trop directe au départ ... Impertinente et insolente, même! La plupart n'a pas cherché à savoir si elle avait changé. Minas la déteste vraiment! Il faut dire qu’elle a fait très fort avec elle en l'appelant 'Sorcière' la première fois qu'elle l'a vue!... Et Minos ne lui parle que très rarement. Il dit que sa voix lui donne des migraines. Par contre, il aime sa cuisine!
Dix jours après son arrivée, j'ai instauré quelques règles pour elle. Ce qui m'étonne, c'est que, alors que ses règles devaient me permettre de la contrôler, je me dis aujourd'hui que je les ai peut-être faites pour une autre raison ... Je ne pense qu'à une seule chose quand je la vois, fragile comme les champs de fleurs d'Arachnia: la protéger! ...
Une semaine après son arrivée parmi nous, alors que nous étions sur Terre, elle s'est fait agresser par quatre Terriens. Alors que j'en profitais pour passer pour un héros à ses yeux en éliminant ses agresseurs, elle s'est réfugiée près de moi. Je n'avais à cet instant qu'une seule idée en tête, veiller sur mon expérience, que ces Terriens mettaient en danger. Mais jamais je n'avais ressenti autant de plaisir en protégeant une autre vie que la mienne, à part peut-être celle de mes enfants.
Puis elle a été malade et j'ai découvert son état de santé et la blessure dont je te parlais plus haut. Le traitement a fait effet et j'ai commencé à m'intéresser à son passé. J'ai ainsi découvert comment elle avait perdu mari et enfant. Découvrir que, pendant sa convalescence, j'avais fait apporter ses affaires sur la Lune lui a sans doute causé un choc violent car la nuit suivante, elle a fait un cauchemar et j'ai dû, de nouveau, la veiller.
Le lendemain, elle m'a invité à partager un repas d'anniversaire avec elle, Îrùclaed et ÀçhùÎzaegrùms. Ce dernier m'a soufflé du chocolat en poudre au visage et quand, après les avoir fait sortir, Niji a voulu nettoyer ma chemise, je me suis endormi sur son lit. Lorsque je me suis réveillé, je la tenais dans mes bras! Tu imagines ma gêne! Heureusement, après m’avoir gentiment taquiné, prétendant que nous étions devenus intimes, elle m'a rassuré: je n'avais, pour me retrouver ainsi contre elle, fait que me retourner dans son lit.
Peu après, Minas a ordonné une fouille en règle de sa cabine. Les dégâts que ses soldats ont fait ont bouleversé Niji qui a eu beaucoup de mal à s’en remettre. J’en ai profité pour respirer son odeur sucrée et celle, fleurie, de ses cheveux … Depuis, j’ai l’impression qu’elles m’environnent. Le jour où j’ai enfin eu fini de réparer le fauteuil de son mari, Niji m’a donné un énorme gâteau avant de faire un geste qui, à mon avis, doit être une preuve de l’affection grandissante qu’elle semble maintenant éprouver pour moi: Ses lèvres sont entrées en contact avec ma joue ... Ce geste de sa part était volontaire, j’en suis certain! D’ailleurs, elle vient de le refaire! Pourtant, même si nos cultures sont différentes, ce geste m'a immédiatement semblé naturel.
Je ressens la même chose quand elle prend mon bras ou qu’elle me tient la main ... Une vague impression que ses gestes m'apaisent ... Non, en y repensant, ce n'est pas juste une impression, ... ils m'apaisent vraiment! J’ai aussi, assez souvent, la sensation que nos pensées sont semblables ou tout du moins liées. Par exemple, il n’est pas rare que, en projetant une action contre notre ennemi, je pense soudain à Niji et à ce qu’elle dirait si elle était à mes côtés.
Je réalise, en écrivant ces dernières lignes, que ce que je ressentais pour toi n'était pas réellement de l'amour mais une de ces amitiés teintées d'admiration. Le savais-tu? Peut-être! Heureusement, ce que tu m’as fait, ainsi qu’au Stratéguerre nous a évité un mariage qui n'aurait jamais vécu. Je réalise aussi que les liens qui m’attachaient à Aïcila sont toujours aussi présents à mon esprit, même si je n'ai jamais ressenti avec elle la même chose que ce que j'éprouve en compagnie de Niji.
Je sais maintenant que, quoi que je fasse, mon expérience avec elle échouera car je tiens plus au sujet qu'à son résultat ... Je me suis attaché à elle, te rends-tu compte? Comme on s’attache parfois à une Prise de Guerre avec qui on partage plus que quelques instants d’intimité forcée. Mais je tiens à elle de tout mon cœur, sincèrement et avec énormément de tendresse!

Je te remercie, Hérésia, de m'avoir appris que, parfois il faut savoir se battre pour ceux qu'on aime. Je sais maintenant quel doit être mon combat!

Ton cousin,
Horos.


Horos relût sa lettre, la plia et, après quelques secondes d'hésitation, la glissa dans la poche intérieure de son vêtement, près de son cœur. Il était près de cinq heures du soir et le scientifique sortit pour rejoindre Minos et préparer leur prochaine attaque sur la Terre. Avant de quitter sa cabine, il s’assura d’avoir la lettre qu’il adressait à Hérésia dans la poche de son vêtement. Un sourire éclairait son visage tandis qu’il avançait en direction de la salle de réunion.
*****
Minos reposa la feuille devant lui.
« Alors c’est ça ton plan avec elle? – demanda-t-il à Horos – Tu veux en faire ta Prise de Guerre!? »
« C’est beaucoup plus subtil que ça, Minos ... Mon plan est d’en faire une Prise de Guerre, oui, mais sans qu’elle s’en aperçoive! Je vais faire en sorte que Niji découvre cette lettre et qu'elle la lise pendant notre petite virée sur Terre. – répondit Horos tout en glissant de nouveau le papier dans sa poche. – Depuis quelques temps, elle a appris à reconnaître quelques mots de notre langue à l'écrit, comme les noms de ma femme et de ma cousine, par exemple. J'ai fait en sorte qu'elle les apprenne, en fait. Je vais continuer à attiser sa curiosité naturelle à leur propos et si elle reconnaît leurs deux noms, elle voudra savoir. Et je donnerai l'ordre à ÀçhùÎzaegrùms de lui traduire ce que j'ai écrit si elle le lui demande. Elle croira ce qu'il lira, parce que lui, il n'est pas au courant de mon stratagème, et qu'il réagira de façon naturelle en découvrant ce que je prétends être mes sentiments pour elle. Je te préviens juste pour que Minas évite de faire capoter ce point essentiel de mon plan. – répondit Horos tout en glissant de nouveau le papier dans sa poche. – Mais dis-moi, de soldat à soldat ... As-tu déjà fait une Prise de Guerre, dans ta vie, Minos? »
Le Commandant demeura silencieux quelques instants, le cœur serré comme le jour où ils avaient découvert que leur ennemi se cachait sur Terre ... le jour où Elle était morte au combat. Il ferma les yeux et se planta les ongles dans la cuisse gauche, se concentrant sur cette douleur pour ne pas fléchir devant Horos. Puis, prenant une longue inspiration, il répondit
« Oui, une fois! Elle s’appelait Kiitia. J’étais en poste sur Lesbos. Elle était si belle, comme toutes les filles de son peuple! ... Elle est morte en soldat, à bord d’une des navettes, lors de notre première attaque sur la Terre ... Assassinée par le Prince d’Euphor. »
« Alors tu sais qu’elles savent très bien quand elles sont nos Pri... – soudain, Horos réalisa que Minos avait dit ‘assassinée’ et non simplement ‘abattue’. – Minos, tu t’étais attachée à la tienne? Ce n'est pas un reproche mais ça me surprend! »
L’officier de Véga hocha la tête, muré dans son silence. Puis, au bout d'un long moment, il ajouta, comme pour se dédouaner.
« Plus qu’attaché, en fait! Nous avons fini par devenir très proches. Kiitia s’est engagée dans les forces de Véga pour me retrouver et me rejoindre. Elle avait un courage qu’on n’aurait jamais soupçonné chez une femme aussi fragile d’apparence. Quand je l’ai prise, j’avais presque vingt-cinq ans, et elle, tout juste quinze. Je l’ignorais. Je ne comprenais quasiment pas sa façon de parler, à cette époque. »
« Oui, je connais un peu le parler Lesbani, et je dois avouer que même pour moi, c’est parfois un peu ... confus! »
« C’est leur grammaire qui veut ça ... ou, comme Kiitia aurait dit, ‘Mot-ordre de Lesbani-façon-dire comme ça être-faire’. »
« On dirait que tu es né Lesbani, tu le parles parfaitement! Dis-moi, Minos, te souviens-tu quel mot elles utilisent, pour traduire ‘Prise de Guerre’? »
Le Commandant ne s’en souvenait que trop bien. À l’époque, l’ignorer lui avait valu un blâme de la part de son Capitaine.
« Bien sûr que je m’en souviens, la dernière fois que Kiitia l’a dit pour moi, c’était sur cette Base, il y a presque deux ans. Mais pour nous, il n’avait plus le même sens. Elles disent ‘Soldat-dur’ ... – un sourire passa quelques secondes sur son visage à l’idée du bon mot qu’il s’apprêtait à ajouter – Comme si un soldat pouvait être autrement, face à de telles splendeurs! – Comme un seul homme, ils éclatèrent de rire, à l’idée que chacun d’eux était aujourd’hui capable de comprendre les subtiles nuances que cette langue à la syntaxe si différente des leurs propres. Reprenant son sérieux pour se lever, Minos avoua sur le ton de la confidence, tout en tendant un verre à Horos et en s’en servant un autre. – Je dois bien avouer qu’elle me manque, parfois ... quand Minas me laisse un peu de répit pour réfléchir au passé. »
__________
Lien vers les chapitres 11 à 20: http://www.goldorakgo.com/forums/viewto ... f=8&t=4611
Modifié en dernier par Pyrna le lun. août 29, 2016 09:54 am, modifié 3 fois.
Avatar du membre
Monsieur Vilak
Grand Goldorak
Grand Goldorak
Messages : 26413
Enregistré le : lun. janv. 02, 2006 23:32 pm

Re: 1 - Arc-en-Ciel au Camp de la Lune Noire (par Pyrna) 1/4

Message par Monsieur Vilak »

Voilà une histoire rafraichissante et écrite avec talent.

J'ai particulièrement aimé que tu me rejoignes sur ce point : Goldorak est une propriété de Véga et Actarus en est le voleur.

Par contre, si ta fan fiction se déroule juste après l'arrivée d'Horos, donc un peu après l'épisode 28, alors Rigel n'est à ce moment pas encore au courant de la véritable identité d'Actarus (il le sera seulement dans l'épisode 38) et la scène du supermarché devient un anachronisme.

J'attends avec impatience les chapitres suivants.

edit : ne tiens pas compte de ma remarque, visiblement ton histoire se déroule après l'épisode 36 donc ça colle.

J'avais interprété ton "quelques semaines après l'arrivé d'Horos" au tout premier degré.

Bravo à toi.
Prend Goldorak, parles-en, rassemble les gens qui partagent cette passion et rend la plus vivante.
Au final, il y aura encore plus de Goldorak pour toi-même et pour le monde.

Merci Monsieur Huchez...

WIKIRAK
Avatar du membre
Pyrna
Prince Actarus
Prince Actarus
Messages : 137
Enregistré le : jeu. juil. 28, 2016 19:54 pm

Re: 1 - Arc-en-Ciel au Camp de la Lune Noire (par Pyrna) 1/4

Message par Pyrna »

Monsieur Vilak a écrit :Voilà une histoire rafraichissante et écrite avec talent.
[...]
Bravo à toi.
Merci, ravie qu'elle te plaise.
Monsieur Vilak a écrit :[...] J'ai particulièrement aimé que tu me rejoignes sur ce point : Goldorak est une propriété de Véga et Actarus en est le voleur.
En fait l'idée n'est pas de moi, il me semble vaguement me souvenir d'un épisode où Véga lui-même parle de "récupérer Goldorak"!
Monsieur Vilak a écrit :[...] Par contre, si ta fan fiction se déroule juste après l'arrivée d'Horos, donc un peu après l'épisode 28, alors Rigel n'est à ce moment pas encore au courant de la véritable identité d'Actarus (il le sera seulement dans l'épisode 38) et la scène du supermarché devient un anachronisme.
[...]
edit : ne tiens pas compte de ma remarque, visiblement ton histoire se déroule après l'épisode 37 donc ça colle.

J'avais interprété ton "quelques semaines après l'arrivé d'Horos" au tout premier degré. [...]
En fait, le chapitre 5 se déroule bien à un moment où Rigel ignore encore qu'Actarus pilote Goldorak. Pourtant, ce n'est pas un anachronisme, même si j'admets que ça y ressemble beaucoup ... Il y a un indice pour resituer l'action dans le temps dans le chapitre 6 (le prochain que je posterai, donc).
D'après moi, il est par contre plausible que le Professeur Procyon lui ait dit qu'Actarus les aidait car le pilote de Goldorak, dont la couverture était qu'il/elle travaillait comme analyste au Centre, avait besoin d'un remplaçant le temps de mener le combat à son terme. Et Vénusia a été mise au courant de ce subterfuge pour protéger l'identité secrète d'Actarus.
Par contre, pour Horos, il est clair que Vénusia connaît l'identité secrète sous laquelle le Prince d'Euphor se cache sur Terre. Hydargos est mort après avoir découvert que Procyon et quelques Terriens la connaissaient et, même s'il n'a pas réussi à faire parler le Professeur sous la torture, il a très bien pu transmettre l'info à Minos qui, à son tour, l'aura dit à Horos (en espérant qu'il serait assez idiot pour répéter l'erreur de son prédécesseur).
Monsieur Vilak a écrit :[...] J'attends avec impatience les chapitres suivants. [...]
Je pense pouvoir en poster 1 ou 2 demain dans l'après-midi ... Tout dépendra de ma connexion et du temps que je pourrais passer sur le forum.
Avatar du membre
Monsieur Vilak
Grand Goldorak
Grand Goldorak
Messages : 26413
Enregistré le : lun. janv. 02, 2006 23:32 pm

Re: 1 - Arc-en-Ciel au Camp de la Lune Noire (par Pyrna) 1/4

Message par Monsieur Vilak »

Tu dis

1/En fait l'idée n'est pas de moi, il me semble vaguement me souvenir d'un épisode où Véga lui-même parle de "récupérer Goldorak"!

Le problème avec la série, c'est que hormis l'épisode 2, tout est interprétable et est interprété par chacun selon sa sensibilité. Hors le poids de cet épisode 2 est pour moi énorme car c'est la seule fois dans les 74 opus où est prononcé "X a contruit Goldorak". Et ce X, c'est bien Véga et ce en VO comme en VF. Je suis juste ravi que d'autres ait cette même vision des choses.


2/En fait, le chapitre 5 se déroule bien ....(en espérant qu'il serait assez idiot pour répéter l'erreur de son prédécesseur)[/i].

Ok.

3/Je pense pouvoir en poster 1 ou 2 demain dans l'après-midi ... Tout dépendra de ma connexion et du temps que je pourrais passer sur le forum.[/quote]

Je saurais attendre, ne te presse pas!
Prend Goldorak, parles-en, rassemble les gens qui partagent cette passion et rend la plus vivante.
Au final, il y aura encore plus de Goldorak pour toi-même et pour le monde.

Merci Monsieur Huchez...

WIKIRAK
Avatar du membre
Gurendaizä
Grand Goldorak
Grand Goldorak
Messages : 18935
Enregistré le : mar. mai 08, 2012 18:34 pm

Re: 1 - Arc-en-Ciel au Camp de la Lune Noire (par Pyrna) 1/4

Message par Gurendaizä »

merci Pyrna pour cette nouvelle fanfic !!!! Vivement la suite !!! :up: :up: :up: :up: :up: :up: :up: :goldo3:


Le problème avec la série, c'est que hormis l'épisode 2, tout est interprétable et est interprété par chacun selon sa sensibilité. Hors le poids de cet épisode 2 est pour moi énorme car c'est la seule fois dans les 74 opus où est prononcé "X a contruit Goldorak". Et ce X, c'est bien Véga et ce en VO comme en VF. Je suis juste ravi que d'autres ait cette même vision des choses.
Par contre, j'ai été "un peu déçue" lorsque la VO a également dit que Grendizer était une création de Vega, je pensais que c'était l'inverse, c'est à dire Véga qui tente de s'emparer de Goldorak, propriété d'Euphor, pour conquérir l'univers ! Mais comme tu le dis, cette histoire est interprétée suivant sa propre sensibilité !
(désolée pour ce hs !)

:goldo3:
グレンダイザー
Répondre